RECUEIL
D’OBSERVATIONSDE HERNIES DE
l’oVAIRE.1
er
groupe. —
Hernies reconnues avant Fopération. ,OBSERVATION
II (Guersant).(Bulletin de la Sociétédechirurgie, t. VIII, p. 532.)
Hernieinguinaledouble del’ovaire.
—
Autopsie.Dans la séance de la Société de chirurgie
du
16 juin 1858, M. Guersant présente une petite fille, âgée de 3 ans, atteinte de deux tumeurs inguinales dont la première a étéreconnue, ily a six mois. Ces deux tumeurs ont depuis fait des progrès notables, surtout cellededroite, qui a aujourd’hui le
volume
d’unœuf
de pigeon. Celle de gauche est réductible, maisnon
celle dedroite.M. Guersant, averti par une erreur qu’une tumeursemblable lui avait fait commettre (voirobs. 11), croit reconnaîtredans ues tu-meurs
une
hernie doubledel’ovaire.MM.
Boinet et Velpeau n’acceptent ce diagnostic qu’avec ré-serve.M. Chassaignac proposele toucherrectal pourcompléter le dia-gnostic.
M. Cazeaux, qui a eu affaire àun cas semblable, craint une ab-sence congénitaledel’utérus.
Dans laséancedu6 octobre1858, M. le
D
rDemonchaux
annonceà laSociété quecette petite filleestmorte six mois après l’appari-tiondes deuxtumeurs.
A
l’autopsie, lesdeuxovaires ontété trou-vés cancéreux; ses lobes occupaient en partie lesdeux fossesilia-ques et seréunissaient sur la ligne médiane. Le bord inférieur de l’épiploon gastro-colique était également cancéreux; lesdeux tu-meurs engagéesdans lecanal inguinal étaientune dépendancedes ovaires.
L’autopsiea prouvéen
même
temps quele soupçon de Cazeaux étaitfondé.!S69.
—
Louniaigne. 3OBSERVATION
III (Verdier).{Traitépratique des hernies.
—
1840, p. 394.) Herniecruraledel’ovairedu côtédroit.M
meP , âgée de 30 ans, d’un tempérament nerveux sanguin,me
futadressée parleD
rTartra pourun abaissement delamatrice au second degré, existant depuis trois ans et survenu à la suite d’unecouche laborieuse suivie de beaucoup de fatigue. Le vagin était extrêmement affaissé, ce qui donnait au méat urinaire une grande tuméfaction.Indépendamment
decetteinfirmité, il était survenu, depuis plu-sieursannées, à cettedame
une petite tumeur à l’ainedroite, la-quelle soulevait les téguments du bas-ventre dans levoisinage de l’arcade crurale. Son volume était très-variable; beaucoup plus grosse à l'époque des règles, elle diminuait presque totalement à leur issue,quand
leurécoulementavait été très-abondant. Le taxis déterminait l’enfoncementde la tumeurdans le bas-ventre, mais non la disparition.Ces divers caractères firent supposer l’existence d’une hernie crurale, et
un
bandagefutappliqué; ildétermina devivesdouleurs dans la tumeur, dont le volume augmenta considérablement. La malade m’ayant consulté, je fis de suite supprimer le bandage, etpour diminuer la sensibilité des parties qu’il avait comprimées, je prescrivisuneapplicationdesangsues, suivie de cataplasmes
émol-lientset debains.
Au
boutde huit jours detraitement, la tumeuravaitcesséd’êtredouloureuseetavait repris sa situation primitive.
Jefis porteràcelte
dame
uneceintureenélastique, à laquelleétait fixéun petitcoussin destiné à soutenir en comprimant légèrement cette tumeur, dontla formationétaitdue à l’ovaire droit,Trois ans après,
M
meP vintme
revoir. Sa tumeur n’avaitpas augmentédevolumeetne l’avaitjamaisfait souffrirdepuis la sup-pressiondu
bandage, mais ellecontinuait,comme
par le passé, à devenirbeaucoup plusgrosseà l’époque des règles.39
OBSERVATION
IV (Balley).(Balley.
—
Thèse pourle doctorat.—
185i, p. 28.) Hernieinguinale droite de l’ovaire.Eugénie B , âgée de 10 ans, est entrée le 8 juillet 1851 à la salleSainte-Thérèse, service de M. Guersant, hôpital des Enfants.
Celte pelite fille a étévaccinée; elleaeu lapetitevérole, la scar-latine. Elle portedepuisdeuxans unepetitetumeur,grosse
comme
une noisette, au niveau de l’anneau inguinal externedu côtédroit.
Cette tumeur estdouloureuse, réductiblerien que par ledécubitus dorsal; depuishuitmois, ellea un peu augmenté de volume.
État actuel.
— Au
niveau du plide l’aine, du côtédroit, se pré-sente une tumeur placée au devant de l’oritice externedu
canal inguinal. Cette tumeuroffre levolumed’une petite noix; elleest ovoïde, dure au toucher, circonscrite, rénitente; ellepeutêtre dé-placée, refouléejusqu’à la partie supérieure de la grande lèvre;la peau est tendue, mais sans aucune altération. Cette tumeur
est réductible dans toutes les positions; elle se réduitd’elle-même dans le décubitus dorsal.
La tumeurest excessivement douloureuse,
même
à la plus lé-gère pression; cette douleur se propage dans le bassin.Celte tumeur offre en un
mot
la sensation que pourrait don-ner au chirurgien un testh-ule; une fois réduite, ellese reproduit aussitôt sousl’intluencedelanjarche.Du
reste, iln’y apas ànoter de troublesdigestifs,nicoliques, ni vomissements,ni constipation.Examen
fait de la hernie, on renvoie cette jeune malade, en lui prescrivant un bandage herniaire,comme
pour une hernie intes-tinale et inguinale.OBSERVATION V
(Morel-Lavallée).Herniedoubledel’ovaire.
Dans la séance de la Société de chirurgie, du 15 mai 1851, la question de la hernie de l’ovaireayant été mise à l’ordredujour par une communication de M. Guersant, M. Morel-Lavallée dit avoir observé, dansl’ained’une malade, une tumeurquise gonflait aux époques menstruelles. « La tumeur del’aine, dit-il, était
glo-40
buleuse, inégale, se gonflant à chaque époque. Letoucher établis-saitque le fond, de l’utérus était entraîné
du
côté correspondant.Le cas paraissait assez net; cependantil
me
restait du douteet jevoulus revoir plusieurs fois la malade. Plus tard, ayant eu l’idée d’examiner l’autre aine, j’y trouvai une tumeuranalogue qui pré-sentait périodiquement les
mêmes
variations de volume. Le sujet était lymphatique, etjene saisencore aujourd’hui s’il ne s’agissait point tout simplement d’un engorgement lymphatique des gan-glions inguinaux qui participaient par voisinage àla congestion utérine.Je dois ajouter que lestumeurs étaientsessiles et très-peu mobiles. »2e
groupe. —
Hernies reconnuespendant
l'opération.OBSERVATION
VI.(Pott, Œuvreschirurgicales, t. I, p. 492.)
Hernie inguinaledoubledes ovaires. — Excision.
—
Guérison.Une
jeunefemme
d’environ 23 ans etd’unebonnecomplexion, entra à l’hôpitalSaint-Barthélemy, àcause de deuxpetitesenflures qu’elle avait aux aines et qui, depuis quelques mois, étaient sidouloureuees, qu’elles l’avaient
empêché
de remplir sesfonctions deservante.Ces tumeurs étaientabsolument exemptesd’inflammation,
mol-les, inégales à la surface, très-mobiles et placées précisément à l’extérieur de l’ouverture tendineuse de chacun des muscles obli-ques, par laquelleelles paraissaient avoir passé.
Cette
femme
était vigoureuse, d'une excellentesanté et bien ré-glée; son ventre était parfaitement libre, et enfin elle n’avait d’autre incommodité quecelle que luicausaient ces tumeurs, lors-qu’elle se baissait ou faisait quelquemouvement
qui les compri-mait.Elle était soignéepar M. Nourse : il la lit saigner et purgeret prit toutes les peines possibles pour faire rentrer les parties par lesquelles elles étaient
évidemment
sorties.Tousses efforts furent inutiles, aussi bien queceux de M. Sain-thill et les miens; et
comme
cette femme, qui était obligée de41
gagner sou pain, était résolue à tout souffrirpour être soulagée, on se détermina àlui faire l’opération.
La peau et la
membrane
adipeuse ayant étédivisées, ondécou-vritun sac
membraneux
etmince,où
étaituncorpssi ressemblantà
un
ovairehumain,qu’il étaitimpossible dele prendrepourautre chose, tant en faisant l’opération qu’en examinant la partie extirpée. Opération, en tout semblable, de l’autre côté.Cette
femme
atoujours joui d’unebonne
santé, mais elle est de-venueplus maigreeten apparence plus musculaire; son sein, qui était très-gros, s’estaffaissé, et depuis l’opération, c’est-à-dire de-puisquelques années, ellen’a point été réglée.OBSERVATION
VII.(Lassus, Pathologie chirurgicale, t. II, p. 98.) Hernie inguinale del’ovaiae.
—
Excision.—
Guérison.Une
fille, âgée de 16 à 18 ans, avait d’un seul côté une hernie de l’ovaire.On
se méprit sur la nature de cette maladie, et l’on crutque c’était une glande ou une tumeurlymphatique. Ellecau-sait depuis longtemps des douleurs assez vives, et l’on conseilla,
pour en détruire la cause, d’inciserd’abord la peau, de mettre la
tumeur àdécouvert et d’en étranglerla base avecune ligature, afin d’enopérer la chute. La ligature appliquée, les douleurs devinrent
si insupportablespendant lajournée, qu’on fut obligé d’exciserla
tumeur au niveau de l’anneau inguinal afinde lescalmer.
Un
exa-men
attentifde la partie que l’on venaitde retrancherprouva quec’était l’ovaire lui-même qui avait passé par l’anneau inguinal.
Nous n’avons pasassisté à l’opération, mais nous avons vucette fille qui fut guérie en fort peu de temps et n’éprouva dans la suite aucun des
phénomènes
mentionnés dans l’observation de Pott. D’ailleurs, celuiqui fitl’opération,homme
fort instruit, con-vint de la méprise et nous assura que c’était l’ovaire qu’il avait excisé.OBSERVATION
VIII.(Lassus, Pathologie chirurgicale
.)
Hernie inguinale droite de l’ovaire.
—
Réduction.—
Guérison.Une
petitefille, âgéede4à6 ans, avaitunetumeur douloureuse, circonscrite, rénitente, dansl’anneau inguinaldroit. Les ligaments42
—
s’enflammèrent et il se forma un abcès cutané. Lorsqu’il fut ou-vert, nons vîmes l’ovaire hors de l’anneau. Il était plus grosqu’il n’est à cet âge, sans doute à cause de l’étranglement qu’il avait souffert dans son passage. L’ulcèrefutrecouvertde charpiesèche.
Les parties s’affaiblirent par la suppuration, et, à l’aide d’une légère pression exercée par l’appareil, pendant une quinzaine de jours,la tumeurdisparutpeu àpeu, etcettepetitefillefut