Établissement(s) :
Université Bretagne-Sud - UBS
Présentation de la formation
Le master Mathématiques appliquées, statistique de l’Université de Bretagne-Sud est une formation en deux ans ayant pour objectif de former des experts en ingénierie mathématique et en modélisation des données complexes et de prédiction. Il est constitué de deux parcours différenciés dès la première année, Ingénierie Mathématique (IM) accessible uniquement en formation à distance et Data Science et Modélisation Statistique (DSMS). La formation comprend un total de 744 heures en IM et 748 heures en DSMS sans compter les stages, dont la moitié en cours magistraux et l’autre moitié en travaux dirigés ou pratiques. Les enseignements ont lieu à la Faculté des Sciences et Sciences de l'Ingénieur sur le campus universitaire de Tohannic à Vannes.
Analyse
Finalité de la formation
Les objectifs de ce master sont clairs et cohérents avec une finalité principale de former des ingénieurs mathématiciens. Pour chaque parcours la formation présente de manière détaillée les compétences acquises qui sont connues des étudiants via le site de l’Université et des livrets pédagogiques. Il est cependant regrettable que le public visé par le parcours IM ne soit pas mentionné, car comme il s'agit d'une formation à distance, il est beaucoup moins visible que le parcours DSMS.
Un supplément au diplôme détaillé est disponible ; il renseigne clairement, en lien avec les métiers visés, les connaissances et compétences qui seront acquises par l’étudiant ainsi que les métiers accessibles à l’issue de la formation.
Les informations concernant l’insertion professionnelle des étudiants sont disponibles sur le site web de l’Université, les débouchés sont en adéquation avec les enseignements. La formation est en cohérence avec la fiche RNCP qui est connue des étudiants.
Positionnement dans l’environnement
Le master Mathématiques appliquées, statistique correspond à une formation typique de master en mathématiques appliquées. Il s’agit de la seule formation au sein de l’Université de Bretagne-Sud relevant des mathématiques, de la statistique et des sciences des données. Les formations similaires les plus proches géographiquement ne sont pas précisées. Selon les suppléments au diplôme joints au dossier, le master recrute ses étudiants dans diverses licences locales (mathématiques, informatique).
Cette formation bénéficie de la présence de trois unités de recherche : le Laboratoire de Mathématiques de Bretagne Atlantique (LMBA), l'Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires (IRISA) et le Laboratoire des Sciences et Techniques de l’Information, de la Communication et de la Connaissance (Lab-STICC). Les thèmes de recherche de ces laboratoires étant en lien direct avec les objectifs de la formation, cela assure une bonne articulation formation-recherche complétée par l'appui de l'Ecole doctorale MathSTIC. Le master cohabite avec un cursus master en ingénierie, très orienté recherche, avec lequel il partage quelques enseignements. Cela lui permet d'augmenter son attractivité.
Les objectifs de la formation s’inscrivent clairement dans la politique scientifique de l’établissement au sein de l'un des quatre domaines d’excellence et prioritaires de l’Université Bretagne-Sud autour de la science des données.
La formation bénéficie de nombreux contacts avec des entreprises grâce aux projets de recherche qu'elles ont en commun avec les laboratoires. Ces liens permettent d'alimenter le projet tutoré à réaliser au deuxième semestre de la première année (M1), et de proposer des sujets pour le stage de fin d’études en deuxième année (M2). Elles participent également à des cycles de conférences montrant aux étudiants les applications de la formation. Pour autant l’équipe pédagogique est presque exclusivement constituée d’enseignants et d'enseignants-chercheurs du monde académique ce qui est regrettable au vu des objectifs de la formation.
Campagne d’évaluation 2020 – 2021 - Vague B
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En 2019, un double-diplôme entre l’Université de Bretagne-Sud et l'Université Cheik-Anta-Diop de Dakar (Sénégal) a été créé ; il s'agit d'un master Ingénierie Mathématique et Numérique totalement localisé à Dakar, offrant la possibilité de valider en plus 25 % de cours proposés par l'UBS (pris dans le parcours à distance IM) pour obtenir aussi le master français. Cette collaboration a pour objectif de permettre aux diplômés d'intégrer plus facilement des entreprises sur le territoire sénégalais.
Organisation pédagogique de la formation
L’organisation pédagogique est présentée de manière très claire sur les deux années: quatre semestres, dont trois consacrés aux enseignements alliant concepts fondamentaux et mise en œuvre de ces concepts, et un semestre de stage effectué en entreprise ou au sein d’un laboratoire de recherche.
Le dossier n'évoque pas la possibilité de validation des acquis de l'expérience, ni les adaptations possibles pour des étudiants ayant des profils particuliers. L'approche par compétence n'est pas davantage explicitée.
Par contre, la formation à et par la recherche et la professionnalisation sont bien décrites. Outre les encadrements de projets tutorés et de stages avec le soutien du laboratoire LMBA, des rencontres avec les anciens étudiants et des chercheurs sont organisées pour sensibiliser les étudiants au monde de la recherche.En plus des stages, des cycles de conférences sont organisés en M2 pour sensibiliser les étudiants au monde socio-économique et quelques cours apportent des connaissances transversales (droit, communication, connaissance de l'entreprise). Pour trouver un stage, les étudiants sont accompagnés dans leur recherche par un responsable et ils disposent également d’un guide.
En plus des enseignements d’anglais, divers services de l’université se proposent d'aider les étudiants à préparer une mobilité à l’international, mais aucune information chiffrée n'est fournie pour confirmer ces mobilités.
Le numérique est présent dans la formation et largement utilisé avec la plateforme Moodle sous diverses formes.
Le parcours Ingénierie Mathématique est réalisé uniquement en formation à distance, de manière asynchrone, tous les supports (documents, vidéos, exercices) étant disponibles pour chaque étudiant au fur et à mesure de sa progression. Le suivi de ces étudiants autonomes n'est pas évoqué dans le dossier.
Les responsables de la formation sensibilisent les étudiants à l'éthique et l'intégrité scientifique au début de chaque année.
Pilotage de la formation
L’équipe pédagogique constituée d’enseignants-chercheurs est bien diversifiée avec principalement des mathématiciens et des informaticiens. Il est cependant regrettable que les entreprises ne participent pas aux enseignements, alors que ce serait possible vu la thématique de la mention, et que des professionnels s'impliquent déjà dans la formation par le biais de conférences et font partie du conseil de perfectionnement.
L'équipe de pilotage rassemble les responsables de la mention, de parcours et d'année. La fréquence de ses réunions n'est pas précisée. Le conseil de perfectionnement est actif, constitué d'enseignants-chercheurs et de personnes du monde socio-économique. Cependant aucun étudiant n'en fait partie, ce qui n'est pas conforme aux textes. Son rôle général est précisé, mais aucune information concrète n'est fournie, ni compte-rendu de réunion.
Les modalités de contrôle des connaissances sont affichées et diffusées aux étudiants tout comme les modalités de fonctionnement du jury, mais ne sont pas détaillées dans le dossier.
Dispositif d’assurance qualité
Le dossier n'indique pas clairement de quelles licences proviennent les étudiants recrutés pour le parcours DSMS, ni quel est le profil visé par le parcours IM. Le manque d'enseignants est soulevé face à l'augmentation de l'attractivité de la formation, sans pour autant quantifier cette évolution.
La réussite des étudiants et le suivi des diplômés sont réalisés par un service central de l'université, et les résultats diffusés sur le site de la formation. Les principaux atouts de l'insertion des diplômés sont mis en avant.
Les enseignements sont évalués par les étudiants, soit de manière informelle (discussion avec l'enseignant), soit par questionnaire. Mais l'exploitation et la diffusion de ces évaluations, par le conseil de perfectionnement par exemple, ne sont pas évoquées.
Résultats constatés
Si les effectifs sont globalement croissants, que ce soit pour le parcours DSMS (de 24 à 45 en M1, et de 14 à 33 en M2) ou pour le parcours IM (de 10 à 27 en M1 et de 3 à 10 en M2), les taux de réussite sont assez différents : très bons pour le parcours DSMS, plus faibles pour le parcours IM (70 % en M1, 33 % en M2). Ces résultats ne sont pas analysés dans le dossier, et pourtant cela pourrait être utile pour les étudiants du parcours IM qui sont en autonomie.
Campagne d’évaluation 2020 – 2021 - Vague B
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Les enquêtes d'insertion professionnelle jointes au dossier étant à 30 mois, elles ne permettent pas de voir la rapidité du recrutement des diplômés. Les résultats sont toutefois très bons, pratiquement tous les diplômés étant en emploi. Si les salaires affichés sont très bons, on remarque cependant qu'une petite partie n'a qu'un contrat à durée déterminée.
La poursuite en doctorat, qui est mentionnée comme une possibilité importante, n'est pas chiffrée. Le dossier évoque juste une thèse récemment soutenue et une autre qui va commencer. Cela reste donc très marginal.
Conclusion
Principaux points forts :
Des domaines de la formation engendrant de nombreux contacts avec des entreprises.
Un appui important de plusieurs laboratoires de recherche.
Très bonne insertion professionnelle.
Une augmentation notable du nombre d'étudiants.
Bons taux de réussite, même s'ils sont contrastés d'un parcours à l'autre.
Principaux points faibles :
Une absence d’intervenants professionnels dans les enseignements.
Un conseil de perfectionnement ne comportant pas d'étudiants.
Rares poursuites en doctorat.
Analyse des perspectives et recommandations :
Le master Mathématiques appliquées, statistique de l’Université Bretagne-Sud est une formation proposant deux parcours très intéressants à la fois thématiquement et pour une bonne insertion professionnelle, le parcours Data Science et Modélisation Statistique étant particulièrement recherché par les entreprises. La formation s'appuie sur des laboratoires de recherche importants en mathématiques et en informatique, mais les poursuites en doctorat restent rares ce qui est regrettable. La formation présente une très bonne insertion professionnelle de ses diplômés, avec des salaires très élevés.
Le parcours Ingénierie Mathématique commence à être très attractif, mais ses taux de réussite sont à surveiller et à analyser, car cette formation étant à distance, le suivi des étudiants doit être important. L'origine des étudiants, quel que soit le parcours, doit être suivie et analysée.
L'équipe pédagogique mériterait d'intégrer des professionnels d'entreprises. Cela permettrait à la fois d'intégrer plus d'expérience métier dans le formation, et de limiter la charge des enseignants-chercheurs. Les contacts entre la formation et les entreprises étant nombreux, cela ne devrait pas être trop difficile à réaliser. Il est également indispensable de revoir la composition du conseil de perfectionnement, pour y intégrer des étudiants.
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