le Chapitre 2.
• DSC : Pour l’étude de la cinétique de cristallisation, les films amorphes de PET/PEI
subissent une cristallisation isotherme à différentes températures T
c(180, 200, 210, 220 et
230 °C) pendant un temps t
c= 20 minutes. Ces échantillons sont ensuite refroidis rapidement
jusqu'à l’ambiante puis chauffés, à 20 °C/min, jusqu’à la fusion complète des cristaux. Dans
le cas du PET pur, les échantillons sont cristallisés à partir du fondu (280 °C).
L’étude de la cinétique de recristallisation est réalisée pour T
c=220 °C et t
c=10 minutes.
Cette cristallisation isotherme est ensuite suivie d’une chauffe linéaire à une vitesse de 10
°C/min jusqu’à une température T
Rdite de recristallisation où les échantillons sont
maintenus pendant un temps t
R=10min. Ce cycle est ensuite répété une deuxième fois dans le
but de vérifier la présence d’un processus de recristallisation durant la première isotherme à
T
R. Finalement, les échantillons sont chauffés linéairement à une vitesse de 10 °C/min
jusqu’à la fusion finale (280 °C). Les valeurs de T
Rsont considérées sont comprises entre
230 °C et 250 °C), avec un pas de 1 à 2 °C.
• SAXS/WAXS. Des mesures, utilisant le rayonnement synchrotron, sont réalisées sur la
ligne D1-EMBL-DESY, opérant à une longueur d’onde λ= 1,5 Å. La température est
contrôlée par une platine chauffante sous un flux d’azote. Les échantillons sont
préalablement cristallisés à T
C= 220 °C durant 30 minutes. Ensuite ils sont chauffés à partir
de la température ambiante (~25 °C) jusqu’à T
R= 240 °C, où ils sont maintenus durant t
R=
10 minutes. Ils sont ensuite chauffés à nouveau en partant de T
Rjusqu’à la fusion finale.
Toutes les chauffes sont effectuées à une vitesse constante de 10 °C/min.
• AFM. Les mesures AFM sont réalisées à haute température sur un échantillon de
PET/PEI :40/60. Ce dernier est un film de quelques micromètres d’épaisseur, déposé sur du
mica puis cristallisé durant 12 heures à T
C= 200 °C. L’imagerie est réalisée dans les
conditions où la température du four de l’AFM est maintenue à T
c. Quant à la température de
la pointe, elle passe de T
Cà T
R=215 °C puis de nouveau à T
C.
5.3. RESULTATS
5.3.1. Mesures DSC
La Figure 5.1 montre les thermogrammes de fusion des échantillons de PET/PEI cristallisés
à différentes températures. Chacune des courbes données sur cette figure illustre la présence
de deux endothermes. La première, notée Endo I et indiquée en pointillés sur la Figure 5.1,
apparaît environs 15 °C au-dessus de la T
C. Aux faibles valeurs de T
c(180 °C et 200 °C), ce
pic se distingue nettement de la deuxième endotherme, notée Endo II et indiquée par une
ligne continue. L’Endo II, aux environs de 250 °C, semble donc être indépendante de la
température de cristallisation. Cependant, pour les faibles valeurs de T
c, l’Endo II apparaît
comme étant un pic assez large et parfois dédoublé, c'est-à-dire qu’un épaulement précède le
pic principal. Par ailleurs, ces courbes montrent que l’augmentation de T
caffecte
différemment l’amplitude des deux pics de fusion : l’amplitude de l’Endo I augmente alors
que celle de l’Endo II diminue. Etant donné le recouvrement des deux endothermes pour les
valeurs de T
célevées (voir Figure 5.1-D et E), il devient difficile de déterminer la
contribution de chaque pic à l’enthalpie de fusion finale.
3
2
1
0
280
240
200
160
Température (°C)
2
1
Flux de c
h
ale
u
r (
W
/g)
2
1
0
2
1
0
2
1
0
Exo
A B C D E(II)
(I)
(I)
(I)
(I)
(I)
Figure 5.1. Courbes DSC montrant la présence de deux pics de fusion. Les mesures
sont réalisées, avec une vitesse de chauffe de 20 °C/min, sur des échantillons de
PET/PEI: 100/0, 90/10, 80/20, 60/40 (de bas en haut), cristallisés à T
cégale à 180
°C (A), 200 °C (B), 210 °C (C), 220 °C (D), 230 °C (E), durant t
c= 30 min.
Chapitre 5
-89-La Figure 5.1 montre également que la présence du PEI dans le mélange n’affecte pas le
nombre de pics de fusion. Cependant, on observe un effet significatif sur la température à
laquelle le pic de fusion finale apparaît. Cette dernière semble diminuer avec l’augmentation
de la composition en PEI dans le mélange, ce qui est en bon accord avec les données du
Chapitre 2 (§2.2.3) caractéristiques de la miscibilité des deux polymères PET et PEI. L’autre
effet marquant, concerne l’enthalpie de fusion globale qui diminue avec l’augmentation de la
composition en poids du PEI, ce qui est en accord avec les observations données au Chapitre
4 (voir Tableau 4.1). Ces dernières montrent en plus que le taux de cristallinité normalisé par
le pourcentage en poids du PET, α
c,n, augmente avec la fraction de PEI dans le mélange. La
cristallisation du PET est donc améliorée par la présence du PEI, pour autant que ce dernier
soit dévitrifié. En effet, dans le cas particulier des mélanges contenant 80% de PEI, la Figure
5.2 montre que lorsque T
c<T
g,PEI(180 °C et 200 °C correspondant aux courbes (a) et (b) ) le
pic de fusion est quasi-inexistant et cela malgré le temps de cristallisation relativement long
(13 heures). On observe alors que la T
gdu mélange à l’état semi-cristallin est peu différente
de celle à l’état amorphe, à savoir 178 °C (voir la courbe (e) en pointillés). En revanche, pour
des valeurs de T
cplus élevées (220 et 230 °C correspondant aux courbes (a) et (b)), on
observe un pic de fusion bien défini à environ 250 °C, ce qui correspond à l’Endo II. Ce pic
est précédé d’un épaulement qui apparaît à une température proche de 215 °C. Il se situe
donc dans la zone de transition vitreuse du PEI pur (voir la courbe (f) en pointillés), ce qui
masque la présence d’un premier pic de fusion, Endo I, tel que définit ci-dessus.
Figure 5.2. Courbes DSC montrant le comportement de fusion d’un mélange
PET/PEI contenant 80% de PEI cristallisé pendant 13 heures à 180 °C (a), 200 °C
(b), 220 °C (c) et 230 °C (d). Les courbe (e) et (f) sont respectivement relatives au
mélange 20/80 à l’état amorphe et au PEI pur.
Afin d’éviter que le mécanisme de fusion ne soit masqué par la transition vitreuse, l’étude de
la recristallisation ne concernera pas les mélanges PET/PEI fortement dilués. De plus, pour
écarter l’effet de vitrification du PEI, on doit considérer une température de cristallisation
supérieure à la T
gdu PEI (215 °C). Le choix de T
c=220 °C permet d’avoir une large gamme
de températures de recristallisation (230°C<T
R<250 °C).
L’exemple illustré sur la Figure 5.3 correspond au programme thermique cyclique pour un
échantillon de PET/PET cristallisé à 220 °C et recristallisé à T
R= 240 °C. Les segments (1) et
(5) donnent respectivement la première et deuxième isotherme de cristallisation à 220 °C.
Chacun de ces segments est suivi d’une fusion partielle donnée par les segments (2) et (6).
La recristallisation isotherme est donc enregistrée sur les segments (3) et (7). Le dernier
segment rend compte de la fusion finale du matériau. Nous allons analyser chaque partie de
ce programme de chauffe. Dans l’analyse de ces résultats DSC, on commencera par la
fusion finale donnée par le segment (8), suivie par la fusion partielle donnée par les segments
(2) et (6). On terminera par l’étude de la cinétique de recristallisation à travers les segments
(3) et (7). Cette dernière sera comparée à la cinétique de cristallisation isotherme réalisée, sur
le PET pur et sur les mélanges PET/PEI, pour différentes valeurs de T
c.
Figure 5.3. Programme de chauffe pour l’étude de la recristallisation
5.3.1.a) La fusion finale (segment 8)
Les courbes de la Figure 5.4 présentent pour la plupart une seule endotherme de fusion. On
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Contribution à l'étude de la structure semi-cristalline des polymères à chaînes semi-rigides
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