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5.1 retour sur les concepts de SpIn

5.1.3 La notion de focus

Nous avons vu précédemment que le focus, ou centre d’intérêt d’un utilisateur, était essentiel à la compréhension globale de l’activité dans une réunion (§ 3.4.2 - p. 67). Dans SpIn, la déformation du bandeau amène l’utilisateur à positionner naturellement le document auquel il s’intéresse au centre du bandeau et à l’agrandir pour le consulter. Nous étendons cette notion de centre d’intérêt au document que l’utilisateur manipule, puisqu’il s’agit alors de son centre d’intérêt principal. Le focus peut donc être le document placé sur la table s’il y en a un.

Pour connaître le focus d’un utilisateur (bandeau ou table), il existe deux modes, l’un explicite, où l’on va demande à l’utilisateur de choisir, et l’autre implicite, où l’on va détecter automatiquement sur quel objet l’utilisateur est positionné.

mode explicite

On peut demander (indirectement) à l’utilisateur de choisir si il regarde le document placé sur la table ou au fond (au centre du bandeau). On définit alors deux positions d’observations, en corrélation avec la notion de mobilité relative définie précédemment :

retour sur les concepts de SpIn

- quand l’utilisateur regarde (ou manipule) l’objet posé sur la table, on le place en position haute sur la scène, il a alors un point de vue centré sur l’objet posé sur la table (Figure 5.3). Il peut le sélectionner et agir dessus. Le document est toujours visible, c’est le focus.

Figure 5.3 point de vue sur la table de réunion, avec un angle de 10 degrés autour de l’axe des

abcisses (par rapport à l’horizontale)

- quand l’utilisateur n’observe plus l’objet posé sur la table, il regarde le bandeau, on le place donc en face de ce dernier (Figure 5.4). Le document posé sur la table devient alors partiellement transparent. L’utilisateur ne peut plus le manipuler ni le sélectionner, même si il distingue d’éventuelles manipulations d’autres utilisateurs dessus; c’est le document situé au centre du bandeau qui est en focus.

Figure 5.4 point de vue sur le bandeau, on distingue le document sur la table en transparence

L’utilisateur doit spécifier quand il veut passer d’un mode à l’autre. On utilise le trackball 3D placé dans la main non-dominante. L’utilisateur peut changer de focus quand aucun document n’est sélectionné, sinon il doit finir sa manipulation. En poussant la Spacemouse vers le haut, le focus se place sur le document posé sur la table. En poussant la Spacemouse vers le bas, le focus va sur le document ou l’acteur situé au centre du bandeau.

mode implicite

On peut plus simplement détecter le focus de l’utilisateur en conservant le même point de vue sur la scène. Il lui suffit pour cela de sortir son pointeur de l’objet posé sur la table pour que ce dernier devienne transparent (Figure 5.5), au point de ne plus gêner la lecture du document placé au centre du bandeau. L’effet de transparence permet à l’utilisateur de continuer à voir le document dans son champ de vision, de conserver un certain niveau d’attention dessus, ce qui lui permet de refaire passer son focus sur ce dernier si l’activité du groupe le lui suggère. Lorsque l’utilisateur replace son pointeur dans l’objet placé sur la table, ce dernier redevient opaque. Il n’y a donc pas de manipulation spécifique à faire, ce mode est plus naturel que le précédent, qui nécessite une manipulation spécifique.

Dans un soucis de simplification de l’interaction, nous essayons de limiter les manipulations de l’utilisateur liées à l’interface. Le mode explicite ajoute une action supplémentaire dans l’interface. Nous ne préconisons donc pas son utilisation tant qu’elle n’est pas jugée indispensable.

Dans un soucis de simplicité (pour l’utilisateur), nous avons donc préféré le mode implicite.

Figure 5.5 Focus sur le bandeau, l’appareil photo est en transparence, l’utilisateur regarde les clones

bilan

Nous venons d’étendre la notion de centre d’intérêt à tous les documents (et acteurs) de l’espace de travail, qu’on les édite ou que l’on se contente de les consulter. La transparence permet de profiter des capacités de l’attention visuelle de l’utilisateur [Harrison 95], qui se partage entre son centre d’intérêt à un instant précis, et celui qu’il vient de quitter (mais où il peut se passer encore quelque chose qu’il pourra continuer à suivre).

gestion des outils

5.2 gestion des outils

Une interface de travail a besoin d’éléments qui permettent d’accéder aux fonctions principales du système, comme un sélecteur de fichiers ou des outils de coopération, composants essentiels de SpIn. En continuant sur l’idée de la manipulation directe, nous utilisons des outils vus sous forme d’icones. Les icones sont souvent formés de l’outil lui-même vu sous une forme réduite. Ils sont placés dans un gestionnaire d’outils, une palette, élément graphique qui permet d’organiser, d’accéder et de sélectionner un outil en particulier. Plus précisément, on a les critères suivants :

 l’accès aux différents icones devra être aisé (donc des icones suffisamment gros et éloignés les un des autres),

 la palette devra être accessible dès qu’un outil est susceptible d’être utilisé. On prend donc le parti de laisser la palette visible en permanence et de changer éventuellement son contenu, en fonction du contexte,

 la palette ne devra pas gêner graphiquement, c’est-à-dire laisser libre les zones de travail, la table de réunion en particulier.

La palette devra de plus être utilisable avec les mécanismes d’interaction de SpIn. On étudie ici les différentes solutions possibles :