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Mod` eles utilis´ es

Le vibrato : pr´ esentation du probl`eme

11.2 Mod` eles utilis´ es

11.2.1 Mod`ele complet du vibrato sur une note

Nous nous int´eressons dans cette section `a la mod´elisation du trajet de la fr´equence fondamen-tale f0 quand un vibrato est pr´esent. La fr´equence fondamentale f0(t) instantan´ee `a l’instant t s’´ecrit : f0(t) = f0c(t) + p(t) X k=1 Avib(k)(t) cos(φ(k)(t)) + b(t) o`u : • fc

0(t), est la composante continue, repr´esentant la hauteur du son, la note jou´ee : il s’agit de ce que nous voulons retrouver apr`es suppression du vibrato sur le trajet de f0 (voir le chapitre 15).

• p(t), est le nombre d’harmoniques du vibrato pris en compte.

• Avib(k)(t), est l’amplitude instantan´ee de l’harmonique du vibrato de num´ero d’ordre k. • φ(k)(t), est la phase instantan´ee de l’harmonique du vibrato de num´ero d’ordre k. Nous avons :

φ(k)(t) = φ(k)(t− ∆t) + 2πk

t

Z

t−∆t

fvib(t)dt

• ∆t, est la p´eriode d’´echantillonnage du trajet de f0.

• fvib(t), est la fr´equence instantan´ee du premier harmonique du vibrato. • b(t), est un r´esidu de mod´elisation.

11.2.2 Mod`ele simplifi´e du vibrato sur une note

Dans cet expos´e, nous avons essay´e d’extraire seulement la (( fr´equence fondamentale )) fvibdu vibrato1. De plus, si nous faisons l’hypoth`ese que la hauteur du son est stable sur une note, que les param`etres du vibrato (fr´equence, amplitude, phase) ne changent pas sur une note, et qu’il n’y a pas de r´esidu de mod´elisation, nous avons, pour chaque note :

f0(t) = f0c+ Avibcos(2πfvibt + ϕvib)

o`u ϕvibest la phase `a l’origine du vibrato ; et l’´evolution de la phase du signal s(t) s’´ecrit :

φ(t) = 2π Z t 0 f0(t)dt = 2π  f0ct + Avib

2πfvibsin (2πfvibt + ϕvib) 

Alors : s(t) = cos (φ(t))

11.2.3 Mod´elisation de la transition entre deux notes harmoniques

11.2.3.1 Pour la fr´equence

Nous mod´elisons le saut en fr´equence entre deux sinuso¨ıdes de fr´equences respectives f0(1) et f0(2) par : f0(t) = f0(1)+  tanh t − a b  + 1  c

o`u a repr´esente le moment o`u le saut en fr´equence a lieu, b la rapidit´e `a laquelle ce saut se fait, et c l’amplitude du saut. Ainsi, c = f

(2) 0 − f0(1)

2 . Quand x tend vers −∞, tanh(x) tend vers −1 ; et quand x tend vers +∞, tanh(x) tend vers +1 : ainsi, f0(t) passe de f0(1) `a f0(2). La phase s’´ecrit :

φ(t) = 2π t Z 0 f0(t)dt + ϕ1= 2πf0(1)t + 2πct + 2πcb  loge  cosh t − a b  − loge h coshabi+ ϕ1

Pour une somme s(t) de L sinuso¨ıdes harmoniques, la fr´equence fondamentale variant comme indiqu´e ci-dessus, nous avons :

s(t) = L X l=1 Bl(t) cos  2πf0(1)lt + 2πclt + 2πcbl  loge  cosh t − a b  − loge h coshabi+ ϕl 

Si, en plus, un vibrato est pr´esent, de fr´equence et d’amplitude fixes, nous obtenons : s(t) = L X l=1 Bl(t) cos  2π  f0(1)lt + clt + cbl  loge  cosh t − a b  − loge h coshabi+ lAvib fvib

sin (2πfvibt + ϕvib) + ϕl



Avec f0(1) = 440 Hz (la3), f0(2) = 493,89 Hz (si3), a = 1,07 et b = 0,005, nous obtenons le trajet de la fondamentale pr´esent´e sur la figure 11.2.

Les variations d’amplitude (modulation, naissance ou mort d’un partiel) sont mod´elis´ees dans les Bl(t) : voir la section 11.2.3.2.

1. Voir la section 13.5.2, o`u nous montrons pour un signal sonore r´eel que les amplitudes des harmoniques du vibrato de num´eros d’ordre sup´erieurs sont tr`es petites, tellement petites que nous pouvons consid´erer que ces harmoniques du vibrato sont absents.

11.2.3.2 Pour l’amplitude

Nous faisons l’hypoth`ese que l’amplitude de chaque partiel passe de c1(amplitude au cours de la premi`ere note) `a c2 (amplitude au cours de la seconde note), en s’approchant de 0 au (( moment )) de la transition. c1 et c2 peuvent ˆetre modul´es (tr´emolo). Nous mod´elisons l’amplitude B(t) de chaque partiel ainsi :

B(t) =  1− tanh t − a1 b1  c1 2 +  1 + tanh t − a2 b2  c2 2

L’amplitude du partiel passe par son minimum entre a1et a2 (donc a2 est plus grand que a1). b1repr´esente la rapidit´e de la chute de la premi`ere note, et b2la rapidit´e de l’attaque de la seconde note. Avec a1= 1,065, b1= 0,005, c1 = 0,022 et a2= 1,085, b2= 0,025, c2= 0,04, nous obtenons le trajet de l’amplitude pr´esent´e sur la figure 11.3.

1 1.05 1.1 1.15 440 445 450 455 460 465 470 475 480 485 490

Fig. 11.2 – Mod`ele du trajet de la fr´equence d’un partiel lors d’un changement de note. En abscisse : le temps en seconde ; en ordonn´ee : la fr´equence en Hz 1 1.05 1.1 1.15 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035

Fig. 11.3 – Mod`ele du trajet de l’amplitude d’un partiel lors d’un changement de note. En abscisse : le temps en seconde ; en ordonn´ee : l’amplitude

Consid´erons une portion de l’extrait de flˆute flute.sf. Ce signal a ´et´e enregistr´e en salle an´echo¨ıque, donc la r´everb´eration est nulle : ainsi, la fin d’une note ne se superpose pas au d´ebut de la note qui suit. La portion de signal consid´er´ee couvre le premier changement de note : nous passons d’un la3 (fc

0 = 440 Hz) `a un si3 (fc

0 = 493,89 Hz). Elle est donn´ee sur la figure 11.4. Les figures 11.5 et 11.6 pr´esentent respectivement le trajet en fr´equence et le trajet en amplitude de la fondamentale pour cette portion du signal. La fr´equence de la fondamentale et son amplitude ont ´et´e d´etermin´ees `a partir du spectre d’amplitude calcul´e sur des fenˆetres d’analyse larges de 6 millisecondes, ce qui repr´esente `a peu pr`es 2,6 p´eriodes pour la premi`ere note et 2,9 pour la se-conde. Puisque fe= 32000 Hz, chaque fenˆetre d’analyse est large de 192 ´echantillons. L’´echantillon fr´equentiel p pour lequel nous avons le maximum du spectre d’amplitude entre 0 et 750 Hz est une premi`ere estimation de la fr´equence fondamentale. La valeur xp du spectre d’amplitude pour l’´echantillon fr´equentiel p est une premi`ere estimation de l’amplitude de la fondamentale. Nous faisons passer un polynˆome d’ordre 2 par les ´echantillons fr´equentiels de num´eros d’ordre p− 1, p et p + 1. L’endroit o`u sa d´eriv´ee s’annule nous donne une estimation plus pr´ecise de la fr´equence fondamentale, et la valeur de ce polynˆome `a cet endroit nous donne une estimation plus pr´ecise de l’amplitude de la fondamentale.

11.2.4 Un exemple : influence du vibrato sur les performances du flux

spectral pour un son simul´e

Nous avons simul´e un signal, avec ou sans vibrato, form´e de 30 partiels harmoniques dont les amplitudes d´ecroissent en 1

l2, o`u l est le num´ero d’ordre des harmoniques. Deux notes se succ`edent. Lors de la transition, la fr´equence fondamentale passe de 440 Hz `a 480 Hz. Nous pr´esentons les

1.04 1.05 1.06 1.07 1.08 1.09 1.1 1.11 1.12 −0.15 −0.1 −0.05 0 0.05 0.1 0.15

Fig. 11.4 – Signal de flˆute r´eel (flute.sf) lors du premier changement de note. En abscisse : le temps en seconde ; en ordonn´ee : l’amplitude des ´echantillons

1.04 1.05 1.06 1.07 1.08 1.09 1.1 1.11 1.12 440 450 460 470 480 490 500 510

Fig. 11.5 – Trajet de la fr´equence de la fonda-mentale pour le signal de flˆute lors du premier changement de note. En abscisse : le temps en seconde ; en ordonn´ee : la fr´equence en Hz

1.04 1.05 1.06 1.07 1.08 1.09 1.1 1.11 1.12 0.015 0.02 0.025 0.03 0.035

Fig. 11.6 – Trajet de l’amplitude de la fonda-mentale pour le signal de flˆute lors du premier changement de note. En abscisse : le temps en seconde ; en ordonn´ee : l’amplitude

r´esultats pour la fonction d’observation (( flux spectral calcul´e avec les spectres d’amplitude )) (voir la partie II, sections 2.4.3.1 et 2.4.3.2, page 27) sur les figures 11.7 (trajet de f0) et 11.8 (trajet du (( flux spectral ))) quand aucun vibrato n’est pr´esent, et sur les figures 11.9 (trajet de f0) et 11.10 (trajet du (( flux spectral ))) quand un vibrato est pr´esent. Nous constatons que la pr´esence d’un vibrato rend le (( flux spectral )) inutilisable pour la segmentation en zones stables.

Les param`etres libres pour le (( flux spectral )) ont ´et´e fix´es `a tSIG= 1764 (T = 0,04 seconde) ; Q = 220 (0,005 seconde) ; tF F T = 4096 ; et la fenˆetre de pond´eration utilis´ee est celle de Black-man. La fr´equence du vibrato est fvib= 5 Hz, son amplitude Avib= 30 Hz et sa phase `a l’origine ϕvib= 2,4125 rad. Pour le mod`ele de transition en fr´equence utilis´e, voir la section 11.2.3.1. Nous avons choisi a = 0,75 et b = 0,05. Le mod`ele de transition en amplitude d´ecrit dans la section 11.2.3.2 n’a pas ´et´e utilis´e.

Dans le premier cas (pas de vibrato), la fonction d’observation r´eagit nettement lors de la transition ; dans le second cas (vibrato pr´esent), la fonction d’observation ne r´eagit pas de fa¸con significative lors de la transition.

0 0.5 1 1.5 440 445 450 455 460 465 470 475 480

Fig. 11.7 – Trajet de la fr´equence fondamen-tale pour un son simul´e. Pr´esence d’une tran-sition. Pas de vibrato. En abscisse : le temps en seconde ; en ordonn´ee : la fr´equence en Hz

0 0.5 1 1.5 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4

Fig. 11.8 – Trajet du (( flux spectral calcul´e avec les spectres d’amplitude )) pour le son si-mul´e (pas de vibrato). En abscisse : le temps en seconde 0 0.5 1 1.5 410 420 430 440 450 460 470 480 490 500 510

Fig. 11.9 – Trajet de la fr´equence fondamen-tale pour un son simul´e. Pr´esence d’une tran-sition. Vibrato pr´esent. En abscisse : le temps en seconde ; en ordonn´ee : la fr´equence en Hz

0 0.5 1 1.5 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8

Fig. 11.10 – Trajet du (( flux spectral calcul´e avec les spectres d’amplitude )) pour le son si-mul´e (vibrato pr´esent). En abscisse : le temps en seconde

Chapitre 12

M´ethodes de d´etection du vibrato

`

a partir du son

12.1 Pr´eambule

Il est int´eressant de d´etecter le vibrato et d’estimer ses param`etres sans passer par le trajet de f0. Ceci fait l’objet des m´ethodes propos´ees dans ce chapitre. La m´ethode d´ecrite dans la deuxi`eme section (section 12.2) de ce chapitre ne permet pas de d´etecter le vibrato sans extraire ses param`etres. Il est int´eressant de d´etecter la pr´esence de vibrato, sans passer par le trajet de f0, mais aussi sans estimer les param`etres du vibrato. Ceci fait l’objet de la m´ethode pr´esent´ee dans la troisi`eme section (section 12.3) de ce chapitre. La m´ethode d´ecrite dans la quatri`eme section (section 12.4) de ce chapitre n´ecessite d’ˆetre adapt´ee pour ˆetre utilis´ee sur des sons r´eels. La cinqui`eme section (section 12.5) de ce chapitre constitue une conclusion `a ce chapitre.

12.2 M´ethode bas´ee sur la mod´elisation du spectre

com-plexe

12.2.1 Introduction

La m´ethode consiste `a minimiser par les moindres carr´es la distance – l’erreur – entre un spectre complexe calcul´e par transform´ee de Fourier pour une portion d’un signal sonore et un spectre complexe calcul´e en utilisant les estimations des param`etres inconnus de ce signal. Il s’agit de d´eterminer les valeurs des param`etres inconnus du signal telles que cette distance soit minimale. Ces param`etres, pour le mod`ele que nous utilisons, sont la partie r´eelle al de l’amplitude complexe de chaque harmonique (dont le num´ero d’ordre est l), la partie imaginaire blde l’amplitude complexe de chaque harmonique, l’excursion Aviben Hz du vibrato, la fr´equence fvib en Hz du vibrato, la phase `a l’origine ϕvib du vibrato et la fr´equence fondamentale f0 en Hz.

12.2.2 Influence du vibrato sur le spectre d’amplitude

Nous avons simul´e le signal suivant :

s(t) = 60 X l=1 cos  ϕl+ 2π(lf0c)t +lAvib fvib sin (2πfvibt) 

Il s’agit donc de la somme d’harmoniques (de num´ero d’ordre l, l variant de 1 `a 60 ; de fr´equences lfc

0, avec fc

0= 300 Hz ; d’amplitudes 1 et de phases al´eatoires uniform´ement distribu´ees entre 0 et 2π) pour lesquels un vibrato de fr´equence fvib = 5 Hz, de phase `a l’origine nulle et d’amplitude lAvib Hz, avec Avib = 15, est pr´esent. Ce signal est ´echantillonn´e `a fe = 44100 Hz. Il faut remarquer que l’amplitude du vibrato ´etant lAvib Hz pour l’harmonique de num´ero d’ordre l, le signal est `a tout moment harmonique.