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développement touristique

Plusieurs attraits naturels et culturels dont bénéficie le Maroc font de ce pays une destination touristique de premier plan. Cependant d’autres facteurs économiques structuraux caractérisant les destinations touristiques des pays en voie de développement rendent difficile de tirer pleinement profit de l’activité touristique.

3.1. Le Maroc ; innombrables attraits pour l’activité touristique

Grâce à ses plages, ses centres historiques et culturels dispersés aux quatre coins du pays et à la variété et à la beauté de ses paysages et sites, le Maroc présente un potentiel touristique indéniable. Ce potentiel est renforcé par la proximité géographique avec l’Europe, les conditions climatiques favorables, ainsi que la relative stabilité politique du pays.

Le Maroc tire sa vocation patrimoniale d’un passé riche. Avec ses centres urbains, Marrakech, Fès, Meknès…, le Maroc fut longtemps un carrefour politique, économique et culturel majeur, notamment, durant trois fortes dynasties (les Almoravides, Almohades, et les Saadiens). Le Maroc occupa alors une place névralgique en Occident musulman, en Afrique du Nord et en Andalousie.

Au niveau architectural, le Maroc présente un des meilleurs compromis d’un mélange entre les influences moyennes orientales et africaines. D’une part, la physionomie globale de ses médinas présente des caractéristiques architecturales des villes arabo-andalouses. Ceci se voit dans l’architecture intérieure des riads, l’ornementation calligraphique arabe par exemple, mais aussi

dans l’organisation sociale de la ville avec la présence des mosquées et des mausolées. En même temps, les Casbahs du Sud marocain ont plusieurs points communs avec les régions désertiques africaines.

À moins de trois heures de vol par rapport aux principales villes européennes pourvoyeuses de touristes, le Maroc bénéficie d’une situation géographique clé.

Étant bordé par la mer et protégée par les montagnes, le Maroc jouit de conditions climatiques favorables pour l’activité touristique. En effet, le pays bénéficie d’un paysage contrasté entre le désert du Sahara marocain et les sommets enneigés de l'Atlas. En réalité, le pays connaît des conditions climatiques difficiles, mais reste attrayant pour le tourisme. Le niveau d’ensoleillement demeure très important avec une moyenne annuelle supérieure à 8 heures par jour. Les jours de pluie ne dépassant guère la moyenne de 50 jours par an.

3.2. Les problématiques de développement touristique dans les destinations

des pays en voie de développement

Dans la plupart des pays en voie de développement, le tourisme international suscite une controverse continuelle. Pour de nombreux, le tourisme est un secteur économique prioritaire et constitue une source importante de revenu. Néanmoins, le tourisme pose de vrais problèmes d’équilibre entre les sociétés multinationales, souvent d’origine nordique, et les prestataires touristiques locaux.

La revue de la littérature sur la géopolitique du tourisme montre une situation critique et déséquilibrée entre les flux humains et financiers produits par l’activité touristique. Il en ressort une situation de domination des grands voyagistes sur les destinations en voie de développement. Constatant cette situation critique, Hoerner (2008) évoque la notion du tourisme captif. Dans ce système contraignant, les destinations des pays du sud se trouvent prises en otage dans des circuits touristiques qui les vident de leurs richesses. Ces systèmes sont caractérisés par l’omniprésence des firmes multinationales qui contrôlent des flux touristiques. Selon Horner (2008), 40% des échanges mondiaux s’effectuent entre des firmes multinationales. Une douzaine de ces dernières contrôlent trois quarts des recettes touristiques internationales. Dans un système de tourisme captif, le phénomène des fuites ou d’évaporation des recettes en raison de l’incapacité des pays d’accueil à retenir leurs recettes touristiques est très dommageable. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) constate une réalité alarmante. Les fuites dans le tourisme seraient de l’ordre de 85% dans les pays moins avancés d’Afrique, de 80% dans les Caraïbes, de 70% en Thaïlande, de 40% en Inde contre 10% à 20% dans les pays en voie de développement les plus avancés et les plus diversifiés (cités dans Caire 2005, p. 4 et 5).

Dans les pays en voie de développement, le secteur hôtelier, fortement atomisé, continue à subir des conditions contractuelles sévères dans le circuit de distribution traditionnel contrôlé par les grands TO et voyagistes internationaux. L’organisation mondiale de tourisme (OMT) estime que plus de 85% des entreprises d’hébergement des pays en développement sont des PME.

N’arrivant pas à assurer des recettes stables tout au long de l’année, la plupart des hôteliers n’avaient d’autre choix que de vendre leurs chambres par le biais de contrats d’allotements à bas prix. Certains voyagistes pratiquent des comportements d’oppression et de chantage comme la suspension de la commercialisation de la destination à cause des prix hôteliers jugés trop élevés (Bédard s et Kadri, 2004).

Le Maroc dont le tourisme est assurément l’un des premiers secteurs d’activité ne déroge pas à cette réalité. L’économie marocaine est fortement articulée sur le tourisme. Le tourisme constitue unanimement un des secteurs pourvoyeur de croissance économique, d’entrées de devises, et création d’emplois. Le tourisme présente comme le montre des sources officielles du ministère de l’économie et des finances marocain jusqu’à 7,5% du PIB, 6,6% de la population active occupée et 14,8% des recettes de la balance des paiements en 2010. Le Maroc reste dépendant en grande partie des flux touristiques étrangers. En 2011, le nombre de touristes a atteint 9,34 millions (ministère de tourisme marocain, 2012) dont la majorité est constituée des touristes internationaux.

Dans les marchés classiques du tourisme marocain (France, Angleterre et en Allemagne, Italie et Espagne), la distribution classique reste dominante. La figure (21) montre la prédominance des agences de voyages et TO dans la distribution touristique au Maroc dans 4 principaux marchés autres que la France.

Figure 21 : Canaux d’achat utilisés dans certains marchés cibles

Source : (ONMT, 2006)

La situation change sensiblement au cours des dernières années. La part de la distribution directe s’est progressée avec l’adoption d’Internet par les hôteliers. Mais plusieurs obstacles juridiques et technologiques persistent encore et retardent une meilleure utilisation d’Internet par les hôtes.

Au-delà de l’approche économiste des discours officiels tenus par les divers acteurs et opérateurs du développement touristique, il serait irréel de dire que le tourisme ne draine pas dans son sillage des effets négatifs en termes de durabilité. À ce niveau, le Maroc ne constitue pas une exception. De nombreux signes de dysfonctionnement sont perceptibles.

Il faut signaler que le Maroc avec ses médinas présente une urbanité et un système de valeurs très particulières, mais aussi très fragiles. Cependant, la concentration très forte des investissements touristiques et immobiliers du phénomène des Riads dans le cœur historique des médinas comme Marrakech, à titre d’exemple, impose une réorganisation des espaces urbains et nuit fortement à l’équilibre sociospatial déjà bien incertain.

Si une petite partie des locaux s’adaptent à un espace et une culture remodelés par l’activité touristique pour en tirer profit, une autre partie subit des chocs permanents de folklorisations, de mimétisme occidental, voire des dérives sexuelles d’une jeunesse désœuvrée.

73% 75% 54% 58% 27% 25% 46% 42% 0% 25% 50% 75% 100% UK German y Spain Italy Réservation directe ou par Internet Agence de voyages et Tour Opérateur

L'empreinte environnementale de l’activité touristique pose aussi de sérieux problèmes. En plus des problèmes de pollution automobile ces dernières années, le saccage des écosystèmes par l’acquisition plus ou moins légale des terrains agricoles et la privatisation du patrimoine paysager de la palmeraie est l’une des nombreuses facettes de la décadence environnementale que vit le Maroc. À terme, ceci pourrait compromettre la viabilité de l’activité touristique elle-même.

3.3. La place prioritaire du tourisme au Maroc : une analyse diachronique

Le tourisme a toujours fait l’objet d’un grand intérêt de la part des pouvoirs publics et économiques au Maroc. Pour essayer de comprendre comment le secteur du tourisme a pu évoluer vers un statut de priorité nationale, nous présenterons une analyse diachronique en présentant un petit aperçut sur l’historique du tourisme depuis la période du protectorat jusqu’au dernier rebondissent du secteur dans la vision 2010.

3.3.1. La période coloniale

Au Maroc, dans les anciennes médinas2, il existait depuis toujours des structures d’hébergement de type traditionnel pour héberger les voyageurs qui visitent la ville pour des raisons d’affaires, de religieux ou d'exploration. Il s’agissait d’une sorte d'auberge appelée (foundouq) qui servait aussi bien pour héberger les hommes qu’entreposer des marchandises. Du fait que toutes les activités commerciales et artisanales se limitaient à l'intérieur des remparts, la plupart de ces (foundouqs) se concentrent à l'intérieur de la médina. Actuellement, la quasi-totalité de ces bâtisses ont changé de vocation pour devenir des ateliers d’artisanat.

Cependant, la genèse de la politique touristique marocaine débute avec l’institution du protectorat français (1912-1956). Ainsi, les premiers balbutiements d’une activité de tourisme moderne reviennent au Résident General Lyautey3 dans les années 1920.

Cette période a connue l’adoption de plusieurs mesures législatives et promotionnelles du tourisme au Maroc. En effet, le tourisme servait, entre autres, pour la promotion d’une image attractive du pays, comme un moyen de donner une belle image du projet coloniale, notamment auprès d’une partie importante de l’opinion publique française réticente au protectorat français au Maroc.

En fait, la politique coloniale en matière de tourisme était relativement simple, elle consistait à

2 Le terme « médina » est employé pour désigner l’organisation de l’espace urbain intromeros dans les

pays arabes, notamment, dans les pays du Maghreb, en Afrique de l'Ouest et en Afrique de l'Est.

3 Le Maréchal Lyautey fut le premier résident général du protectorat français au Maroc (1912 - 1925), il

offrir des endroits de repos pour les touristes fortunées. C’est ainsi que les projets de développement allaient être dirigés vers la construction d’hôtels de luxe afin de mieux répondre aux exigences d’une clientèle élitiste. À ce propos, on peut citer en l’occurrence, la construction du fameux palace de La Mamounia en 1924 (quelques images en annexe 3) et l’hôtel de Luxe Es Sâadi en 1952 (une capture d’écran en annexe 4).

Le protectorat a mis en place plusieurs organismes chargés de la promotion du Maroc en l’occurrence l’office chérifien du tourisme en 1937. Ce dernier avait pour mission d’étudier toutes les questions relatives au tourisme, tant au niveau de la proposition de mesures qui cherchent à améliorer les conditions de transport de circulation et de séjours des touristes, qu’au niveau de la construction et contrôle des organismes d’accueil et de renseignements touristiques. Après une période de cessation d’activités à cause de la guerre, cet organisme est converti en 1946 à l’actuel Office National Marocain du Tourisme (ONMT).

3.3.2. La période postcoloniale

Bien que l’expansion du tourisme à l’ère du protectorat français ait été relativement modeste, cette période a mis le Maroc sur la voie de développement touristique en lui assurant une place privilégiée comme une destination pionnière, devançant toutes les autres destinations de la Rive-Sud de la Méditerranée. Un placement précoce sur le marché touristique mondial que le Maroc n’a pas su toujours gardé.

Au lendemain de l’indépendance, le Maroc devait réorienter ses choix économiques pour faire la rupture avec une économie dirigée autrefois vers la satisfaction des besoins de la puissance coloniale, c’est dans ce sens que le Maroc a adopté deux plans de développements (1958-1959 et 1960-1964) sans accorder beaucoup d’importance au tourisme.

Cependant, après l’analyse des options stratégiques offertes à l’époque, le Maroc indépendant a adopté le tourisme comme un secteur prioritaire de ses choix économiques ;

Le tourisme est hissé au second rang des priorités économiques nationales, après notamment, le secteur de l’agriculture. Cependant, l’importance soudaine accordée au tourisme au début de la période postcoloniale a mis en évidence certaines carences héritées de la période du protectorat (Hilali, 2005).

« N’étant pas un pays producteur de pétrole, encouragé par les recommandations de l’expertise internationale et jouissant d’une bonne image auprès des pays occidentaux, principaux foyers émetteurs de touristes, le choix qu’il fait du tourisme paraît découler de réflexions mûrement pensées » (Hilali, 2005. p.6).

Avec l’entrée officielle du Maroc sur le marché touristique mondial dans moitié de la décennie 19604 et l'apparition d'une demande touristique croissante, les quelques hôtels et stations touristiques héritées de la période coloniale ne suffisaient plus pour assurer un décollage touristique d’envergure. C’est dans la période postcoloniale que le tourisme marocain a vu l’apparition de grandes zones touristiques d’envergure. Pour ce faire, le gouvernement a engagé une politique volontariste. Pour assurer un démarrage, l’état marocain a procédé à des investissements directs par la construction des unités hôtelières avant de se désengager progressivement par la suite en cédant la place aux acteurs privés et en mettant en place des programmes d’incitation à la privatisation.

L’importance accordée au tourisme par le Maroc est vérifiée par la proportion du budget général de l’État alloué. Ceci dit, tous les plans de développement à compter du plan triennal 1965-1967 jusqu’au dernier plan quinquennal 1988-1982 ont accordé une place conséquente pour les investissements touristiques. Cependant, le rôle de l’État était plus accentué dans la période allons de 1965 à 1980. Le tableau (9) ci-aprés présente cette évolution.

Tableau 9 : Programmes et plans de développement socioéconomiques au Maroc, 1949-1992

Programmes et plans de développement de 1949 à 1992 Part du budget total (%) Programme d’équipement 1949 – 1952 1,24% Programme d’équipement 1954 – 1957 0,23% Programme d’équipement 1954 – 1957 22,0% Plan quinquennal 1960 – 1964 1,40% Plan triennal 1965 – 1967 6,40% Plan quinquennal 1968 – 1972 6,80% Plan quinquennal 1973 – 1977 6,50% Plan triennal 1978 – 1980 3,40% Plan quinquennal 1981 – 1985 1,80% Plan quinquennal 1988 – 1992 1,20% Source : Hillali, 2003 ; p.43)

4 L’année 1965 est la date de création d’un ministère du Tourisme et le démarrage de l’investissement massif de l’état dans le secteur touristique pour la période du plan triennal 1965-1967 (6,4% du budget, comparativement à 1,4% lors du plan précédent).

3.3.3. La vision 2010

Après deux décennies de stagnation (1980-1990), le Maroc, revigoré par une nouvelle ère politique avec l’intronisation du roi actuel, pose en 2001 un plan de relance pour le tourisme national. Par la vision 2010, le Maroc repositionne le tourisme au cœur de son intérêt économique et social et revient à l’idée du tourisme moteur de développement en tablant sur une contribution importante de ce dernier au PIB du pays.

Le gouvernement a lancé un projet ambitieux de 10 millions de touristes à l’horizon 2010. Il prévoit dans le cadre du plan azur la réalisation de six nouvelles stations balnéaires de type « méga-stations », pour y arriver certains objectifs ont été fixés, il s’agissait principalement de tripler la capacité d’hébergement en passant de 80 000 à 230 000 lits et de former au moins 70 000 professionnels. En misant sur le plan azur, la vision 2010 avait également comme objectif de trancher sur le repositionnement de la destination Maroc. Un positionnement qui a toujours connu un flou à cause de la concurrence serrée et continue entre le tourisme culturel et le tourisme balnéaire.

Le tableau (10) suivant présente les principales caractéristiques de stations balnéaires programmées dans le cadre du plan azur.

Tableau 10 : Caractéristique des cinq principales nouvelles stations touristiques balnéaires du Maroc

Nom de la

station blanche Plage Taghazout (Agadir) (Essaouira) Mogador El Haouzia (El Jadida) (Larache) K. Sahel (Orientale) Saidia Superficie

totale 525 ha 868 ha 356 ha 475 ha 490 ha 600 ha

Capacité

générale 26 000 lits 23 000 lits 7 900 lits 8 500 lits 15 000 lits 150 lits

Hôtellerie

classique 24 000 lits 28 hôtels - - 5 100 lits 32 hôtels 14 hôtels 4 900 lits 10 000 lits 16 hôtels - - Source : Ministère du Tourisme, 2003 (Cité dans Hilali, 2005 ; p.10)

Depuis l’adoption de la vision 2010 en 2001, le Maroc a enregistré des performances quantitatives concluantes tant au niveau de la réalisation des projets escomptés que dans le rythme de croissance des arrivées. Cependant, la situation a changé sensiblement au cours des dernières années puisque les arrivées touristiques ont enregistré une tendance baissière sous l’effet d’une dépression généralisée de l’économie mondiale en 2008, ce qui s’est soldé par des écarts entre les réalisations et les objectifs fixés dans la « Vision 2010 ».

Malgré une période morose, les arrivées touristiques enregistrées en 2010 ont atteint 9,3 millions de touristes, en progression de 11% par rapport à l’année précédente. Un résultat pas loin de l’objectif de la vision 2010.

Les crises se succédèrent, mais ne se ressemblent pas, mais il semble que le tourisme marocain est muni d’une certaine résistance. Le printemps arabe qui s’est éclaté en Tunisie, après en Égypte, avant de toucher le Maroc a causé un peu moins de perte en comparaison avec les autres pays touristiques arabes. Le Maroc a réussi à maintenir sa vitesse de croisière. La figure (22) montre comment l’impact du printemps arabe a été dramatique sur les concurrents directs du Maroc, en l’occurrence la Tunisie, qui a enregistré 30,7% de recul en 2011 par rapport à 2010. Figure 22 : Le tourisme international en 2010 vs 2011

Source : Organisation Mondiale de Tourisme (2012)

3.4. Caractéristiques de la demande et l’offre d’hébergement touristique au

Maroc

L’offre et la demande en hébergement touristique au Maroc présentent certaines caractéristiques propres en termes de marché ciblés et la qualité de structures d’hébergement réalisées. Nous présentons ainsi l’évolution de la capacité hôtelière au Maroc dans les dernières années, mais avant cela, une présentation des principaux marchés touristiques présents au Maroc s’impose.

3.4.1. La demande touristique au Maroc

3.4.1.1. Principaux marchés

Bien que la place des touristes nationaux est importante, la destination « Maroc » est résolument tournée à l’international. Compte tenu de l’histoire commune entre la France et le Maroc et les relations étroites entre les deux pays après l’indépendance, le marché français est l’un des plus importants pour la destination « Maroc », notamment à Marrakech où les touristes français représentent plus de la moitié des visiteurs de la ville. Dans cette ville, la présence majoritaire des touristes français constitue une sorte de tradition.

Une autre raison explicative de la prédominance de la clientèle française au Maroc revient aux efforts promotionnels du Maroc postprotectorat qui a choisi de s’orienter d’abord vers le marché français qu’il connaissait déjà. C’est ainsi que le Maroc a accentué ses campagnes publicitaires sur la France malgré sa recherche de diversifier la prévenance de ses clients dans les autres pays européens.

La figure (23) présente la part écrasante des touristes français à Marrakech.

Figure 23 : Évolution des arrivées dans les établissements d'hébergement classés à Marrakech, par nationalité

Source : Adapté de Ministère du Tourisme marocain (2008)

La prédominance du marché français à Marrakech reflète en quelque sorte une tendance généralisée de la demande touristique au Maroc. Selon les statistiques du ministère du tourisme marocain, le marché français présente 41% des arrivées de touristes étrangers de séjour aux

0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 700 000 800 000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 France Espagne Royaume-Uni Allemagne Italie Hollande Brlgique Suisse USA T.interne

postes frontière, ensemble des voies par nationalité en (2008) (voire annexe 5). À part le marché français, d’autres sources de clientèle existent, mais avec des proportions beaucoup moins importantes que ce dernier, on peut citer par exemple, le marché du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Espagne avec des proportions respectives de 7%, 4% et 14%. Fort à signaler que le marché intérieur commence à gagner de la place. Le tourisme interne apparaît depuis une décennie comme une source de clientèle importante bien qu’il soit peu pris en compte dans les différentes stratégies touristiques nationales successives.

3.4.1.2. Principales destinations au Maroc

Sur le plan régional. Marrakech porte-étendard du tourisme marocain, se positionne en tête de file des destinations marocaines. Cette ville jouit d’une renommée internationale. Elle est la ville la plus visitée du Maroc et la plus médiatisée à l’international. Son offre en hébergement hôtelière est l’un de plus important du pays. Marrakech a enregistré un essor touristique sans précédent ces dernières années en termes de nuitées5 et d’offre de capacité6.

Marrakech occupe donc la première place en termes de nuitées avec 6,3 millions de nuitées enregistrées en 2010, soit 35% du total des nuitées enregistrées au Maroc (ministre de tourisme marocain, 2011). En seconde place, la région de Souss-Massa-Draâ (la ville d’Agadir) arrive en deuxième rang avec 5,8 millions de nuitées ce qui correspond à une part de 33%.