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V.4 M´ethodologie de l’ajustement et test de robustesse

V.4.2 Minimisation du χ 2

Les param`etres C0 et C1 ont ´et´e optimis´es dans le but de minimiser le χ2pour plusieurs valeurs de τM ou τtherm fix´es. Les figures V.8 et V.9 repr´esentent respectivement cette variation pour chaque densit´e d’excitation ´etudi´ee. Il apparaˆıt clairement que les minima du χ2 correspondent aux valeurs de τM / τtherm que nous avions d´etermin´ees lors de l’ajustement. Ce test permet de nous assurer de la viabilit´e de des diff´erentes valeurs temporelles que nous avons pu extraire. La figureV.10 montre la dynamique ultrarapide de spins dans le cas de la magh´emite avec une densit´e d’excitation de 1.65 mJ/cm2. Trois courbes d’ajustement ont ´et´e r´ealis´ees avec trois valeurs de τM diff´erentes, les autres param`etres ´etant ´egaux par ailleurs. La courbe d’ajustement centrale (en noir) repr´esente la meilleure valeur correspondant au minimum du χ2. Les deux autres sont fix´ees `a ± 20 fs. Il est clair que les ajustements p´eriph´eriques ne sont pas corrects. Par ailleurs, les courbes V.8 et V.9 montrent qu’au del`a d’une dispersion de 10 fs autour de la meilleure

M´ethodologie de l’ajustement et test de robustesse

valeur de τtherm / τM, le χ2 diverge rapidement. La barre d’erreur a donc ´et´e fix´ee `a ± 10 fs ind´ependamment de la r´esolution temporelle ´etant donn´e que ce param`etre est utilis´e durant la proc´edure d’ajustement.

Fig. V.8Evolution du χ2

, calcul´e en optimisant les param`etres C0 et C1 pour plusieurs valeurs de τM fix´ees (a) et de τthermfix´ees (b) dans le cas de la magn´etite.

Fig. V.9Evolution du χ2

, calcul´e en optimisant les param`etres C0 et C1 pour plusieurs valeurs de τM fix´ees (a) et de τthermfix´ees (b) dans le cas de la magh´emite.

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Fig. V.10Signal ∆M/M dans la magh´emite pour une densit´e d’excitation de 1.65 mJ/cm2

. Les lignes continues correspondent `a diff´erentes courbes d’ajustement : pour chacune d’entre elles, le τM varie de ± 20fs.

Conclusion

Durant ce chapitre, nous avons pu constater que le temps de d´esaimantation dans une assembl´ee de nanoparticules de magh´emite ´etait plus rapide que celui dans une assembl´ee de nanoparticules de magn´etite. Si bien qu’une superposition des temps de thermalisation des charges et des spins est observ´ee dans γ-F e2O3. Nous pensons que cette acc´el´eration de τM est induite par un renforcement des interactions antiferromagn´etiques dans la magh´emite. Il est possible, d’une part, que l’´energie de super´echange soit plus importante dans cet ´echantillon que dans la magn´etite. La diff´erence d’´energie relev´ee dans la litt´erature correspondrait `a l’´ecart temporel constat´e exp´erimentalement. D’autre part, des travaux font ´etat d’un r´eordonnement cristallin dans des nanoparticules de magh´emite `a la suite d’un traitement thermique, ce qui aurait pour cons´equence d’augmenter l’intensit´e du couplage antiferromagn´etique. Outre l’aspect fondamental que revˆet notre ´etude, il faut noter qu’elle met ´egalement en lumi`ere la puissance des mesures MOKE-Faraday r´esolues en temps en permettant de distinguer clairement la magn´etite de la magh´emite, ce que les mesures de caract´erisations classiques (diffraction-X, spectroscopie M¨ossbauer) peinent `a r´ealiser.

Chapitre VI

Etude de la pr´ecession

La transition de Verwey a ´et´e d´ecouverte en 1939 par le chimiste hollandais Evert Verwey dans la magn´etite et reste encore `a ce jour un ph´enom`ene mal compris. Cette transition isolant-m´etal, qui se produit aux alentours de 120 K, s’accompagne comme nous l’avons vu de plusieurs aberrations physiques comme un pic de capacit´e thermique ou encore un saut de la saturation magn´etique. A une temp´erature un peu plus ´elev´ee que celle de Verwey, la magn´etite pr´esente une autre particularit´e : vers 130 K, la structure cristalline passe d’une sym´etrie monoclinique `a basse temp´erature `a une structure cubique `a haute temp´erature. Ce changement se double d’une variation de signe du K1 : `a haute temp´erature, celle-ci est n´egative et diminue avec la temp´erature puis vers 250 K commence `a augmenter jusqu’`a devenir positif au point isotropique TV = 130K. K1 redevient n´egatif aux basses temp´eratures.

Il existe tr`es peu d’´etudes caract´erisant la transition de Verwey de mani`ere dynamique. Les tra-vaux de de Jong et al. ont permis de mettre en ´evidence la dynamique des trimerons de part et d’autre de la transition de Verwey grˆace `a des mesures de diffraction de rayon X r´esolue en temps [94]. Dans ce mˆeme papier, les auteurs parviennent `a identifier cette transition isolant-m´etal `a l’aide de mesures en r´eflexion r´esolues en temps.

Quelques autres travaux se sont int´eress´es `a la dynamique ´electronique au voisinage de TV [127], mais `a notre connaissance, il n’existe pas d’´etude de la dynamique de spins `a la temp´erature de cette transition. Dans ce chapitre, nous montrons qu’il est possible de d´etecter, de caract´eriser la transition de Verwey `a l’aide de mesures TR-MO Faraday. Dans un premier temps, nous d´etaille-rons le contexte exp´erimental, nous exposed´etaille-rons ensuite nos r´esultats concernant la dynamique de charges puis celle de spins.

Dispositif exp´erimental

VI.1 Dispositif exp´erimental

Pour cette ´etude, nous avons utilis´e un montage pompe-sonde diff´erent du pr´ec´edent car cer-taines particularit´es ´etaient indispensables pour mener ce travail. Le syst`eme laser utilis´e (Ti :Sa-phir) est cadenc´e `a 10 kHz et d´elivre des impulsions de 25 fs centr´ees `a 800 nm. Le faisceau pompe reste centr´e autour de 800 nm comme nous l’avons d´ej`a expliqu´e alors que le faisceau sonde est est fix´e `a 640 nm. Le choix s’est port´e sur cette longueur d’onde pour deux raisons : tout d’abord, comme le montre le spectre magn´eto-optique IV.14, il s’agit d’une zone o`u le signal de rotation Faraday est relativement important (≈ 20 min). D’autre part, nous souhaitions une r´esolution temporelle faible et donc nous approcher le plus possible de 800 nm (ce qui limite la dispersion de vitesse de groupe). Malheureusement en polarisation crois´ee 800 nm/800 nm, les signaux dyna-miques ´etaient noy´es dans des franges d’interf´erences. Nous avons donc pr´ef´er´e centrer le faisceau sonde `a 640 nm. Nous pouvons noter que le faisceau pompe arrive perpendiculairement au plan de l’´echantillon et que le faisceau sonde d´ecrit un angle de 25 avec la pompe.

Un champ magn´etique de 0.7 T maximum est g´en´er´e par un ´electroaimant. La configuration permet de mesurer la rotation Faraday et nous extrayons la composante polaire de l’aimantation. De mani`ere similaire au chapitre pr´ec´edent, nous utilisons un pont de polarisation qui permet d’obtenir simultan´ement la dynamique des spins et des charges.

La principale diff´erence avec le montage ant´erieur est l’utilisation d’un cryostat. Il s’agit d’un cryostat de la marque Montana Instruments qui permet de descendre jusqu’`a 5 K et qui a la par-ticularit´e d’avoir une consommation d’helium en boucle ferm´ee. L’´electroaimant est sp´ecialement con¸cu pour ce cryostat de sorte que les pˆoles soient `a quelques millim`etres seulement du porte-´echantillon (cf. photo VI.1). Ce dernier est orientable en rotation et en translation en z grˆace `a des moteurs pi´ezo-´electriques de la marque Attocube.

La photo (VI.2) montre une vue du porte-´echantillon situ´e dans la chambre du cryostat, on peut y voir un capteur de temp´erature sur la base de la platine de rotation (fl`eche rouge). Une distance d’environ 1.3 cm s´epare ce capteur de l’´echantillon si bien que la temp´erature mesur´ee n’est pas exactement celle au niveau du mat´eriau ´etudi´e : il sera n´ecessaire de prendre en compte cette erreur lors de nos mesures.

Dispositif exp´erimental

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Fig. VI.1Photo d’ensemble du cryostat et de l’´electro-aimant.

Fig. VI.2Photo du porte-´echantillon. La fl`eche rouge indique le capteur de temp´erature.

Dynamique ´electronique