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3.3 Période postnatale

3.3.3 Mortalité du nouveau-né

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ORTINAISSANCES

Une mortinaissance se définit comme étant un décès qui survient avant l’expulsion ou l’extraction complète hors de la mère. Les morts fœtales sont déclarées comme une mortinaissance uniquement lorsque le poids à la naissance est d’au moins 500 grammes, indépendamment de la durée de la gestation (Institut national de santé publique du Québec, 2012). Le taux est calculé par rapport au total des naissances, soit la somme des naissances vivantes et des mortinaissances. À Laval, le taux de mortinaissance a peu varié au cours des 30 dernières années, oscillant entre 3,7 et 4,9 mortinaissances pour 1000 naissances. La situation est demeurée semblable au Québec au cours de la période observée.

FIGURE 82 ÉVOLUTION DU NOMBRE ET TAUX DE MORTINAISSANCES POUR 1 000 NAISSANCES,LAVAL,QUÉBEC, 1983-1987 À 2008-2012(P)

(p) : Données provisoires.

Source : MSSS, Fichier des naissances; MSSS, Fichier des mortinaissances; MSSS, Fichier des décès 1983 à 2012(P). Données compilées par l’Infocentre de santé publique du Québec pour les périodes 1983-1987 à 2003-2007.

Le tableau suivant présente la répartition du nombre de mortinaissances selon les causes. Ainsi, les statistiques de la décennie 2003-2012 nous révèlent qu’une grande part des mortinaissances sont causées par des complications de la grossesse ou de l’accouchement (37,3 %). Les anomalies congénitales (14,6 %) et d’autres affections dont l’origine se situe dans la période périnatale (9,7 %) expliquent également une part importante des mortinaissances. Notons qu’une mortinaissance sur quatre (26,5 %) est de cause non précisée.

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TABLEAU 18 RÉPARTITION DU NOMBRE ET DE LA PROPORTION DE MORTINAISSANCES SELON LA CAUSE DE DÉCÈS,LAVAL, 2003-2012(P)

Causes (code CIM-10) Nombre Proportion

(%) Nouveau-né affecté par des complications de grossesse ou à

l’accouchement (P00-P04)

69 37,3

Anomalies congénitales (Q00-Q99) 27 14,6

Autres affections dont l’origine se situe dans la période périnatale (P90-P96)

18 9,7

Anomalies liées à la durée de la gestation et à la croissance du fœtus (P05-P08)

9 4,9

Hypoxie intra-utérine ou asphyxie obstétricale (P20 et P21) 4 2,2 Anomalies endocriniennes et métaboliques transitoires spécifiques au

fœtus et au nouveau-né (P70-P74)

3 1,6

Affections concernant les téguments et la régulation thermique du fœtus et du nouveau-né (P80-P83)

2 1,1

Affections hémorragiques et hématologiques spécifiques au fœtus et au nouveau-né (P50-P61)

2 1,1

Infections spécifiques à la période périnatale (P35-P39) 1 0,5

Affections de l’appareil digestif du fœtus et du nouveau-né (P75-P78) 1 0,5

Mort fœtale de cause non précisée (P95) 49 26,5

Total 185 100,0

(p) : Données provisoires.

Source : MSSS, Fichier des mortinaissances 2003 à 2012(p).

Quels sont les facteurs de risque pouvant amener une mortinaissance?

Le faible poids à la naissance, le type de naissance (simple ou multiple) et, dans une moindre mesure, l’âge de la mère sont identifiés comme des facteurs de risque de la mortinaissance (Duchesne, 2001). Rappelons que le faible poids serait soit le résultat d’une courte gestation (prématurité) ou d’un RCIU. Ces derniers sont associés à divers facteurs de risques de type contextuels (ethnicité, défavorisation, isolement social), environnementaux (pollution, agents toxiques), comportementaux (habitudes de vie et caractéristiques de la mère) et bien d’autres. Les facteurs de risque de ces deux problématiques sont présentés plus en détail à la section 3.3.1.

Les statistiques portant sur la période 2003-2012 semblent confirmer la littérature. À Laval, chez les bébés de petit poids, le taux de mortinaissance est de 55,4 décès pour 1 000 naissances comparativement à ceux ayant un poids normal, dont le taux est de 1,1 ‰. Aussi, le taux de mortinaissance est plus élevé pour les naissances multiples que pour les naissances simples (10,7 comparativement à 4,2 décès pour 1 000 naissances). Enfin, on remarque une fréquence plus élevée de mortinaissances chez les mères âgées de 35 ans et plus (5,8 décès pour 1 000 naissances) comparativement à celles âgées de 20 à 34 ans (3,9 ‰). À l’échelle du Québec, les plus jeunes mères affichent également un taux de mortinaissance plus élevé que chez les 20-34 ans. Les données lavalloises (5,9 décès pour 1 000 naissances chez les mères de moins de 20 ans) ne permettent pas

130  Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval | Direction de santé publique de déceler une différence statistiquement significative, mais vont dans le même sens que celles du Québec.

MORTALITÉ INFANTILE

La mortalité infantile correspond au nombre de décès d’enfants de moins d’un an parmi l’ensemble des naissances vivantes. Au début des années 1980, le taux de mortalité infantile atteignait 6,6 décès pour 1000 naissances vivantes à Laval (7,4 au Québec). Par la suite, le taux lavallois a diminué rapidement jusqu’à 4,1 décès pour 1000 naissances vivantes lors de la période 1993-1997. Laval se démarquait alors du Québec, qui n’avait pas vécu une chute aussi importante. Toutefois, au cours de la décennie suivante, la mortalité infantile a continué de décroître au Québec, alors qu’elle s’est légèrement accrue à Laval, bien que cette variation ne soit pas statistiquement significative. Ainsi, en 2008-2012, le taux lavallois de mortalité infantile est semblable à celui du Québec, soit 4,9 décès pour 1000 naissances vivantes (4,4 au Québec).

FIGURE 83 ÉVOLUTION DU TAUX DE MORTALITÉ INFANTILE,LAVAL,QUÉBEC,1983-1987 À 2008-2012(P)

(p) : Données provisoires.

Note : Avant 1988, les naissances vivantes de poids inférieur à 500 g ne sont pas comprises dans les données.

Source : MSSS, Fichier des naissances; MSSS, Fichier des mortinaissances; MSSS, Fichier des décès 1983 à 2012(p). Données compilées par l’Infocentre de santé publique du Québec pour les périodes 1983-1987 à 2008-2011.

En ce qui concerne la mortalité infantile, la majorité des décès est causée par l’un ou l’autre des regroupements suivants : les complications de la grossesse ou de l’accouchement (22,4 %), les anomalies liées à la durée de la gestation et à la croissance du fœtus (21,5 %), ainsi que les anomalies congénitales (20,0 %).

0 5 10 15 20 25

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

1983-1987 1988-1992 1993-1997 1998-2002 2003-2007 2008-2012

Nombre annuel moyen

Taux pour 1000

Laval - Taux Québec - Taux

Laval - Nombre annuel moyen

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TABLEAU 19 RÉPARTITION DU NOMBRE ET DE LA PROPORTION DES MORTALITÉS INFANTILES SELON LA CAUSE DE DÉCÈS, LAVAL,2003-2012(P)

Causes (code CIM-10) Nombre Proportion

(%) Nouveau-né affecté par des complications de grossesse ou à

l’accouchement (P00-P04)

46 22,4

Anomalies liées à la durée de la gestation et à la croissance du fœtus (P05-P08)

44 21,5

Malformations congénitales et anomalies chromosomiques (Q00-Q99) 41 20,0 Autres affections dont l’origine se situe dans la période périnatale

(P90-96)

13 6,3

Hypoxie intra-utérine ou asphyxie obstétricale (P20 et P21) 12 5,9 Infections spécifiques de la période périnatale et autres infections

(P35-P39, A39, A40, G00)

9 4,4

Affections respiratoires et cardiovasculaires spécifiques à la période périnatale et autres affections cardiovasculaires (P23-P29, I21, I42, I51, I62, J86)

8 3,9

Affections hémorragiques et hématologiques du fœtus et du nouveau-né (P50-P61)

8 3,9

Affections de l’appareil digestif du fœtus et du nouveau-né, et autres affections de l’appareil digestif (P75-P78, K56, K63, K75)

6 2,9

Maladies du système nerveux (G01-G99) 5 2,4

Anomalies endocriniennes et métaboliques transitoires spécifiques au fœtus et au nouveau-né et autres anomalies endocriniennes et métaboliques transitoires (P70-P74, E16, E88)

3

Noyade et autres accidents affectant la respiration (W65-W84) 3 1,5

Tumeurs malignes (C00-C97) 2 1,0

Agression (X85-Y09) 2 1,0

Détresse respiratoire du nouveau-né (P22) 1 0,5

Syndrome de la mort subite du nourrisson (R95) 1 0,5

Affections concernant les téguments et la régulation thermique du fœtus et du nouveau-né (P80-P83)

1 0,5

Total 205 100,0

(p) : Données provisoires.

Source : MSSS, Fichier des naissances; MSSS, Fichier des décès 2003 à 2012(p).

Depuis le milieu des années 1980, on observe une baisse significative du taux de mortalité causé par le syndrome de mort subite du nourrisson. Selon le guide Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans (Doré et Le Hénaff, 2015), les principaux facteurs de risque de ce syndrome sont : être exposé au tabagisme de la mère durant la grossesse, dormir sur le ventre et se retrouver la tête totalement recouverte par les couvertures. Plusieurs facteurs peuvent avoir contribué à la diminution observée de la mortalité par syndrome de mort subite du nourrisson, notamment la baisse du tabagisme pendant la grossesse depuis au moins le début des années 2000. Le facteur qui semble avoir contribué de façon plus importante à la baisse est le changement de recommandation en matière de sommeil sécuritaire. En 1999, Santé Canada lançait la campagne « Dodo sur le dos » à la suite d’études démontrant une diminution importante du risque de mort subite du nourrisson simplement en faisant dormir l’enfant sur le dos (Cotroneo, 2001). D’autres recommandations se

132  Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval | Direction de santé publique sont depuis ajoutées à cet élément, notamment le danger de la présence d’accessoires dans le lit du bébé, entre autres les articles mous (oreillers, édredons, etc.) (Agence de la santé publique du Canada, 2014). Les effets de ces nouvelles recommandations sont visibles même à l’échelle lavalloise : entre les périodes 1997-1999 et 2000-2002, le taux de mortalité par syndrome de mort subite du nourrisson a chuté de moitié.