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autant de moments pour faire avancer la réflexion collective

du réseau sur les besoins et

problématiques rencontrées par

notre objet social

5

. »

On peut rencontrer ce processus de mise en réseau d’acteurs dont l’échelle géographique peut énormément varier dans le cadre de l’organisation interne d’événements. Sur le Festival Zero Waste, j’ai pu rencontrer Noémie Gufflet, qui travaille en freelance depuis quelques années pour la logistique, production et régie d’événements. Durant cet événement elle était responsable de la gestion des déchets comme elle a pu le faire sur des festivals de beaucoup plus grande envergure comme We Love Green, Rock en Seine ou la COP21. Après une visite des coulisses détritiques de l’événement et une présentation exhaustive des acteurs du Festival Zero Waste en matière de gestion des déchets, je ne peux m’empêcher de lui demander comment ce tissu d’acteurs peut être aussi dense et complet, et surtout comment il s’est créé. Elle me répond assez naturellement qu’il suffit de parler autour de soi pour se faire des contacts, que les rencontres avec ses homologues sur d’autres événements ont fait partie de cette mise en réseau, que comme les acteurs défendent une cause commune et sont sur la même longueur d’ondes, les partenariats se renouvellent facilement et durent dans le temps.

« T’as un tout petit monde au

départ, mais en fait t’emmènes

tout le monde avec toi

6

. »

Sur internet, de manière générale, les outils pour rassembler les acteurs autour du déchet 5. Extrait du site Internet de l’association Les Connexions. 6. Extrait de mon entretien avec Noémie Gufflet.

fleurissent. Le site internet de l’ADEME propose un liste des organisations et acteurs professionnels engagés, un outil informatique de mise en réseau d’émetteurs et récepteurs de matériaux UpCyclea a récemment vu le jour, et les réseaux sociaux sont aussi vecteur de la densification de ce tissu d’acteurs :

« Moi tu vois j’suis inscrite dans

des groupes Facebook, abonnée

à des pages à la pelle, et j’ai des

infos tous les jours dans mon fil

pour me tenir au courant de ce

qu’il se passe dans ce petit monde

des déchets

7

. »

Pour Bellastock et son festival annuel, la création du réseau d’acteurs qui l’entourent et qui interviennent chaque année dans la gestion des déchets s’est effectuée sur le long terme, au fur et à mesure des partenariats qui se sont renouvelés. Aujourd’hui une grande partie des acteurs cités en première partie sont des partenaires récurrents, qui connaissent l’organisation et le fonctionnement du festival. Disco Soupe pour la cuisine, ou les

Gandousiers pour la gestion des toilettes sèches accompagnent Bellastock, à la manière de l’association Les Connexions sollicitée par divers événements, grâce à leurs

connaissances du contexte pour répondre aux besoin du festival et faire évoluer les pratiques d’édition en édition.

Les partenaires spécifiques à chaque édition font l’objet d’une recherche approfondie bien en amont de l’événement, comme nous avons pu l’aborder dans la deuxième partie de ce mémoire, au moment où la thématique de l’événement est définie.

Par exemple pour l’édition 2017 sur la construction en terre, le laboratoire grenoblois CRATerre et Amàco ont été 7. Id.

Mise en réseau des acteurs de terrain

ECOLE

NATIONALE

SUPERIEURE

D'ARCHITECTURE

DE NANTES

DOCUMENT

SOUMIS

AU DROIT

D'AUTEUR

partenaires car ils possédaient les

connaissances et compétences nécessaires à la construction d’une ville éphémère en briques de terre comprimée. Cette année pour

construire une ville suspendue dans les arbres, une association de slackline a été partenaire pour l’aspect pédagogique et pour la sécurité, et les matériaux de constructions prêtés ou donnés par des acteurs contactés en amont. Ces partenaires sont un maillon, au même titre que Bellastock, du cycle de la matière : tous les matériaux utilisés devant retourner dans un circuit pour trouver un énième usage ou être recyclés et surtout ne pas être jetés,

l’organisation du festival s’assure de leur débouché à la suite de l’événement. Par exemple, les voiles de parapente servant de toiture aux structures des participants sont issues d’un partenariat avec la Fédération Française de Vol Libre (FFVL) qui développe actuellement un programme de recherche dont le but est de trouver des débouchés aux matériaux de vol libre abîmés et très

difficilement recyclables. Les sangles données par une entreprise sont stockées en attendant de servir pour l’édition prochaine dont la thématique est déjà en cours de réflexion. Ainsi, Bellastock répond à sa volonté principale qui est de réduire les déchets de la construction, tant dans le bâtiment que dans ses villes éphémères successives.

Pour les particuliers comme pour les institutions, les entreprises ou les

associations, la mise en réseau de différents acteurs devient donc un outil dont le but est de solidifier sur le long terme des partenariats, des logiques d’entraide et de soutien entre les différents organismes pour que les ressources et les réflexes quant à la gestion et réduction des déchets soient partagés et utilisés plus efficacement.

Créer des outils à partager

Si la mise en réseau d’acteurs est l’outil de prédilection de certaines associations, les acteurs qui accompagnent des collectivités, des organisateurs d’événements doivent, pour alimenter leur démarche, créer des outils sur lesquels s’appuyer.

Le Réseau Éco Événement (REEVE), propose par exemple tous les mois un panel de

formations sur différentes thématiques relatives aux déchets comme le gaspillage alimentaire, le tri sélectif sur événement, ou l’animation d’une équipe de bénévoles, dont l’objectif est de faire émerger des outils et méthodes adaptés pour la chaîne des organisateurs et acteurs de l’événementiel. Ces formations ouvertes à des organisateurs comme à des particuliers permettent d’encourager l’utilisation de ces outils à l’échelle professionnelle mais aussi citoyenne sur le territoire et de créer un « socle commun de bonnes pratiques ». En s’associant à Nantes Métropole, à des bureaux d’études, à des communes, le REEVE propose des

accompagnements qui peuvent se dérouler sur une, deux ou trois éditions pour permettre aux événements de s’autonomiser d’année en année. L’organisation a, au fil du temps, développé une expertise qu’il s’attache à partager à un large nombre d’acteurs en prenant part à de nombreuses actions relatives à la responsabilité sociale, sociétale et

environnementale dans le secteur de l’événementiel.

Zero Waste France passe par la « valorisation des bons exemples ».

En partenariat avec Zero Waste Europe, l’association mène des études de cas afin de créer de la donnée pour toucher les gens, de la documentation qui peut servir d’appui a des acteurs qui veulent s’engager.

ECOLE

NATIONALE

SUPERIEURE

D'ARCHITECTURE

DE NANTES

DOCUMENT

SOUMIS

AU DROIT

D'AUTEUR

— 79

« J’étais à Besançon y’a quelques

mois pour aller prendre des

photos, prendre des données,

rencontrer la directrice

générale des services, et faire

un historique de tout ce qu’ils

ont fait et le valoriser dans une

étude de cas, parce que derrière,

ça peut toucher plus de gens et

puis ça fait gagner du temps

8

. »

Certaines collectivités engagées dans des démarches « un peu plus ambitieuses que la moyenne » comme Besançon par exemple, qui sont allées très loin dans leurs démarches, ont une relation plutôt partenariale avec

l’association : ce sont des collectivités qui ont déjà des résultats très satisfaisants en matière de gestion des déchets.

« On va se nourrir

respectivement d’expériences,