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E u g é n ie COTTON. A im é COTTON . C o lle c t io n « S a v a n t s du m o n d e e n t ie r »

( S e g h e r s ) .

Voici rendu au grand savant français, qui a m arqué la recherche physique de to u t le demi-siècle, l’hom m age qui lui é ta t dû.

Alfred KASTER rappelle dans son avant-propos : « Aimé COTTON a été non seulem ent un chercheur hors de pair, c’était un fervent enseignant, enseignant qui savait a ttire r les jeunes vers la recherche et qui a laissé une profonde em preinte su r des générations de N orm aliens et de Sévriennes. »

« Aimé GOT TON reste ra le p o rte u r du flam beau que nous voudrions tra n s­ m ettre aux générations qui m ontent et qui p o rte n t n o tre espérance. »

C’est dire q u ’il serait dom m age que nos élèves — et nous-m êm es — ne le connaissions que p a r sa balance ou son m icroscope, ou m êm e p a r ses décou­ vertes de m agnéto-optique (qui sont clairem ent exposées pour un large public p a r son épouse et collaboratrice).

C’est aussi un hom m e dans le plein sens du term e, qui nous est présenté, exem plaire à tous égards : p a r sa réserve et sa ferm eté, p a r sa sim plicité et son élévation, p a r sa bonté et sa noblesse.

Est-il tellem ent d ’hom rnes que nous puissions p résen ter à nos élèves qui puissent inciter, eux aussi, à faire, de leur vie, un beau sillon to u t d ro it ?

« L ’hom m e de bien q u ’a été Aimé COTTON a traversé la vie sans p eu r et sans reproche. »

De quoi faire penser jeunes et m oins jeunes.

M arc BEMBARON (A^ 36-38)

A p r o p o s d e ” D o in J u a n "

La récente reprise du DOM JUAN, de Molière, p a r la troupe des Comédiens F rançais n ’a pas été accueillie avec une ferveur unanim e. Une p a rtie de la critique a form ulé de sévères reproches à la m ise en scène de M. BOURSEILLER, p a rla n t de « spectacle indescriptible », de « défi au goût, à la raison... d 'o u tra ­ geante caricatu re » ; et quelques spectateurs outrés se sont crus autorisés à siffler les acteurs.

S ur quoi p o rten t les reproches ? S u r tout. Les décors sont m auvais ; les costum es ne sont pas ceux du G rand Siècle ; Sganarelle sem ble tro p intelligent ; de tro p longs silences coupent les répliques.

Il fau t reconnaître que le décorateur a largem ent usé du m étal et du procédé de la stylisation : des solides aux form es étranges, to u t cuivre ou alum inium , évoquent des pieuvres to u t au ta n t que des arbres, et figureraient quelque abîm e m arîn sans plus de peine q u ’îls figureraient l’Intérieur d ’une forêt. Mais quoi ! faut-il ju g er inacceptable ce qui irrite nos habitudes ? et les tra d i­ tionnels coups de pinceau su r toile de fond n ’ont-ils pas besoin de n o tre bon vouloir p o u r devenir une fo rêt véritable ?

Moins fondés encore, les reproches concernant les costum es, singulièrem ent celui q u ’on nous présente com m e le plus grave et qui concerne le costum e de Dom Ju an : u n vêtem ent de cuir bleu, glacé, assez collant, allongeant les lignes de l’acteur. Com m ent peut-on exiger pour un personnage com m e celui-là l’élégance apprêtée du X V IP siècle ? Certaines créations de M olière ne sont guère sépa­ rables de leur tem ps ; un M onsieur Jo u rd ain en com plet veston ne nous aiderait guère à accorder crédit aux préoccupations du bourgeois gentilhom m e.

Mais Dom Juan, de toutes les pièces, est la m oins m arquée p a r son époque. Quel ra p p o rt nécessaire y découvre-t-on avec l’une de nos trad itio n s nationales ? Aucun. Dom Ju an n ’est pas m êm e français ; Don Ju an de T E N O R IO (l), l’in sp irateu r de Molière, est un grand d ’Espagne. Pourquoi veut-on à to u t prix le vêtir com m e un courtisan de Lois XIV ? Le costum e actuel souligne la jeunesse, la force, l’aisance dans le m aniem ent des arm es, le courage pfiysique, voire l’intelligence et le C5'nisme, en som m e l’essentiel du personnage, et offre à notre sensibilité d ’hom m es de 1967 une esquisse probablem ent plus évoca­ trice de vérité intérieure q u ’un costum e figé dans un vieillissem ent de trois siècles.

Sganarelle tro p intelligent ? C’est possible. Mais la responsabilité en revient à Molière, et à nul autre. Le rôle de Sganarelle consiste à révéler le caractère de Dom Ju an au m oyen de la « dispute ». Mais com m ent un valet imbécile ou un peu borné pouvait-il d isp u ter avec un m aître aussi b rillan t ?

Le grief le plus fondé p o rte sans doute sur les tro p longs silences, spécia­ lem ent dans certains rôles fém inins. Elvire sem ble constam m ent réfléchir à sa réplique ; et le ton m esuré q u ’elle conserve cadre assez m al avec la psychologie d ’une fem m e bafouée.

Les sévérités de la critique ne laissent donc pas d ’étonner. Peut-être p ro ­ cèdent-elles en réalité d ’une conception quasi m orale du rôle de la Comédie Française. Ce qui serait toléré de la p a rt d ’au tres troupes ne l’est pas de celle-là. Celle-là se devrait m aintenir dans la stricte observance classique, repous­ sant les ten tatio n s de l’éphém ère et du perpétuel renouveau.

Il ap p araît p o u rtan t que, d ’ores et déjà, les spectateurs ont tran ch é ; pour quelques articles navrés ou courroucés, pour quelques coups de sifflet, quel triom phe au dernier rideau !

Louis CIBEAU (E F 41-48)

(1) L’orthographe DON Juan succède volontairement à la graphie DOM ; le xvii' siècle français écrivait « DOM » ; les Espagnols n ’usent que du « DON ».

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Çdeeèi

REMISE DE LA CROIX D'OFFICIER DE LA LEGION D ’HONNEUR à M o n s i e u r LOGEAIS, Aj 31-33, I n s p e c te u r g é n é r a l d e r in s tr u c ti o n publique

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