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MASTER MUSIQUE ET MUSICOLOGIE Établissement(s) : Université Paris-Sorbonne

PRÉSENTATION DE LA FORMATION

Le master Musique et musicologie de l’Université Paris-Sorbonne se situe dans la continuité de la licence Musicologie, en organisant autour d’un tronc commun musicologique un socle de connaissances comportant sept parcours : deux à finalité recherche (Musique et musicologie d’une part, masters internationaux tournés vers l’Allemagne et vers l’Italie de l’autre), cinq professionnels : Administration et gestion de la musique, Médiation de la musique, Interprétation des musiques anciennes, Direction de chœur, Musicien d’orchestre (en partenariat avec le Pôle supérieur d’enseignement artistique Paris Boulogne-Billancourt).

Cette subdivision traduit la diversité d’orientations professionnelles tantôt tournées vers la recherche musicologique (via des poursuites d’études en doctorat), tantôt tournées vers des démarches de type « recherche et pratique » destinées à des interprètes de haut niveau, tantôt nettement professionnalisantes. Chacune de ces formations ne s’adresse pas au même type de public : si les parcours à finalité recherche sont ouverts sans limite d’âge, celui dédié au métier de musicien interprète est destiné à de jeunes musiciens. Il est à noter que cette dernière formation, proposée pour la première fois en 2015-2016, est actuellement suspendue et que des négociations sont en cours pour une reprise en 2018-2019.

ANALYSE

Finalité

La diversité des formations et leur attractivité (entre 2012 et 2015, de 158 à 124 étudiants inscrits sur les deux années) témoignent de l’adéquation entre les possibilités d’orientations professionnelles et les cursus d’études proposés. On apprécie tout particulièrement l’équilibre entre des formations adossées à la recherche, d’autres tournées vers la mise en perspective de la pratique musicale et de sa théorisation (Interprétation des musiques anciennes, Direction de Chœur), d’autres enfin professionnalisantes tant pour les interprètes (Musicien d’orchestre) que pour les étudiants issus de la musicologie traditionnelle (Médiation de la musique, Administration et gestion de la musique). Les spécialités sont clairement décrites et leur déséquilibre en termes de fréquentation étudiante est justifié par l’équipe enseignante au nom du niveau d’excellence requis, en particulier pour celles à destination des praticiens musiciens. Si de nombreux débouchés professionnels sont évoqués, tant dans le domaine de la recherche que dans celui de la médiation, de l’enseignement ou du spectacle vivant, une étude des mutations à l’œuvre actuellement au sein du tissu professionnel pourrait s’avérer intéressante pour adapter les cursus à celles-ci.

Chacune des spécialités, hors les masters internationaux, fait l’objet d’une fiche RNCP (répertoire national des

qualifications professionnelles) nettement détaillée.

Positionnement dans l’environnement

Le master Musique et Musicologie bénéficie d’un environnement particulièrement propice à l’instauration de collaborations institutionnelles, tant sur le plan régional, national que du point de vue des perspectives internationales. Celles-ci sont particulièrement détaillées, tant par le biais de co-diplomations dans les masters internationaux (avec les universités de Sarrebruck et Palerme), que dans le cadre du programme Erasmus. La mobilité étudiante est encouragée et des partenariats privilégiés avec les institutions européennes d’enseignement musical (Schola Cantorum Basiliensis, Conservatoire de Genève, Conservatoire royal de Bruxelles, etc.) apparaissent comme particulièrement cohérents vis-à-vis des formations de type « Recherche et pratique ». Parmi les innovations proposées, on notera en particulier un master délocalisé à Abu-Dhabi dont la dimension expérimentale fait office de laboratoire.

Enfin, sont mentionnés des accords avec des institutions majeures de la recherche telles que la BnF (Bibliothèque nationale de France), le CMBV (Centre de musique baroque de Versailles), le CNSMDP (Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris) ou l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales), sans que leur nature soit précisée (« échange et collaboration en matière de formation et de recherche »). Par-delà ces collaborations, les liens avec les entreprises du spectacle vivant et/ou les acteurs majeurs des scènes musicales sont trop rapidement mentionnés et gagneraient à faire l’objet de présentations détaillées.

Organisation pédagogique

L’organisation pédagogique fonctionne d’abord par le biais d’un tronc commun en 1ère année de master (M1), décliné ensuite en parcours dont les contenus sont détaillés dans l’autoévaluation fournie au dossier d’une part, dans les documents annexes d’autre part. La mise en regard des objectifs pédagogiques, des contenus d’enseignements et des unités de validation témoigne d’une pertinence dans l’organisation générale, même si la grande diversité des parcours proposés nuit à la lisibilité globale de la formation.

Le master Musique et musicologie s’adosse fortement à l’Institut de recherche en musicologie (IReMus), ce qui renforce la cohérence des différents parcours. La formation est accessible par la validation d’acquis de l’expérience (VAE) ou par la validation d’acquis professionnels (VAP). La formation continue est à ce stade à l’étude. La diversité des formations génère une certaine difficulté, mentionnée dans le dossier, pour l’équipe administrative. Le dossier ne permet pas d’évaluer avec précision la présence des outils numériques dans les enseignements.

Pilotage

L’équipe pédagogique de la mention est conséquente et diversifiée dans ses profils : 25 enseignants-chercheurs permanents, 6 professionnels associés (PAST). S’y ajoutent 22 professionnels issus d’autres institutions. Cela permet de couvrir une gamme étendue de contenus d’enseignement.

Les responsabilités du pilotage se répartissent entre professeurs et maîtres de conférences. L’implication d’enseignants-chercheurs engagés dans le programme IReMus autant que dans le pilotage de la formation constitue un atout.

Aucun conseil de perfectionnement n’existe à l’heure actuelle, seul un comité de pilotage – dont l’organisation n’est pas détaillée – est actuellement en cours de constitution. Le peu d’implication des étudiants dans le pilotage de la mention constitue une faiblesse qui ne semble pas encore comblée.

On ne dispose pas d’informations précises sur les modalités spécifiques de pilotage de la spécialité Administration et gestion de la musique, délocalisée à Abu Dhabi.

Résultats constatés

En dépit de son attractivité certaine et de cursus pédagogiques innovants, le master Musique et musicologie ne semble pas en mesure d’évaluer le taux et la nature de l’insertion professionnelle des étudiants issus de la formation. Peu d’éléments sont fournis dans le dossier, quelques chiffres parcellaires portent sur l’insertion et la poursuite d’études ; une réflexion en cours à ce sujet est mentionnée au sein des masters professionnels. Ce manque est d’autant plus regrettable que l’analyse des effectifs inscrits traduit une réelle déperdition qui, là encore, n’est pas explicitée : en moyenne, moins de la moitié des étudiants inscrits en M1 poursuivent en 2nde année de master (M2) – rejoints par de nouveaux arrivants au sein du M2 qui maintiennent les chiffres à un niveau constant.

CONCLUSION

Principaux points forts :

● Attractivité manifeste de la formation.

● Diversité de parcours pensés « à la carte ».

● Modalités de formation innovantes (Recherche et pratique, parcours délocalisés, parcours internationaux).

● Liens resserrés avec la recherche.

Principaux points faibles :

● Taux d’échec élevé en M1.

● Faiblesse du rôle des étudiants au sein des instances de pilotage.

● Manque d’analyses et de propositions dans le cadre de l’autoévaluation.

● Manque de données chiffrées et précises concernant l’insertion professionnelle des diplômés.

ANALYSE DES PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

Le master Musique et musicologie associe un enseignement fondamental reconnu à des formations diversifiées qui reflètent la pluralité des métiers de la musique. Le choix de modalités de formations innovantes – Recherche et pratique, parcours délocalisés, parcours internationaux, etc. – s’accompagne d’un respect des formations traditionnelles, menant à la recherche ou aux métiers de l’enseignement. En parallèle de ce cursus pédagogique manifestement réussi, il importe désormais de réfléchir aux enjeux professionnels à venir, enjeux qui passent par une analyse effective de l’insertion professionnelle des diplômés – qualitative et quantitative –, ainsi que par une place accrue donnée aux processus d’autoévaluation dans lesquels les étudiants auraient un rôle à jouer.

Département d’évaluation des formations

FICHE D’ÉVALUATION D’UNE FORMATION PAR LE HCÉRES SUR LA BASE D’UN DOSSIER DEPOSÉ LE 21 SEPTEMBRE 2017