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CHAPITRE 4 : RÉSULTATS

4.3 Comparaison des facteurs structurels entre les milieux

4.3.4 Les messages médiatiques et culturels

Comme dans le cas des structures sociales, il y a peu de distinctions entre les milieux pour ce qui est des messages médiatiques. Les publicités d’Héma-Québec véhiculent des messages positifs à l’égard du don et plusieurs participants se souviennent de celles avec les individus ayant des « manches coupées ». De plus, comme il a été abordé dans la section sur la disponibilité du sang, plusieurs répondants semblent avoir vu des messages selon lesquels les réserves de sang seraient basses à un moment dans leur vie. Ces messages du type « alarmiste » semblent les avoir davantage marqués puisque les répondants l’ont véhiculé de façons récurrente et spontanée dans leurs discours. Cette section comprend aussi les messages culturels qui se traduisent par l’opinion générale de la société à l’égard du comportement. La figure 16 traduit l’opinion et la perception de l’entourage des participants à l’égard du don de sang.

Figure 16 : La caractérisation de la perception de l’entourage des participants au don de sang

4.3.4.1 Les ruraux

Pour la plupart des répondants vivant en milieu rural, le don de sang est associé à un geste valorisé dans la société québécoise. Lorsqu’ils en parlent dans leur entourage, certains de ces répondants affirment ressentir une fierté d’avoir effectué ce geste puisqu’il est parfois considéré à risque. Les participants ruraux nous ont ainsi mentionné que plusieurs personnes de leur entourage sont mal informées quant aux procédures relatives au don de sang et cela peut engendrer des craintes. Finalement, les répondants connaissant des gens de leur entourage qui effectuent des dons de sang s’encouragent mutuellement afin de poursuivre cette activité.

4.3.4.2 Les banlieusards

Pour les banlieusards, le don de sang n’est pas un sujet souvent abordé par les répondants de la banlieue avec leur entourage. Plusieurs des répondants de la banlieue ont affirmé donc ne pas en parler, pas nécessairement parce que cela est mal vu mais simplement parce que cela ne vient pas sur le sujet. Par contre, certains des répondants de la banlieue ont mentionné qu’il y a encore tout de même une image négative liée au don de sang à la suite à la crise de sang contaminé. Ces répondants n’osent donc pas en parler avec des membres de leur famille plus âgés, car certains associent encore le don de sang à un comportement à risque.

4.3.4.3 Les urbains

Lorsque les répondants urbains abordent le sujet du don de sang avec leur entourage, plusieurs reconnaissent l’importance du geste sans nécessairement connaître de donneur. Ils amènent par le fait même l’idée que d’autres individus vont nécessairement effectuer un don, ce qui pourrait en résulter à une déresponsabilisation par rapport à l’adoption de ce comportement. Les répondants urbains évoquent, contrairement à ceux des autres milieux, certains aspects du questionnaire de sélection qu’ils jugent restrictifs. Dans bien des cas, les répondants urbains ont des amis homosexuels, de couleur noire ou d’origine française et ils ont de la difficulté à concevoir qu’ils ne puissent pas encore donner du sang.

4.3.5 Effets sur la santé personnelle

Tel que nous l’avons vu dans le volet descriptif, plusieurs participants croient que donner du sang à un effet sur leur santé tant physique que mentale, bien que cela ne soit que des perceptions. Cette section, présente les effets perçus positifs et négatifs sur la santé physique et mentale mentionnés par les répondants.

4.3.5.1 Les effets perçus sur la santé physique

Comme nous l’indique la figure 17, ce sont les répondants du milieu rural qui ressentent davantage d’effets bénéfiques sur leur santé physique après un don de sang. Certains ressentent des gains d’énergie et ont un meilleur sommeil. Par ailleurs, la majorité des répondants de chaque type de milieu croit que le don de sang leur permet une régénération sanguine. Cette croyance est moins forte chez les urbains comparativement aux autres milieux. Finalement, certains perçoivent aussi le don de sang comme une opportunité de faire un bilan de santé dans la perspective où le manque de fer pourrait leur être indiqué. Cela est un aspect plus beaucoup plus présent chez les urbains et à dans une moindre mesure, des banlieusards.

Figure 17 : Les effets bénéfiques perçus sur la santé physique

Pour ce qui est des effets négatifs, le premier résultat le plus surprenant est à l’effet que les résidents du milieu rural n’expriment pas ressentir d’effets négatifs suite au don : pour les répondants de ce milieu, il ne semble pas avoir d’inconvénients à donner.

4.3.5.2 Les effets perçus sur la santé mentale

Plusieurs effets, représentés à la figure 19, sont ressortis des discours des participants en lien avec la santé mentale. Une fois de plus, les résidents du milieu rural sont ceux qui ressentent le plus des effets positifs sur leur bien-être après avoir fait un don. Dans plusieurs cas, ils mentionnent avoir un boost d’énergie et se sentent fiers d’avoir accompli une bonne action. Comme nous l’avons abordé précédemment, dans l’entourage de plusieurs des répondants, le geste du don de sang est fortement valorisé, leur permettant aussi de ressentir une hausse de leur estime personnelle. Pour les banlieusards, le don de sang leur permet une valorisation personnelle à travers la bonne action qu’ils viennent de poser.

L’effet perçu pour les répondants urbains est principalement le sentiment du devoir accompli. Pour les urbains, comme nous l’avons vu, le don de sang est un devoir que chaque citoyen doit accomplir. Cette vision ressort donc à travers leur discours puisqu’ils se sentent fiers d’avoir accompli ce geste et ils ont le sentiment d’avoir accompli leur devoir de citoyen.