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5.2 Environnement pour l’expérimentation 2

5.2.5 Étape « rendu »

5.2.5.1 Exploration sonore

La production sonore est intimement liée au temps de contact des zones du pied sur le sol pendant la phase d’appui. Des choix sont à faire concernant la durée des notes, car leur durée peut être limitée par le temps de contact de leurs zones respectives ou cette durée peut être prolongée jusqu’à la fin du pas. Ainsi il serait possible de construire un accord progressivement, à partir de notes de musique qui se cumuleraient. Mais dans ce cas, il importera de savoir si la perception des différentes zones est meilleure ou si elle se fond dans un ensemble qui nuit à sa compréhension.

Cela justifie la mise en œuvre d’une application d’exploration de sons développée à ces fins et qui sera décrite en suivant. Grâce à cette application, nous avons pu tester rapidement des configurations sonores en les déclinant de différentes façons afin de commencer à répondre à ces questions.

Nous avons aussi pu définir des critères permettant de choisir parmi ces configurations. Nous avons conçu et retenu différentes formes possibles de sonification. Nous avons construit une fiche récapitulative pour décrire chacun d’eux selon un même format (Figure 75). Celle-ci décrit pour chacune des trois zones du pied la sonification qui sera faite, de type note de musique ou accord, pour les trois niveaux de pression exercés. Vient ensuite la durée qui précise le moment où chaque son commence et où il s’achève. La fiche se termine par une partie hypothèses et commentaires73.

Figure 75 : Fiche récapitulative d'un type de sonification permettant de décrire le type de notes ou accords utilisés pour chaque zone, leur variation, leur durée et les hypothèses et commentaires associés.

Les cas sont décrits ci-après (Figure 76 à Figure 81).

73

Cette partie n’apparait pas dans les fiches présentées par la suite étant donné que les hypothèses et commentaires sont présentés au fil du texte.

Figure 76 : Configuration formée par une succession de trois accords de DO majeur étagés sur trois octaves.

Chaque zone est associée à un accord de DO majeur mais chaque accord est distant du précédent d’une octave. La pression normale attendue est associée au DO majeur, la sous-pression est associée au Do mineur et la sursous-pression est associée au DOsus4 (DO de quarte suspendue). Ces deux nouveaux accords sont obtenus en mettant la tierce en dièse ou en bémol (voir Tableau 18).

Cette configuration est définie par les résultats obtenus dans l’expérimentation numéro 1. Hypothèse : sa musicalité lui apportera une forte adhésion de la part des utilisateurs.

Cas A : non retenu

L’étendue de la variation interzone sur une octave s’est avérée desservir l’objectif initial à cause d’une quantité de notes trop importante qui produisait une saturation de l’audition, accompagnée d’une lassitude très rapide.

Tableau 18 : Accord de DO majeur avec les notes qui le composent ainsi que les variations effectuées pour indiquer les altérations. Pour la surpression (flèche rouge) c’est un mi# ou fa qui est joué à la place du mi. Pour la sous-pression (flèche verte) c’est un mib

Figure 77 : Cette configuration est une variante du cas précédent, les trois accords sont à la même octave.

Chaque zone est associée à un accord de DO majeur mais chaque accord est joué sur la même octave que le précédent. Le comportement est le même que pour la configuration précédente.

Hypothèse : par rapport au cas précédent, la musicalité peut être moindre car il y a moins d’octaves. Cependant, cela pourrait générer moins de lassitude car la richesse sonore du cas précédent tend à devenir entêtante.

Cas A’ : retenu

Il a été conservé car nous voulions pouvoir comparer la présentation d’accords à la présentation de notes et le phénomène de saturation indiqué pour le cas précédent ne se présente pas. D’autre part, il présente la même caractéristique que le cas C à savoir le fait de pouvoir être considéré comme un langage de commande.

Figure 78 Configuration formée par cumul de trois notes

Chaque zone est associée à une des trois notes formant l’accord de DO majeur, do, mi et sol. La pression normale attendue dans chaque zone est respectivement associée à do, mi et sol. La sous-pression dans une zone est associée au bémol des notes correspondantes soit dob, mib et solb. La surpression est associée au dièse des notes correspondantes. L’expérimentation numéro 1 nous montre que ce cas n’est pas exploitable puisqu’il y a variation de la tierce et de la quinte, ce qui nécessite d’avoir l'oreille absolue.

Hypothèse 1 : le contexte peut beaucoup aider, la dynamique prend un rôle prépondérant. En laissant durer les notes jusqu’à la fin du pas, l’accord se construit progressivement apportant un vrai niveau de musicalité.

Hypothèse 2 : cette dynamique pourrait lui apporter une forte adhésion de la part des utilisateurs.

Cas B : non retenu

Il est noté dans le tableau au même niveau que d’autres cas, cependant le maintien des notes précédentes empêchait de distinguer la dernière note. D’autre part, la durée de contact de la zone antérieure du pied étant moins importante que les précédentes, cet effet de masquage était accentué.

Figure 79: Configuration formée par la succession de trois notes identiques.

Chaque zone est associée à la note mi, chacune étant jouée sur la même octave que la précédente. Le comportement est le même que pour la configuration de la Figure 77. La configuration correspond à l’utilisation d’un langage de commande qu’il faut connaître (cependant il est très simple à comprendre vu le faible nombre de combinaisons), il ne nécessite pas l'oreille absolue.

Hypothèse 1 : il se peut que les utilisateurs n’apprécient pas car c’est le cas ayant le moins de musicalité.

Hypothèse 2 : la marche normale (effectuée avec des pressions intermédiaires) bien que monotone car composée de trois notes identiques est on ne peut plus simple à détecter.

Cas C : retenu

Ce cas est considéré comme la situation contrôle pour les raisons suivantes : il est composé de trois notes qui sont identiques en cas de marche avec pression normale attendue. D’autre part, les altérations possibles en cas de surpression ou sous pression sont limitées à 2.

Figure 80 : Configuration formée par une succession de trois notes composant l’accord de DO majeur.

Chaque zone est associée à une des trois notes formant l’accord de DO majeur, do, mi et sol. La pression intermédiaire est associée à do, mi et sol. La sous-pression est associée au bémol des notes correspondantes soit dob, mi b et solb. La surpression est associée au dièse des notes correspondantes. Le comportement est le même que pour la configuration de la Figure 78 mais ici les notes ne se cumulent pas, l’accord est implicite étant donné que les notes qui le composent ne sont pas jouées en même temps.

Hypothèse 1 : cette configuration devrait apporter une plus grande adhésion des utilisateurs étant donné un niveau de musicalité plus important que pour la configuration précédente de la Figure 79

Hypothèse 2 : ce cas pourrait cependant être plus difficile à comprendre étant donné qu’il a plus de combinaisons.

Cas D : retenu

Paradoxalement, le cas D qui est identique au cas B en termes de contenu de notes, donne l’illusion d’entendre un accord même si chaque note est interrompue par la suivante. Le cas D s’avère aussi être plus musical que le cas C, en effet ce dernier n’a d’aspect mélodique que dans le cas de pressions anormales, le reste du temps il est monotone. Le cas D en revanche contient une mélodie en soi en cas de marche normale et des variations en cas de pressions hors de l’intervalle de pression normales.

Figure 81 : Ce cas inclut la référence à chaque note dans l’hypothèse que l’ajout d’une référence diminuerait les confusions.

Chaque zone est associée à une des trois notes formant l’accord de DO majeur, do, mi et sol. La pression intermédiaire est associée à do, mi et sol. La sous-pression est associée au bémol des notes correspondantes soit dob, mi b et solb. La surpression est associée au dièse des notes correspondantes. Le comportement est le même que pour la configuration de la Figure 80 mais chaque note est précédée par la note correspondant à la pression normale attendue.

Hypothèse : le niveau de musicalité est le même que pour la configuration de la Figure 80 avec l’avantage de présenter la note de référence (correspondant à la pression normale attendue) avant de présenter la note correspondant à la pression réelle de la zone. Cela devrait aider les utilisateurs dans leur tâche de discrimination.

Cas D’ : retenu

Il est identique au cas D, la seule différence étant la présentation de la note correspondant à la pression normale attendue, c’est tout ce qui en fait son intérêt.