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Chapitre III Implémentation et Résultats

III.1 Analyse Diachronique de la structure spatiale de la ville entre 1956 et 2013

III.1.3 Modélisation de la commune de Monastir en 2013

Depuis 1961, les transformations subies par Monastir sont profondes et rapides. Nous avons analysé la morphologie configurationnelle de Monastir en 1956 et 1975 respectivement. Les résultats montrent un système urbain en mutation profonde. En 1956, le système revêt d’un centre unique qui est celui de la médina. L’ensemble

des activités résidentielles, commerciales, culturelles et résidentielle sont situés

dans la médina qui constitue un espace clos et cohérent. Le projet d’aménagement

de la ville a des implications importantes sur la configuration urbaine, et on passe

d’un centre unique à un système urbain constitué par deux centres : le centre médinal originaire de la ville et le nouveau centre administratif, construit sur les ruines d’El Bled, d’une partie d’El Jebbana et des zones périphériques

situées au Sud de la Medina comporte le siège du gouvernorat, le palais des sciences, la mairie des postes et le tribunal. Ces zones périphériques représentent un aspect inachevé en 1980 : les équipements commerciaux, sociaux

et culturels et notamment des espaces résidentielles. L’analyse syntaxique montre

que deux centres sont intégrés à l’ensemble de la ville, et bien connectés entre eux.

Tandis que les nouvelles zones aménagés au sud, qui sont principalement

résidentielles sont ségrégués par rapport à l’ensemble. Le système spatial

est devenu ainsi radio centrique, avec la présence d’une zone centrale (l’ancien

centre et le nouveau) et des zones périphériques qui sont essentiellement résidentielles au sud.

Cette date a été choisie, comme nous venons de l’expliquer dans la section

précédente comme date repère afin de cerner les effets de l’étalement urbain que

connait la ville dans un contexte de mondialisation. La modélisation de la commune de Monastir en 2013 afin de cerner le développement de la ville et de faire un diagnostic de l’état urbain d’aujourd’hui.

III.1.3.1Accessibilité spatiale globale : L’intégration globale Rn

Les valeurs d'intégration globale Rn varient dans un intervalle compris entre 2.643 comme valeur maximale et 1.470 comme valeur minimale avec une moyenne de 0.474. Dans ce qui suit, nous analysons la ville dans l'ordre hiérarchique des valeurs d'intégration globale (HH) en explicitant les zones les plus intégrées de la ville.

La carte a permis de dégager une centralité linéaire selon deux axes (A et D). Ces deux axes sont fortement intégrés avec les valeurs les plus élevées de l’ensemble du tissu (Rn(A)= 2.643 ; Rn(D)= 2.606).

On constate une intégration globale élevée au niveau de l’ensemble de la ville.

A l’exception de la zone touristique de l’arrondissement Skanès, l’ensemble semble

intégré dans le sens ou nous constatons un passage progressif entre les différentes couleurs qui représentent les valeurs syntaxiques. En effet, la morphologie révèle

une structure homogène dans l’ensemble, avec une intégration moyenne dans toute la structure, avec la présence d’une‘centralité linéaire’.

Ce nouveau modèle linéaire, inexistant dans les deux périodes antérieurs que nous venons d’analyser, peut être expliqué par la présence des bâtiments à vocation polyfonctionnelle sur l’Axe A et par la présence des équipements principalement sur l’Axe D.

Figure 56 : La carte d’intégration globale Rn de la commune de Monastir (2013)

À ce jour, la ville avait grandi de manière concentrique, et avait des points focaux

denses. Avec le projet d’aménagement de la ville, d'autres rues maillées ont été mises en place afin de relier le noyau historique de la ville avec le nouveau centre,

cette rue revêt aujourd’hui d’une centralité linéaire (Axe A) qui relie la médina

au nouveau centre, et le réseau routier qui mène vers la ville de Kairouan, et qui

constitue la seule possibilité d’extension de la ville.

III.1.3.2Accessibilité spatiale locale : L’intégration locale R3

La Figure 57 montre les résultats de l'analyse de l'intégration locale à un rayon 3. Les valeurs d'intégration locale varient dans un intervalle compris entre 7.85 comme valeur maximale et 0.33 comme valeur minimale avec une moyenne de 3.07. Nous constatons tout d’abord une augmentation de la moyenne de la connectivité

locale dans toute la commune. Les résultats montrent Les deux axes A et D ont les moyennes les plus enlevés en terme de connectivité locale et que l'aspect de la centralité locale est aussi de type linéaire, où nous retrouvons des axes localement intégrés à l'échelle locale sont les mêmes les plus intégrés à l’échelle

Figure 57 : La carte d’intégration locale R3 de la commune de Monastir (2013)

Ce qui implique que les plus grands mouvements de piétons et de véhicules sont concentrés sur deux axes. En effet, les rues adjacentes concentrent les plus hauts bâtiments de la commune (jusqu'à 8 étages de haut) et des commerces s’implantent

le long de ces deux rues.

III.1.3.3Accessibilité spatiale globale : Le Choix global Rn

Les valeurs de choix global Rn varient dans un intervalle compris entre 3.37e+006 comme valeur maximale et 23003 comme valeur minimale.

Le noyau de choix de la carte axiale a formé un modèle linéaire. Le noyau de choix

est représenté par la rue principale qui relie les deux principales zones Nord et Sud de la ville. En outre, la plupart des autres rues avec des valeurs de choix élevés sont localisées dans les zones adjacentes entre les différents arrondissements de la ville. La carte axiale indique également que les rues qui ont des valeurs de choix élevées sont aussi les rues avec des valeurs d'intégration élevées.

Figure 58 : La carte de Choix Global de la commune de Monastir (2013)

III.1.3.4Synergie et Intelligibilité

La configuration de 2013 montre une valeur très basse de synergie de 0,172 ce qui dénote une dominance des valeurs d'intégration à l’échelle globales par rapport à l’échelle globale. La synergie a diminué considérablement entre 1975 et 2013.

Figure 59: Le Diagramme de Synergie de la commune de Monastir (2013)

La dominance de l’intégration locale sur l’intégration globale se remarque dans le diagramme au fait que la quasi-totalité des espaces est situés au-dessus de la loge de régression globale. Ce qui explique le fait que la ville risque de figer

dans une certaine fragilisation. Enfin, une divergence entre la dynamique naturelle locale et globale entraine une perte générale des de la centralité.

Figure 60 : Le Diagramme d’Intelligibilité de la commune de Monastir (2013)

Le diagramme d’intelligibilité présente à son tour des valeurs très basses de 0.184. Associé à des valeurs de synergie basse, le taux d’intégration global faible génère un espace urbain ou la dynamique globale diminue de plus en plus. La cohésion globale de l’ensemble est aussi faible.

III.1.3.5Conclusion partielle : La structure spatiale en 2013

Les résultats de la dernière période diffèrent de deux autres phases d’analyse. Face

à l’étalement rapide de la ville, la ville semble avoir développé deux modèles

hybrides de centralités ; d’une part une centralité ‘classique’ avec un noyau d’intégration et un noyau de choix dans les deux centres mentionnés dans la dernière phase d’analyse qui sont la médina et le nouveau centre; et de l’autre part ‘des axes porteurs de centralités’. Ces ‘axes porteurs de centralités’ sont linéaires et correspondent aux grands réseaux routiers de la ville qui sont à l’origine

de sa liaison avec d’autres villes environnantes (Kairouan et Mahdia).

Le tableau 9 présente les résultats d’analyse de régression remarquable des niveaux de synergieet d’intelligibilité au cours de la dernière période.

Les résultats suggèrent que le nouveau modèle spatial combiné, ainsi que les nouvelles centralités linéaires qui voient le jour peuvent justifier ces faibles valeurs de synergie et d’intelligibilité étant donné que nous sommes face à un système spatial instable.