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juin et 18 novembre 1991 , d'établir en Espagne, à partir du 1" janvier 1992, un centre d'exploitation de données satellitaires et de

formation. D'autre part, il sera constitué un groupe d'étude composé de

représentants des États membres, dont le siège sera à Paris et qui sera

chargé d'examiner les modalités d'un système européen d'observation

spatiale.

« L'étude sur le renforcement de la coopération opérationnelle

dans les domaines politico-militaire et militaire a été intensivement

poursuivie.

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« Dans le domaine de la vérification des accords sur le contrôle des armements, les Etats membres ont poursuivi leurs délibérations et

approuvé un ensemble de règles pour la coopération d'équipes d'inspec ­ tion multinationales. Au mois de juillet de cette année, je me suis adressé, au nom de l'U.E.O. , au ministre soviétique des Affaires étrangè ­ res pour relancer les négociations "ciel ouvert". C'est ce qui a eu lieu

entre-temps.

« Enfin, le groupe de travail sur la Méditerranée a poursuivi sa réflexion sur les propositions en matière de politique de sécurité dans la zone méditerranéenne. Dans le cadre de la poursuite de ses études,

le groupe a également été chargé d'examiner la question du développe ­

ment des contacts entre l'U.E.O. et les Etats du Maghreb.

« Permettez-moi, pour conclure, de donner un aperçu des activités du prochain semestre de la présidence allemande. Les priorités suivantes

se dessinent déjà aujourd'hui .

« D'abord, la guerre que l'armée fédérale yougoslave continue de

mener contre la Croatie et ses répercussions sur la sécurité et la stabilité

en Europe continueront de préoccuper l'U.E.O. Une intervention de

notre organisation dans le cadre de mesures de maintien de la paix

dépendra des décisions des Nations unies, de la Communauté euro

­

péenne et de la C.S.C.E. Je me réserve le droit de convoquer une

nouvelle réunion ministérielle extraordinaire pour décider, en cas de

besoin concret, d'une participation de l'U.E.O.

« Deuxièmement, les décisions di» Conseil européen de Maastricht sur la politique étrangère et de sécurité européenne et .sur la défense

seront également déterminantes pour les futurs travaux de l'U.E.O. en tant que composante de défense dans le processus d'intégration euro

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péenne. La présidence allemande voudrait, dans les meilleurs délais

possibles, mettre en œuvre ces décisions au sein des organes compétents de l'U.E.O. J'estime qu'il est nécessaire que les ministres se penchent à

nouveau sur cette question.

« Enfin , en exécution de la décision ministérielle du 18 novembre

1991 , j'inviterai , au début de l'année prochaine, les ministres des

Affaires étrangères et de la Défense des Etats d'Europe centrale et orientale, y compris l'Union soviétique, à participer à une rencontre

ministérielle extraordinaire. A cette occasion, nous devrons décider

conjointement de la création d'un conseil consultatif ainsi que de

l'adoption d'autres mesures de coopération.

« Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, la dynamique

extraordinaire qui a animé ces derniers mois l'U.E.O. exige un dialogue

continu et confiant entre le Conseil et l'Assemblée parlementaire. A

vous tous, je voudrais exprimer mes remerciements pour la coopération

ainsi que pour les contributions précieuses que vous avez fournies ces

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-derniers mois. Vous avez enrichi notre travail et facilité nos décisions.

Je vous prie instamment de bien vouloir continuer à appuyer, par vos

conseils et vos actes, les efforts du Conseil dans les tâches importantes

qui l'attendent dans les mois qui viennent. »

En réponse à une question de M. Jacques Baumel, député ( R.P.R. ),

sur l'intention prêtée à l'Allemagne de reconnaître l'indépendance de la

Croatie à partir du 1 1 décembre 1991 , M. Genscher a déclaré :

« Monsieur le député, nul n'a jamais été plus loyal que l'Allemagne vis-à-vis des décisions de la Communauté européenne et cela vaut également dans ce cas. L'analyse de la déclaration de la Communauté

européenne montre que les Douze, sans exception, envisagent la pers ­ pective de reconnaître l'indépendance des Républiques qui la souhaitent

de toute façon. C'est la présidence néerlandaise qui a fixé le champ des

échéances sans être contredite par les onzes autres Etats : un à deux mois à compter du 10 octobre. Ce délai de deux mois est donc

pratiquement expire.

« Dans le communiqué de la Communauté européenne en date du

28 octobre figure explicitement l'intention de reconnaître ces Républi ­

ques. Si l'Allemagne procède à la reconnaissance, elle agira conformé ­

ment aux intentions de la Communauté européenne. Ceux qui refuse ­

raient la reconnaissance s'en éloigneraient. Ce n'est donc pas à l'Alle ­ magne qu'il faut demander si elle fait cavalier seul mais à ceux qui ne respectent pas les déclarations d'hier. Mais je suis sur cependant que

tous suivront .

« Nous n'avons pas l'intention de traiter la question à Maastricht,

d'abord parce que l'ordre du jour du sommet est déjà surchargé, mais

aussi parce que le dernier jour du délai, le 10 décembre, coïncide avec le deuxième jour du sommet de Maastricht. En revanche, une réunion

du Conseil des ministres se tiendra le 16 décembre. La question sera

mise à l'ordre du jour et à cette occasion nous verrons quels sont les pays

qui se prononceront avec nous pour la reconnaissance, conformément

aux décisions prises antérieurement.

« Comme je l'ai dit en réponse à une question précédente, la reconnaissance n'est qu'un élément parmi d'autres ; il s'agit simplement

de la reconnaissance du droit des peuples à l'autodétermination. Cela

implique naturellement que les Etats qui veulent voir leur indépendance

reconnue s'engagent à respecter les principes de la Charte de Paris, l'Acte final d'Helsinki et aussi , tout particulièrement, les droits des

minorités. Cette question revêt une importance spécifique en Yougosla ­ vie, compte tenu des affrontements interethniques dans l'ancien État

unitaire de Yougoslavie. Ce n'est pas au niveau gouvernemental que l'Allemagne conseille les Républiques qui aspirent à l'indépendance

mais en sa qualité d'expert en droit international et en droits de l'homme

pour l'élaboration des instruments destinés à protéger les droits des

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-minorités. Nous conseillons à ces Républiques d'accepter intégralement

les propositions faites par Lord Carrington au nom de la Communauté

européenne sur les droits des minorités.

« L'acceptation des droits des minorités implique également - et j'attache une grande importance à ce point - que les frontières ne soient pas violées. Je crois que la sauvegarde de la paix et de la stabilité en

Europe après la Deuxième Guerre mondiale est due essentiellement au

fait que l'intangibilité des frontières avait été décidée dès le départ.

Permettez -moi de vous dire, Monsieur le député, que lors des négocia­ tions de l'Acte final d'Helsinki en 1974-1975 , tous les pays, à l'excep­ tion de la République fédérale d'Allemagne de l'époque, étaient unani­ mes à demander que l'intangibilité des frontières figure dans le texte. A l'époque, nous avions dit que dans un cas au moins, celui de l'unité allemande, il fallait mettre en œuvre ce qu'on appelle la « modification pacifique » car nous, les Allemands, nous voulions qu'un État unique naisse à partir de la République fédérale d'Allemagne et de la République démocratique allemande et que la frontière entre les deux Etats soit supprimée. Nous voulions y parvenir non pas par des moyens militaires mais par des moyens pacifiques. C'est pourquoi la « modification pacifique » a été mise en œuvre. Mais le consensus était général à ce

sujet.

« Sur ce point, l'Allemagne ne s'est pas contentée de prôner un

discours théorique ; elle a agi pratiquement. Nous avons en effet signé,

en étroite liaison avec l'unité allemande, un traité sur la frontière

germano polonaise, qui a clos un chapitre douloureux de notre histoire européenne. Je voudrais ajouter, Monsieur le député, que cette décision illustre tout particulièrement l'esprit de responsabilité qui inspire l'action de l'Allemagne unifiée. Songez que ce traité a été adopté à une très large majorité au Bundestag – ce qui traduit bien l'esprit de responsabilité -même si, très certainement, cette décision n'a été facile à prendre pour

personne.

« C'est pourquoi je dis que toute idée susceptible d'entériner les conquêtes de l'armée populaire yougoslave par une modification des frontières en Yougoslavie serait un encouragement pour tous ceux qui, où que ce soit en Europe, pensent que les frontières ne sont pas aussi

belles qu'elles pourraient l'être et qu'on devrait donc les modifier par la

violence.

« Je dois vraiment en appeler à toutes les forces politiques pour

qu'elles reconnaissent cette sagesse fondamentale pour la paix et la

stabilité européennes. Laissons les frontières en l'état et protégeons

plutôt les minorités. C'est ainsi que nous garantirons la paix en

Europe. »

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-CHAPITRE DEUXIÈME