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2 Apport des archives et de l’iconographie

4.3.2.5 Objets en plomb

Les artefacts en plomb sont assez rares. S’il est relativement aisé d’identifier la petite sphère 23 comme une tête de fil à plomb, il est plus difficile de comprendre le rôle joué par la pièce 22, frag-ment relativefrag-ment épais qui porte des deux côtés des reliefs de croisillons irréguliers. L’explication la plus plausible reste celle d’une mordache*.

La présence de la gouttière de vitrail 24, appelée également baguette, résille 178 ou plomb de vitre, rappelle que La Verrerie a produit du verre plat (chap. 4.2.3.2). Il s’agit de plomb fondu par petits lingots ou bandes dans une lingotière, et ensuite éti-rés par des verges à deux rainures dans un tire-plomb 179, pour sertir les différentes pièces qui forment les panneaux des vitres. Ils servent également à sertir les vitraux dans le même but, ainsi

Chapitre 4. Mobilier archéologique réfractaire ou non. Dans cette optique, la pelle 36 et les pioches

37 et 39 ont pu servir à diverses tâches, par exemple à l’extraction de ces matières, d’origine probablement locale (chap. 2) ou plus simplement pour les déplacer depuis les endroits réservés au stockage jusqu’au lieu de leur traitement. Il faut cependant gar-der à l’esprit qu’il s’agit dans bien des cas d’outils à usages mul-tiples et que la pioche 39, avec son profil effilé, a également pu être utilisée comme pique ou pioche pour dégager les ouvertures des ouvreaux 184. De même, la pelle 36 a pu servir à mélanger les ingrédients qui entrent dans les compositions du verre ou de la pâte à pot, ou encore à remplir les creusets en vue de la fusion. Le traitement des sables et de l’argile comprend un nettoyage des déchets les plus grossiers : les fragments de tamis de diffé-rentes mailles 40 et 41 sont associés à ces opérations de raffinage. En effet, le tamisage du sable siliceux, après lavage et séchage, est indispensable afin qu’aucune espèce de pierre ne puisse y rester mêlée, ce qui aurait nui à la qualité du verre si ces inclusions acci-dentelles n’étaient pas entrées en fusion 185. On tamise aussi la craie pulvérisée ou la chaux hydratée (cette dernière à travers un tamis métallique) qui doivent être intégrées dans la composition 186. Pour le tamisage de l’argile, des tamis en crin suffisent 187. La des-tination de l’outil 38 est moins limpide : s’agit-il d’un brassoir à argile ? Cet objet en fer forgé, formé à partir d’une languette de métal pliée pour déterminer une forme quadrangulaire, est en effet percé de chaque côté d’une perforation dans laquelle on aurait pu tendre un fil de fer. Ce fil, en passant dans l’argile détrempée, aurait aidé à casser les mottes, mais ceci reste une hypothèse.

L’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert nomme fendoir* un petit marteau utilisé pour séparer le vieux verre collant aux parois des creusets afin de le récupérer 188. Cette définition correspond par-faitement aux deux exemplaires 43 et 44.

Enfin, le seau en fer laminé 42, à cuvette tronconique en tôle rivetée sur petit piédouche munie d’une anse métallique mobile insérée dans des oreillons métalliques, est rempli de chaux. Il rappelle la nécessité de cet ingrédient dans la composition du verre.

4.3.5 Accessoires métalliques des fours (pl. 21-23.45-63) Il s’agit probablement d’une nouveauté qui apparaît dans le cou-rant du 18e siècle, car ils ne sont pas connus à Court - Pâturage de l’Envers, un site verrier daté entre 1699 et 1714 189. Par contre, de tels accessoires sont déjà signalés dans l’Encyclopédie Panckoucke à la fin du 18e siècle. Dans l’Encyclopédie de Diderot et D’Alem-bert, les parties métalliques des fours se limitent à quelques renforcements des ouvertures voûtées de l’arche à pots 190, de la carcaise à fritte 191, les petites portes de l’arche à recuire en tôle 192, alors qu’à l’époque de la publication d’O. Schür, le four de recuit comporte trois portes en tôle de fer 193.

La planche 21 regroupe quatre des cinq types de portes décou-vertes sur le site. L’épaisse plaque en fonte 45 pourrait corres-pondre à un éventuel margeoir 194, porte qui obture les soupiraux de la glaie* dans les verreries en bois ; les quatre trous dont elle est dotée permettaient à un filet d’air d’alimenter le feu, même en position fermée. La porte en tôle beaucoup plus mince et dotée d’un système de charnière latérale 46, en revanche, pourrait être

un chiaux ou chiot, plaque de fonte ou de terre cuite servant à boucher les deux orifices percés en bas de la glaie servant au tirage et au débraisage 195. La porte 48, également en tôle, avec sa forme pointue, fermait sans doute un alandier ou une bouche de four. Les restes de la porte 47 n’autorisent pas d’affirmer qu’elle était munie d’un système de gonds latéraux, mais il semble qu’on pouvait la manipuler grâce à sa tige latérale : peut-être un système de levage pour ouvrir et fermer un ouvreau souvent sollicité ? Il s’agit d’une pièce relativement élaborée, composée de deux types de métal, renforcée dans l’épaisseur et munie d’une perforation interprétable comme un œilleton de surveillance de l’intérieur d’un laboratoire. Trois autres portes ont été trouvées en remploi. La première est un élément en fonte de forme oblongue, dotée sur chaque face de deux épaisses nervures parallèles au bord ser-vant à renforcer la paroi. A l’extrémité opposée au gond se trouve une échancrure due à l’usure, semblable à celles découvertes sur les obturations des tonnelles T1 et T2 (fig. 156). Cette échan-crure s’est sans doute formée par l’usage, car elle se trouve du côté opposé au gond, par où l’on ouvrait la porte. Ses dimen-sions sont de 127 cm de long sur 32 cm de haut. Son œillet de gond est formé par une languette recourbée. Il a été réutilisé devant F59 comme couverture de l’entrée du carneau Ca1 à son arrivée sous l’alandier. Les deux autres cas de portes larges mais de peu de hauteur, sont des portes jumelles (REB 004/6972 VE non illustré), découvertes en remploi dans le fond du four F60 (fig. 96). En fonte, longues d’environ 107 cm et hautes de 30 cm, elles sont munies d’un seul œillet de gond central, sans nervure ni échancrure. Elles étaient posées sur des briques placées dans les angles. Il est possible d’imaginer que ce genre de ventaux, larges, mais de peu de hauteur, servaient à régler le tirage des alandiers. A l’époque, les portes étaient désignées en tant que plaques, portes ou platines en fer, la platine* servant plus spéci-fiquement à boucher le feürloch 196, c’est-à-dire l’alandier.

Fig. 156. Porte en fonte en remploi comme couverture de carneau Ca1 devant le four F59.

En raison de son poids et de sa taille, on imagine le fragment 49 dans une position statique. Sa forme fait penser à un encadre-ment d’ouverture quadrangulaire, sans qu’il soit possible d’ap-puyer cette hypothèse sur d’autres exemples connus.

La pièce 50 est ce qu’il reste de la partie latérale d’un pare- chaleur (?) en acier forgé dont les crochets servaient à fixer le volet mobile plus ou moins haut 197. Elle apparaît comme une plaque oblongue munie de deux crochets rivetés et d’un crochet articulé.

Cette sorte de crémaillère a évolué depuis celle de J. Lacombe dans l’Encyclopédie Panckoucke 198 où elle est décrite comme une plaque crantée sur le long côté, posée sur la joue de protection de l’ouvreau, à laquelle on fixe des crochets destinés à recevoir la canne à l’ouvreau.

Les chenets sont des barres, le plus souvent en fonte, mais par-fois également en acier forgé, fixées dans la maçonnerie, d’un mur à l’autre pour soutenir les barreaux mobiles du foyer dans les alandiers des fours à bois 199. Ceux qui ont été échantillon-nés à Rebeuvelier présentent plusieurs morphologies différentes, notamment au niveau de leur section qui peut être trapézoïdale (51, 54), demi-ronde (52, 55), triangulaire (53), ronde (56-57) ou carrée (58-59). Lorsqu’elles ont été conservées, on constate que leurs extrémités sont parfois aplaties, afin de faciliter leur insertion dans la maçonnerie (57). L’une d’entre elles (56) est cintrée, peut-être pour mieux résister aux importants écarts de température. Malgré le choix de la fonte, ces pièces sont très usées et souvent déformées par la chaleur intense qu’elles ont eu à supporter, voire cassées (F32).

P. Flamm 200 explique que les grilles du four de fusion se com-posent ordinairement de quatre barres ou plus de fer non cor-royé et de chenets. Les barreaux de cette grille sont mobiles pour pouvoir en ajouter ou en soustraire en fonction de la combustion souhaitée. Les grilles des tonnelles T1 et T2 (60-61) correspondent parfaitement à cette description. Les pièces formant les barres mobiles sont manifestement en remploi, mais leur destination primitive reste indéterminée. En outre, lors de la découverte de la tonnelle nord, une plaque métallique était posée par-dessus les barres métalliques (fig. 67 et 89), semblable à celle qui jouait le même rôle dans la tonnelle sud (62), une plaque oblongue en fer, peu épaisse, échancrée à l’une de ses extrémités.

Trouvée retournée dans le four F70 (fig. 118), la structure métal-lique 63 avait certainement un rôle de support dans un labo-ratoire. Du fait de sa découverte en position secondaire, il est impossible d’en préciser la fonction.

4.3.6 Outils pour l’entretien des foyers (pl. 24.64-72 ; pl. 38.194)

Etant donné leur état de conservation et le peu de détails four-nis dans les manuels de l’époque, il reste difficile d’attribuer des fonctions précises aux outils qui ont été regroupés sur la planche 24. Cependant, il est aisé d’imaginer que les tiseurs, ouvriers indispensables à la chaîne opératoire, étaient pourvus de toute une panoplie d’outils pour les aider dans la conduite du feu dans les différents fours en activité : outils pour pousser le bois dans le brasier, pour retirer les braises lorsque le lit devient trop important, pour curer les fonds d’alandier ou encore pour remettre en place les barres mobiles (65, 72), tous aussi néces-saires les uns que les autres.

Plusieurs de ces outils pourraient avoir cumulé de multiples fonctions : 66 et 194 auraient pu être aussi bien des sortes de gra-tons pour écrémer le verre 201 que de petits râbles de tiseurs 202, destinés à débarrasser l’âtre des tonnelles des braises qui s’y accu-mulent pour favoriser le tirage.

De même, les objets 70 et 71 sont-ils des pontils, sortes de tringles en fer 203, qui servent soit à tenir les bouteilles et les verres par le fond lors de l’aménagement des ouvertures, soit d’outils pour le transport des coups de cueillage de verre du creuset à la plaque de fonte posée sur le baquet lors de l’écrémage ? Il est en effet nécessaire d’ôter de la surface du verre dans les pots toutes les saletés qui sont tombées de la couronne du four pendant la fusion 204.

4.3.7 Outils d’intervention dans les laboratoires (pl. 25-26.73-85)

La chaleur dégagée par les fours au niveau du laboratoire est considérable et il convient de s’en tenir à distance, raison pour laquelle les outils d’intervention dans le laboratoire ont des tailles conséquentes, jusqu’à atteindre plusieurs mètres de lon-gueur et un poids colossal. Les tiges métalliques, aussi appe-lées barres (pl. 25), ont des formes et des dimensions variables. Celles de Rebeuvelier sont trop mal conservées pour déterminer leur usage, ou même leur longueur. Vu leur diamètre dérisoire, les fragments 74-76, 78-79 n’ont pas pu être de ces fortes barres de fer servant de levier pour redresser les pots et les placer sur les sièges*, car les creusets à porter pouvaient peser plusieurs centaines de kilos. Plus probablement s’agit-il de ferrets, petites barres de fer de section ronde de 4 à 5 pieds* (130 à 160 cm) de long dont on se sert surtout pour boucher et déboucher les ouvreaux 205 ou intervenir dans les fours dont la chaleur est moins intense. Les fragments 75 et 76 auraient pu correspondre à des poinçons, outils servant à produire les glaces, en ouvrant le manchon du côté opposé à la canne avant d’introduire le procello*206. La barre de fer de section arrondie 76 est peut-être aussi un fragment de canne pleine, outil utilisé pour souffler les glaces, dotée d’une roue pleine qui prend en charge le manchon après son ouverture au moyen du procello pour faire de même de l’autre côté 207.

La barre 73, le plus grand fragment conservé, constitue une exception et fut peut-être une barre-croche. Celle-ci fait partie de la panoplie d’outils utilisés pour mettre un pot à l’arche 208. Certains exemplaires atteignent 14 pieds de long (env. 4,5 m), 2 pouces et 3 lignes d’épaisseur (env. 5,5 cm). A moins qu’il ne s’agisse d’une grande pince de fer, outil du maître tiseur servant à remuer les pots pleins de verre dans le four 209. Parmi les autres fragments de grande taille, deux (78 et 79) sont peut-être des extrémités de grillots, outils pour tirer la cuvette hors du four 210, ou de ferrets dont l’extrémité est repré-sentée amincie 211 ou arrondie 212.

Le gros fragment en fonte 77 est interprété comme un danzé* (ou bodée) 213, sorte de petit banc porté par quatre pieds solides qui sert de point d’appui aux outils lors de la mise à pot par la tonnelle ou pour retirer le picadil du laboratoire 214.

Les crochets présentés (pl. 26) sont soit des accessoires de cré-maillères servant à soutenir les cannes lors du recuit des objets, soit des crochets destinés à aller chercher des petits creusets dans le four 215. Ils ne ressemblent en aucune façon au crochet utilisé pour ouvrir les ouvreaux décrit dans l’Encyclopédie 216. En effet, celui-ci dispose d’un crochet perpendiculaire à la barre princi-pale à environ 3 pouces (env. 8 cm) de l’extrémité distale.

Chapitre 4. Mobilier archéologique 4.3.8 Outils pour la mise en forme du verre

(pl. 27-30.86-97 ,99-113)

L’outillage utilisé pour le travail du verre proprement dit n’a pra-tiquement pas changé entre le Moyen Age et le 19e siècle. Outil par excellence du verrier produisant tant de la gobeleterie* que des bouteilles ou encore du verre plat, la canne à souffler le verre, également appelée felle, est attestée sur le site par quatre nez (appelés également mors), partie distale au contact du verre (86-89). De section ronde, la canne est creuse et dotée d’une garniture du côté proximal pour la prise en main. Malheureu-sement, aucune embouchure, ni manche, ni corps du tube, qui auraient permis de proposer une taille pour les instruments uti-lisés à Rebeuvelier, n’ont été retrouvés. La longueur des cannes varie en effet de 1 à 3 m en fonction du travail à réaliser et des sources consultées 217. Malgré leurs limites, ces découvertes cor-roborent les productions et les structures découvertes sur le site. La pièce coudée 90 constitue l’unique exemplaire d’estampille. En acier (?), forgée d’une seule pièce, elle permet, grâce à ses ailettes recourbées, d’imprimer un « S » sur le verre encore chaud. De la taille d’une paume, le manche permet une tenue parfaite dans la main. Peut-être cette lettre majuscule fait-elle référence à l’initiale de Sauvain, propriétaire de l’établissement vers 1812 et 1820.

Fine et légère, la petite fourche 91 est plutôt associée au travail sur des pièces de petite taille, par exemple à la finition de petites fioles, voire au travail au chalumeau. La spatule 92 est attribuée au travail de mise en forme du verre par défaut, car celle des céramistes est en bois, tout comme le petit tranchet en fer forgé 93 a été attribué au verrier, car il est un peu différent de celui des forgerons 218. Pour couper un morceau de verre à l’état pâteux, on applique la partie à couper sur le tranchet qui est fiché dans un support et on appuie avec un objet lourd depuis dessus. Ce tran-chet correspond également à l’outil suivant, décrit par le notaire Aubry, décrivant les ateliers de Rebeuvelier en 1802 : au bout est un bloc fiché en terre sur lequel est encore un ciseaux de fer pour rogner les cannes à souffler le verre 219.

La longueur et le poids des outils en fer, empesés de la charge de verre à travailler, ont favorisé le développement de divers supports pour les différentes étapes de la fabrication. Deux sont des bigornes* ou supports de cannes en fer (94 et 95), fichés à l’extrémité de l’auge 220, dont l’existence est attestée par le notaire Aubry en 1802 : mais ses plattines, crochets, bigornes ni aucun autre ferrement nécessaire à la remonte de ce four n’existent plus. P. Flamm indique qu’il y en a un à chaque place de souffleur en manchons, fiché sur un poteau à proximité du bassin d’eau, servant à tran-cher la paraison et à soutenir la canne lorsqu’elle est chargée de verre en fusion. Un parallèle est publié pour Schönbuch - Glaswa-sen vers 1470-1500 221. Les crochets à ficher 96 et 97 ont égale-ment pu servir à soutenir des outils pour soulager les ouvriers sans qu’il soit possible de préciser dans quelles circonstances. Les diverses pinces de verrier (99-106), appelées également fers de verrier 222, sont regroupées sur la planche 29. La définition générale de ce genre d’outils précise qu’il s’agit d’une tige aplatie et recourbée pour tenir, serrer, façonner, former ou sectionner le verre en fusion 223. L’Encyclopédie en distingue plusieurs types

spécialisés en fonction de l’opération à effectuer 224, dont la pince d’enveloppe, instrument utilisé pour terminer le goulot de la bouteille, la pince à former les cols de bouteilles, destinée à don-ner forme à la cordeline – l’une des deux branches possède sur le côté interne une rainure dans laquelle l’autre vient s’insérer – la pince simple et la pince à pointe 225. En revanche, la pincette, morceau de fer plat recourbé en deux et pointu à chaque bout, qui correspond à la même description hormis au niveau de la taille, ne sert pas à former le verre mais à arracher les pierres de cueillage 226. Les exemplaires découverts à Rebeuvelier sont caractérisés par la variété de la section de leurs branches, car-rées, rectangulaires, creuses et arrondies ou semi-circulaires, cette section évoluant parfois sur un même objet (99-101, 105-106). Des fonctions précises sont attribuables à quelques-unes d’entre elles : une probable pincette pour déboucher les cannes (104), telle que celle décrite par J. Lacombe dans l’Encyclopédie Panc-koucke 227, alors que deux autres (105 et 106), du fait de la lar-geur de leur tige et leur aspect plus ou moins creux, ont plutôt dû servir à élargir les embouchures 228.

Une série de sept objets à la fonction peu claire est présentée sur la planche 30 (107-113). De peu d’épaisseur, en tôle de fer, taillés en arc de cercle en négatif, il pourrait s’agir de gabarits per-mettant au souffleur en verre d’atteindre une grandeur de sphère désirée. Mais ces pièces pourraient également correspondre à des coins, quarts de cercle utilisés en miroiterie, dont le rayon est la longueur que le polisseur a pu donner à son travail sur la surface de la glace qu’il a polie 229. Enfin, ils auraient pu être utilisés pour guider la découpe de verre plat en disques.

La fouille a révélé en outre une grande cuve en fonte (fig. 157), brisée en trois morceaux malgré son épaisseur (2,5 cm) 230. Longue de 160 cm, large de 66 cm et profonde de 38 cm, elle a été moulée. Vu ses dimensions, nous sommes face à une pièce unique, fondue dans un moule unique. En l’absence de parallèle connu, l’hypothèse la plus plausible est qu’elle ait servi soit de fontaine à refroidir les cannes, soit d’auge à groisil, voire de bac à braises, vu sa taille imposante. Comme elle a été trouvée dans les remblais de la zone effondrée du côté ouest de la cave et vu son poids, elle était sans doute située initialement à proximité des ouvreaux ouest du four de fusion, une situation idéale pour