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Merci de m’avoir lu, la prochaine fois nous nous intéresserons à l’art subtil du copinage, ou comment être ami avec la personne que l’on déteste le plus au monde afin d’en retirer de

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multiples faveurs.

Kaos

24 E : Bonjour Fred, Tout d’abord, comment vas-tu ?

F : Bien. La santé tient toujours, et c’est là l’essentiel.

E : Ensuite, et comme nous avons un lectorat féminin à satisfaire, parle-nous de toi, décris-toi à la façon commentaire Onirien…

F : Je suis indescriptible, et c’est bien mieux ainsi. Je ne veux pas provoquer des malaises mortels parmi les membres. De toute façon, vous aurez l’occasion de voir bientôt ma photo sur le diaponiris, si ce n’est déjà fait. Disons que je me situe entre George Clownesque et Brave Pitre, avec un soupçon de Christophe Lambert dans le regard.

E : Nous te connaissons en tant que poète (Pouet Pouet à écharpe mais surtout en hiver, pour les plus intimes… pardon), qu’aurais-tu envie de nous dire sur toi que nous ignorons

?

F : Je ne porte jamais de lavallière. Ni de redingote. Encore moins des chemises amidonnées à manches bouillonnantes.

E : Quelle est ta plus grande source d’inspiration ?

F : La nature sûrement. La nature est un réservoir de métaphores infini. La femme aussi, quand elle est à la fois comestible et supportable, chose rarissime.

E : D’où te vient ton pseudo ? (c’est idiot, tu peux aussi expliquer ton surnom si tu préfères…)

F : Je n’ai pas de pseudo. J’ai bien pensé un jour à me faire appeler Maximilien Auguste Pauchart de Bauverimd, mais c’était un chouia aristocrasseux, alors j’ai laissé choir.

E : Sinon, quelles sont tes influences littéraires ?

F : Le romantisme moderne (Baudelaire, Lautréamont, Byron, Nerval, Rimbaud, Verlaine etc.…), mais je suis assez éclectique en ce qui concerne mes goûts. Cela va de Villon à Bonnefoy, en passant par Racine. En fait, j’aime tous les genres. Seul le talent importe et transporte. Mais je reste persuadé que les Fleurs du Mal est un livre indépassable. Et les

25 poètes ont eu (et ont encore) bien du mérite à vouloir écrire après Charly.

Je lis beaucoup de philo aussi et des ouvrages de science (astronomie, climat, etc.).

Certaines de mes images sont d’ailleurs inspirées de mes lectures sur ces sujets.

E : Toi qui es poète, pourrais-tu improviser quelques rimes sur moi ? Ou pour moi ? lol (pas forcément un sonnet… quoique, marotique alors, avec des rimes fortes !)

F : Comme j’ai déjà réalisé des sonnets sur toi, je préfère éviter cette question. Et puis, je ne veux pas rendre encore plus jalouses les onriennes folles de moi !

E : En musique, tu aimes planer sur quoi ?

F : Musique classique essentiellement. J’écoute du rock aussi hein, mais le plus grand rockeur reste Beethoven à mes yeux. J’adore surtout la musique baroque (Canon de Pachelbel, Bach, Haendel, etc.). Pour le rock, il y a Springsteen, Dylan, et bien d’autres encore…

E : Quel est ton opinion sur les commentaires (loin de toute polémique)… ? Que commentes-tu ? Pourquoi ? Et quels commentaires attends-tu sur tes propres textes ? F : Les commentaires sont ce qu’ils sont. La sensibilité des gens ne se discutent pas. Mais j’avoue avoir une aversion pour les commentaires ironiques ou qui sentent le fiel. Pour le reste, je ne commente que ce que je connais. La poésie donc. Personnellement, j’attends des commentaires assez peu de chose. Mais de temps en temps, certains voient ou devinent des clés ; d’autres me révèlent des erreurs ou des incohérences, ce qui me permet d’apporter des modifications salutaires. C’est déjà bien ; ne pas en demander de trop.

E : Si je te dis copinage ?

F : Je ne vois pas de quoi vous parlez, madame, et, de surcroît, nous n’avons pas tenu les cochons ensemble ! Gardez ces réflexions déplacées pour d’autres, je vous prie.

E : Quelle question aurais-tu aimé que je te pose ? Et peux-tu y répondre ? F : Oui il y en une. Pourquoi cette question ?

E : Personnellement je te vois un peu comme un théoricien, un pro de la métrique, un as de la bibliographie de Charly… donc, as-tu déjà visité une fabrique de chocolat ? Et surtout, tu aimes le chocolat ?

F : Oui j’aime le chocolat. Mais je ne suis pas un drogué de la tablette pralinée. Mais c’est un puissant euphorisant. Pour un schizophrène à tendance maniaco-dépressive, c’est un élément à ne pas négliger.

E : Un mot, une phrase pour me parler de toi ?

26 F : Solitude. Mon mot préféré.

E : Et question humour, t’es quel genre ? Qu’est-ce qui te fait poiler ?

F : L’humour anglais. J’aime aussi beaucoup Chaplin. Le Dictateur est le plus grand film de tous les temps et de tous les univers, c’est une évidence. Et puis les Temps Modernes, superbe… En France, il y a deux noms : Raymond Devos et Desproges : deux artistes de génie ; deux écrivains hors pair. À l’inverse, l’humour potache m’ennuie ; quant aux rires enregistrés des swaps opéras, ils ont la saveur d’un camembert pourri.

E : Y a-t-il des sujets qu’il ne faut pas aborder avec toi ? F : Aucun sujet tabou. C’est l’angle d’attaque qui compte.

E : Que penses-tu de la chute du cours du terril dans les campagnes Carolorégiennes, et crois-tu que ça peut nuire à l’écosystème des animaux nocturnes qui rampent en

rongeant des Belcanto’s devant chez Robert… ? Et si oui, comment peut-on gérer ça ? (non mais attention, Robert, c’est les meilleures frites de Charleroi… 100 ans

d’expérience et il est encore vivant… ou pas…)

F : Moi je dis qu’il faut une bonne guerre thermonucléaire pour relancer l’économie. Cela résoudra le problème des terrils, des frites de Robert et du surpoids des femmes de plus de cinquante ans.

E : Où te vois-tu en 2458 ?

F : À la place de Dieu ! Quelle question !

E : Et pour finir, enfin, je te laisse conclure. Merci d’avoir joué le jeu. Le mot de la fin est comme qui dirait pour toi. Lâche-toi !

Me lâcher ? Non, je sais me tenir, moi ! Je ne m’appelle pas Bébert !

27 Partout des joues roses fraiches et rebondies, dans les magazines, à la télé, elles ont

toutes trente ans maxi, c'est sûr !.

Moi j'en ai quarante, et quoi que l'âge en lui même ne me pose plus de réel problème, il y a quelques petites alertes qui, de jour en jour, m'ont fait me poser la question suivante :

devrais-je faire une petite cure de "picouses" anti-rides ? -

Voilà, j'ironisais il n'y a encore pas si longtemps sur la futilité de toutes ces méthodes miracles, ainsi que, le saint patron de la médecine esthétique me pardonne !, sur le pathétisme de cette quête de la jeunesse éternelle, et me voilà prête à franchir le pas ! Mais c'est vrai, tout à changer !, puisque je n'ai plus trente ans !. Enfin, même si dans la tête j'en ai à peine vingt-neuf, tous les signes, les fameux signes, s'obstinent à me mettre

de grands coups de coudes dans les cotes, à chaque fois que je feins d'oublier mon âge réel.

Lors du dernier concert de rock auquel j'ai assisté par exemple, j'étais agglutinée dans la fosse à dix mètres du groupe que j'adorais, hurlant et gesticulant comme tout le monde, quand un homme trentenaire et tout à fait charmant, voulu traverser la salle dans l'autre

28 sens. Je l'entendis clairement dire à la jeune femme se trouvant à ma gauche "excuse moi" en lui tenant les épaules pour franchir deux mètres, j'attendais donc, qu'il frôle mes

épaules et qu'il me tutoie comme si on avait déjà écumer tous les concerts de rock de la région ensemble, mais à ma grande surprise, c'est lui qui me mit le premier coup de coude dans les cotes en me disant "pardon madame". J'étais atterrée, le souffle coupé après cette attaque en traitre, mais comme je suis un peu têtue quand même, je choisie

de ne pas me laisser mettre à terre aussi facilement.

Le lendemain donc, après m'être glissée dans un jean taille trente huit, et maquillée ni trop, ni trop peu, mais juste comme il le faut pour être belle, je courrais chez le coiffeur

demandant la dernière coupe top tendance.

Deux heures plus tard, je décidais de faire toutes mes petites courses du moment pour tester mon "impact séduction". Direction la boulangerie. Dans la queue je remarque un type, blouson en cuir, jean, trente cinq ans maximum. Je m'approche gagnant une place sur la petite dame dont j'envie au passage la seule préoccupation imminente, choisir un choux à la crème ou une religieuse, et je me lance souriante et aussi fraiche que mon âge

rampant me le permet "excusez-moi, vous auriez-l'heure s'il-vous-plait ?" l'homme se retourne, me regarde droit dans les rides et me dit "oui bien sûr... Il sourit, il est gentil,

agréable, je commence à m'accrocher au petit nuage qui passe à ma portée lorsqu'il ajoute "il est onze heure madame !", le petit nuage glisse de mes mains moi, mon jean trente huit, mon maquillage et ma coupe tendance, nous prenons la gamelle du siècle !! Il

plaisante avec la vraie jeune vendeuse qui minaude ostensiblement, et lui glisse discrètement une carte de visite en même temps qu'il paye son pain, elle me pique mon

nuage sous le nez !, je m'installe dans la fange !

Au supermarché, j'achète des trucs et des machins, comme une automate, croisant le regard fasciné et plein de désir d'un sexagénaire, en sortant ma décision est prise, il faut

faire quelque chose !!

Val

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