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Exemple 3 : Les bases de connaissance

V. Les réseaux interindividuels et inter organisationnels autour du SHN comme espace cognitif collectif

V.3 Résultats : Modélisation de la structure des réseaux « d’activités » autour des SHN

V.3.3. Modélisation Réseau de type 3 : multi métiers à fort dialogue direct avec l’athlète et faible

La relation entraîneur – entraîné est « aidé » ou « parasité » par des métiers qui s’interposent sur des sujets spécialisés

Les activités s'organisant en fonction d'une double relation, il convient de répondre aux questions suivantes :

- celle de l'acteur avec la « cible » : qui fait préférentiellement avec qui ? - celle de l'acteur avec le « levier » : qui agit qui ? par quels chemins d'influence ? Configurations observées pour des athlètes en football et en boxe

Modèle footballeur

Club ou centre de formation Joueurs Réseaux personnels - entraîneur Famille

Amis Autres joueurs,

- entraîneur-adjoint

- entraîneur des gardiens - gardiens -Kiné

- médical

Modèle Boxeur

INSEP Club Boxeurs Réseaux personnels - entraîneur - entraîneur - Famille

- président de club (finance) - grands frères -médical - autres boxeurs

(1) Importance du contexte.

(2) Cercles sociaux

personnes citées : entraîneur, préparateur physique, père, directeur sportif, amis, le médical, les enseignants responsables de la formation, sœur.

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- « c’est l’entraîneur de musculation, j’ai pas à aller voir mon entraîneur parce que c’est pas son truc la musculation »

- « on a deux kiné, l’un est plus âgé que l’autre ». (3) Centralité et proximité, liens forts et liens faibles.

avec l’entraîneur :

- « au mois de décembre, il faisait froid, on s’entraînait pendant les vacances et puis j’étais… je savais pas ce que j’avais… j’avais dû faire des entraînements, après, il m’a appelé et pis on a discuté… il m’a dit : tu vas t’arrêter là, tu vas récupérer une semaine et pis on verra ça la semaine prochaine. Donc, ça va il est à l’écoute, il ne fait pas que donner des plannings. »

- « il fait le programme chez lui et le lendemain, des fois on va le voir et il nous demande si ça va, si l’entraînement nous convient »

avec le préparateur physique :

- « on est un peu habitué, on fait ce qu’on a à faire et lui il regarde ; des fois il est avec nous si on est en déséquilibre avec la barre […] il nous a expliqué à quoi ça sert et surtout la façon de le faire pour pas se blesser »

- «c’est avec lui que j’ai commencé […] c’est un peu grâce à lui que j’en suis arrivé là » entre sportifs

- « Les gardiens, on a un entraîneur spécial gardien… on travaille plus entre nous » (foot) responsables de la formation :

- « ils m’aident plutôt pour les cours. Ils sont assez à l’écoute aussi, ils savent qu’on a des contraintes sportives. Sinon quand on revient, ils essaient de nous faire reprendre ce qu’on a pas pu suivre. »

le directeur sportif :

- « il connaît bien l’entraîneur, puisqu’il l’a entraîné à une époque [..] il a toujours été là pour moi » - « quand j’ai des coups de blues, il me remonte le moral »

médical :

- « l’autre fois le médecin ne savait même pas quel sport je faisais »

- « le kiné permet de parler assez librement […] le plus vieux des kiné, j’ai fait pas mal de compét avec lui, les championnats du monde, les Jeux… ci c’est nécessaire à l’équilibre. »

- « heureusement qu’ils sont là parce que lorsqu’on sort d’une grosse séance de musculation ou d’entraînement, ça fait du bien d’avoir un massage. »

père :

-« je lui dis ce que j’ai fait la semaine et puis… enfin surtout quand je parle planification, il veut pas trop que je sois cassé. Je lui parle de ce que je fais. […] des fois, j’emmène mes plans d’entraînement, je lui montre, il peut voir un peu comment ça se passe ».

[106] la sœur :

- « on parle surtout d’autres choses, de sa vie… » les amis :

- « j’ai des amis qui font du cyclisme pour certains. Je parle de ce que je fais ».

(4) Echange et pouvoir avec l’entraîneur :

- « des fois c’est l’entraîneur qui va le voir aussi » (son père)

- « il fait le programme chez lui et le lendemain, des fois on va le voir et il nous demande si ça va, si l’entraînement nous convient … il nous le demande avant de faire l’entraînement »

- « c’est l’entraîneur qui prend les contacts avec le médical pour qu’on prenne rendez-vous » avec le préparateur physique :

- « j’ai repris la semaine dernière après les championnats du monde. Je lui ai demandé conseil […] après je lui dis ce que je veux faire et il suit pas mal de décisions »

père :

- « je lui parle de ce que je fais, mais que ça lui plaise ou que ça lui plaise pas, c’est pas lui qui… » Mon père, j’aime pas trop qu’il aille voir l’entraîneur… » « il s’occupe beaucoup de ceux qui viennent d’arriver, ceux qui sont là pour la première année… la première année, il nous a expliqué ce qu’il fallait faire, à quoi ça servait aussi. »

directeur sportif :

- « il se débrouille toujours pour m’avoir quelque chose, un contrat… un peu moins maintenant parce que je suis en équipe de France, mais avant il essayait de m’avoir du matériel, des primes aussi… »

échanges entre ces acteurs

- « des fois c’est l’entraîneur qui va voir mon père » « le responsable de la formation voit l’entraîneur »

- « l’entraîneur et le directeur sportif se voient moins qu’avant… c’est pas des frères non plus, mais ils se connaissent bien. Le directeur sportif me disait quand il avait appelé l’entraîneur ou quand l’entraîneur l’avait appelé. »

- « avant les championnats du monde, le responsable de la formation est allé voir l’entraîneur pour lui demander combien de temps je serai indisponible, quand je pourrais faire des exercices le soir, le moment du retour ?… » […] y’a pas l’entraîneur d’un côté et l’école de l’autre » « ils se voient pas trop souvent, mais ils se parlent au téléphone »

(5) Dynamique du réseau

Changement prévu de l’entraîneur et du préparateur physique à la rentrée prochaine

- « j’ai commencé avec lui, j’ai appris ses méthodes, j’ai pris mes repères et tout… qu’il parte, ça va changer la façon de faire la musculation »

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- « On voit le kiné toutes les semaines, c’est planifié. On les voit plus à l’approche des championnats du monde. Ils viennent deux fois par semaine, sinon, c’est une fois »

« ça fait un peu longtemps que je ne suis pas allé en cours »

Nous proposons la schématisation suivante pour rendre compte de la structure des relations dans ce réseau (et malheureusement pas de la dynamique qui pour une part est restituée par le qualitatif des verbatims)

Commentaires

Les différentes ressources portées par divers intervenants concernent à la fois les entraîneurs et les athlètes : au mieux en régulant les actions d’entraînement (par exemple en cas de blessure), au pire en contribuant à rendre opaque les actions et relations en entraînement (par exemple lorsque les actions d’un préparateur mental ou physique ne sont pas congruentes avec celles de l’entraîneur)

L’athlète devient un « quasi expert » à l’analogue de l’entraîneur en sollicitant les ressources spécialisées en tant que besoin (de façon adroite ou non, en concertation ou non avec l’entraîneur, de manière publique ou privée). La coordination des activités est implicitement opérée par l’athlète et l’entraîneur : on peut ainsi assister à des « strates » d’intervenants ou de conseillers agissant de manière ponctuelle ou plus régulière. La coordination de cet ensemble n’est pas assurée à priori.

Les savoirs pratiques ou d’expérience sont au centre du réseau et la gouvernance et le contrôle des activités dans le réseau s'ordonnent essentiellement selon l’expérience et la réputation « perçue » des intervenants. Sur ces bases, la confiance entre acteurs est partagée et apparaît être un préalable à la collaboration.

Ath PM Me EN X. PP Ath Ath

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V.3.4. Modélisation Réseau de type 4 : vers des systèmes ouverts pour rendre compte de