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7. MESURES D’ATTENUATION

7.2. Mesures de réduction

Mesure R1 : Adaptation du calendrier des travaux de défrichement en fonction de la phénologie des espèces Espèces concernées : insectes, reptiles oiseaux, mammifères,

Cette mesure a pour objectif d’éviter, ou du moins réduire la probabilité de destruction d’individus de la faune en période de reproduction et de limiter les effets du dérangement.

Concernant les reptiles, les périodes les plus sensibles se situent au printemps (phase de reproduction d’avril à juin) et en début d’automne (phase de dispersion des juvéniles en septembre). Il conviendra donc d’éviter en priorité ces périodes lors des travaux de défrichement. Par ailleurs, afin de limiter la destruction d’individus en hivernation, la mesure R6 (défavorabilisation écologique) entrera en complément de celle-ci.

J F M A M J J A S O N D

Sensibilité écologique vis-à-vis

des reptiles Hivernation

Reproduction

(y compris migration vers les sites de reproduction et dispersion des

individus métamorphosés)

Hivernation

Période sans sensibilité notable

Période pendant laquelle des précautions sont à prendre en considération Période sensible

Privilégier les travaux en automne-hiver est préférable pour le cortège entomologique, où les périodes les plus sensibles se situent au printemps et en été (période de forte activité, dispersion, reproduction). Concernant spécifiquement la Laineuse du Prunelier et la Noctuelle des peucédans, qui ont une phénologie tardive, la période d’activité des adultes est de septembre à octobre : il serait préférable de réaliser le débroussaillage et le terrassement à partir de la seconde moitié d’octobre.

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Sensibilité écologique

vis-à-vis des reptiles Hivernation Reproduction, dispersion

Hivernation

Période sans sensibilité notable

Période pendant laquelle des précautions sont à prendre en considération Période sensible

Concernant les oiseaux, la sensibilité est plus élevée en période de nidification que lors des autres périodes du cycle biologique (migration, hivernage, etc.). De façon générale également, cette période de nidification s’étend du mois d’avril pour les espèces les plus précoces à la fin du mois de juillet pour les espèces les plus tardives. Aussi, il est préconisé de ne pas réaliser les travaux de défrichement à cette époque de l’année, ce qui entraînerait une possible destruction de nichées (œufs ou juvéniles non volants) d’espèces à enjeu et/ou protégées et un dérangement notable sur les espèces en cours de reproduction.

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Sensibilité écologique vis-à-vis des

oiseaux Reproduction

Période sans sensibilité notable

Période pendant laquelle des précautions sont à prendre en considération Période sensible

Concernant les chiroptères, les périodes les plus sensibles sont la période printanière et estivale (d’avril à août) durant laquelle les chauves-souris mettent bas et élèvent leurs jeunes. Il conviendra donc d’éviter en priorité cette période lors des travaux de défrichement qui vont toucher les habitats de chasse et de transit.

Partie 4 : Propositions de mesures d’atténuation

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Sensibilité écologique vis-à-vis des

chiroptères/mammifères Hibernation Mise bas, élevage et

émancipation de jeunes Hibernation Période sans sensibilité notable

Période pendant laquelle des précautions sont à prendre en considération Période sensible

Synthèse :

Il convient donc de réaliser les travaux prenant en compte le débroussaillement et l’abattage d’arbres, de mi-octobre à mi-novembre. Ensuite, dans la foulée, les autres travaux (terassement, etc.) pourront être réalisés une fois la zone défavorabilisée.

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Débroussaillement/défrichement Autres travaux (terrassement, etc.)

Période sans sensibilité notable

Période pendant laquelle des précautions sont à prendre en considération Période sensible

Mesure R2 : Limitation et adaptation de l’éclairage – Evitement de l’effarouchement de certaines espèces de chauves-souris.

L’installation d’un éclairage adapté (vers le bas) est prévue dans le projet défini.

La plupart des chauves-souris sont lucifuges, particulièrement les rhinolophes. Les insectes (micro-lépidoptères majoritairement, source principale d’alimentation des chiroptères) attirés par les lumières s’y concentrent, ce qui provoque localement une perte de disponibilité alimentaire pour les espèces lucifuges (espèces généralement les plus rares et les plus sensibles), dont les zones éclairées constituent donc des barrières inaccessibles. En effet, malgré la présence de corridors, une zone éclairée sera délaissée par ces espèces (phénomène de barrière). Cette pollution lumineuse perturbe les déplacements des espèces sensibles et peut conduire à l’abandon de zones de chasse des espèces concernées.

Aussi, tout éclairage permanent est à proscrire, surtout s’il s’agit d’halogènes, sources puissantes et dont la nuisance sur l’entomofaune et donc sur les chiroptères lucifuges est plus accentuée.

Une utilisation ponctuelle peut être tolérée, seulement si certaines conditions sont respectées en se référant à l’arrêté du 27 décembre 2018 :

L’arrêté sur la prévention, la réduction et la limitation des nuisances lumineuses du 27 décembre 2018 prescrit de nouvelles obligations réglementaires de gestion de l’éclairage. Certaines des préconisations qui suivent intègrent les nouvelles exigences ministérielles (cas présent : éclairages extérieurs privés).

a) Les éclairages au sein de la zone d’emprise devront être évités ou limités à un strict minimum, de même pour le pourtour des emprises aux abords des milieux encore naturels.

b) Pour permettre une obscurité quasi-permanente, un minuteur ou un système de déclenchement automatique (système plus écologique mais aussi plus économe et dissuasif (sécurité)) est à mettre en

Source : CEREMA, 2019 (https://www.cerema.fr/fr/actualites/decryptage-arrete-ministeriel-nuisances-lumineuses-contexte)

Source : CEREMA, 2019

Source : Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, 2019

d) Les éclairages de type halogènes sont proscrits. Il faut utiliser des éclairages au sodium à basse pression (si impossible sodium haute pression). La température de la couleur doit être chaude (valeur basse de couleur, teinte orange), ce qui correspond à une température maximale de 3000 °K, soit une longueur d’onde de 590 nm pour les LEDs. (rappelons ici que ce type de lumière est également moins agressif et moins dommageable pour l’œil humain)

L’application durable de cette mesure garantira un moindre dérangement des espèces de chiroptères lucifuges.

Cette mesure sera également favorable à l’ensemble de la faune du secteur. En effet, la pollution lumineuse entraine une modification du rythme circadéen de la faune (entomofaune, avifaune, mammifères).

Mesure R3 : Mise en défens des secteurs à enjeux écologiques Espèces concernées : flore, insectes, reptiles

Cette mesure a pour objectif de matérialiser sur le terrain les zones à enjeu écologique qui devront être maintenues en l’état afin de réduire les effets négatifs du projet sur l’environnement naturel. Ceci concerne les stations d’espèces végétales à proximité immédiate de la zone d’emprise d’aménagement et de chantier, afin d’éviter leur destruction : il s’agit des stations de Petite férule des champs et de Nivéole de Nice.

Concernant la Nivéole de Nice située uniquement hors emprise du projet mais à proximité pour les plus proches stations, cette mesure de balisage permettra de préserver la totalité des pieds et d’éviter toute destruction de l’espèce.

Concernant la Petite férule des champs située située dans l’emprise du projet ainsi qu’à proximité pour les plus proches stations, cette mesure de balisage permettra de préserver les pieds localisés à proximité de l’emprise du projet et d’éviter leur destruction.

Les stations d’Ophrys de la Drôme et d’Ophrys décrépit sont situées à une distance raisonnable du projet et ne méritent pas d’être balisées.

Une mise en défens des stations de plantes-hôtes de la Zygène cendrée et du Damier de la succise, localisées dans

Partie 4 : Propositions de mesures d’atténuation

dégradation d’une partie de l’habitat de reproduction et de destruction des chenilles susceptibles d’hiverner à la base de ces plantes-hôtes.

Cette mise en défens sera matérialisée par un marquage, à l’aide d’un filet de balisage présentant des couleurs vives. Une signalisation sera installée de façon suffisamment apparente pour être vue et respectée en amont lors de la libération des emprises. Puis, cette mise en défens sera matérialisée par des clôtures grillagées disposées par l’entreprise en charge des travaux de façon à être vue et respectée durant toute la durée des travaux.

Exemple de mise en défens et d’un panneau informatif

J. JALABERT, 11/05/2017, Bédarieux (34), J. VOLANT, 19/04/2018, Le Castellet (83) et ECO-MED

transmise au pétitionnaire. A la fin de l’audit écologique, un compte rendu final sera rédigé faisant le bilan de l’audit réalisé durant toute la phase des travaux et sera transmis au pétitionnaire.

Résultats attendus :

Cette mesure de réduction permettra d’éviter la destruction de pieds d’expèces végétales et de plantes hôtes situées à proximité de l’emprise du projet.

AMO : Oui.

Mesure R4 : Adaptation des poteaux à la faune

Espèces concernées : insectes, amphibiens, reptiles, oiseaux, mammifères

Afin de limiter l'impact des clôtures sur les chiroptères, la hauteur du grillage est limitée à 2 m. L'emploi de fils barbelés ainsi que de systèmes d'éloignement électrifiés est proscrit.

Enfin, l’utilisation de poteaux creux qui peuvent constituer des pièges mortels pour les micromammifères, chiroptères, reptiles et oiseaux sera évitée. En effet, des quantités d’espèces cavernicoles qui cherchent des cavités pour nicher ou se reposer, pénètrent dans le poteau creux par le sommet et descendent dedans. Ne pouvant en ressortir, elles sont condamnées à mourir de faim, de soif et d’épuisement. Des expertises ont montré qu’un poteau sur deux non bouché contient des cadavres. Plusieurs espèces ont été trouvées dans ces poteaux : chouettes, pics, mésanges, sittelles, étourneaux, colonies de chauves-souris, loirs et même serpents et lézards. Afin d’y remédier et de neutraliser ces pièges mortels pour la faune sauvage, plusieurs obturateurs ont été mis au point :

- des bouchons en plastique ont été testés. Ils se sont révélés peu fiables et facilement arrachés ;

- des bouchons en métal galvanisé ont également été testés. Ce type de bouchon est plus résistant que les bouchons en plastique mais il s’enlève du poteau suite à la dilatation du métal sous l’effet du chaud et du froid ;

- finalement, un couvercle métallique a été mis au point et semble être satisfaisant (NOBLET, 2010).

Présentation des différents types de bouchons pour obstruer des poteaux creux (Source : NOBLET, 2010)

Résultats attendus :

Cette mesure de réduction permettra de rendre perméable la zone d’emprise du projet à la faune locale et notamment aux reptiles, amphibiens et petits mammifères. Les continuités écologiques seront ainsi maintenues autant que possible pour ces compartiments. Elle aura également pour objectif que la clôture ne devienne pas un piège mortel pour l’ensemble de la faune.

AMO : Oui.

Mesure R5 : Respect d’un plan de circulation et balisage du chantier Compartiments cibles : Tous compartiments.

La circulation, le stockage de matériels et d’engins lors des travaux de nivellement des terrains, de construction peuvent provoquer la destruction directe de la végétation limitrophe du projet d’une part, et de la végétation du

Partie 4 : Propositions de mesures d’atténuation

Des consignes seront données aux entreprises pour que les travaux aient lieu dans les limites strictes de l’emprise ou de la zone chantier, pour éviter la dégradation du sol, de la végétation et des espèces animales des secteurs non directement concernés par le projet : blessure de troncs, coupure de racines, circulation et tassement par les engins, écrasement d’individus…

Les travaux de nivellement sont générateurs d’envols de poussières, lors d’épisodes de sécheresse. Ces poussières se déposent sur les végétaux en bordure du chantier et altèrent le fonctionnement de la photosynthèse.

Le maître d’ouvrage alertera les entreprises sur tous ces risques, afin qu’elles prennent toutes les mesures pour les atténuer :

- balisage d’un itinéraire fixe de déplacement des engins,

- balisage des milieux naturels à préserver en amont du démarrage du chantier (à mettre en relation avec les mesures E1/R3 de mise en défend des secteurs à enjeux patrimonial),

- éventuel arrosage des pistes de chantier lors d’épisodes sans pluie afin d’éviter l’envol de poussières.

Résultats attendus :

Cette mesure de réduction permettra d’éviter la destruction d’individus mais ne pourra pas l’exclure totalement.

AMO : Oui.

Mesure R6 : Défavorabilisation écologique Espèces concernées : reptiles

Afin de limiter la destruction directe d’individus, il est fortement conseillé de rendre la zone d’étude écologiquement défavorable aux amphibiens et aux reptiles avant les travaux de terrassement/défrichement.

Cette mesure consistera à retirer délicatement à l’aide d’une mini-pelle tous les éléments favorables aux espèces de ces deux compartiments (murets, tas de pierres, tas de bois, etc.) préalablement au défrichement (soit à partir de mi-septembre jusqu’à mi-octobre) afin que les potentiels individus ne puissent plus s’y réfugier lors de la phase chantier. Les individus potentiellement présents pourront alors être capturés et déplacés dans des habitats plus propices, à condition d’obtenir les autorisations nécessaires pour la manipulation d’espèces protégées. Cette opération sera encadrée par un expert batrachologue/herpétologue et nécessitera a minima 4 journées d’intervention. Les éléments ainsi retirés devront être immédiatement évacués de la zone d’emprise afin d’éviter toute recolonisation.

- Opération de sauvetage par pose de plaques ondulées en fibrociment

Afin d’augmenter les chances de captures d’individus de Couleuvre de Montpellier et d’Orvet de Vérone, il est conseillé de compléter cette mesure par la pose de plusieurs plaques en fibrociment. La pose de ces plaques devra se faire à 2 écologues en août et nécessitera 2 journées pour la pose et 2 autres jours pour leur retrait. Ces plaques seront soulevées chaque matin au moment de l’opération présentée ci-après. Les potentiels individus réfugiés dessous seront capturés, à condition d’obtenir préalablement les autorisations de capture, et seront relâchés dans des milieux identiques.

- Opération de sauvetage par la technique du lasso ou « noosing »

Cette opération consistera à capturer les individus de Lézard des murailles et autres petites espèces de lacertidés le long des haies à l’aide d’un nœud coulant, créé avec de la ficelle de cuisine ou du fil en nylon (pour éviter de blesser les individus) et fixé au bout d’une canne à pêche. Cette canne devra être suffisamment longue (3m) pour éviter toute fuite des individus. Les individus ainsi capturés seront ensuite relâchés dans les habitats limitrophes.

Cette opération nécessitera également l’obtention préalable d’une autorisation nécessaire à la manipulation d’espèces protégées et sera répartie sur a minima 4 journées d’intervention par 2 herpétologues.

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