OBSERVATION
IX (Heboux).(Maisonneuve, thèse pourle professorat, 1850.) Hernieinguinaledroite del’ovaire.
—
Accidents d’étranglement.—
Débridement.—
Réduction.—
Guérison.M
me C , âgée de 50 ans,mère
de plusieurs enfants,et encore bien réglée, fit appeler, le 24 juillet 1845, M. Heboux, alors chi-rurgien-major de l’escadredu
Brésil à Rio-Janeiro. Depuis plu-sieurs années, cettefemme
avaitdu
côté droitune herniequ’elle n’avait maintenue qu’irrégulièrement avec un bandage. Elle n’y avait jamaiséprouvéjusque-là que des accidents de peu d’impor-tanceetpassagers, lorsque, le22juillet, elledevint enproieàtous lessymptômes
dela hernie étranglée. M.Heboux
la trouva la face crispée, la peausèche, leventreballonné, partout très-douloureux à la moindre pression. Vomissements fréquents de matièresmu-queuses et quelquefois bilieuses. L’excrétion stercorale existait à peine; la veille cependant’il v avait eu une légère évacuation al-vine, à la suite deplusieurslavements purgatifs.
Une
tumeur ovoïde, de la grosseurdu poing, existaitdansle plidel’aine
du
côtédroit, au-dessusdu
ligament de Fallopeetdirigée danslesensdu
pli inguinal. La tumeur, sans changement de cou-leur à la peau, n’était pas rendue douloureuse parla pression.M.
Heboux
essaya de la repousser au dedans et parvint, eneffet, à laréduirede moitié; mais il lui fut impossibledela faire rentrer en totalité, et la pression portée à ce point déterminaitde la dou-leur. Peu d’instants après avoir essayé le taxis, la hernie revint à son premiervolume.Lessaignées généralesetlocales, les ventousessèches, les
purga-tifs ou lavements, le calomel, les bains ayant déjà été employés sans succès, l’opération parutlaseule ressourceà tenter.Cependant
elle ne putêtrepratiquéeque le28au matin.Aprèsavoir divisé les
43
téguments dansl'étendue de 12 centimètres, selon le grand
dia-mètre de la tumeur, on arriva peu à peusur îesac qui fut aussi ouvert. Il était très-épais,de3ou4millimètres surquelques points.
Del’incision faiteau sac, sortirent plusieurs hectogrammes de sé-rosité. «
Au moyen
de la sonde cannelée, dit l’auteur, introduite par cette petiteouverture, j incisai le sac largement eu haut et en bas, et alors, au fond de la plaie, je reconnus l’ovaire engagé dans l’anneauinterne et étranglé. Il formait une tumeur grossecomme
unœuf
de pigon; sa couleurétait d’un rouge très-foncé, tirant sur le violet.A
l’aide d’un bistouri boutonné, jedébridai l’anneau interne dansdeux endroits. Maisquand
jevoulus opérer la réduction, jereconnus une adhérence en haut eten dedans. Je détruisis cette adhérence avec l’ongle, aprèsquoije réduisisfaci-lement l’ovaire. »
Comme
le sacétait très-épais, M.Heboux
se dé-termina àen retrancher deux lambeaux, puis il fit le pansement des plaies qui suppuraient.A
peineuneheureétait-elleécoulée,que lesdouleurs sefaisaientmoins sentir, lepoulsétait meilleur, lesvomissements avaient
dis-paru; lorsqu’on reporta la malade à son lit, elleeut une évacua-tion alvine abondantequila soulagea beaucoup.
Le 28et le29juillet, le bien se soutenait. Le 30 et le31, il y eut deux accèsde lièvreintermittenteque l’on combattit
avantageuse-ment
par lesulfatede quinine uni à l’opium.Au
bout de quarantejours, laguérison était complète.OBSERVATION
X.(Deneux, Recherches sur les hernies de l'ovaire.) Hernie del’ovairependantlagrossesse.
Voici l’analyse d’un cas des plus intéressants rapporté très au longdansle
mémoire
de Deneux, p.43.M
rae R ,42 ans,mère
desixenfants, fiten courant une chute surle^ genouxet lebas-ventre. Elleétaitenceintede 4moisetdemi, Cette chutedonna
lieu àdesdouleurs dans les régionslombaire ethypogastrique; celles que la malade ressentit dans la dernière affectaient unedirection transversale, 4 pouce au-dessus du pubis;
elles étaient presqueconstantes et supportables tant que l’enfant restai! au repos, maistoujoursaugmentées parles mouvements.
Des tiraillements pénibles partant de l’aine gauche se
propa-44
geaient jusque dans le bas de la fosse iliaque du
mçme
côté et étaientégalement augmentés parle fœtus. Station deboutet décu-bitus dorsal douloureux : soulagement presque completparle dé-cubitus latéralgauche.Ces premiers accidents cèdent au bout de quarante-huitheures.
Ilne reste qu’un peu de gêne quin’empêche pas lamalade de re-prendreson travail.
Néanmoins
cesdouleursseréveillaient parfois, surtout parlesmouvements du
fœtus.A
7 moiset demi, les acci-dents reprirentde la gravité, et, dans lesdernières semaines dela grossesse, ils furent très-violents et accompagnés de syncopesqui serépétaient deuxou trois foisparjour.L’accouchementa néanmoins lieuà termeetparles seules forces de la nature. Il ne présente deremarquableque des tiraillements très-fortspendant l’enfantement. Le premier et lesecond jour qui suivent, les tiraillements diminuent, mais l’accouchée se lève le
second jourmalgré lesrecommandations de Deneux . elle ne peut marcherqu’en soutenantl’hypogastre avecles mainsetense cour-bant en avant. La nuitqui suit est mauvaise.
Le troisième jour, la malade montre à Deneux une tumeur
qu’elle venait de découvrir. Cette tumeur, sans changement de couleur à la peau, est située dans l’aine gauche, vers la partie in-terne de l’arcade crurale, arrondie, très-douloureuse à la pres-sion,fermeà sa partie
moyenne
et molle versla base; son volumeest celui d’une grosse noix.
Tentatives de réduction inutiles.
L’état général de la malade e>t bon. Douleurs et tiraillements dansla fosse iliaquegauche,mais pointde
symptôme
depéritonite ou d’étranglement.Deneux croit à uneentéro-épiplocèle, et deux médecins consul-tants partagent sonerreur.
Les jours suivants, il se déclare de violents accès de touxqui augmentent la douleuret les tiraillements dans l’aine gauche et l’hypogastre.Le septièmejour, ces tiraillements sonttrès-violents;
la faceestgrippée; il y a des nausées; le pouls,petit, a un peu de fréquence. L’opération de lahernie étranglée est décidée.
Cetteopération faitreconnaîtreune hydatideattenanteà l’ovaire hernié par lapartie interne de l’arcade crurale, à laquelle il était
adhérent au point dene pouvoir en être détaché.
« Lesconsultants, dit Deneux, ayant reconnu
comme moi
quel’ovaire et l’hydatide formaient seuls la hernie, je débridai l’ar-cade, après quoi nous portâmes tous le doigtdansla cavité
péri-45
onéale, le long' du cordon qui unit cet organe à l’utérus, eten suivant ce ligament gonflé et douloureux, non-seulement nous remarquâmes qu’il se portait dansla direction deladouleur, mais nous parvînmes encore sansdifficulté à toucher le tond de la
ma-trice. »
« Les intestins et l’épiploon n’ayant aucune part à la hernie, j’emportai avec le bistouri environ les trois quarts
du
kysteavecla presque totalitéde l’ovaire qui, situé à la partie postérieureet internede l’hydatide, étaitgonflé, rouge,très-sensible, etl’examen scrupuleux qui a été fait des parties exciséeeS ne laissa plus de doute que cet organeet l’hydatide constituaient la tumeur her-niaire. Les bords de la plaierapprochés,je les couvrisde charpie
et de compresses; on fit des fomentationssur l’abdomen et une potion calmante fut prescrite. »
Les suitesde l’opération furent assez simples.
Un
seul accèsde fièvre le lendemain de l'opération. Accès de toux pendant lesquinzejours quiont suivi. Quelquestiraillements.
Lesrèglesse sontrétablies au bout dedeux mois, et, au moisde juillet 180!', la matrice avaitsa situation normale.
OBSERVATION
XI (Guersant).Hernieinguinale del’ovairegauche.
—
Extirpation.—
Mort.Dans la séance
du
14 mai 1831 de la Société de chirurgie, M. Guersant,mû
par le sentimentdu
bien, raconte l'histoirede l’extirpation d’un ovaire pris pour un kyste, opération qui eut malheureusement des suites funestes.Une
petitefillede11 ans, bien constituée, portaitdans lagrande lèvre gauche une tumeurdu
volumed’une petite noix,très-mo-bile, douloureuse à la pression,
un
peu fluctuante sur un de ses points, durevers sa base. Les parents avaient constaté l’existence decette tumeur alors que leurpetite lillen’avaitencore que l an.Indolore au début, elle avait fini par gêner considérablement la
malade; son apparenceetsa sensibilité permettaient de la
compa-rerà un testicule. L’anneauinguinal n'étaitpas dilaté.
M. Guersant jugea que cette tumeur était congénitale; il pensa que c’étaitun kyste. Lagêneet laclaudicationquelleoccasionnait le déterminèrent à l’extirper.
La dissection fit reconnaître un ovaire.
Une
ligature avantété46
jetée au devant de l’anneau, sur son pédicule, l’excision en fut pratiquée Cette section portasur une partie de la trompe.
Dèslesoir, lessymptômesdela péritonitesedéclarèrent,et mal-gré
un
traitement actif, la malade succomba le troisième jour.L’autopsie a fait constaterune péritonite, du pus dans lepetit bassin, des fausses
membranes
danslesanses intestinalesgauches, dans levoisinagedel’anneau, qui était fermécomme
celuidu
côté opposé. La trompe avait étéliée àson extrémité, la plaieavait prisune teinte grisâtre; la matrice, un peuentraînée du côtégauche, n’étaitpassortiedu bassin; l’ovaire du côté droitétait plus volu-mineux que dans l’état normal; la trompe
du
côtéde l’opération étaitplus longue.3e
groupe. —
Hernies de ïovaire trouvéespendant
F autopsie.OBSERVATION
XII.Hernieétrangléedel’ovaire.
Dans la séance delà Société de chirurgie où fut
communiquée
l’observation précédente, M. Lenoir dit avoirobservé un cas de hernieétrangléedel’ovaire, il
y avaitdansl’aineune tumeur irré-ductible, avec constipation, vomissements, tous les symptômes d’une entérocèle étranglée; et ce fut en effet lediagnostic qui fut porté parM. Marjolin lui-
même. Un
lavementde tabac fut pres-crit; on se trompa surla dose, et la morteut lieu par un véritable empoisonnement.A
l’autopsie, on s’assura que la hernie étaitfor-mée
parl’ovairecontenant plusieurs kystes séreux.OBSERVATION
XIII.(.
Mém
. de VAc. roy. de Ch., t. Il, p. 3.) Hernie incomplèted’unovaire.Verdier rapportequeVeyret observa sur le cadavre d’une jeune
tille
un
des ovaires arrêtédans l’anneau et formant une tumeur au dehors.47
OBSERVATION XIV
(Billard).(Billard.
—
Traitédesmaladiesdes enfants.—
Paris, 1837.) Hernie inguinale congénitaleformée par l’ovaire.Joséphine R...., âgéede 17jours, entrele 12 septembre à l’infir-merie. Elleestforteetparaîtdouéed’uneassezbonneconstitution;
son ventre est légèrement tendu; il existe, à la région inguinale gauche, une tumeur arrondie, grosse
comme
une aveline, un peu dure au toucher, ne pouvant rentrerdans l’abdomen parle taxis, liediminuantpas parla pression et n’augmentant pas par les cris del’enfant. Elle se dirigeait obliquement vers lagrande lèvredu même
côté, maisn’arrivait pas encorejusqu’àelle.En
considérantlasituation de cette tumeur, on pouvaitêtre porté à croirequelle était formée parune hernie inguinale congénitale; mais le.sexe de l’enfant ne nous permettait pasd’admettre cette hypothèse. Nous laissâmesdoncnotrejugement dansla suspensionque
commande
le doute, lorsque, au bout de vingtsix jours, la mort de l’enfant, causée parune pneumonie, nous permit de nous éclairer par la dissection sur la nature et la causede cette tumeur.
A
l’autopsie, on trouvaque la tumeur herniaireétait formée par l’ovairegauche, descendu par lecanal et l'anneau inguinal, qui étaient beaucoup plus largesqu’ils n’ont coutume del’être chez la petitefille. Lamatrice,attirée parson ligamentrondetparl’ovaire qui faisait hernie, était déviée de sa position naturelle et s’incli-nait vers lecôtégauche de la vessie; l’ovaire et le pavillon de latrompe,un peu rouges et
un
peu tuméfiés, étaient logés librement au fond du sac formé par un prolongementdu
péritoine avecla cavitéduquelilcommunquait. Iln'yavaitpointdecirconvolutions intestinales adhérentes aux parties voisines, et l’ovairedu
côté op-posé étaitdans sa situation habituelle.Le ligament rond de l’utérus,
du
côtéoù existait la hernie, est pluscourtet plus fortque l’autre. Était-ilcausedela déviation delamatrice?
OBSERVATION
XV.(Deneux.
—
Loc. cit., p. 337.)Camper
fit voiren 1759, dans le Collège médical d’Amsterdam , que lepéritoine sortaità travers l’échancrure ischiatiquegauche,48
pour former
un
sac herniaire dont de fond était assez spacieux;cette poche
membraneuse
ne contenait aucun organe, mais l’o-vaire gauche, plus volumineuxqu’il ne l’est naturellement, yen-trait aussitôt qu’on l’abandonnaitàlui-même, etj’ose affirmer, dit l’auteur, que lesintestinsn’yavaientjamaispénétré.
OBSERVATION
XVI.(Deneux.
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Loc.cit., p. 30.) Hernie ventrale del’ovaire.Ruiscli 1apporte qu’un chirurgien , en ouvrant
un
abcès à la partie inférieureetlatérale de l’hypogastre, enfonça l’instrumentsi profondément qu'il pénétra dans la cavité péritonéale. Cette division donna issue à l’instant