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3.2.1 Population étudiée

La population cible de cette étude est composée de femmes de plus de dix – huit ans en âge de procréer n’ayant pas subi d’hystérectomie.

Cette population totale est divisée en deux sous – populations qui seront comparées. Une sous – population « endométriose diagnostiquée » nommée groupe E comprendra les femmes avec un diagnostic établi d’endométriose tandis que la sous – population « contrôle » nommée groupe NE comprendra toutes les autres femmes ayant accepté de répondre au questionnaire.

3.2.2 Mode de recueil des données

3.2.2.1. Questionnaire et durée de recueil

Nous avons réalisé un questionnaire rapide et simple à remplir afin de pouvoir obtenir le maximum de réponses, tenant sur un format A4 recto – verso (Annexe 8).

La période de recueil initialement prévue était de six mois, soit la durée du stage officinal de pratique professionnelle de sixième année de pharmacie. Au vu du grand nombre de réponses obtenues durant le premier mois de recueil, la durée a été réduite à deux mois et la clôture du questionnaire s'est effectuée fin janvier 2018.

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3.2.2.2. Recueil en pharmacie

Le questionnaire a été réalisé tout d’abord sous format papier pour recueillir les réponses des femmes venant à l’officine. Trois pharmacies de la région Rhône – Alpes Auvergne ont participé : une à Grenoble, une à Moirans et une à Montmélian. Les populations visées sont donc de différents milieux.

L’étude est préalablement présentée et expliquée aux patientes à l’aide d’un flyer plastifié, ce qui permet également de vérifier si elles correspondent aux critères et d’obtenir un consentement oral pour leur participation (Annexe 9). Le recueil des questionnaires remplis s’effectue ensuite via une boîte fermée afin de préserver l’anonymat. Celles – ci ont été distribuées à chaque pharmacie accompagnée d’une pochette cartonnée contenant une fiche d’explication pour le déroulement à l’officine

(Annexe 10), le flyer plastifié d’explication pour les patientes et une cinquantaine de

questionnaires. Nos coordonnées figuraient sur la pochette afin de pouvoir nous contacter en cas de besoin.

Nous avons également proposé une fiche pour récolter les adresses e – mail des patientes ne souhaitant pas remplir le questionnaire à la pharmacie et préférant en recevoir une version informatique.

3.2.2.3. Recueil au CHU de Grenoble

D’autre part, nous avons contacté le service de gynécologie du CHU de Grenoble pour proposer ce questionnaire version papier aux patientes venant à l’Hôpital Couple – Enfant. En accord avec le Dr Thierry Michy, des questionnaires ont donc été mis à la disposition des femmes dans la salle d’attente accompagnés du flyer plastifié d’explication. Le recueil s’effectue également dans une boîte fermée afin de préserver l’anonymat.

3.2.2.4. Recueil informatique

Afin de pouvoir toucher des femmes atteintes d’endométriose, nous avons contacté l’association EndoFrance pour participer à l’étude et diffuser le questionnaire. Après accord de la responsable scientifique du bureau national, une version informatique du questionnaire, identique à la version papier, a été réalisée en utilisant Google Form®

86 version papier intégrée dans un mail contenant le lien redirigeant vers le questionnaire

(Annexe 12).

La version informatique du questionnaire a aussi été relayée sur les réseaux sociaux, via Facebook®, Instagram® et Twitter®, notamment sur plusieurs groupes Facebook® d’entraide destinés aux femmes atteintes d’endométriose.

Les questionnaires papiers remplis étaient relevés régulièrement et compilés dans un tableur Microsoft® Excel. Les questionnaires informatiques étaient de même exportés dans une base de données Microsoft® Excel. Les données ont été traitées globalement à la fin de l’étude.

3.2.3 Contenu du questionnaire

Le questionnaire est composé de quatre parties contenant au total vingt – deux questions, de plus en plus spécifiques et construites de manière à pouvoir être toutes complétées. Ainsi, un item pour les femmes non concernées a été mis en place pour certaines questions. Les questions générales figurent au début pour que le plus grand nombre de femmes se sentent impliquées. La première partie est composée de généralités sur la personne :

- Âge, catégorie socio – professionnelle, poids et taille pour calculer un IMC

- Année d'apparition des premières règles

- Nombre de grossesses vécues et nombre mené à terme pour avoir un indice sur la fertilité

- Utilisation de la pilule ou d’un autre moyen de contraception hormonal pouvant masquer les symptômes de l’endométriose

La seconde partie prend en compte le ressenti physique durant la période de règles. Les principaux symptômes de l’endométriose y sont présents afin de pouvoir apprécier s’ils sont assez spécifiques pour être utilisés en dépistage. Les différentes douleurs possibles ainsi que leur fréquence et leur intensité y sont évoquées. L’impact sur la vie sexuelle est aussi pris en compte.

La troisième partie s’intéresse au côté psychologique et émotionnel pendant les règles. Les difficultés professionnelles et sociales y sont évoquées ainsi que la capacité de la personne à en parler avec quelqu’un.

87 La dernière partie s’oriente vers le côté médical et médicamenteux. Sont pris en compte la consommation d’AINS ainsi que leurs prescriptions potentielles dans les douleurs menstruelles, les autres antidouleurs couramment utilisés et les médecines alternatives pouvant être pratiquées. Le suivi médical et les antécédents ou hérédité y sont aussi évoqués. Enfin, un item sur les difficultés à procréer permet de compléter les informations sur la fertilité obtenues dans la première partie. C’est cette dernière partie via la question 21 qui va permettre de séparer les femmes atteintes d’endométriose de celles non atteintes et ainsi créer les deux sous – populations. Une notion de délai diagnostic devrait aussi apparaître grâce à cette question.

3.2.4 Validation du questionnaire

Après validation par notre maître de thèse, une relecture a été réalisée par le Dr Thierry Michy, praticien hospitalier responsable du secteur gynécologie du CHU de Grenoble. Il a revu la validité scientifique et médicale du questionnaire qui a été modifié pour en rendre la formulation plus claire.

Les responsables du secteur Rhône-Alpes de l’association EndoFrance ont relayé l’information au niveau national. Mme Emilie Indersie, responsable scientifique de l’association, a ainsi validé le questionnaire et la participation à l’étude.

Enfin, Mme Devesne, pharmacienne titulaire, a testé la version papier afin de s’assurer de la faisabilité en officine.

Une phase de pré – test a été mise en place. L’objectif initial étant d’obtenir cent réponses dans chacun des groupes, soit deux – cent réponses au total, le questionnaire a été testé par 5 % de cet effectif. Le but était de s’assurer de la bonne compréhension des questions, de la facilité d’utilisation et de réponse. Dix questionnaires informatiques ont donc été remplis courant octobre 2017. La population ayant répondu à ce pré – test est constituée de dix femmes de 22 à 50 ans provenant de différents milieux professionnels : ingénieures, enseignantes, étudiantes, psychologue, orthophoniste, chargée de communication. Nous avons également recueilli une estimation du temps passé et des remarques sur la compréhension générale. Pour des questions d’anonymat, les données de ces femmes n’ont pas été utilisées par la suite dans l’analyse.

Cette phase de pré – test a montré des difficultés de compréhension sur certains termes employés tel que « miction », ce qui a permis de modifier la formulation afin de

88 faciliter les réponses. Concernant la durée passée à remplir le questionnaire, le temps estimé par les participantes variait de quatre à dix minutes avec une moyenne de sept minutes.

3.2.5 Exploitation des données

Sur 3082 participantes, dix ont été exclues car elles ne rentraient pas dans les critères d’inclusion (âge inférieur à dix-huit ans), une a été exclue car le poids n’était pas renseigné et deux autres car les réponses données étaient aberrantes. La population étudiée est donc de 3069 femmes.

Une première phase d’analyse des données vise à relever dans les deux groupes s’il existe des éléments déterminants, et plus particulièrement dans le groupe E. Dans un second temps, nous avons utilisé le test statistique d’indépendance du Chi² pour savoir si les résultats obtenus dépendent de la présence d’endométriose ou non. Le seuil de risque α est fixé à 5 %, cela correspond au risque d’accepter notre hypothèse alors qu’elle serait fausse. Les variables seront donc considérées comme dépendantes et le résultat statistiquement significatif si le degré de signification p (ou p – value) est inférieur ou égal à 0,05. Nous pouvons fixer un deuxième seuil à 0,1 % avec une p – value de 0,001 qui représente un risque moindre et une significativité plus importante. Dans un troisième temps, les variables les plus représentatives du groupe E vont nous permettre d’extraire un sous – groupe issu de la population générale présentant le même ensemble de données et qui pourrait donc être à risque ou potentiellement atteint d’endométriose. Les données ont été traitées avec Excel® et le logiciel StatA® avec l’aide du Docteur Michy.

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