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Article 1: Rose-ringed parakeet Psittacula krameri populations and numbers in Europe:

2.4 Matériels et Méthodes

Collecte des données

La localisation des dortoirs a tout d’abord été nécessaire. Aucune étude n’ayant été publiée, les connaissances pouvant exister au sein de bases de données, de la littérature grise ainsi qu’au sein des associations naturalistes ont été collectées. Les associations naturalistes La Chevêche ainsi que la LPO ont également été contactées. Enfin, toutes les observations de perruches à collier disponibles au sein de la base de données collaboratives de la LPO, Faune-Paca, ont été extraites suite à une convention passée entre cette association et le laboratoire Population Environnement Développement.

Lorsqu’un site était identifié en tant que dortoir potentiel, une visite de contrôle a été effectuée afin de s’assurer qu’il s’agisse d’un dortoir et non d’un pré-dortoir (i.e. site où les individus se rassemblent par petit groupe avant de partir au dortoir où ils passeront la nuit). Les visites peuvent être faites le soir, afin de vérifier la présence d’individus mais également en journée où la présence de plumes, de fientes et parfois de cadavres est alors utilisée pour confirmer un dortoir récemment actif. Dans le cadre de notre étude, aucun dortoir n’était localisé dans une zone privative, facilitant leur accès sans demande particulière requise. Dans la mesure du possible, les visites sont effectuées d’une semaine à un jour avant le comptage, afin de s’assurer que les dortoirs n’ont pas changé de localisation.

De Septembre 2014 à Septembre 2016, des visites et comptages ont ainsi été effectués de manière saisonnière (au minimum une fois tous les trois mois), et systématique à l’ensemble des dortoirs connus par deux observateurs uniques (dans la mesure du possible à des dates similaires aux cours des années d’étude). La stratégie de comptage est la suivante. Une heure avant le coucher du soleil, les dortoirs connus sont visités afin d’évaluer la quantité de fientes sous les arbres et de localiser les premiers individus arrivés. Lorsque plusieurs individus sont localisés sur un des trois dortoirs connus, les observateurs se positionnent à environ 50m des arbres. La position des observateurs suit la rose des vents, et à chaque observateur est attribuée une orientation cardinale (e.g. l’observateur 1 compte les individus arrivant dans le quart ouest et l’observateur 2 dans le quart est suivant une ligne nord-sud). Tous les individus ou groupes volant en direction du dortoir et se posant sur un des arbres sont comptés. Une fois tous les individus arrivés au dortoir, le comptage dans les

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arbres ne fut pas effectué en raison de la difficulté liée à la luminosité et au biais lié à la différence de densité de feuillage au fil des saisons. Une étude préliminaire a permis de constater que tous les individus arrivaient au dortoir d’une heure avant à une demi-heure après le coucher du soleil. A la fin du comptage, les autres dortoirs identifiés étaient systématiquement visités afin d’évaluer la présence d’autres individus. Dans le cadre de cette étude, ce ne fut pas le cas, tous les individus étant rassemblés au sein d’un seul des dortoirs connus chaque soir.

Suivi de la nidification

Afin d’obtenir la localisation des sites de nidification de la Perruche à collier sur la ville de Marseille, les données issues de la base Faune-Paca ont tout d’abord été consultées. Les erreurs potentielles de localisation ont été corrigées en supprimant tous les sites ne correspondant pas à l’emplacement d’arbres ou de bâtiments (i.e. localisations les plus probables pour la nidification d’une espèce cavernicole) dans un rayon de 5 m. La zone d’étude a été divisée en cellules régulières de 1 km2 et chaque cellule visitée durant 30 minutes afin d’assurer un effort d’échantillonnage constant. Chaque site répertorié dans la base de données et répondant au critère énoncé a ainsi été visité durant la période de nidification, de décembre 2014 à avril 2015 puis de décembre 2015 à avril 2016, entre 08h et 14h. Considérant que les massifs calcaires sont peu favorables à la nidification de l’espèce, seule la partie urbanisée de la ville a été prospectée, correspondant à une superficie d’environ 173 km2. Un couple est considéré nicheur si les individus sont observés dans la cavité, et/ou le nourrissage de la femelle par le mâle observé, et/ou si les individus présentent des dommages physiques comme une queue cassée ou des dépilations, et/ou si des juvéniles sont observés. Lorsqu’un site est identifié dans la base de données comme occupé mais qu’aucun individu n’est observé, la technique utilisée par Strubbe & Matthysen (2009b) a été reproduite, consistant à taper sur le tronc de l’arbre afin de faire sortir ou apparaître la femelle à l’entrée de la cavité.

Taux de croissance et paramètres démographiques annuels

Le taux de croissance annuel moyen a été calculé en utilisant l’effectif le plus élevé compté au dortoir chaque année entre 2002 et 2016. Les paramètres démographiques ont été estimés sur la base des différences d’effectifs observées au cours des saisons. En effet, durant la période de nidification, les femelles nicheuses restent au nid. Ce comportement permet d’estimer le nombre de couples nicheurs par la différence entre les effectifs observés en hiver et les effectifs observés au printemps. A partir de la fin de l’été, les femelles nicheuses ainsi que les juvéniles retournent au dortoir, permettant cette fois d’estimer le recrutement et donc la fécondité de la population. Adaptant la méthode de Peck (2013), la Figure 15 montre la méthodologie employée pour estimer les paramètres de la population. La méthode nécessite tout d’abord de connaitre les taux de mortalité pour chaque classe d’âge (i.e. juvéniles, immatures et adultes). Cependant, aucune étude menée sur des populations de perruches à

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collier n’a à ce jour permis d’obtenir ce paramètre. De ce fait, les valeurs obtenues par Spreyer et Bucher (2016) pour la Conure veuve Myiopsitta monachus en Argentine ont été utilisées, le taux de mortalité annuel correspond à 19% pour les adultes (≥ deux ans) et les immatures (entre un et deux ans), et 39% pour les juvéniles (≤ un an). La Conure veuve présente des similarités avec la Perruche à collier, des populations introduites étant présentes dans de nombreux pays d’Europe, et les individus atteignant par exemple leur maturité sexuelle entre deux et trois ans (Baptista et al. 1997, Strubbe and Matthysen 2009c). Ces taux de mortalité annuels ont été convertis en taux saisonniers, correspondant à des coefficients de mortalité de 0.116 pour les juvéniles et 0.0513 pour les immatures et les adultes. Le modèle requiert les proportions relatives de juvéniles, d’immatures et d’adultes présents dans la population afin d’estimer la structure des âges avant le premier comptage, ces valeurs étant estimées sur la base des effectifs observés par la suite. Aucune donnée n’étant disponible pour la population de Marseille, les proportions calculées pour la population de perruches à collier de Londres ont été utilisées, correspondant à 39% de juvéniles, 20% d’immatures et 41% d’adultes (Butler 2003, Peck 2013).

Figure 15 : Méthodologie employée pour la construction du modèle d'estimation des paramètres de la

population de perruches à collier Psittacula krameri sur la ville de Marseille, France (Modifiée d’après Peck 2013).

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