A. MATERIELS ET METHODES
II. MESURES EXPERIMENTALES SUR LES ANIMAUX
EXPERIMENTALES
SUR LES ANIMAUX
SUIVI DES PERFORMANCES INDIVIUELLLES
Le tableau 3 synthétise l’ensemble des mesures effectuées tout au long de l’essai. Un calendrier complet des mesures est proposé en annexe VI de ce document.
Un contrôle laitier est effectué une fois par semaine sur deux traites consécutives (soir puis matin). On obtient pour chaque animal la quantité de lait produit, la concentration en cellules somatiques, le taux butyreux et le taux protéique.
Les animaux sont pesés quatre fois durant l’essai. Deux NEC (Note d’Etat Corporel) sont réalisées en début et en fin d’essai, avec une note sternale et une note lombaire à chaque fois. Une analyse coprologique est réalisée sur l’ensemble des animaux en fin d’essai.
SUIVI GLOBAL
Le lait de chaque troupeau est collecté quotidiennement dans deux tanks. On a accès à la production totale journalière par troupeau. Les animaux hors lot sont aussi inclus dans ce suivi. Cette approche permet un suivi global des deux troupeaux « multi » et « mono » mais ne
permet pas d’avoir la variabilité
individuelle ni d’obtenir des résultats pour la variable « complément ».
Lorsque les chèvres ont du fourrage en complément du pâturage ou en ration de base (par temps de pluie), on pèse l’offert puis les refus afin de connaître la quantité totale ingérée et le taux de refus de chaque troupeau.
COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
Une estimation précise de la durée d’ingestion journalière des ruminants est un point aujourd’hui essentiel dans les recherches faites en nutrition animale. Cela
permet de mieux comprendre le
comportement des animaux, notamment au pâturage. Une étude réalisée en 2014 a montré que l’on peut estimer la durée d’ingestion de manière très précise en bovin grâce à un appareil, initialement développé pour le sportif, qui se nomme Lifecorder (Delagarde et al., 2015). L’utilisation en caprin a été initié lors d’un essai en 2015 au sein de l’UMR PEGASE à Saint-Gilles, et fut l’objet d’un mémoire de fin d’études (Charpentier, 2015). Il a été montré une grande précision de la fiabilité des données enregistrées (R²=0.9283).
CARACTERISTIQUES DE L’OUTIL DE MESURE
Le Lifecorder se présente sous la forme d’un petit appareil (7x4x2 cm). On le place à l’intérieur d’un boîtier accroché au collier d’une chèvre (figure 4).
Le Lifecorder est un accéléromètre uniaxial qui enregistre le niveau d’activité
Figure 5. Approche graphique de l’activité journalière d’une chèvre
Les quatre graphiques représentent l’activité journalière de la chèvre n°123 enregistrée respectivement les 10, 11, 12 et 13 avril 2016. Les flèches rouges situent les entrées et sorties de parcelle. Les flèches bleues pointent
des activités faibles au cours d’un repas. Le troisième graphique représente une journée d’ingestion non exploitable. In te n si té d u mo u ve me n t In te n si té d u mo u ve me n t In te n si té d u mo u ve me n t In te n si té d u mo u ve me n t
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(échelle de 1 à 9) de la chèvre toutes les 4 secondes. Il est sensible à l’accélération
verticale de la tête associée aux
mouvements d’ingestion. Le logiciel fourni avec l’outil compile ces données en faisant la moyenne de l’activité toutes les 2 minutes.
VALORISATION DES DONNEES BRUTES
Le Lifecorder nous renseigne une donnée de type « activité ». Pour traduire ces valeurs d’activité en temps d’ingestion, des règles de décision ont été établies lors des essais précédemment cités.
La règle de décision principale est la suivante : il y a ingestion lorsque l’activité dépasse une valeur minimale.
En fonction de divers facteurs (hauteur d’herbe, effet individu), l’activité enregistrée pour chaque journée-chèvre est très variable. L’expert détermine alors quelle valeur minimale doit prendre l’activité pour que l’on considère qu’il y ait ingestion. On appelle cette valeur le seuil d’ingestion. Il peut prendre trois valeurs : 0.3, 0.4 ou 0.5. On le détermine par approche graphique (figure 5). Au cours d’un repas, il peut y avoir des valeurs d’activité faibles (flèches bleues) pour lesquelles le seuil de 0.5 est trop élevé. Dans ce cas là, on diminue le seuil. On vérifie ensuite s’il y a un gain de durée d’ingestion effectif sur la journée.
Il faut renseigner l’heure d’entrée et de sortie d’une parcelle : si l’animal n’est pas sur la parcelle, on ne traite pas les données.
La détermination de l’heure est très précise : on observe des grands pics d’activité lorsque les animaux sont sur le chemin pour aller de la chèvrerie à la
parcelle, et réciproquement (flèches
rouges).
Toutes les données ne sont pas valides : par approche graphique, on détermine si la valeur d’ingestion est valide ou non. Pour cela, il faut pouvoir distinguer à l’œil nu les repas de la chèvre,
qui sont distinguables par des plages d’activité élevées plus ou moins longues : à titre d’exemple, en figure 5, il y a trois graphiques qui sont exploitables (ceux avec un seuil) et un qui n’est pas valide.
Une fois que l’on sait si l’animal ingère ou non, le nombre de repas par journée-chèvre est déterminé de la façon suivante : si il y a interruption d’au moins
quatre minutes entre deux temps
d’ingestion, alors ce sont deux repas différents. Dans le cas inverse, il s’agit d’un seul et même repas.
VALIDATION DES DONNEES
Préalablement à la phase d’essai, on poursuit une phase de validation des données enregistrées afin de venir appuyer les données obtenues par A. Charpentier en 2015.
Une comparaison des
enregistrements avec des données visuelles est effectuée sur quelques chèvres : on observe le comportement au pâturage d’individus portant un Lifecorder, et on renseigne si l’animal ingère, rumine ou exerce une autre activité toutes les minutes. On a ainsi la durée exacte d’ingestion d’une chèvre toutes les heures. On compare ensuite ces résultats d’observation avec les résultats issus des Lifecorders.
UTILISATION DU LIFECORDER DANS CET ESSAI
Un des objectifs de cet essai est de comprendre les facteurs de variation du comportement alimentaire des chèvres au pâturage. On cherche ainsi, à l’aide du Lifecorder, à évaluer le comportement des chèvres selon nos différents facteurs : nature du pâturé et nature du concentré.
Pour cet essai, on dispose de 24 appareils. Ils sont répartis équitablement dans les quatre lots, soit six animaux sont suivis dans chaque lot. Afin de limiter l’effet individu, on choisit d’augmenter le nombre d’individus suivis en changeant d’animaux toutes les semaines (détails en Annexe III). Au final, 12 /29 animaux sont
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suivis dans chaque lot, pour un total de 48/116. Le choix des animaux s’est fait selon les mêmes critères de mise en lot que pour le dispositif général : performances laitières, poids vif, notes d’état corporel et stade de lactation.