• Aucun résultat trouvé

2.2 Familles de formes ´equip´ees

2.2.2 Mod`eles locaux

Voyons que tout moment de travers´ee transverse de la strate Ωu

1 d’un chemin g´en´erique de 1-formes dans la classe u admet une mod´elisation locale.

D´efinition 2.2.6. Soit N une vari´et´e de dimension n + 1. Notons par Di le disque unitaire ferm´e de Ri. Un cylindre dans N est la donn´ee d’un cylindre plong´e C = ψ(Di × [−1, 1]) ⊆ N. On note par

– C± := ψ(Di× {±1}) , que l’on appelle les couvercles sup´erieur et inf´erieur du cylindre, – ∂latC := ψ(∂Di× [−1, 1]) , que l’on appelle le bord lat´eral du cylindre.

D´efinition 2.2.7. Soit α une 1-forme munie d’une primitive h : fM → R et C un cylindre dans f

M . On dit que C est adapt´e `a α si les conditions suivantes sont v´erifi´ees : – La restriction π|C est injective,

– les couvercles C± sont dans des niveaux de h , – la restriction h|∂latC est sans point critique.

Le d´eploiement universel (consulter [Mar, Ch. XIV]) du point critique de type naissance d’indice i donn´e par la fonction qui apparait dans (b) de 2.1.1 est donn´e par le mod`ele de naissance d’indice i :

D´efinition 2.2.8. Soit i∈ {0, . . . , n}. Le mod`ele de naissance d’indice i centr´e en t = t0 est la famille `a un param`etre de fonctions

Fi t : Rn+1 −→ R x 7−→ −x2 1+· · · − x2 i + x2 i+1+· · · + x2 n+ x3 n+1− (t − t0)xn+1 

D´efinition 2.2.9. On appelle chemin de naissance d’indice i centr´e en t0un chemin(αt)t∈[t0−ε,t0+ε], de primitives (ht)t∈[t0−ε,t0+ε], pour lequel il existe un chemin de cylindres (Ct)t∈[t0−ε,t0+ε] tels que :

– pour tout t∈ [t0− ε, t0 + ε] le cylindre Ct est adapt´e `a αt et

– la famille (αt|π(Ct))t∈[t0−ε,t0+ε] est semi-conjugu´ee au mod`ele de naissance d’indice i centr´e en t0 : il existe une famille `a un param`etre de plongements ϕt: Ct → Rn+1 et une autre de diff´eomorphismesψt∈ Diff(R) telles que pour tout t ∈ [t0−ε, t0+ ε] on a Fi

t◦ϕt = ψt◦ht : Ct ht // ϕt  R ψt  Rn+1 Fti //R

On dit que le chemin de naissance est issu de αt0−ε et qu’il est model´e par les cylindres (Ct)t∈[t0−ε,t0+ε].

D´efinition 2.2.10. On appelle chemin d’´elimination d’indice i centr´e en t0 un chemin(αt)t∈[t0−ε,t0+ε] tel que (α−t)t∈[−(t0+ε),−(t0−ε)] est un chemin de naissance d’indice i centr´e en −t0. Si ce dernier chemin de naissance est model´e par(C−t)t∈[−(t0+ε),−(t0−ε)], on dit que le chemin d’´elimination est model´e par les cylindres (Ct)t∈[t0−ε,t0+ε]. On dit aussi que le chemin d’´elimination finit enαt0+ε Remarque 2.2.11.

On remarquera qu’un chemin d’´elimination n’est rien d’autre qu’un chemin de naissance parcouru dans le sens oppos´e.

Th´eor`eme 2.2.12. Soit (αt)t∈[0,1] un chemin g´en´erique muni de primitives (ht)t∈[0,1] et t0 un temps de naissance d’indice i. Alors il existe un ε > 0 tel que (αt)t∈[t0−ε,t0+ε] est un chemin de naissance d’indice i centr´e en t0.

D´emonstration. Il suffit d’utiliser le d´eploiement universel de la singularit´e x3

n+1 comme dans [Mar, Ch. IV, §6].

Le th´eor`eme suivant explique comment obtenir un chemin de naissance `a partir d’un cylindre adapt´e et feuillet´e en disques par les niveaux de la primitive, ainsi qu’une version `a un param`etre. Th´eor`eme 2.2.13. Soit i∈ {0, . . . , n}.

1. Si α0 est une 1-forme munie d’une primitive h0 et C0 est un cylindre adapt´e `a α0 de sorte α0|π(C0) est semi-conjugu´ee `a l’extr´emit´e initiale Fi

−ε du mod`ele de naissance d’indice i centr´e en 0, alors il existe un chemin de naissance (αt)t∈[0,2ε] d’indice i issu de α0 dont le chemin des cylindres le modelant commence en C0.

2. Si (αt)t∈[a,b] est un chemin g´en´erique muni de primitives (ht,0)t∈[a,b] et de cylindres (Ct,0)t∈[a,b] tels que pour tout t ∈ [a, b]

– le cylindre Ct,0 est adapt´e `a αt,

– la 1-forme αt|π(Ct,0) est semi-conjugu´ee `a l’extr´emit´e initialeFi

−ε du mod`ele de naissance d’indice i centr´e en 0 ,

et si (βb,s)s∈[0,2ε] est un chemin de naissance d’indice i issu de αb, muni de primitives (hb,s)s∈[0,2ε] et model´e par des cylindres (Cb,s)s∈[0,2ε], alors il existe une famille, param´etr´ee par t ∈ [a, b], de chemins de naissance (βt,s)s∈[0,2ε] issus de αt model´e par des familles des cylindres (Ct,s)s∈[0,2ε] qui ´etend ceux qui ont ´et´e donn´es.

D´emonstration. La premi`ere partie de l’´enonc´e est triviale. Il suffit de remarquer que l’on peut prendre la famille de plongements constante ϕt = ϕ0 pour tout t ∈ [0, 2ε] ; on trouve des fonctions (ht : C0 → R)t∈[0,2ε] stationnaires pr`es du bord de C0 et qui font commuter le diagramme de 2.2.9. Grˆace `a l’injectivit´e de π|C0, on retrouve un chemin de 1-formes (αt)t∈[0,2ε] qui convient. La deuxi`eme est une version adapt´ee de [Lau1, Lemme 2.4] : il suffit de prendre une famille de diff´eomorphismes (Ψt,s : Ct,0 → Cb,s)(t,s)∈[a,b]×[0,2ε] qui respectent le feuilletage par des disques pr`es des bords et telle que ψb,0 = Id. Ainsi, les primitives ht,s := hb,s◦ Ψt,s induisent la famille de 1-formes annonc´ee, grˆace `a l’injectivit´e de la projection π sur Ct,0 pour tout t∈ [a, b].

La version pour les fonctions r´eelles du th´eor`eme suivant est appel´ee lemme d’unicit´e des naissances par Cerf ([Ce, Ch. III, §1, Cor. 2]). Dans l’article cit´e, Cerf ram`ene un chemin de travers´ee de la strate de naissance d’indice i quelconque sur un chemin de naissance dit ´el´ementaire. Il d´emontre ensuite que l’espace des dits chemins est connexe. Dans notre ´etude, on a ´evit´e la premi`ere ´etape de se ramener `a un chemin ´el´ementaire, en donnant une d´efinition plus souple (2.2.9) de chemin de naissance. L’application classique de l’unicit´e de naissances dans le contexte de fonctions r´eelles (voir [HW, Ch.V, (0.1)]) admet un analogue dans le contexte des 1-formes ferm´ees que l’on expliquera dans le lemme 3.3.8.

Th´eor`eme 2.2.14. [Unicit´e des naissances] L’espace des chemins de naissance d’indice i issus de α0 est connexe.

D´emonstration. ´Etudier la connexit´e de l’espace de chemins de naissance d’indice i issus de α0 revient `a ´etudier la connexit´e de l’espace de cylindres adapt´es `a α0 qui sont feuillet´es par les niveaux d’une primitive h0 par des disques. Notons par C0 un tel cylindre. Soit x∈ fMrCrit(h0) ; on peut supposer que C0 contient x dans son int´erieur : n’importe quel autre point base y ∈ fM r Crit(h0) peut ˆetre reli´e `a x sans sortir de fM r Crit(h0) : l’espace fM r Crit(h0) est connexe vu que Crit(h0) est isol´e dans fM et dim(M ) > 1.

N’importe quel autre cylindre C0

0 adapt´e `a α0 contenant x et feuillet´e par les niveaux de h0 en disques est homotope `a C0 parmi ces cylindres : si D d´esigne une petite boule telle que x ∈ B ⊆ C0∩ C0

0 et (ψt : B → B)t∈[0,1] d´esigne une isotopie de B qui porte le feuilletage de C0∩ B sur celui de C0

0∩ B, il suffit de prolonger cette isotopie en une famille ( eψt: C0 → C0 0)t∈[0,1] qui pr´eserve les niveaux de h0 et telle que eψ1 am`ene le feuilletage de C0 sur celui de C0

0. On finit la section avec un mod`ele qui sera utilis´e au moment de construire un lacet en queue d’aronde (voir la section 3.2).

D´efinition 2.2.15. Soit i∈ {0, . . . , n}. Le mod`ele de queue d’aronde descendante d’indice i + 1 centr´e en (t0, s0) est la famille `a deux param`etres de fonctions

Gi+1t,s : Rn+1 −→ R x 7−→ −x2 1+· · · − x2 i + x2 i+1+· · · + x2 n− x4 n+1+ (s− s0)x2 n+1+ (t− t0)xn+1  Ce mod`ele est le d´eploiement universel du point critique, de type queue d’aronde d’indice i + 1, de la fonction qui apparaˆıt dans (c) de 2.1.1, consulter [HW, Ch.1,§3, Example 2]. D´efinition 2.2.16. On appelle famille en queue d’aronde descendante d’indice i + 1 centr´e en (t0, s0)∈ ]0, 1[2 une famille `a deux param`etres(t, s)∈ [t0− δ, t0+ δ]× [s0− ε, s0+ ε] de 1-formes αt,s munie de primitives ht,s pour laquelle il existe une famille de voisinages adapt´es Ut,s tels que :

1. Ut,s est adapt´e5 `a αt,s pour tout (t, s)∈ [t0 − δ, t0+ δ]× [s0− ε, s0+ ε] ,

5. Par voisinage adapt´e on comprend que – la projection π|Ut,s est injective,

– le bord ∂Ut,sse d´ecompose en trois morceaux (en g´en´eral non-connexes) : ∂latUt,sconstitu´e des trajectoires de ξt,s, et Ut,s± qui sont contenus dans des niveaux de ht,s et

2. la famille αt,s|Ut,s est semi-conjugu´ee au mod`ele de queue d’aronde descendante d’indice i + 1 centr´e en (t0, s0). Plus explicitement, il existe une famille `a deux param`etres de plongements ϕt,s: Ut,s → Rn+1 et une autre de diff´eomorphismes ψt,s ∈ Diff(R) telles que pour tout (t, s)∈ [t0− δ, t0+ δ]× [s0 − ε, s0+ ε] on a Gi+1t,s ◦ ϕt,s = ψt,s◦ ht,s :

Ut,s ht,s // ϕt,s  R ψt,s  Rn+1G i+1 t,s //R