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COMPARAISON DU DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR FINANCIER AU NIVEAU DES PAYS DE L'UEMOA ET AU

NIVEAU INTERNATIONAL

A. Méthodologie

20. Cette analyse comparative permet d'évaluer la performance du secteur financier dans la zone en ce qui concerne la profondeur, la gamme des services financiers et l'accès à ces derniers7. Il a été procédé à l'estimation d'un repère structurel pour chaque pays et pour chaque grand indicateur du secteur financier, sur la base des caractéristiques économiques et structurelles nationales8. Il importe

7L’analyse exercice ne prend en compte que le marché bancaire, les marchés des titres de la dette et des actions ainsi que certaines institutions financières non bancaires. Il n’a pas possible d’évaluer la situation dans le domaine de la microfinance par rapport à la médiane statistique en raison des carences des séries statistiques.

8Les repères structurels ont été calculés sur la base de Al-Hussainy et al. (2010) et de FinStats de la Banque mondiale. Il a été procédé à une analyse de régression de chaque indicateur financier par rapport à une série de caractéristiques structurelles, telles que le PIB par habitant et son carré, la taille et la densité de la population, la charge supportée par la population active, des variables propres à

(continued)

22 FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL

d'interpréter sur cette base l'écart entre la valeur observée et le repère. Un écart négatif indique que la poursuite d’une action pourrait être envisagée tandis qu'un écart positif peut indiquer que les réformes ont produit de bons résultats. L’existence d’un écart positif ne signifie toutefois pas qu'il ne serait pas possible de mener une action supplémentaire; les repères ne sont pas des niveaux optimaux mais plutôt une indication du degré de développement financier des pays présentant des caractéristiques similaires.

L'analyse a été réalisée au moyen de données relatives aux années 1995 et ultérieures, dans la mesure de leur disponibilité, et au moyen de l’outil conçu par la Banque mondiale à cette fin.

21. Des comparaisons sont également établies avec deux pays non membres de l'UEMOA, le Ghana et le Kenya, et avec la moyenne et la médiane pour l'Afrique subsaharienne. La profondeur et l'étendue des services financiers et l'accès à ces derniers ont été évalués pour les secteurs financiers des huit pays membres de l'UEMOA. Le Ghana se prête particulièrement bien à des comparaisons avec de nombreux pays membres de l'UEMOA en raison de ses caractéristiques et de sa proximité. Le Kenya offre un exemple d'une économie d'Afrique subsaharienne dotée d'un secteur financier en rapide expansion. La moyenne et la médiane de l'Afrique subsaharienne (y compris l'Afrique du Sud) représentent l'évolution sur le reste du continent.

B. Développement du secteur financier et caractéristiques structurelles des pays membres de l'UEMOA

22. La profondeur des systèmes bancaires a sensiblement augmenté dans tous les pays de l'UEMOA au cours des dernières années et la plupart de ces pays atteignent ou dépassent les principaux repères statistiques de profondeur. Le Togo, le Sénégal et le Bénin ont les systèmes bancaires les plus profonds de la région (en termes absolus et non par rapport aux repères), tandis que la Guinée-Bissau et le Niger ont les systèmes les moins profonds. La profondeur des secteurs financiers non bancaires varie très fortement d’un pays à un autre. Les marchés des titres sont manifestement sous-développés par rapport aux caractéristiques structurelles. La Figure 7 fournit de plus amples détails par pays et par période.

23. L’étendue du secteur bancaire, mesurée par la gamme des produits, des marchés et des prestataires, est généralement limitée dans l'UEMOA. La concurrence dans le secteur bancaire, mesurée de manière approchée par la concentration des actifs dans les trois banques les plus importantes, semble relativement faible dans tous les pays, et paraît avoir diminué au cours des

dernières années. Le ratio des crédits au secteur public/PIB a fortement augmenté; cette évolution n'est généralement pas signe de diversification mais, dans le cas de l'UEMOA, elle est due à la cessation des avances de la banque centrale aux États et au développement du marché régional. L'assurance-vie est plus développée que ne l'indiquent les repères, ce qui permet de penser que la gamme des produits financiers se diversifie. Le nombre de sociétés cotées à la BRVM est très faible par rapport au repère et seul un petit nombre d'entre elles font l'objet de négociations actives. Le graphique 8 fournit de plus amples détails par pays et par période.

chaque pays et des effets fixes de l’année, à partir de vastes séries de données sur les pays. Ces régressions devraient être régulièrement mise à jour.

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST-AFRICAINE

So urces : base de do nné es F inSt ats, calculs des se rvices du F M I.

0 10 20 30 40

BEN BFA CIV GNB MLI NER SEN TGO

Crédit privé/PIB (Pourcentage du PIB)

2011 2005

0 10 20 30 40

BEN BFA CIV GNB MLI NER SEN TGO

Dépôts bancaires intérieurs/PIB (Pourcentage du PIB)

2011 2005

0 20 40 60 80 100 120

BEN BFA CIV GNB MLI NER SEN TGO

Crédit privé/Dépôts (Pourcentage des dépôts)

2011 2005

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4

BEN BFA CIV MLI NER SEN TGO

Actifs des compagnies d'assurance/PIB (Pourcentage du PIB)

Dernière année disponible

Dernières années disponibles : 2010 pour le Bénin, 2009 pour le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger et le Togo, 2008 pour le Sénégal. Omission de la Guinée-Bissau en raison de données manquantes.

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Ratio du chiffre d'affaires du marché boursier

(Pourcentage)

Valeur observée

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Capitalisation du marché boursier

(Pourcentage du PIB) Graphique 7. UEMOA - Principaux indicateurs de profondeur du secteur financier

Repère statistique médian En dépit d'une grande hétérogénéité, tous les pays dépassent le repère

statistique médian pour le ratio du crédit au PIB en 2011 ... .... et tous, sauf le Niger, pour le ratio des dépôts au PIB.

L'intermédiation bancaire est inférieure au repère en Côte d'Ivoire et en Guinée-Bissau.

Le secteur des assurances ivoirien est nettement plus développé que ses homologues et le repère statistique.

La performance du marché boursier est nettement inférieure au

repère du chiffre d'affaires ... ... et au repère de la capitalisation du marché.

24 FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL

S o urces : base de do nnées F inS tats, B C E A O , calculs des services du F M I.

0 20 40 60 80 100

BEN BFA CIV MLI NER SEN TGO

Total des actifs des 3 grandes banques (% actifs de toutes les banques commerciales)

Dernière année disponible 2005

Dernières années disponibles : 2011 pour le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Togo, 2010 pour le Bénin, le Mali, et le Niger. Omission de la Guinée-Bissau en raison de données manquantes.

0 2 4 6 8 10

BEN BFA CIV GNB MLI NER SEN TGO

Crédit à l'État et aux entreprises publiques (Pourcentage du PIB)

2011 2005

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8

BEN BFA¹ CIV MLI NER SEN TGO

Primes d'assurance (Vie), 2010 (Pourcentage du PIB)

0 50 100 150 200 250 300

BEN BFA CIV GNB MLI NER SEN TGO

Comptes pour 1000 adultes

2011 2005

0 1 2 3 4 5

BEN BFA CIV GNB MLI NER SEN TGO

Succursales pour 100,000 adultes

2011 2005

Graphique 8. UEMOA - Principaux indicateurs de l'ampleur et de l'accès dans l'UEMOA

Données de 2009 utilisées pour le Burkina Faso. Omission de la Guinée-Bissau en raison de données manquantes.

Repère statistique médian La concentration des actifs des banques s'est accrue ces dernières années,

dépassant le repère statistique pour tous les pays sauf le Mali.

Le crédit au secteur public a quadruplé dans certains pays entre 2005 et 2011, dépassant largement le repère statistique.

La diversification dans l'assurance-vie dépasse les repères structurels dans tous les pays.

L'accès à des services financiers tels que les comptes bancaires est conforme ou supérieur aux repères dans la plupart des pays ...

... avec des résultats similaires quant au nombre de succursales bancaires.

La Guinée-Bissau n'est pas disponible.Le nombre de comptes ne figurant pas dans FinStat, il n'y a donc pas de repère statistique.

Le nombre de comptes s'est aussi considérablement accru pour les institutions de microfinance.

- 500,000 1,000,000 1,500,000 2,000,000 2,500,000 BEN

BFA CIV GNB MLI NER SEN TGO

Number of Accounts at MFIs

2010 2005

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST-AFRICAINE

24. L’accès aux financements a fortement augmenté dans tous les pays et atteint ou dépasse le repère structurel dans la plupart d’entre eux. Les banques et les IMF ont contribué à cette

évolution, les IMF jouant un rôle important à cet égard au Bénin, au Togo et au Sénégal. Le graphique 8 fournit de plus amples détails par pays et par période.

C. Possibilités d’approfondissement

25. Si les comparaisons par rapport aux repères statistiques montrent que l'UEMOA n'est pas en retard en ce qui concerne la profondeur du secteur financier et l'accès à ce dernier, les

comparaisons directes avec certains pays similaires montrent que le secteur financier pourrait se développer davantage. Il conviendrait d’examiner les raisons des écarts par rapport aux repères et de déterminer, en particulier, si certaines réformes pourraient être reproduites au sein de l'UEMOA.

Profondeur. Le ratio moyen du crédit privé au PIB de l’UEMOA est comparable à la moyenne pour l'Afrique subsaharienne. Il est plus élevé que celui du Ghana mais sensiblement inférieur à celui du Kenya qui, de surcroît, augmente plus rapidement que celui de l'UEMOA.

Étendue. Si le Ghana a réussi à sensiblement réduire la concentration de ses actifs dans le système bancaire pour atteindre un degré comparable à celui du Kenya, les actifs restent très concentrés dans les pays de l'UEMOA. Le marché boursier est également plus diversifié au Kenya.

Accès. L'accès aux services financiers est un domaine dans lequel l'UEMOA est en retard par rapport à tous les pays utilisés dans le cadre des comparaisons. Le Kenya et, dans une moindre mesure, le Ghana ont réalisé d'importants progrès dans ce domaine ces dernières années

CONTRAINTES PESANT SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE