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Comportements et milieux de vie de la mère

2.4 Interruptions volontaires de grossesse

3.1.2 Comportements et milieux de vie de la mère

La période périnatale est une période cruciale du développement pendant laquelle plusieurs facteurs peuvent influencer la santé future de l’enfant, mais également la santé de la mère.

Certaines habitudes et certains comportements de la mère sont reconnus comme pouvant avoir des effets bénéfiques ou néfastes, selon le cas.

La présente section dresse d’abord un portrait des comportements et habitudes de la mère pendant la grossesse en s’appuyant principalement sur les données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC). Seuls certains facteurs ont été étudiés, tels que la consommation de cigarettes, la consommation d’alcool, ainsi que la prise d’un supplément d’acide folique avant la conception. Nous avons également pu inclure les données liées au retrait préventif des femmes de leur milieu de travail.

Parmi les facteurs non traités dans cette section, on retrouve la consommation de drogues, la pratique d’activités physiques, ainsi que certains facteurs environnementaux comme les polluants atmosphériques (par exemple le monoxyde de carbone, le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre), les radiations, les perturbateurs endocriniens, etc.

Étant donné la trop petite taille de l’échantillon lavallois de femmes ayant accouché au cours des cinq années précédentes, les données régionales sont souvent trop peu fiables. Par conséquent, lorsque c’est nécessaire, seules les données québécoises sont montrées.

PRISE D

UN SUPPLÉMENT D

ACIDE FOLIQUE

La prise d’un supplément d’acide folique avant la conception d’un enfant est recommandée afin de réduire le risque d’anomalie du tube neural (ATN) et possiblement de certaines autres anomalies congénitales (Agence de la santé publique du Canada, 2008).

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FIGURE 45 ÉVOLUTION DE LA PROPORTION DES FEMMES AYANT PRIS UN SUPPLÉMENT DACIDE FOLIQUE AVANT LEUR GROSSESSE PARMI LES FEMMES AYANT ACCOUCHÉ AU COURS DES CINQ ANNÉES PRÉCÉDENTES,LAVAL, QUÉBEC,2001 À 2011-2012

* Coefficient de variation entre 16,6 % et 33,3 % : valeur à interpréter avec prudence.

Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes 2001, 2003 et 2005, 2007-2008, 2009-2010 et 2011-2012.

Autant à Laval qu’au Québec, la proportion de femmes ayant pris un supplément vitaminique contenant de l’acide folique avant leur grossesse n’a cessé d’augmenter entre 2001 et 2007-2008, passant de 23,8 % à 58,9 % (31,3 % à 59,8 % au Québec). Cette amélioration marquée de la situation fait suite à une campagne nationale de sensibilisation lancée en mars 2002 par Santé Canada. Celle-ci avait pour objectif de promouvoir l’importance de ce supplément vitaminique pour les femmes planifiant une grossesse, ainsi que pour les trois premiers mois de grossesse. La légère baisse observée entre 2007-2008 et 2011-2012 n’est pas significative et semble donc due à la variabilité de l’échantillon de l’enquête. Cette variabilité explique également l’écart qui semble exister entre Laval et l’ensemble du Québec. On ne peut donc conclure à une différence entre les Lavalloises et les Québécoises quant à la prise de supplément d’acide folique avant la grossesse.

La hausse de la prise d’acide folique observée au cours de la dernière décennie est encourageante, mais il subsiste toujours un écart significatif entre les femmes favorisées et celles qui le sont moins.

En effet, selon l’ESCC 2011-2012, parmi les femmes québécoises ayant accouché au cours des cinq dernières années, seulement 33,3 % ont pris un supplément d’acide folique chez celles dont le revenu du ménage se situe entre 0 et 39 999 $. Chez celles dont le revenu varie entre 40 000 et 79 999 $, cette proportion grimpe à 57,7 % et elle atteint 75,2 % pour un revenu de 80 000 $. Ce gradient est aussi observable par rapport au niveau de scolarité de la femme. Parmi les femmes n’ayant aucun diplôme, 39,8 % ont consommé un supplément d’acide folique, alors que chez celles ayant un diplôme d’études secondaires et ayant des études ou un diplôme d’études postsecondaires, cette proportion est de respectivement 51,4 % et 62,9 %.

23,8*

48,6

53,8

58,9

49,1* 50,0*

31,3 41,8

47,7

59,8

56,7 58,8

0 10 20 30 40 50 60 70

2001 2003 2005 2007-2008 2009-2010 2011-2012

%

Laval Québec

78  Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval | Direction de santé publique TABAGISME

« La consommation de cigarettes durant la grossesse peut avoir des effets indésirables sur la santé du fœtus et de l’enfant. Elle accroît le risque de retard de croissance intra-utérin, de prématurité, d’avortement spontané, de complications placentaires, de mortinaissance et de syndrome de mort subite du nourrisson. On associe aussi le tabagisme prénatal à un risque global accru de mortalité et de morbidité infantiles. » (Agence de la santé publique du Canada, 2008).

Selon l’ESCC, 23,9 % des femmes québécoises en âge de procréer (de 15 à 49 ans) fumaient, soit à l’occasion (7,3 %), soit régulièrement (16,6 %) en 2011-2012. Lors de cette même enquête, on a demandé aux femmes ayant donné vie au cours des cinq dernières années si elles avaient fumé durant leur grossesse. Le taux québécois20 de tabagisme pendant la grossesse était alors beaucoup moins élevé (12,4 %) que celui observé dans la population féminine âgée de 15 à 49 ans (23,9 %). On pourrait donc penser que plusieurs fumeuses abandonnent le tabagisme lorsqu’elles planifient une grossesse ou lorsqu’elles apprennent qu’elles sont enceintes.

En comparaison, le taux de tabagisme maternel total (fumeurs réguliers ou occasionnels) était de 21,0 % en 2001, de 21,8 % en 2003 et de 17,2 % en 2005. Il y a donc eu une amélioration notable de la situation. Toutefois, on remarque que la baisse observée entre les deux dernières périodes analysées (2005 et 2011-2012) est presque totalement le fait de la diminution du tabagisme occasionnel. Celui-ci a effectivement diminué de moitié, passant de 8,9 à 4,6 %. Ces données contrastent avec l’évolution observée entre 2003 et 2005, période au cours de laquelle c’est plutôt le tabagisme régulier qui a chuté.

FIGURE 46 ÉVOLUTION DE LA PROPORTION DES FEMMES AYANT FUMÉ DURANT LEUR GROSSESSE SELON LA FRÉQUENCE DE CONSOMMATION PARMI LES FEMMES AYANT ACCOUCHÉ AU COURS DES CINQ ANNÉES PRÉCÉDENTES, QUÉBEC,2001,2003,2005 ET 2011-2012

Note : Aucune estimation n’est disponible pour ces années.

* Coefficient de variation entre 16,6 % et 33,3 % : valeur à interpréter avec prudence.

Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes 2001, 2003 et 2005, 2007-2008, 2009-2010 et 2011-2012.

20 Compte tenu de l’effet des petits nombres, les données régionales étaient trop peu fiables.

Tabagisme

Tabagisme chez les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans)

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Il est intéressant de noter que la proportion de femmes ayant fumé durant leur grossesse, lors de l’ESCC 2005, est similaire à celle obtenue au Québec lors de l’Enquête sur l’allaitement maternel 2005-2006 (17,7 %) de l’Institut de la statistique du Québec. Cette enquête permet d’ailleurs de comparer Laval avec l’ensemble du Québec. Ainsi, elle démontrait que le tabagisme maternel était statistiquement moins présent à Laval (10,8 %) que dans l’ensemble du Québec.

ENJEU

Tabagisme au cours de la grossesse : l’importance de ne pas baisser les bras

Bien que le tabagisme au cours de la grossesse ait connu une diminution au cours des dernières années, il n’en reste pas moins que plus d’une femme enceinte sur dix fume toujours au Québec, ce qui n’est pas négligeable. Étant donné tous les impacts que ce comportement peut avoir, d’autres efforts doivent être déployés afin de trouver des moyens qui pourront réduire davantage la fréquence de ce comportement.

CONSOMMATION D

ALCOOL

La consommation d’alcool durant la grossesse peut causer plusieurs troubles, dont le syndrome d’alcoolisation fœtal. Ce dernier est caractérisé par un retard de croissance prénatal et postnatal, une dysmorphologie faciale caractéristique, ainsi que par des atteintes du système nerveux central (Agence de la santé publique du Canada, 2008). Le seuil de consommation sécuritaire, c’est-à-dire ne comportant aucun risque pour la santé du bébé et de la mère, est inconnu. On recommande donc, selon le principe de précaution, de s’abstenir complètement de consommer de l’alcool au cours de la grossesse.

À partir des données de l’ESCC 2005, soit la dernière donnée disponible, on estime que la proportion de femmes québécoises21 ayant bu durant leur grossesse était de 17,8 %. Les données ne permettent pas de déceler une tendance dans le temps en ce qui concerne la consommation d’alcool au cours de la grossesse. Toutefois, il est important de noter qu’en étudiant la fréquence de consommation de ces femmes, on remarque que moins d’une sur cinq (18 %) buvait plus d’une fois par mois. Ces constats nous amènent à conclure que la consommation d’alcool des femmes enceintes ne semble pas être un enjeu à l’échelle populationnelle. En effet, la consommation d’alcool au cours de la grossesse semble être peu prévalente : la majorité des femmes ne consomme pas ou très peu d’alcool. L’Enquête sur l’allaitement maternel 2005-2006 de l’ISQ dresse un portrait plus sévère de la situation avec une proportion de femmes ayant consommé de l’alcool durant leur grossesse de l’ordre de 34,1 % au Québec (32,3 % à Laval), mais le rapport ne donne pas de détails sur la fréquence de consommation.

21 Compte tenu de l’effet des petits nombres, les données régionales étaient trop peu fiables.

80  Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval | Direction de santé publique FIGURE 47 ÉVOLUTION DE LA PROPORTION DES FEMMES AYANT CONSOMMÉ DE LALCOOL DURANT LEUR GROSSESSE

PARMI LES FEMMES AYANT ACCOUCHÉ AU COURS DES CINQ ANNÉES PRÉCÉDENTES,QUÉBEC,2001,2003 ET 2005

Source : Statistique Canada, Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes 2001, 2003 et 2005

FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX

L’exposition à la fumée secondaire au cours de la période périnatale peut avoir des conséquences, notamment sur le risque de faible poids à la naissance et de prématurité. Entre 2001 et 2005, l’ESCC a permis de mesurer la proportion de femmes ayant été exposées durant et après leur grossesse (environ 6 mois après celle-ci) parmi les femmes non fumeuses ayant accouché au cours des cinq dernières années. Cette proportion a varié de 11,5 % en 2001 à 8,4 et 8,3 % en 2003 et 2005, respectivement. Il est à noter qu’on ne peut toutefois par encore affirmé qu’il y a eu une amélioration significative depuis 2001. Malheureusement, un changement dans la méthodologie de l’ESCC en 2011-2012 a rendu impossible le calcul du même indicateur pour cette année-là. Nous ne pouvons donc pas savoir quelle a été l’évolution de la situation depuis 2005 en ce qui concerne l’exposition à la fumée secondaire chez les femmes enceintes.

Enfin, certains milieux de travail présentent un risque pour la santé maternelle et infantile. Le programme Pour une maternité sans danger (PMSD) vise à appliquer le programme de retrait préventif de la travailleuse enceinte ou qui allaite. Il permet d’éviter d’exposer la femme et l’enfant à des conditions dangereuses pour leur santé. Plusieurs types de risque sont pris en compte, soit les contraintes ergonomiques, les agresseurs physiques, chimiques et biologiques, ainsi que les risques à la sécurité. La figure suivante présente l’évolution du nombre de bénéficiaires retirées lors de leur grossesse.

22,1

25,9

17,8

0 5 10 15 20 25 30

2001 2003 2005

%

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FIGURE 48 ÉVOLUTION DU NOMBRE DE BÉNÉFICIAIRES DE RETRAIT PRÉVENTIF POUR GROSSESSE,LAVAL,2002 À 2011

Source : CSST, Fichier des lésions professionnelles, 2002 à 2011.

Entre 2002 et 2011, le nombre de retraits préventifs pendant la grossesse a augmenté de 39,1 %, passant de 1 057 à 1 470. Il a même atteint 1 607 en 2009, année où le nombre de naissances lavalloises était très proche de son sommet de 2010. Malgré cela, le rapport entre le nombre de retraits préventifs pour grossesse et le nombre de naissances a eu tendance à diminuer, passant de 30,9 retraits pour 100 naissances vivantes en 2002 à 24,0 retraits pour 100 naissances vivantes en 2011. Par rapport au nombre de retraits préventifs pour grossesse, le nombre de retraits pour allaitement est très faible, variant entre 11 et 26 au cours de la période observée (données non présentées).

Les bénéficiaires proviennent de divers secteurs d’activité économique. Toutefois, une grande part provient du secteur des services médicaux et sociaux (40,3 % en 2011). Les secteurs du commerce, des autres services commerciaux et personnels et de l’enseignement et services annexes sont également importants avec environ 17 % des bénéficiaires chacun. Les données de l’année 2011 sont illustrées à la figure suivante.

1057 1057 1116 1264 1326 1434 1507 1607 1489 1470

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Nombre

Naissances

Retraits préventifs - grossesse

82  Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval | Direction de santé publique FIGURE 49 RÉPARTITION DES BÉNÉFICIAIRES DU RETRAIT PRÉVENTIF PENDANT LA GROSSESSE SELON LES SECTEURS

DACTIVITÉ ÉCONOMIQUE,LAVAL,2011

Source : CSST, Fichier des lésions professionnelles, 2011.

La figure suivante nous renseigne sur le type de risque le plus fréquent. On remarque que dans la grande majorité des cas, ce sont les contraintes ergonomiques et les agresseurs biologiques qui sont cités, soit dans 44,0 % et 37,3 % des cas, respectivement.

FIGURE 50 RÉPARTITION DES BÉNÉFICIAIRES DU RETRAIT PRÉVENTIF PENDANT LA GROSSESSE SELON LES FACTEURS DE RISQUE ET AGRESSEURS,LAVAL,2011

Source : CSST, Fichier des lésions professionnelles, 2011.

6,0 1,4

1,9

16,3 16,7

17,3

40,3

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

Autres Agriculture Administration publique Enseignement et services annexes Autres services commerciaux et personnels Commerce Services médicaux et sociaux

%

1,4 2,8

5,8 8,7

37,3

44,0

0 10 20 30 40 50

Inconnu Risques psycho-sociaux Risques à la sécurité Agresseurs chimiques Agresseurs biologiques Contraintes ergonomiques

%

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