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4.1 Niveaux de retour d’information sonore

4.1.3 Matériel et Méthodes

Nous nous inspirons du principe des accords proposés par (Hoeschele et al., 2012) en l’étendant. La logique de l’organisation des sons est décrite en suivant et résumée dans le Tableau 2.

Remis dans le contexte du biofeedback, l’accord de référence correspond à une pression intermédiaire, c’est un accord de DO majeur composé de trois notes : la fondamentale est le do, la tierce est le mi, la quinte est le sol. Les trois niveaux de pression au-dessus correspondent à trois accords de hauteur supérieure et les trois niveaux de pression au-dessous correspondent à trois accords de hauteur inférieure. La dénomination des accords correspond à celle de (Barbancho, Barbancho, Tardón, & Molina, 2013; Spits, 2010).

Tableau 2 : correspondance des pressions, couleurs, notes et accords

Niveau de pression Code accord Couleur Notes (1,3,5)51 dénomination de l’accord haute 3 7 do,mi#,sol# (1,3#,5#) Do quinte … ou Fa mineur

haute 2 6 do,mi,sol# (1,3,5#) Do quinte augmentée

haute 1 5 do,mi#,sol (1,3#,5) Dosus4 ou do de quarte suspendue intermédiaire 4 do,mi,sol (1,3,5) DO ou do majeur

basse 1 3 do,mib,sol (1,3b,5) Do mineur basse 2 2 do,mi,solb (1,3,5b) Do quinte bémol basse 3 1 do,mib,solb (1,3b,5b) Do quinte diminuée

Les pressions supérieures à la pression intermédiaire sont au nombre de trois. Un premier niveau de pression est indiqué par le passage en dièse (un demi-ton au-dessus) de la tierce. Un deuxième niveau de pression est indiqué par le passage en dièse de la quinte alors que la tierce n’est pas modifiée. Enfin, le troisième niveau de pression est indiqué par un passage en dièse de la tierce et de la quinte en même temps.

L’expérimentation a été menée sur un ordinateur portable Hewlett-Packard EliteBook 8560p équipé d’un processeur Intel Core i7 et de 2 Go de mémoire Vive. Les sons ont été créés avec le logiciel Aria-Maestosa puis exportés au format MIDI. Ils ont ensuite été convertis au format wave avec le logiciel MIDI-to-WAV-Converter52 version 6.1.

L’application a été développée en JAVA 1.6. Les réponses des utilisateurs sont enregistrées dans des fichiers de log en langage XML avec l’API dom4j. Ces fichiers contiennent les informations suivantes : numéro d’utilisateur, numéro de la série de 7 accords (14 séries en

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Entre parenthèses sont indiqués si la tonique (1,_,_), la tierce (_,3,_) et la quinte (_,_,5) sont jouées telles quelles, en dièse ou en bémol

tout), code de l’accord demandé, code de la réponse donnée, temps mis pour répondre, validité de la réponse (juste ou fausse).

Le même principe est utilisé pour les pressions inférieures à la pression intermédiaire. Un premier niveau de pression est indiqué par le passage en bémol (un demi-ton au-dessous) de la tierce. Un deuxième niveau de pression est indiqué par le passage en bémol de la quinte alors que la tierce n’est pas modifiée. Enfin, le troisième niveau de pression est indiqué par un passage en bémol de la tierce et de la quinte en même temps.

L’interface de l’application est présentée Figure 40. Elle se compose d’une échelle de 7 niveaux. Le niveau intermédiaire (en vert) correspond à l'accord intermédiaire. L'interface permet de répondre à 7 questions. Une fois que l’utilisateur a répondu à celles-ci, le bouton

suivant s’active pour passer à l’écran suivant.

Figure 40 : l'interface d'interaction. 1) Echelle des 7 niveaux. Le niveau intermédiaire (en vert) correspond à l'accord intermédiaire. Les trois niveaux au dessus (resp. dessous) correspondent à trois accords de hauteur supérieure (resp. inférieure). 2) L'interface permet de répondre à 7 questions. 3) Une fois répondu aux 7 questions, le bouton « suivant » s’active pour passer à l’écran suivant.

La chronologie complète d’une question est décrite Figure 41: L’utilisateur clique sur le bouton jouer accord 1, ce qui provoque la lecture de la séquence. Une fois la séquence

terminée, le bouton se désactive et la zone au-dessous s’active afin de permettre à l’utilisateur d’évaluer le niveau de l’accord par rapport à la référence. Il ne peut choisir qu’une seule réponse parmi les 7 possibles. Une fois la réponse faite en cliquant, le choix réalisé disparait ainsi que le bouton correspondant. Le processus recommence par l’activation du bouton suivant.

Le protocole de détermination d’un accord est le suivant : l’accord de référence est joué avant un deuxième accord à déterminer. Ainsi l’utilisateur peut positionner cet accord, au-dessus, au-dessus ou au même niveau que l’accord de référence.

Figure 41 : succession des interactions. 1) L'utilisateur en cliquant sur le bouton « jouer accord 1 » provoque la lecture de la séquence. 2a) Une fois la séquence terminée, le bouton se détactive et 2b) la zone au dessous s’active afin de permettre à l’utilisateur d’évaluer le niveau de l’accord par rapport à la référence. Une seule réponse parmi les 7 possibles. 3) Une fois la réponse faite en cliquant, le choix réalisé disparait ainsi que le bouton correspondant. Le processus recommence en activant le bouton « jouer accord » suivant

4.1.3.2 Population

L’expérimentation a été réalisée avec 12 personnes âgées de 20 à 38 ans (moyenne 27.3, écart type 4.7), 2 femmes et 10 hommes. Au niveau musical, 50% se considèrent novices, 8.3% connaissent le solfège, 16.7% pratiquent un instrument, 16.7% se considèrent confirmés et 8.3% se considèrent experts. Ce niveau musical a été défini sur la foi des utilisateurs eux-mêmes, nous n’avons pas procédé à un test de mesure du niveau musical des utilisateurs de type Ollen Musical Sophistication Index53. Il n’a pas non plus été demandé aux utilisateurs s’ils écoutent de la musique régulièrement ou pas.

4.1.3.3 Protocole d’expérimentation

L’expérimentation est présentée de la sorte : Les utilisateurs sont informés que l’application qu’ils vont utiliser émule un dispositif de mesure de pression. Il émet différents accords de musique selon la pression exercée. Une pression moyenne produit un son appelé son intermédiaire qui se situe au milieu d'une échelle de 7 valeurs. Selon que l'appui est plus ou moins fort par rapport à cette pression moyenne, d'autres sons seront produits. Il ne leur est pas indiqué si les pressions supérieures à la pression intermédiaire se situent au-dessus ou au-dessous sur l’échelle. Il leur est indiqué qu’une échelle de couleur verticale allant du violet au rouge les aidera à se situer pour effectuer leurs réponses, la valeur intermédiaire étant associée à la couleur verte, situé au milieu. Ils sont prévenus qu’il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, l'objectif du travail étant de déterminer la pression à laquelle ils associent chaque son.

Chaque accord a une durée de 2 secondes. Il n’y a pas de silence à proprement parler entre les deux accords étant donné que les accords sont joués avec un timbre de piano qui a un maintien très long. Cependant, en moins d’une seconde, le volume du premier accord est divisé par 8 (30 dB) et il est quasiment inaudible quand commence le second.

L’expérimentation est composée de deux étapes, familiarisation et évaluation.

L’étape de familiarisation est une étape de prise en main : l’utilisateur prend contact avec l'interface d'interaction et le contenu médiatique. Elle est composée d’une partie fixe dont la durée est identique pour tous les utilisateurs. Une fois celle-ci terminée, chacun peut rester dans cette étape s’il le juge nécessaire et décide du moment de changer d'étape pour commencer la manipulation. La partie fixe est constituée par 28 écoutes d’accords de musique avec un timbre de piano. Chaque écoute est formée de l’accord de référence DO majeur (do, mi, sol) qui est joué. Il est ensuite suivi par l’accord dont il faut déterminer la

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L’OMSI est un outil pour aider les chercheurs à classer les participants à leurs expérimentations selon un niveau musical. Il est l’œuvre de Joy Ollen qui l’a réalisé dans le cadre de sa thèse. Une version en ligne de cet outil est disponible à l’adresse suivante : http://marcs-survey.uws.edu.au/OMSI/

hauteur relative par rapport à la référence (plus haut, plus bas, identique). Les réponses de l’utilisateur ne sont pas comptabilisées dans cette étape. Les utilisateurs n’ont pas eu de retour sur la justesse de leurs réponses.

L’étape d’évaluation reprend le même principe mais cette fois-ci les réponses de l’utilisateur sont comptabilisées. Une fois ce choix réalisé, il n’est pas possible de le modifier. Le fait de répondre à la question fait disparaitre la réponse qui vient d’être faite et met en place l’interface pour la question suivante (le bouton correspondant disparait et le suivant s’active). Chaque accord est différent et indépendant de ses voisins mais il est possible de qualifier au même degré des écoutes d'accords différents. L’utilisateur est prévenu quand l'expérimentation est terminée. Lors de cette étape, 98 accords sont présentés à l’utilisateur, ainsi chacun des 7 accords à déterminer est présenté 14 fois54. Il est à noter que l’ordre de ces accords a été réalisé aléatoirement. Parmi l’ensemble des combinaisons réalisées, ont seulement été gardées les séries dans lesquelles aucun accord n’est présenté deux fois de suite, il est au minimum séparé par un autre accord. Un exemple est présenté Figure 42.

Figure 42 : exemple d'un ensemble de combinaisons d'accords déterminé aléatoirement : Un accord quel qu’il soit n’est jamais présenté deux fois de suite. Il est au minimum séparé par un accord différent (par exemple la suite 535 au premier tiers de la ligne du haut montre que les deux accord portant le numéro 5 sont séparés par l’accord numéro 3)

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Il a été déterminé par une inspection rigoureuse des données que la précision des réponses chutait à partir de 60 pour le schéma de question suivant : écoute1=1.5s, silence=1.5s, écoute2=1.5s, réponse=4s. Ainsi chaque session a été limitée à des valeurs entre 60 et 90 questions (Harris, 1952)