PARTIE 2 : MODÉLISATION 59
3.4 Modélisation de l’émission à 511 keV
est donc intimement liée au spectre d’énergie des positrons qui s’échappent. J’ai donc reproduit
la méthode du calcul de spectre en faisant varier la masse de l’éjecta dans le but de déterminer les
M
ejqui permettent d’obtenir des valeurs de fraction d’échappement de 0.5%, 5% et 10%. Avec
une énergie cinétique de l’éjecta deE
ej= 10
51erg, il faut utiliser respectivementM
ej= 1.92 M⊙,
M
ej= 1.05 M
⊙et M
ej= 0.8 M
⊙. Je présente sur la Figure 3.15 les spectres d’énergie associés
à ces M
ejet donc à ces fractions d’échappement. On peut remarquer que ces spectres sont
largement décalés par rapport au spectre original dont la moyenne est de ≃0.6 MeV avec une
énergie maximale de ≃ 1.5 MeV. Ces spectres modifiés piquent tous autour de (0.1−0.2) MeV.
Nous verrons dans le chapitre4 si les maigres différences dans les spectres modifiés β
+peuvent
avoir une influence sur la propagation et donc sur l’émission d’annihilation des positrons produits
par les SNe Ia.
3.4 Modélisation de l’émission à 511 keV
Nous venons de décrire dans les sections précédentes comment nous avons modélisé
numéri-quement la propagation des positrons (section 3.2) et le MIS de notre Galaxie (section 3.3). Il
est donc temps de discuter des résultats que l’on peut extraire de la simulation de la propagation
d’un grand nombreN
posde positrons. Je rappelle ici que l’objectif de cette thèse est de construire
des modèles théoriques spatiaux de l’émission d’annihilation associée aux sources galactiques de
positrons, et ce, après avoir considéré leur propagation dans la Galaxie. Je vais donc présenter
ci-dessous comment j’ai construit les cartes de flux à 511 keV qui seront ensuite comparées aux
données de SPI/INTEGRAL (chapitre 4). J’ai aussi développé au cours de cette thèse un code
permettant de modéliser la distribution spectrale de l’émission d’annihilation associée à une
po-pulation de positrons. Comme la comparaison de ces modèles spectraux aux données n’a pu être
effectuée, je ne présente ce code que brièvement.
Figure3.17 – Représentations des systèmes de coordonnées galactiques (l, b), cartésiennes (x, y, z) et cylindriques (r, θ, z) utilisés. Tous ces systèmes sont galactocentriques et le système solaire se trouve en (x, y, z)⊙= (−8.5,0,0) kpc.dreprésente la distance Terre-positron.
Distribution spatiale de l’émission à 511 keV
La simulation de la propagation d’un positron s’arrête quand l’énergie de celui-ci atteint
E
seuil=100 eV (section3.2). Jean et al. (2009) ont montré que la distance parcourue par les
positrons à cette énergie était négligeable par rapport à la distance qu’ils viennent de parcourir
lors de leur phase de ralentissement, sauf s’ils se trouvent dans le HIM. Dans ce cas, notre code de
simulation continue de prendre en compte la propagation des positrons lorsqu’ils sont thermalisés
(voir section3.2, étape Propagation). Nous considérons donc que le positron s’annihile quand il
atteint 100 eV dans toutes les phases sauf dans le HIM et que si le positron se thermalise dans
un HIM, il s’annihile quand il subit une annihilation directe avec un électron ou bien après s’être
échappé dans une autre phase.
Pour calculer le flux à 511 keV associé à l’annihilation d’un positron, il est donc nécessaire
de déterminer sa distance d à la Terre. On peut calculer cette distance à l’aide de la relation
suivante :
d=q(x−x
⊙)2+ y
2+ z
2, (3.67)
où (x, y, z) sont les coordonnées cartésiennes de la position d’annihilation d’un positron. Dans
notre repère cartésien galactique, le soleil se trouve enx
⊙=−8.5 kpc (voir Figure 3.17).
Nous avons vu précédemment que le mode d’annihilation d’un positron dépend grandement
de la phase dans laquelle il se trouve (voir sections 1.2.2 et 2.3). Ici, nous ne modélisons pas
numériquement l’interaction responsable de l’annihilation. Nous considérons plutôt une approche
probabiliste de l’annihilation dans une phase donnée. Nous savons qu’un positron s’annihile soit
directement avec un électron soit par la formation de Ps. Lorsqu’il s’annihile directement ou
lorsqu’il forme un para-Ps, il contribue à l’émission de deux photons à 511 keV. Lorsqu’il forme
un ortho-Ps, il contribue à l’émission d’un continuum ortho-Ps en émettant trois photons dont
l’énergie totalise 1022 keV. La probabilité qu’il émette deux ou trois photons est donc gouvernée
par la fraction, f
P s, de formation de Ps (voir éqs. 1.1 et 1.2). Nous modélisons donc l’émission
d’annihilation d’un positron dans une phase en tenant compte de la fractionf
P sde cette phase.
C’est pour cette raison qu’à la fin de chaque simulation, nous conservons la phase d’annihilation
comme information. Jeanet al. (2006) ont estiméf
P spour les cinq phases principales du MIS à
partir des travaux de Guessoumet al. (2005). Ces fractions sont respectivement égales à 88.8%,
94.1%, 99.9%, 87.4% et 41.9% pour le MM, CNM, WNM, WIM et HIM.
Si l’on suppose un régime de production stationnaire pour une source s de positrons, c’est
à dire que l’on suppose que le taux de production de positrons est égale à tout instant au taux
d’annihilation des positrons produits par cette source, le flux à 511 keV d’un positronk produit
parspeut s’écrire :
F
511k,s= 2×[(1−f
Ps,k) + 0.25f
Ps,k]
4πd
2k× N˙
s e+
N
posph cm
−2s
−1, (3.68)
où d
kest la distance Terre-positron (éq. 3.67), f
Ps,kest la fraction de formation de Ps dans la
phase dans laquelle il s’annihile, ˙N
es+est le taux de production galactique de positron de la source
s(sections2.1et3.3.3) etN
posest le nombre total de positrons simulés. Etant limité par le temps
de calcul et la puissance matérielle, il nous est impossible de simuler le nombre de positrons qui
est produit par seconde par la sources. Ce nombre tourne le plus souvent autour de 10
42−43(voir
section 2.1). Nous simulons donc un grand nombre N
poset nous associons à chacun la fraction
˙
116 3.4. Modélisation de l’émission à 511 keV
associé à la sourcesen sommant simplement le flux de chaque positronk simulé :
F
511s=
NposX
k=1
F
511k,sph cm
−2s
−1, (3.69)
Il ne nous reste plus qu’à représenter la distribution de ce flux sur une carte du ciel. Pour
cela, nous avons utilisé la méthode de représentation HEALPix (Górski et al.2005) qui découpe
la sphère céleste en pixels de même angle solide. En bref, la résolution d’une carte HEALPix est
définie par le paramètre N
side= 2
kavec k entier compris entre 1 et 29. N
sidepermet ensuite
de définir le nombre de pixels par N
pixel= 12N
side2. L’angle solide d’un pixel sera donc Ω
pixel=
41252/N
pixeldeg
2. Dans notre étude, la résolution angulaire n’a pas besoin d’être infiniment petite
puisque la résolution angulaire de SPI/INTEGRAL n’est que de≃(2−3)˚. Par la suite, les cartes
que nous présentons ont été générées avecN
side=64, correspondant à Ω
pixel= 0.83 deg
2.
Pour construire ces cartes, il suffit de calculer les coordonnées galactiques (l, b) de chaque
positronk:
l= arctan y
x−x
⊙b= arctanp z
(x−x
⊙)
2+y
2. (3.70)
A chaque positronk est donc associé un couple de coordonnées galactiques (éq.3.70) et un flux
à 511 keV (éq. 3.69). Le flux total d’un pixel de la carte HEALPix correspond donc à la somme
de tous les flux des positrons dont les positions (l, b) sont recouvertes par l’angle solide du pixel
considéré. Par itération, on construit aisément la carte totale de l’émission à 511 keV. Les données
auxquelles nous allons comparer nos cartes simulées sont des distributions du flux en intensité
lumineuse (en ph cm
−2s
−1sr
−1). Nous avons donc transformé nos cartes de flux (en ph cm
−2s
−1)
en carte d’intensité en divisant simplement le flux de chaque pixel par Ω
pixel.
Comme déjà évoqué, nos simulations sont limitées par la statistique. Le nombre limité de
positrons simulés va mener à la réalisation de cartes légèrement bruitées. Pour réduire ce bruit
statistique, nous avons donc appliqué sur les cartes HEALPix un algorithme de lissage adaptatif
gaussien (Ebeling et al.2006). En résumé, cet algorithme nécessite de choisir un seuil de lissage
N
mind’une carte dont les pixels sont remplis de valeurs N quelconques. Cet algorithme lisse
ensuite avec une gaussienne de plus en plus large la carte HEALpix. Si à une largeur de gaussienne
donnée, il existe des pixels recouverts par la gaussienne avec des valeursN telles queN > N
minalors la carte originale composée uniquement de ces pixels est lissée avec la gaussienne de largeur
considérée ici, et cette carte lissée est ajoutée à la carte totale du lissage. Ces pixels ne seront
plus re-lissés pour les itérations suivantes. Cet algorithme est très efficace dans le sens où il
supprime/dilue le bruit tout en conservant les structures réelles. Cependant un choix intelligent
doit être fait pourN
mindans le but de ne pas «sur-lisser» la carte. En effet, siN
minest choisi trop
grand, les cartes seront trop lissées car il faudra des gaussiennes très larges pour que les pixels
répondent à la conditionN > N
minet ces valeurs des pixels seront diluées dans des gaussiennes
avec la même largeur. A l’inverse si N
minest pris trop petit, la condition N > N
minsera vite
satisfaite pour chaque pixel (avec une largeur de gaussienne petite) et la carte sera à peine lissée
et les fluctuations statistiques de celle-ci ne seront pas supprimées.
Ce code de lissage adaptatif m’a été fournie par Jürgen Knödlseder et Tristan Grégoire
(IRAP). Leur code a été utilisée dans l’optique de lisser des cartes de population synthétique
de pulsars ms (Grégoire 2013). C’est à dire qu’ici les valeursN correspondent à des nombres. J’ai
donc dû adapter ce code pour lisser des cartes de flux et non de population. LeN
mincorrespondra
donc, en ce qui nous concerne, à une intensité seuil limite. Cette valeur sera donc différente pour
chaque carte d’émission associée à une source donnée. En effet, le taux de production galactique
de chaque source est différente et ce taux pondère le flux d’annihilation (voir éq. 3.69). Pour
chaque source étudiée dans le chapitre 4, ce flux seuil a été choisi grossièrement à l’oeil dans le
but de ne pas sur-lisser les cartes.
Cependant, cet algorithme ne permet pas de réduire un bruit statistique typique de l’étude
des cartes de flux, à savoir le flux associé à l’annihilation très proche de certains positrons. Le
flux étant inversement proportionnel à la distance au carré (voir éq. 3.69), les positrons qui
s’annihilent à proximité de la Terre auront un flux très important. Les cartes d’émission peuvent
donc posséder quelques pixels très intenses en avant plan d’une émission diffuse. Ces positrons sont
problématiques par le fait qu’ils ne représentent en rien une signature locale astrophysique. Si le
nombre de positrons simulés tendait vers l’infini, l’émission de ces positrons proches serait diffuse
et à grande échelle. En effet, même avec une faible altitude z par rapport au plan Galactique,
ces positrons vont avoir tendance à s’annihiler à haute voire très haute latitude (voir éq. 3.70).
Pour s’absoudre de ces artéfacts statistiques, nous avons décidé de diluer le flux total de ces
positrons, F
close511
, sur la sphère céleste de 4π sr. Ainsi, une intensité de F
close511
/4π sera ajoutée
à chaque pixel des cartes d’intensité dont on a retiré auparavant les contributions ponctuelles
des positrons proches. Cette carte d’intensité est ensuite lissée avec la méthode précédemment
décrite. Dans toutes les cartes du chapitre 4, les positrons proches sont ceux qui vérifient la
con-118 3.4. Modélisation de l’émission à 511 keV
Figure3.18 – Influence du lissage sur une même carte d’intensité à 511 keV (en ph cm−2s−1sr−1). De haut en bas : carte brute, carte brute lissée, carte brute avec dilution des positrons proches, carte brute lissée après dilution des positrons proches. On peut voir que le lissage sur la carte brute fait apparaître des zones d’émissions diffuses à haute latitude qui n’ont pas d’origines astrophysiques (voir texte). Pour les cartes lissées,Nmin= 5×10−7 ph cm−2s−1sr−1.
-ditiond < d
max= 1.5 kpc. Tout ce processus est illustré sur la Figure 3.18pour la carte simulée
de l’émission à 511 keV de 100 000 positrons produits par l’
26Al dans le disque Galactique, dans un
modèle de galaxie sans champ magnétique de halo et avec le modèle aléatoire du MIS. Pour cette
simulation, les positrons proches ne représentent que 0.8% du nombre total de positrons mais
ils représentent ≃38% du flux total à 511 keV. Ces valeurs sont grossièrement représentatives
de toutes les simulations qui ont été effectuées dans le chapitre 4 pour les sources distribuées
dans le disque Galactique : l’
26Al et le
44Ti produits par la population d’étoiles massives, le
56Ni produit dans la composante du disque exponentiel et par la population stellaire jeune. Peu
importe le modèle de galaxie supposé pour la propagation des positrons de ces sources, la fraction
des positrons proches est de l’ordre de (0.5−0.8)% et leur flux représente jusqu’à (30−40)% du
flux total à 511 keV associé à la source et à sa composante.
Pour évaluer le biais que pouvait apporter le lissage dans la comparaison aux données, j’ai
effectué des tests de comparaison aux données avec des mêmes cartes lissées et non-lissées. Nous
verrons dans le chapitre4que nous utilisons une méthode d’ajustement de modèle pour comparer
les modèles d’émission aux données. Le principal résultat qui ressort de cette méthode est ce qu’on
appelle le ratio de maximum de vraisemblance (MLR pourmaximum likelihood ratio). Les tests
avec les mêmes cartes, lissées et non lissées, ont montré que les différences dans les résultats sont
plus que mineures avec des ∆MLR.1. Ce qui n’est pas significatif. Ceci s’explique probablement
par le fait que (a) les données que nous utilisons proviennent principalement du bulbe Galactique
et que (b) nos modèles d’émission présentent déjà des émissions faiblement bruitées dans cette
région (ceci est dû à l’accumulation des flux le long de la ligne de visée). Ainsi, le lissage ne
modifie que très peu l’émission originale.
Distribution spectrale de l’émission à 511 keV
Pour modéliser le spectre d’annihilation, j’ai repris les travaux effectués par Guessoumet al.
(2005). Ces auteurs ont calculé les spectres théoriques d’annihilation pour chaque phase du MIS.
Pour cela, ils ont passé en revue et recalculé les différents taux de réaction et largeurs de raie
d’annihilation de chaque processus d’annihilation et ce, pour chaque phase du MIS (voir section
2.3). Ces paramètres physiques leur ont permis de calculer les probabilités relativesf
pde chaque
processusp. Ces auteurs ont donc pu calculer le spectre théorique d’une phase donnée à l’aide de
la formule suivante :
S(E) = R
dE
′h3×
34
P
t(E
′) + 2×
14
δ(E
′−E
0)i nX×f
1,H/H2G(E, E
′,Γ
if,H/H2)
+ Y ×f
1,HeG(E, E
′,Γ
if,He) + 1−X f
1,H/H2−Y f
1,He×
f
ce,H/H2G(E, E
′,Γ
ce,H/H2) + f
ce,HeG(E, E
′,Γ
ce,He)
+ f
rceG(E, E
′,Γ
rce) + f
groutG(E, E
′,Γ
grout)o
(3.71)
+ 21−X f
1,H/H2−Y f
1,Heh
f
daeG(E
0, E,Γ
dae)
+ f
da,H/H2G(E
0, E,Γ
da,H/H2) + f
da,HeG(E
0, E,Γ
da,He) + f
grinG(E
0, E,Γ
grin)
où X et Y sont les abondances relatives de l’H/H
2(90%) et de l’He (10%) ; Γ
pest la largeur à
mi-hauteur (FWHM) de la raie d’annihilation produite par le processusp(p=if, ce, dae, daH, gr
in,
gr
out= processus de formation de Ps en vol, échange de charge, annihilation directe avec les
électrons libres, annihilation directe avec les électrons liés de l’H, processus à l’intérieur et à
l’ex-térieur des grains) ;f
1est la fraction des positrons formant un Ps en vol ;G(E, E
′,Γ
p) représente
120 3.4. Modélisation de l’émission à 511 keV
10
-310
-210
-110
0500 505 510 515 520
Molecular
Cold
WNM
WIM
Hot
Arbitrary unit
E(keV)
Figure3.19 – Spectres de l’émission d’annihilation des positrons dans le MM (trait noir), CNM (trait vert), WNM (trait bleu pointillé), WIM (trait bleu tireté) et HIM (trait rouge). Figure extraite dePrantzoset al.(2011).
la fonction gaussienne normalisée à 1, centrée enE, de variable E
′et de FWHM Γ
p;P
t(E
′) est
la fonction deOre et Powell (1949) qui décrit la probabilité pour un photon émis par la
décrois-sance d’un ortho-Ps, d’avoir une énergie E’ comprise entre 0 et 511 keV. P
t(E
′) représente donc
numériquement l’émission du continuum ortho-Ps etG(E, E
′,Γ
p) l’émission directe de deux
pho-tons à 511 keV. Le premier membre de droite (l’intégrale surE
′) de l’éq.3.72 représente donc le
spectre d’annihilation des processus de formation de Ps alors que le second membre représente le
spectre des processus menant à une annihilation directe en deux photons à 511 keV. Ces derniers
processus interviennent uniquement quand les positrons sont thermalisés.
Les spectres obtenus par Guessoum et al. pour chaque phase du MIS sont présentés sur la
Figure3.19. On peut y observer que les spectres d’annihilation sont très différents d’une phase à
l’autre, soulignant la prépondérance de certains canaux d’annihilation dans chacune des phases.
Guessoumet al.nous donne donc les spectres théoriques par annihilation dans chaque phase (en
photon/annihilation/keV). Pour une simulation deN
pospositrons produits par une source s, il
est aisé de calculer le spectre de flux (en ph cm
−2s
−1keV
−1) d’un positron k sachant que l’on
connaît sa distance d
kà la Terre et la phase dans laquelle il s’annihile. Il suffit de pondérer le
spectre théorique de la phase donnée (pour une annihilation) par ˙N
es+/4πd
2kN
pos. En répétant
cette procédure pour chaque positron k, on peut construire le spectre total d’annihilation en
sommant les spectres de tous les positrons.
Les spectres théoriques deGuessoumet al.sont des spectres au repos. Cependant, la Galaxie
est en rotation et ces spectres devraient subir de légers décalages Doppler. Par définition, un
photon émis avec une énergieE
0, dans une région Galactique possédant une vitesse radiale v
r,
arrivera sur Terre avec une nouvelle énergie E tel que E =E
0(1−v
r/c). La vitesse radiale est
la vitesse mesurée le long de la ligne de visée. Si cette région s’éloigne (s’approche) de la Terre,
sav
rest positive (négative) et son émission se voit donc décalée vers le rouge (bleu). J’ai donc
implémenté un modèle simple de courbe de rotation Galactique, celui deFich et al. (1989). Ce
modèle est défini uniquement entre un rayon galactocentrique de 3 kpc et 17 kpc. Pour la région
Figure3.20 – Modélisation du spectre d’annihilation de 100 000 positrons produits par l’26Al dans le disque Galactique, dans un modèle de galaxie où il n’y a pas de composante régulière du GMF dans le halo, et où le MIS a été modélisé avec le modèle aléatoire.