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Natura 2000 : quelles méthodes ?

II.1. Une démarche essentiellement qualitative

Idéalement, l’élaboration de scénarios pour les sites de la vallée du Lison et des marais de l’Erdre aurait pu s’accompagner d’une certaine quantification : surfaces contractualisées dans les différents scénarios, coûts de gestion, répartition des financements, nombre de personnes nécessaires à la gestion du site.

Deux difficultés ont limité cette ambition :

ƒ Un manque de recul sur la gestion des deux sites concernés, et sur Natura 2000 en général, la grande majorité des sites ayant à peine commencé la mise en œuvre de leur DOCOB ;

ƒ Un temps limité pour ce travail, qui, combiné avec des objectifs ambitieux (articuler réflexion nationale et locale) ont conduit à se concentrer sur l’analyse des dynamiques en cours, dont beaucoup sont qualitatives (qualité de la concertation et du partenariat local, relations entre les partenaires, pilotage de la gestion du site…).

Dans l’objectif éventuel d’un travail portant sur l’ensemble du réseau Natura 2000, la prospective pourrait être utilement précédée d’une enquête auprès des opérateurs sur leur gestion, afin d’élaborer un certain nombre de ratios (temps passé à la préparation des contrats, coût moyen de la contractualisation….) aptes à être projetés dans des scénarios.

II.2. Une prospective à 2020

Il a été envisagé dans un premier temps de travailler sur deux horizons de prospective, de court et moyen terme :

ƒ Une date proche, 2010, avec la perspective d’avoir l’ensemble des DOCOB approuvés à cette date. Cette date correspond à la mise en œuvre active des mesures de gestion des sites Natura 2000, et peut-être à un pic dans l’activité du réseau. L’architecture juridique et institutionnelle devrait être relativement similaire à ce qu’elle était cinq ans plut tôt. Dans ce contexte, quels seraient les coûts de gestion ? Les ressources et les moyens humains nécessaires ? Faudrait-il introduire une hiérarchie des sites dans la répartition des financements ?

ƒ Une date plus éloignée, 2020, à laquelle la première génération de DOCOB devrait être achevée dans l’ensemble des sites. A ce stade, le réseau Natura 2000 sera-t-il rentré dans une sorte de « régime de croisière » ? Quelle sera son insertion dans le paysage institutionnel français, son acceptation par les populations locales ? Le rôle et l’implication de l’Europe seront-t-ils transformés avec l’approfondissement de l’Union européenne ? La conservation des habitats sera-t-elle confrontée à de nouvelles menaces, comme le changement climatique ? Une fois les comités de suivi installés et les mesures de gestion largement engagées, les coûts vont-ils être croissants, en raison d’une intensification des pressions sur les sites, ou décroissants, les mesures de gestion ayant permis de régler les principaux problèmes ? Le dispositif de gestion et de suivi va-t-il devoir changer de nature, au niveau local, régional, national, et assistera-t-on à une différenciation croissante des sites ?

Suite à la première réunion du groupe, nous n’avons finalement retenu que 2020 comme horizon de prospective car :

ƒ Travailler à la fois sur deux échelles (nationale et locale), sur deux sites, et sur deux horizons de prospective aurait complexifié à l’excès la démarche et aurait été préjudiciable à la qualité des réflexions menées dans un temps réduit ;

ƒ De plus, travailler en 2006 à l’horizon 2010 ne ressort par vraiment d’une logique de prospective (étude de l’éventail des possibles), mais plutôt d’une logique de prévision et de programmation, ce qui ressort d’autres méthodes, avec des données pas forcément disponibles au moment de l’étude (tableau de bord détaillé, suivi fin du plan de travail des différents sites…).

II.3. Un travail centré sur deux sites…mais qui tient compte des évolutions au

niveau national

La première réunion du groupe a montré (voir premiers résultats dans la section suivante) que l’évolution du réseau Natura 2000 (état de conservation, mode de gestion…) dépend d’un grand nombre de facteurs, à toutes les échelles.

Il était tentant de faire varier tous ces facteurs pour élaborer des scénarios pour Natura 2000 à l’échelle nationale.

Ce n’est cependant pas l’objectif de notre travail, qui est d’étudier les implications, pour la gestion de deux sites particuliers, de différents scénarios : prendre en compte tous les facteurs multiplierait les

scénarios possibles, rendrait illisibles les considérations locales, en bref noierait les questions locales dans une masse d’informations trop larges.

En même temps, il semblait impossible de ne pas tenir compte de certains éléments d’un contexte plus large pour étudier le devenir de ces deux sites. La réunion du groupe a en effet montré que deux catégories principales de facteurs jouaient sur leur devenir : d’une part des variables très locales, comme la qualité du partenariat mis en place ou l’acceptation locale du dispositif, d’autre part des variables plus globales, comme la construction européenne ou la réforme de la PAC.

Il s’agit donc à la fois de réduire l’incertitude sur l’avenir, tout en intégrant les variables « externes » qui semblent le plus susceptibles d’évolutions marquantes pour l’avenir des deux sites.

Cette sélection des variables conduit à distinguer trois catégories de variables :

ƒ Les variables dont l’évolution sera commune à tous les scénarios, pour définir un contexte commun (on ne peut pas raisonner à contexte constant) ;

ƒ Des variables « nationales et européennes », qui vont prendre différents états pour définir trois trames de scénarios à l’échelle nationale ;

ƒ Des variables « locales » qui vont être utilisées pour décliner ces scénarios nationaux pour les deux sites, et étudier les questions économiques et institutionnelles qui se posent aux sites dans un nouveau contexte Natura 2000.

Variables locales :

type de gestionnaire, ressources humaines, objectifs de gestion…

Variables nationales et européennes :

évolution de la PAC, décentralisation,

évolution réglementation sur N2000…

Variables de contexte :

démographie, croissance économique, urbanisation, contexte global (climat…)

Contexte commun

A B C

Trois scénarios nationaux Déclinaison locale des scénarios nationaux Démarche prospective retenue

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