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Au niveau européen, il existe un organisme dont la mission est « d’évaluer, promouvoir et continuer à développer la qualité et les standards des établissements de médecine vétérinaire et leurs enseignements » : l’AEEEV (Association Européenne des Etablissements d’Enseignement Vétérinaire) (EAEVE, 2020), fondée en 1988 à Maisons-Alfort. L’un des buts majeurs de cette association est d’harmoniser les études vétérinaires au sein des écoles vétérinaires européennes.

L’AEEEV évalue les établissements d’enseignement vétérinaire et tient à jour une liste des institutions approuvées, certifiant ainsi que la qualité de leur enseignement répond aux standards

européens. Elle travaille conjointement avec la FVE (Federation of Veterinarians of Europe), une organisation à but non-lucratif représentant la profession vétérinaire auprès des institutions européennes. (FVE, 2020) L’AEEEV est également membre de l’ENQA (European Association for Quality Assurance in Higher Education), une association ayant pour mission de contribuer au maintien et à l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur en Europe. Elle représente et soutient les agences de garantie de qualité de l’enseignement supérieur à l’échelle nationale et internationale (ENQA, 2020). Forte de ces partenariats, l’AEEEV est donc la référence européenne en termes de qualité de l’enseignement vétérinaire. En tant qu’établissement accrédité par l’AEEEV, l’EnvA se doit de suivre ses recommandations et exigences.

L’AEEEV tient à jour une liste de compétences de base que tout étudiant vétérinaire doit ses observations, prélever, conserver et transporter des échantillons de tissus » ; - Annexe 2, point 1.35 : « Inspecter les aliments à destination des humains et des animaux,

incluant l’inspection post-mortem des animaux de production et l’inspection sur le terrain des technologies alimentaires associées ». (EAEVE, 2019)

D’après ces deux objectifs, un étudiant vétérinaire doit apprendre à effectuer une autopsie sur tous les animaux domestiques, de compagnie ou de production. Il doit donc maîtriser la technique de base de l’autopsie, savoir décrire, reconnaître et nommer les anomalies macroscopiques et leur signification. Il doit savoir identifier les situations où des examens complémentaires sont nécessaires et savoir comment préparer et envoyer les prélèvements appropriés tout en garantissant leur qualité. Enfin, il doit savoir reconnaître les lésions rendant la viande impropre à la consommation humaine.

b. Les recommandations de l’OIE

L’Organisation mondiale de la santé animale (anciennement Office International des Epizooties : OIE) est l’organisation intergouvernementale chargée d’améliorer la santé animale dans le monde (OIE, 2020a). Elle a plusieurs missions :

- Garantir la transparence de la situation des maladies animales dans le monde ; - Collecter, analyser et diffuser l’information scientifique vétérinaire ;

- Apporter son expertise et stimuler la solidarité internationale pour contrôler les maladies animales ;

- Garantir la sécurité du commerce mondial en élaborant des normes sanitaires pour les échanges internationaux des animaux et de leurs produits ;

- Promouvoir les Services Vétérinaires, en particulier dans les pays en voie de développement ;

- Garantir la sécurité sanitaire des aliments et promouvoir le bien-être animal. (OIE, 2020b) Concernant ces deux derniers points, l’OIE a rédigé en 2012 une liste de « recommandations […] sur les compétences minimales attendues des jeunes diplômés en médecine vétérinaire pour garantir la qualité des Services vétérinaires nationaux » (Collectif, 2012). Ces objectifs sont moins détaillés que dans le référentiel de l’AEEEV et couvrent un champ d’action plus restreint, cependant certains font directement appel à des compétences en anatomie pathologique. En particulier, les jeunes diplômés doivent pouvoir « participer aux inspections à l’abattoir qui incluent les contrôles ante-mortem et post-mortem et l’abattage dans des conditions décentes » (paragraphe 2.6) et connaître la « procédure d’inspection des animaux avant et après l’abattage, basée sur l’analyse de risque, et [la] méthode d’inspection des produits d’origine animale » (paragraphe 3.2).

c. Le référentiel des écoles vétérinaires françaises

Les quatre écoles vétérinaires françaises, situées à Lyon, Maisons-Alfort, Nantes et Toulouse, ont choisi d’harmoniser les études vétérinaires en France en élaborant un référentiel de compétences commun. Chaque établissement est libre d’organiser l’enseignement à sa guise, tant que les objectifs qui sont listés dans le référentiel sont atteints par les étudiants à la fin de leur cursus. Ce référentiel national a été révisé en 2017 et doit notamment permettre d’atteindre les objectifs du référentiel de l’AEEEV. Il définit le niveau du Diplôme d’Etudes Fondamentales Vétérinaires (DEFV), qui doit être atteint et évalué en fin de 4e année d’école vétérinaire.

Une partie entière de ce référentiel est dédiée aux examens post-mortem. Il y est précisé que l’étudiant doit savoir :

- Pratiquer un examen post-mortem en disséquant tous les organes internes, en préservant leur intégrité ;

- Repérer et décrire les anomalies morphologiques de chaque organe, émettre des hypothèses diagnostiques raisonnées et prescrire les examens complémentaires éventuels ;

- Hiérarchiser les lésions et identifier leur lien pathogénique, établir un diagnostic post-mortem global, si nécessaire avec les résultats des examens complémentaires. (Collectif, 2017)

Le niveau d’exigence est modulé en fonction de l’espèce et de la dominante choisie en 5e année par l’étudiant. Tous les étudiants doivent être capables de réaliser seuls une autopsie de chat ou de chien dès la fin de leur 4e année, mais seuls les étudiants en dominante équine sont tenus d’être autonomes sur l’autopsie du cheval une fois diplômés. Pour les autres, il leur suffit d’avoir assisté à au moins une autopsie de cheval dans leur cursus.

Des compétences en anatomie pathologique sont également nécessaires pour répondre aux objectifs portant sur le contrôle de la sécurité des aliments, bien qu’elles soient plus limitées. Tous les étudiants doivent avoir vu un examen post-mortem des carcasses et viscères des animaux producteurs de denrées en situation d’abattage-habillage. Seuls les étudiants en dominante santé publique vétérinaire sont tenus d’en avoir réalisé eux-mêmes.

d. Les objectifs d’apprentissages à l’ENVA

À l’EnvA, une liste d’objectifs d’apprentissages est dressée par les enseignants pour chaque Unité de Compétence (UC). Les objectifs se rapportant à l’anatomie pathologique (UC 71, 105 et 121, pour respectivement les enseignements de 2e, 3e et 4e année) sont rassemblés à l’annexe 1. Ils reprennent les objectifs des référentiels précédemment cités, mais de façon plus détaillée, sous forme d’étapes à valider pour atteindre l’objectif final. Ils sont présentés aux étudiants au début du semestre pour les objectifs les plus généraux, et au début de chaque cours pour les objectifs plus précis. Ce sont des outils qui permettent donc une évaluation et un suivi des étudiants plus fin que les objectifs de compétences.