Le mouvement associatif, la sauvegarde commence par la sensibilisation

Les associations à vocation patrimoniale jouent un rôle de plus en plus important dans la sauvegarde du patrimoine architectural.

Les associations exercent un double rôle que personne ne leur conteste :

- sensibiliser les pouvoirs publics en faveur de monuments ou d'espaces menacés et agir pour la défense de ceux-ci ;

- coordonner, animer les réactions des différents acteurs (propriétaires de monuments, amoureux du patrimoine.) ; être une force de proposition ; favoriser "l'appropriation collective du patrimoine".

Bien souvent, elles ont d'autres objectifs dont l'utilité est appréciée :

- animer des chantiers de restauration ; récompenser des initiatives privées ; - animer des édifices, en y organisant des visites et des manifestations.

Elles exercent, de manière moins fréquente et moins connue, d'autres compétences :

- actions de formation : à titre d'exemple, l'école du patrimoine d'Avignon, qui forme des maçons ou Les maisons paysannes de France. Nul doute que leur rôle puisse être développé, à l'occasion d'une action de décentralisation, de la même manière que le secteur privé : participation nouvelle ou plus grande à diverses commissions ou à l'expression d'avis sur les mesures de protection et la répartition de crédits.

En Algérie, après 1988 et la parution de la Loi N°90-31 du 4 Décembre 1990 autorisant la vie associative, de nombreuses associations à caractère culturel voient le jour, notamment dans le domaine de la préservation et la promotion du patrimoine culturel.

Nombre A.C/Patrim

Wilayas Nombres 1-5 Chlef, Bouira, Guelma, Souk Ahras,Oran,Boumerdes,El Tarf, Tipasa,Mila,Ain

Defla, Relizane

11 6-10 Bejaia, Blida, Jijel, Annaba, BBA, Tindouf, Saida, Mascara, El Bayadh,

Tissemsilt, Naama

11 11-15 Oum El Bouagui,Tiaret,Alger, Khenchela, Djelfa, Skikda, Constantine,Ain

Temounchet,, Mostaganem,Msila,Illizi

11

16-20 Laghouat, Batna, Biskra,Tlemcen, 4

21-25 Adrar, Sidi Bellabes, Medea,El Oued 4

26-30 Bechar, Tebessa, Sétif, Ouargla 4

31-35 Tamanrasset, Tizi ouzou 2

61 Ghardaïa 1

Tableau. 03: Répartition des associations culturelles à caractère patrimonial (Situation à 2001) Source : ministère de la culture, 2006

La sensibilisation du public envers le patrimoine culturel en Algérie, reste malgré les programmes développés par les différents établissements du secteur en deçà des besoins. La célébration maghrébine du mois du patrimoine organisée chaque année demeure l’espace propice à la diffusion et la promotion du patrimoine culturel.

Conclusion

La sauvegarde du patrimoine repose sur des politiques et des stratégies qui se diversifient d’un pays à un autre, mais le souci de préserver le patrimoine comme un élément principal de l’identité nationale, devient un objectif pour chaque pays pour les différents atouts que présente le patrimoine dans le développement local.

Face à cela, de nombreux Etats, les Nations Unies, tout particulièrement l’Unesco ont réagi. Des critères d’identification des patrimoines ont été définis, des mesures de protection, de sauvegarde, de mise en valeur ont été édictées. Des droits nationaux, un droit international pour la protection des patrimoines ont été peu à peu construits. Certes, de façon inégale et incomplète selon les pays. La convention de l’Unesco de 1972 s’inscrit dans ce mouvement essentiel du droit reconnaissant la diversité des patrimoines et en même temps leur valeur universelle.

La sauvegarde du patrimoine commence avant tout par sa connaissance et son recensement, l’inventaire devient un outil, la variété des éléments à inventorier est extrêmement vaste car il s’agit en fait de prendre en compte tout ce qui participe à la spécificité du monument et de l’image de marque de l’ensemble historique. Outre que l’inventaire, la protection directe des monuments et ensembles historiques réclame un soutien juridique assuré par un appareil législatif adéquat. Dans la plupart des pays européens, l’outil législatif de protection est basé sur le principe d’un classement sur inventaire imposant des servitudes particulières.

L’élaboration des programmes urbains de conservation doit faire appel à des urbanistes, des architectes, des géographes et bien d’autres spécialistes La restauration des monuments doit être mise au point par des archéologues, des architectes et effectuées, sous la responsabilité de ces derniers, par des entreprises spécialisées dans ce type d’intervention, habituées aux techniques particulières (étaiements, ouvrages spéciaux de consolidation) et possédant un personnel hautement qualifié dans les pratiques artisanales anciennes ou traditionnelles (tailleurs de pierres, charpentiers, plâtriers..., mais aussi des spécialistes pour la restauration des vitraux, des fresques, etc.). Sinon au lieu de sauvegarder le patrimoine on va participer à le transformer à jamais perdant par une action non appropriée tout ce qui le caractérise.

En Algérie, la question du patrimoine demeure une problématique évidente. L’application d’une règlementation souvent mal conçue, mal appliquée ou insuffisante, serait à l’origine de la situation alarmante des villes algériennes ayant un riche patrimoine. Une des faiblesses de la politique algérienne du patrimoine, c’est cette attitude corporatiste qui ne donne pas la priorité à la conservation continue de ce passé évolutif ni à son entretient.

TROISIEME CHAPITRE TROISIEME CHAPITRE TROISIEME CHAPITRE TROISIEME CHAPITRE METHODOLOGIE ET STR METHODOLOGIE ET STR METHODOLOGIE ET STR

METHODOLOGIE ET STRATEGIE ATEGIE ATEGIE ATEGIE DE SAUVEGARDE, UN ET

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DE SAUVEGARDE, UN ETAT DE L’ART AT DE L’ART AT DE L’ART AT DE L’ART

Introduction

Les environnements traditionnels se trouvent de nos jours dans une situation dramatique.

Ils sont réduits à une perte régulière de leur caractère social et culturel, menacés par une intense dégradation et en constant recul. De fait, la fracture du monde traditionnel ainsi que la tendance à l’homogénéisation culturelle découlant de la mondialisation ont entraîné le mépris de nombre de ces architectures, souvent vues comme un symbole de misère et dont les valeurs ainsi que les qualités s’éloignent du concept de modernité médiatisé.

Des institutions telles que l’UNESCO ou ICOMOS ont alerté à diverses reprises au sujet de la perte de ce patrimoine. De ce point de vue, il faut remarquer les recommandations des Chartes internationales pour la Sauvegarde du patrimoine. Malgré tous ces efforts, la recherche dans le domaine de la sauvegarde reste très limitée. Au cours de ce troisième chapitre, nous allons parler de quelques méthodes et stratégies d’intervention sur le patrimoine bâti, en commençant par la conservation intégrée, une approche développée par G.H Bailly (1975) qui repose sur quatre phases essentielles, la protection, la restauration, la réanimation et la maîtrise des mutations sociales ; ensuite la gestion par les valeurs qui admet que le grand défi dans la conservation du patrimoine consiste à conserver les valeurs que les communautés lui reconnaissent, de même que le rôle qu’il joue au sein de nos sociétés modernes ; nous parlerons après d’une méthode développée par les centres culturels des monuments historiques, c’est une approche décrite par Trülzsch Holger (2003) dans son ouvrage « La reprise des monuments », cette approche se veut une approche pratique et sensible, soucieuse des leçons de l’expérience fondée sur des exemples vécus et leur analyse, et nous terminerons par la méthode RehabiMed, développée par les membres de l’association RehabiMed (2007) qui œuvrent pour la réhabilitation de l’architecture traditionnelle méditerranéenne, cette méthode d’intervention est destinée aux autorités locales et à tous les agents impliqués dans les processus de réhabilitation, qui les aide et leur facilite la promotion, la planification et la gestion des interventions de réhabilitation de l’architecture traditionnelle dans son contexte territorial.

En deuxième partie de ce chapitre et pour atteindre notre objectif déterminé au début de notre recherche qui vise à développer une stratégie d’intervention appropriée pour notre cas d’étude qui est la Dachra de Khanguet Sidi Nadji dans le but de sauvegarder son riche patrimoine bâti, nous allons nous positionner épistémologiquement pour choisir une méthode de sauvegarde appropriée ou combiner entre les méthodes étudiées pour sortir avec un modèle heuristique qui sera une référence méthodologique pour intervenir sur le patrimoine bâti de Khanguet Sidi Nadji.