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Chapitre III - Caractérisation du système agraire dans la région du lac Alaotra

III. 5.4- Un mode de gestion des exploitations orienté vers la location des parcelles

Il y a trois sortes de location des terres dans la région du Lac Alaotra : (i) la location en totalité qui se fait en espèces. Le contrat peut varier d’une saison culturale à plusieurs années. Actuellement, les exploitations du type 1 (cf. chap1) sont les plus orientées vers la location de longue durée. Dû au raccourcissement de la période de pluie et au manque de moyens entrainant une limitation dans la superficie cultivée, les exploitants agricoles préfèrent obtenir de l’argent grâce à la location de certaines de leurs terres. Hormis les besoins quotidiens du ménage, il ya également les obligations sociales qui, souvent, sont les causes d’endettement des exploitants. Avec une production agricole incertaine, les seuls gages restent la terre. (ii) La location en nature avec une contribution du propriétaire. Selon le contrat, la part du propriétaire dans les activités consiste en l’octroi de la semence et/ou en accomplissement de certaines activités agricoles notamment le travail de sol. Quant à la récolte, elle est divisée en deux parts égales. La plupart des exploitants du type 3 pratiquent ce type de contrat et louent leurs parcelles à d’autres. (III) la location en nature sans contribution du propriétaire. Contrairement au précédent type de contrat, le propriétaire ne fournit ni semences, ni contribue à aucun activité de culture. A la récolte, le tiers de la récolte lui revient. Les exploitants du type 2 sont ceux qui s’engagent le plus à ce type de location. Les moyens dont ils ont a leur disposition leur permettent de cultiver la plupart de leurs parcelles, mais faute de temps et de moyens, ils sont souvent contraints de louer certaines de leurs parcelles notamment celles qui se trouvent sur des terroirs non irrigués. Ainsi, les exploitations de petite taille tendent à être de plus en plus dépendantes des autres types, voire à une cession de leur parcelles au profit des types d’exploitation de grande taille.

Chapitre IV : Changement de pratiques culturales

Conclusion

La perception paysanne du changement climatique dépend de la situation dans laquelle ils se trouvent. Les notions de vulnérabilité, de bonne ou mauvaise saisons varient alors selon les caractéristiques de chaque exploitation agricole. Les exploitants dont la majorité des parcelles se trouvent en milieu basse (RBL) perçoivent une bonne saison comme une saison avec moins de pluies, de peur que leurs cultures ne soient ravagées par la montée des eaux du lac. Ils sont plus vulnérables à l’inondation qu’à la sècheresse. Tandis que pour les paysans dont les cultures dépendent de l’arrivée des pluies, c’est-à-dire ceux dont les parcelles n’ont pas accès à l’irrigation (Rizière haute et Baiboho) ou sont sur les hauteurs (les

Tanety), ils sont plus vulnérables à un raccourcissement de la période de pluie. Ainsi, la

notion de bonne saison culturale se perçoit pour eux comme une abondante saison de pluie qui s’étend sur 6 mois (du mois d’Octobre au mois de Mars). Toutefois, un point commun les rassemble : tous ont noté une tendance à la diminution de période de pluies. Face à cette situation, la grande majorité des paysans prennent des mesures ou risques considérés connus sous l’appellation de stratégies paysannes d’adaptation. Toute décision de mode de production est considérée comme une solution aux problèmes auxquels chaque ménage est confronté. Chaque mode de fonctionnement est donc considéré comme un type d’adaptation à la combinaison de plusieurs contraintes (économique, moyens techniques, taille de la famille, financière, etc.…). Seulement, leurs décisions dépendent surtout de leurs objectifs à court et à long termes9 et sont fonction de facteurs sociaux, psychologiques et économiques ainsi que des préférences individuelles et des perceptions. Les modes de production agricole subissent de profondes mutations qui influent sur la structure économique des exploitations. À la recherche de gains de productivité, les exploitations s’agrandissent et se spécialisent. Elles recourent de plus en plus à des intrants (semences certifiées, matériel, mais aussi fertilisants, pesticides, ressources en eau, énergie). Ainsi les consommations intermédiaires représentent une part grandissante de la production agricole. Cette tendance accentue la dépendance des exploitations aux marchés des intrants, en particulier des engrais.

9 Les paysans ont tous une vision en tête et ceci dépend notamment de la situation économique à laquelle ils vivent. Généralement, les paysans ayant un faible revenu et une faible récolte ne pense qu’aux moyens de subvenir à leurs besoins (objectif à court terme), tandis que ceux dont le souci n’est plus la survie, leurs objectifs change plutôt en comment maintenir la situation à laquelle ils vivent, et à engranger beaucoup plus d’épargne.

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Chapitre V - SEAA : Description du