• Aucun résultat trouvé

RSH (unité N

1. Analyse du réseau d’essais et identification des facteurs environnementaux de la stabilité

1.3. Niveaux de stabilité des différents génotypes expérimentés

Nous avons montré que les facteurs caractéristiques des différents environnements du réseau d’essais étaient l’azote, le stress hydrique et les maladies foliaires. Les différences de précocité des génotypes, ainsi que leur niveau de résistance aux principaux pathogènes foliaires rencontrés (rouille brune et rouille jaune) font qu’a priori ils ne vont pas avoir les mêmes niveaux de stabilité pour le rendement et la teneur en protéines des grains.

Nous avons donc estimé les niveaux de stabilité des différents génotypes par mesure de la variance environnementale, sur l’ensemble des environnements du réseau d’essai décrit dans le chapitre 3, soit 27 environnements et pour un sous-groupe d’environnements pour lequel seules les conduites « intensives » et « azote réduit » sont considérées, soit 21 environnements.

La variance environnementale (S²) de chaque génotype est estimée telle que :

= − − = E 1 e (Yge Yg.)²/(E 1) ² [38]

où Yge représente la performance du génotype g dans l’environnement e, Yg. la performance moyenne du

génotype g sur l’ensemble des environnements et E le nombre d’environnements considérés (soit au total 27 ou 21 environnements).

Les variances environnementales estimées pour chaque génotype dans le réseau sont comparées aux variances environnementales de ces mêmes génotypes, observées sur un réseau antérieur, lors du choix de ceux-ci. Les résultats sont présentés dans le tableau 29.

Tableau 29: Valeurs moyennes de rendement et de teneur en pr otéines des grains pour les 14 génotypes du réseau d’essais. Les valeurs moyennes et les variances environnementales ont été estimées pour les 27 environnements du réseau d’essais et pour les 21 environnements ne regroupant que les conduites « intensives » et « azote réduit ». Les variances environnementales estimées sont comparées aux variances environnementales qui ont permis de choisir les génotypes utilisés dans l’étude.

Génotype RDTm Sˆ²rdt TPm Sˆ²tp RDTm Sˆ²rdt TPm Sˆ²tp RDTm Sˆ²rdt TPm Sˆ²tp Nb envir. 27 21 (Moreau, 2000) Arche 78,6 319,0 10,8 1,4 80,8 322,4 10,6 1,4 86,1 216 10,1 2,6 Baltimor 75,3 181,5 10,9 1,3 81,4 761,1 10,5 4,8 Camp -Rémy 69,2 257,7 11,5 1,4 70,0 301,3 11,6 1,7 68,3 277 11,9 2,5 DI9714 77,8 195,3 11,3 1,2 78,4 226,0 11,2 1,4 86,4 124 11,9 0,5 Galibier 57,6 62,8 14,1 0,9 58,7 370,2 14,0 4,4 Hynoprécia 82,1 291,8 10,9 1,0 82,0 340,7 10,9 1,1 73,9 579 11,9 0,5 Isengrain 79,9 279,4 10,5 1,1 81,5 331,9 10,4 1,2 92,6 281 11,9 0,6 Oratorio 79,6 237,9 11,1 1,6 81,1 590,9 11,0 2,9 84,3 297 11,8 2,3 Ornicar 75,3 130,9 11,1 0,5 78,9 275,6 11,0 1,7 Récital 66,4 292,0 11,2 1,4 69,6 294,8 10,9 1,0 77,9 299 10,8 1,8 Renan 69,4 165,2 12,4 1,5 68,3 178,0 12,4 4,2 72,8 224 12,9 2,9 Rumba 78,8 273,0 11,0 1,3 79,2 318,7 11,0 1,5 89,1 192 10,7 1,0 Soissons 72,4 230,9 11,1 1,1 74,3 255,1 11,1 1,2 81,6 224 11,4 1,9 Trémie 78,7 427,5 10,5 2,3 82,9 771,0 10,2 3,3 Moyennes 74,7 11,2 76,0 11,0

Nous avons représenté, figure 17, les niveaux de rendement et de teneur en protéines des grains des différents génotypes en fonction de la variance environnementale estimée pour chacun d’eux pour les 27 environnements du réseau d’essais. On distingue pour le rendement :

Chapitre 4 : Résultats : Analyse du réseau d’essais

- 78 -

- Des génotypes plutôt stables avec des niveaux de rendement moyen bas (Soissons, Camp-Rémy) ou élevés (Isengrain, Oratorio).

- Des génotypes stables avec des niveaux de rendement bas (Renan et Galibier).

- Des génotypes plutôt instables avec des niveaux de rendement élevés (Arche, Hynoprécia, Rumba et Trémie) ou faibles (Récital).

Pour la teneur en protéines, la répartition des génotypes en classe de stabilité permet d’identifier :

- Des génotypes stables du point de vue de la variance environnementale avec des niveaux de teneur en protéines moyens (Hynoprécia, Ornicar et Soissons) et élevés (Galibier).

- Des génotypes de stabilité intermédiaire avec des niveaux de teneur en protéines moyens (Baltimor, DI9714 et Rumba) ou faibles (Isengrain).

- Des génotypes instables pour la teneur en protéines, avec des niveaux de teneur en protéines élevées (Renan, Camp-Rémy), moyennes (Arche, Oratorio et Récital) ou basses (Trémie).

La comparaison des variances environnementales qui avaient été utilisées pour choisir les 10 variétés communes aux deux années d’expérimentation avec les variances environnementales mesurées ici montre que : 1) parmi les génotypes identifiés comme stables ou plutôt stables pour le rendement, sont communs aux deux réseaux d’essais : DI9714, Isengrain, Oratorio, Soissons et Renan ; et 2) parmi les génotypes identifiés comme plutôt instables sur les deux réseaux, Rumba.

La même comparaison effectuée pour la teneur en protéines met en évidence que parmi les génotypes initialement identifiés comme stables ou plutôt stables du point de vue de la variance environnementale, sont communs aux deux réseaux d’essais : Hynoprécia, Isengrain, DI9714 et Rumba ; et parmi les génotypes identifiés comme plutôt instables ou instables, sont communs aux deux réseaux, Renan, Arche, Camp-Rémy, Oratorio et Récital. Pour la teneur en protéines, seul le génotype Soissons n’a pas eu, en terme de variance environnementale, le comportement attendu.

Figure 17 : Moyennes de rendement et teneur en protéines des différents génotypes, mesurés sur les 27 environnements du réseau d’essais, en fonction de la variance environnementale estimée sur ces mêmes environnements

La part de chaque environnement dans les interactions génotype × environnement avait montré que ce sont en partie les conduites sans protection fongicide qui sont à l’origine des interactions. La plupart des modèles de culture ne prennent pas en compte les effets des maladies foliaires sur le fonctionnement de la culture. Nous avons donc voulu estimer l’importance de ces environnements « non traité » dans les niveaux de stabilité observés des génotypes.

Orn Ren DI Soi OrtRum Tre Rec Arc Car IseHyp Bal Glb 30 40 50 60 70 80 90 0 100 200 300 400 500 S² rendement (q/ha)²

Rendement moyen (q/ha)

Orn

Ren DI

SoiRum Ort

Tre Rec Arc Car Ise Hyp Bal Glb 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 0 0.5 1 1.5 2 2.5 S² Teneur en protéines (g/gMS)² Teneur en protéines (g/gMS)

Analyse du réseau d’essais Nous avons comparé les niveaux de rendement et de teneur en protéines moyen, ainsi que les variances environnementales estimées pour ces deux caractères sur le réseau d’essais dans son ensemble, ou pour un groupe d’environnements, formé par les situations « intensives » et « azote réduit ». La comparaison des variances environnementales estimées sur ces deux groupes d’environnements pour le rendement et la teneur en protéines est présentée figure 18.

On observe que les rendement moyens estimés sur les situations intensives et azote réduit sont globalement plus élevés que ceux observés sur l’ensemble des environnements. Les teneurs en protéines des grains sont en revanche équivalentes. La comparaison des variances environnementales estimées sur ces deux groupes d’environnements met en évidence que le niveau de stabilité des génotypes pour le rendement est équivalent dans les deux groupes excepté pour les génotypes Baltimor, Trémie, Oratorio, Galibier et Ornicar, qui sont identifiés comme plus instables sur les environnements « intensifs » et « azote réduit ». La même comparaison réalisée pour la teneur en protéines des grains met en évidence que six génotypes sur les 14 étudiés ont des niveaux de variance environnementale plus élevés pour les seules conduites « intensives » et « azote réduit ».

Figure 18 : Comparaison des variances environnements estimées sur l’ensemble des 27 environnements du réseau d’essais ou pour le sous-ensemble de 21 environnements pour le rendement (a) et la teneur en protéines des grains (b)