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Mesure de la composition en phos- phos-phore

Pour chaque échantillon de zooxanthelles en culture et de tissus hôtes, le contenu en phosphate a été déterminé à l'aide de l'inté-gration du pic d'APP (note 50).

Pour les zooxanthelles, dont le dénombre-ment est possible, cette quantité a été en-suite normalisée par le nombre de cellules et par leur volume.

Pour les tissus animaux, dont les cellules ne sont pas dénombrables, le contenu en phosphate a été normalisé selon une procé-dure permettant de s'affranchir de la quan-tité de tissus utilisée pour la mesure. Il a été constaté, sur tous les spectres de l'hôte, qu'un pic permanent existe dans la zone des phosphonates (pic de δ = 21,2 ± 0,01 ppm). L'étude de Steen (1986) sur l'anémone de mer a considéré que ce pic de phosphonate était constant, c.à.d. que la

quantité de ce phosphonate particulier est indépendante des conditions environne-mentales52. Cette observation a servi de postulat pour calculer le pourcentage de phosphate par rapport à ce phosphonate à 21,2 ppm (en utilisant la technique décrite dans la note 50). Cette technique, bien que critiquable, présente, par rapport à la nor-malisation par l'APP, l'intérêt de quantifier le phosphate par rapport à une molécule in-terne aux tissus hôtes (phosphonate) et non par rapport à un standard de calibration ra-jouté dans l'échantillon (APP).

4 Composition en phosphore de la symbiose

Une fois les conditions d'analyse en spec-troscopie RMN adaptées au modèle coral-lien, l'effet de divers paramètres environ-nementaux a été testé sur les deux types d'échantillons observables : les zooxan-thelles en culture et les tissus de l'hôte.

Composition des tissus hôtes et des

zooxanthelles en culture

De fortes différences ont été observées entre la composition en phosphore des tis-sus hôtes et des zooxanthelles en culture. En particulier, les zooxanthelles en culture présentent des polyphosphates alors que les tissus de l'hôte n'en contiennent pas. De plus, l'hôte est très riche en phosphonates, tant en terme de diversité que d'abondance (article 5, figure 7), tandis que les

52 L'argumentation développée dans l'article de Steen invoque la persistance d'un pic important pour ce phosphonate chez les anémones, même après 4 années dans le noir ! ou 10 jours sans nour-riture (Steen, 1986).

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thelles en culture n'en contiennent que très peu.

Parmi les phosphonates de l'hôte, l'hypo-thèse de la présence d'un composé particu-lier, l'acide (aminoéthyl)phosphonique (AEP), a été testée. En effet, de précé-dentes études ont rapporté son abondance dans les tissus d'autres cnidaires (Kittredge

et al., 1962; Quin, 1964; Henderson et al.,

1972; Steen, 1986). Les résultats obtenus avec les tissus de S. pistillata ont, par contre, montré que l'AEP ne fait pas partie des phosphonates de ce corail (article 5, fi-gure 8).

Effets de facteurs environnementaux...

... sur la composition des zooxanthelles en culture

Les résultats obtenus durant cette thèse ont montré que le contenu en phosphate des zooxanthelles en culture est multiplié par 2,6 entre une culture âgée de 15 jours et une culture âgée de 38 jours, et que le con-tenu en phosphore total a également aug-menté (article 5, tableau 1 et figure 4), si-milairement à ce qui a été observé chez l'algue verte Chlorella fusca à divers stades de différenciation (Sianoudis et al., 1984). Un enrichissement du milieu de culture d'algues âgées de 22 jours avec du PID a entraîné une augmentation par 3,1 de leur contenu en phosphate. A l'inverse, un enri-chissement avec du POD a entraîné une diminution par 2,5 de ce contenu (article 5, tableau 1 et figure 4). Ce dernier résultat suggère que l'APA des zooxanthelles en culture était faible, ainsi que cela a été ob-servé auparavant (Annis et Cook, 2002).

... sur la composition de l'hôte corallien Afin de déterminer l'influence du régime nutritif du corail (apports de POP) sur la composition en phosphore de l'hôte, des coraux fortement nourris, "normalement" nourris (selon le régime habituel au CSM, page 64), ou non nourris, ont été comparés. Les résultats ont montré que, par rapport à des coraux nourris "normalement", une forte nutrition de l'hôte augmente son con-tenu en phosphate (exprimé comme la pro-portion de phosphate par rapport au pic de phosphonate de δ = 21,2 ppm), tandis que la privation de nourriture entraîne une di-minution de ce contenu (article 5, tableau 2 et figure 7). Ces résultats sont cohérents avec le fait que la nutrition fournit du POP, ensuite transformé en POD et en PID par le métabolisme de l'hôte (Wijgerde et al., 2011).

Afin de déterminer l'importance de la pré-sence des zooxanthelles pour la composi-tion en phosphore de l'hôte, des coraux blanchis ont été utilisés. Les résultats obte-nus ont montré que leur contenu en phos-phate n'était pas influencé par la perte des symbiotes (49,3% de phosphate pour les coraux blanchis, contre 48,7% pour des co-raux symbiotiques ; article 5, figure 7).

5 Schéma bilan

La figure 27 présente un bilan des résultats obtenus dans ce chapitre.

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Figure 27 | Bilan de la composition en phosphore de la symbiose

Les résultats acquis dans le chapitre 4 sont résumés en couleur, sur la base de la Figure 13 (passée en tons de gris pour plus de lisibilité). Vert : paramètre n'ayant pas d'effet. Rouge : paramètre ayant un ef-fet positif. Bleu : paramètre ayant un efef-fet négatif. Bleu-gris : stocks de phosphore observés, et dont la composition est donnée dans les encadrés en bas de la figure.

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Article 5

Phosphorus composition of coral host tissues and cultured