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Déclaration de M. Assimaidou sur l’UEMOA

Réunion du Conseil d’administration

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Le programme global d’harmonisation des pratiques de gestion des finances publiques se déroule bien. Les autorités des États membres travaillent à la transposition dans les

dispositifs nationaux des directives de l’UEMOA sur la gestion des finances publiques. Ces directives ont pour but d’harmoniser au sein de l’Union les règles régissant la préparation, la soumission, l’approbation, l’exécution et le contrôle du budget et visent à encourager une gestion efficiente et transparente des finances publiques dans tous les pays.

II. Développement des marchés financiers et politique monétaire

L’appartenance à la zone franc, dont les pays ont une monnaie commune rattachée à l’euro, a bénéficié à ses membres car elle a été une source de stabilité. Grâce à un taux de change stable qui reste conforme aux fondamentaux, les autorités de l’UEMOA ont utilisé de façon appropriée la politique monétaire dans leurs efforts de stabilisation du cadre

macroéconomique. Elles sont toutefois conscientes des faiblesses du système financier qui demeurent un obstacle à une bonne transmission de la politique monétaire et limitent ainsi l’efficacité des instruments que la BCEAO utilise pour maîtriser l’inflation. La Banque centrale a lancé diverses réformes pour moderniser et renforcer les marchés financiers à cet égard. Une réforme essentielle, dont la mise en place est prévue pour le milieu de 2013, vise à approfondir le marché interbancaire par l’introduction d’opérations contre nantissement dans le but de venir à bout de la réticence des banques liquides à prêter à celles qui ne le sont pas.

La BCEAO a en outre pris des mesures pour mieux organiser et développer le marché de la dette publique. Parmi les mesures en cours d’application figurent : i) le lancement d’une plateforme électronique pour les adjudications et négociations de liquidités et d’effets publics («application Trésor»); ii) la mise en place de spécialistss en valeurs du Trésor, laquelle devrait accélérer l’établissement du marché secondaire de la dette publique; et iii) la création d’une agence régionale de la dette, qui donnera des conseils aux Trésors nationaux et aidera à améliorer la coordination des émissions.

Les autorités de l’UEMOA sont déterminées à continuer de prendre des mesures pour approfondir et renforcer le système financier, qui reste, à ce jour, à prédominance bancaire.

Bien que les banques soient liquides et bien capitalisées, les autorités de l’Union sont

conscientes des principaux défis du secteur, mis en relief dans les études pilotes sur le Bénin et le Sénégal. Parmi les faiblesses critiques figurent le manque de profondeur du secteur, la forte concentration du crédit, une transparence insuffisante et les asymétries de l’information, un climat peu propice aux affaires et un cadre juridique et judiciaire peu solide, ainsi que des problèmes de réglementation et de surveillance.

Les autorités de l’UEMOA ont intensifié leur action sur de nombreux fronts pour remédier à

ces faiblesses. La BCEAO a récemment révisé certains ratios prudentiels clés. Par exemple, à

la demande des banques, le ratio de transformation fixe à présent à 50 % seulement la part

des dépôts à long terme qui sert à financer les prêts à long terme, et non plus à 75 %, niveau

qui était un obstacle majeur aux opérations de prêt. Dans le même ordre d’idées, la Banque

centrale a en outre amorcé les travaux préparatoires à l’établissement d’un bureau de crédit,

qui recueillera des informations sur les clients et facilitera les opérations de prêt au sein de

l’Union. Les réformes lancées par la BCEAO sont complétées par des initiatives nationales.

Le gouvernement d’un grand nombre de pays a adopté des stratégies de développement du secteur financier dont le but est d’améliorer l’inclusion financière et d’accroître le crédit au secteur privé, en particulier aux PME. L’amélioration du climat des affaires dans la plupart des pays de l’Union a attiré de nouvelles banques vers la région et la concurrence qui en a découlé a bénéficié aux clients, en particulier aux segments de la population préalablement sans comptes bancaires.

III. Transformation structurelle et croissance

Les autorités de l’UEMOA attachent une juste importance non seulement à l’établissement d’un bon dosage de politiques en vue de préserver la stabilité macroéconomique et à la mise en place de réformes visant à approfondir le secteur financier pour soutenir le secteur privé, mais aussi à la conduite de politiques dont l’objet est d’assurer une transformation

structurelle des économies de l’Union et de libérer davantage la croissance au niveau régional.

La production devrait rester forte en 2013 et demeurer à environ 6 % dans le moyen terme.

Cette tendance devrait être soutenue par les gros investissements publics prévus dans les États membres. La plupart des pays, dont la Côte d’Ivoire et le Niger, ont récemment dévoilé les plans nationaux de développement à mettre en œuvre dans les années à venir, lesquels reposent sur le dynamisme de l’investissement aussi bien public que privé. Ces plans ont bénéficié d’un large soutien de la part de bailleurs de fonds officiels et d’investisseurs privés.

La correction du déficit d’infrastructure reste l’un des principaux objectifs des autorités nationales. Une action concertée est actuellement menée dans ce domaine, et les efforts nationaux sont bien complétés par des projets d’infrastructure intrarégionaux. La Commission de l’UEMOA travaille à l’établissement d’un vaste réseau de corridors de transport qui relieront les capitales des pays de l’Union et, par ce faire, faciliteront l’intégration entre les économies et stimuleront la croissance régionale.

Les autorités de l’UEMOA ont en outre œuvré promptement pour s’attaquer à la question de l’énergie. Le fonds régional créé à cet égard a aidé à financer des projets urgents pour remédier aux pénuries d’électricité dans la plupart des État membres de l’Union. Les autorités de l’UEMOA continuent de travailler sur des projets à long terme capables d’accroître les approvisionnements en énergie et d’en réduire les coûts pour le budget des États. Des progrès dans les secteurs des transports et de l’énergie devraient accroître la compétitivité prix et hors prix de la région et renforcer l’intégration. De même, la deuxième phase du Programme économique régional devrait aider à éliminer les obstacles aux

échanges, à renforcer l’intégration régionale et à en exploiter les dividendes de croissance.

Elle devrait en outre mettre en jeu des ressources additionnelles pour compléter les efforts

nationaux de soutien aux entreprises et, par ce faire, élargir la base industrielle et accroître la

part des biens manufacturés dans les exportations de la région. Les économies devraient ainsi

être en mesure de stimuler les échanges et de créer les possibilités d’emploi dont elles ont

grand besoin.

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