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3-2- Les enjeux et les objectifs de la planification urbaine en Algérie : vers une Algérie équilibrée, durable et compétitive

Le territoire national Algérien est un ensemble vaste et diversifié à la conjonction de grandes aires géographiques et culturelles, il est aussi constitué au fil d’une histoire riche mais parfois pas harmonieuse. L’aménagement du territoire a ainsi souvent été étroitement associé à la construction du territoire lui-même et orienté son développement dans des directions affirmées, ce territoire a aujourd’hui besoin d’un outil de planification d’élite et qui est compétent d’impulser et de coordonner le développement, au-delà des approches sectorielles.

C’est pour cela que face aux difficultés et les complexités, les pouvoirs publics comptent de consacrer des efforts à la gestion de la ville, pour améliorer son cadre de vie sans oublier d’assurer une meilleure gestion future du territoire. Dans ce sens le schéma national d’aménagement du territoire (SNAT) s’efforce de prendre en compte et de répondre à ces défis.

3-2-1-Les six majeurs enjeux de SNAT :

Le territoire national Algérien fait face à une série de contradictions. Aux tensions sociales, rurales et urbaines, s’ajoutent des problématiques, de nature structurelle, identifiées par le (SNAT) et elles ont permis de mettre en évidence six enjeux majeurs qui se présentent dans une conjoncture tendue par les échéances suivants : le point de vue économique avec le durcissement du contexte et l’ouverture des frontières, le point de vue social avec l’arrivée sur le marché du travail des générations les plus nombreuses, et le point de vue écologique avec l’approche du stress hydrique généralisé. (SNAT2025, 2010).

- L’épuisement des ressources, principalement de l’eau :

La fragilité des ressources et patrimoines nécessite d’engager des mesures de protection et de valorisation, afin de minimiser l’exposition aux risques majeurs et de pérenniser les activités économiques. Jusqu’ici, les options de développement ont privilégié l’exploitation des ressources et l’équipement massif du pays, sans prise en compte du long terme et de l’impact écologique. L’Algérie se trouve à des points de rupture, pour certains irréversibles :

- Rareté de la ressource en eau.

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- Fragilité des sols (soumis à l’érosion), et des écosystèmes.

- Exposition aux risques majeurs, liée à une urbanisation incontrôlée.

- Délaissement du patrimoine culturel. (SNAT2025, 2010).

- La crise du rural :

En dehors des campagnes périurbaines et des secteurs compétitifs, le monde rural est frappé par l’exode rural et se trouve dans une situation délicate. Deux perspectives apparaissent, le départ vers les petites et moyennes villes, ou la reconquête rurale. Cette dernière n’est pas un retour à l’habitat dispersé mais la consolidation de la vocation agricole des villages ruraux. Dans les deux cas, le renouvellement rural suppose un maillage rural/urbain fort. (SNAT2025, 2010).

- Le décrochage démo-économique : le grand défi national

Le problème de la croissance démographique reste entier : faire face à l’arrivée, sur le marché du travail, des générations nées il y a vingt ans, et ce, avec des taux de croissance économique insuffisants. Une génération de jeunes actifs se trouve actuellement confrontée au chômage et à des conditions de vie parfois précaires, et ne trouvent pas les conditions capables de valoriser leur capacité au service du territoire, ni de satisfaire aux besoins de qualité de vie. La structure économique est elle-même affectée de handicaps qui la rendent incapable de faire face aux besoins du pays, aussi bien en termes de création de richesses que d’offres d’emplois à la jeunesse. (SNAT2025, 2010).

- La crise urbaine : une urbanisation assèche le rural et stérilise l’environnement La question urbaine est une priorité du (SNAT) car le développement urbain n’est pas durable et il conduit à des risques graves, les villes croissent sans centralité et sans qualité. La crise urbaine est un danger pour la cohésion sociale et son évolution dépend l’accès des villes à la compétitivité internationale, le système urbain apparaît largement déséquilibré, entre faîtage de grandes villes hypertrophiées et une base indistincte de villes aux fonctions et aux relations peu structurées. Les choix d’un mode d’urbanisation de qualité sont en réalité des choix de société et de modèle économique. (SNAT2025, 2010).

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- L’ouverture de l’économie nationale et ses enjeux : vers une économie de marché, libre et concurrentielle

L’Algérie s’inscrit dans des espaces économiques de proximité et établit des relations commerciales privilégiées avec l’Union Européenne et le Maghreb. L’appareil productif a vocation à s’inscrire dans des complémentarités économiques de plus en plus vastes. Une économie de la connaissance accompagne ces mutations, avec une dématérialisation croissante des échanges et des créations de valeurs ajoutées décisives, dans le champ de la création, du traitement et de la diffusion du savoir. L’attractivité et la compétitivité deviennent essentielles pour s’inscrire dans ces nouvelles dynamiques et constituent des facteurs de recomposition territoriale importants. Les espaces apparaissent alors comme les bases de production et d’échange. (SNAT2025, 2010).

- La consolidation du lien territorial et la gouvernance territoriale : le développement d’un nouveau mode d’exercice de la responsabilité sur le territoire

Cet enjeu recoupe tous les autres. Le problème de fond est de créer un « lien territorial » de type nouveau, l’enjeu de la territorialité se situe au croisement du développement et de la démocratisation. L’Etat doit créer les conditions d’une mobilisation générale des acteurs économiques et sociaux. (SNAT2025, 2010).

L’Algérie se trouve ainsi face aux termes de l’alternative tel la poursuite des tendances lourdes aurait pour conséquences des ruptures sociales et territoriales. Ces risques de ruptures vont se cristalliser sur deux espaces critiques : l’espace rural avec des risques de délaissement l’espace de la ville, un territoire de tous les enjeux. Face à cette complexité de problèmes et les centaines de paramètres liés à l’eau, aux sols, à l’espace rural, aux villes, la bonne méthode consiste à démêler l’écheveau pour retrouver et identifier à partir des six enjeux, les fils conducteurs qui ciblent de manière optimale, les grandes lignes pour permettre une remise en ordre du territoire. (SNAT2025, 2010).

Sur la base de ces six enjeux majeurs, pour le Schéma National d’Aménagement du Territoire, quatre lignes directrices ont été dégagées :

- Vers un territoire durable.

- Créer les dynamiques du rééquilibrage territorial.

- Créer les conditions de l’attractivité et de la compétitivité des territoires.

93 - Réaliser l’équité territoriale.

Les lignes directrices s’appuient sur la réalité du territoire national et des politiques sectorielles ou territoriales qui y sont menées, elles sont mises en œuvre à la faveur de 20 programmes d’action territoriale (PAT), elles intègrent donc un grand nombre de dispositifs et de projets existants mais s’efforcent de les mettre en perspective avec les enjeux de développement spatial propres au (SNAT). (SNAT2025, 2010).

CONCLUSION :

Les décisions prises par les gouvernements ont pour fonction de définir l'appropriation de l'espace urbain et qui seront reprises dans le cadre de la planification urbaine sont déterminées, pour une grande part, par les conditions historiques, culturelles et par l’environnement social de chaque pays.

La planification urbaine s'opère au niveau du ministère et elle fixe les objectifs à atteindre pour la maîtrise de l'espace urbain, elle définit aussi les moyens à mettre en œuvre (moyens financiers, institutionnels) pour réaliser ses objectifs. En revanche, la politique urbaine opérationnelle énonce des institutions urbaines et une législation urbaine approuvée ce qui comprend des textes de lois et des règlementations contenues dans les différents instruments d’urbanisme, en l'absence de réalisations concrètes issues de la planification urbaine, les objectifs de celle-ci se trouvent contournés par les pratiques sociales qui transgressent.

Toutes les politiques urbaines se sont basée sur une bonne maîtrise de la planification spatiale, cette maîtrise qui doit être obligatoirement soumis à une analyse de la situation actuelle de la ville en sortant tous les facteurs susceptibles d’influer la logique d’une éventuelle organisation nouvelle du territoire.

Il n'existe donc pas de pur acteur rationnel, mais certaines décisions n'en restent pas moins imprévisibles. En Algérie l’échec des politiques urbaines est lié au plusieurs raisons notamment ; le décalage ou bien la tardiveté des études des instruments d’urbanisme (plus que 3 ans) et leur application sur le terrain ce qui met ces instruments en position de décalage par rapport la réalité urbaine du pays.

CHAPITRE 3 :