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Marché du travail versus offre disponible

III. COMPOSITION ET RECOMPOSITION DES GROUPES D’AMI·E·S

4. Marché du travail versus offre disponible

Si les mobilités interterritoriales sont a priori caractéristiques des jeunes générations (temps des études et des premiers emplois) du fait de l’âge des jeunes femmes rencontrées surtout, mais aussi du milieu social auquel elles appartiennent, nous avons surtout rencontré des jeunes femmes qui disent qu’elles « n’ont pas bougé », reprenant à leur compte la norme sociale de la mobilité sans avoir les ressources pour la déconstruire. La mobilité est considérée – en particulier par les adultes des classes sociales supérieures – comme un impératif, une obligation, notamment dans une logique d’ascension sociale. Les grandes villes offriraient des formations plus diversifiées et permettraient d’aspirer à de meilleures conditions professionnelles, ressources indisponibles sur les territoires ruraux. Sur les quatre terrains enquêtés, la mobilité est d’abord envisagée par les filles dans une logique d’insertion professionnelle avant même une logique « d’ascension sociale ». C’est particulièrement le cas dans la communauté de communes d’Ardenne Vallée de la Meuse, tant ce territoire est décrit par les enquêtées comme dépourvu d’emplois. Alors que les filières générales demandent vite de quitter le territoire, les filières professionnelles locales sont limitées à quelques domaines, notamment pour les filles : le service à la personne, la vente, le service et la restauration, le médico-social, ces mêmes filières étant plus ou moins calquées sur la faible diversité des emplois locaux disponibles. Face à ces opportunités réduites, les jeunes femmes rencontrées expriment leurs aspirations à des métiers les amenant à s’échapper de leur territoire et, d’une certaine manière, des normes de genre en rejoignant les métiers de maintien de l’ordre et de la sécurité, comme l’armée, la police ou encore les pompiers. Les parcours des jeunes femmes montrent combien, à la sortie du système scolaire, travailler localement est le résultat de compromis les amenant à s’adapter aux contraintes locales : se replier sur l’emploi local, entrer en parcours d’insertion, et plus rarement « batailler » pour créer sa propre activité.

L’obtention des premiers emplois est souvent source de tensions. Les jeunes femmes doivent faire avec des CV qui sont « vides » au départ et cherchent donc à multiplier les expériences professionnelles pour augmenter leur employabilité. Il est donc attendu d’elles qu’elles soient peu regardantes sur le type d’emplois, les conditions de travail, pour montrer qu’elles sont « prêtes à tout » pour travailler dans un territoire où les emplois manquent. Dans cette quête aux expériences multiples, la question de la poursuite de la formation est reléguée au second plan, et les filles doivent se confronter aux difficultés d’accès au travail du fait à la fois de leur âge et de la faiblesse du réseau de transports, qui limite largement leurs déplacements (dans les quatre territoires, les transports en commun sont largement insuffisants et les filles sont moins souvent équipées de scooters que les

garçons, on y reviendra). Au cœur des enjeux pour trouver du travail, on retrouve l’obtention du permis de conduire et l’acquisition d’une voiture personnelle. Or, si l’on sait que les jeunes ruraux sont plus enclins à passer le permis de conduire que les jeunes urbains, les données de l’enquête ENRJ de la DREES (2014) montrent, surtout jusqu’à 22 ans, que les femmes sont moins souvent détentrices d’un permis de conduire que les hommes. Au-delà, les données révèlent que les jeunes qui n’habitent plus chez leurs parents et ceux qui sont diplômés de l’enseignement supérieur disposent plus souvent d’un permis de conduire que les autres, en d’autres termes, les jeunes femmes faiblement diplômées sont moins souvent titulaires du permis que les autres (Bunel, Francou, 2018).

Se passer de permis de conduire nécessite d’avoir un certain capital local mobilisable : les jeunes femmes ouvrières à l’usine avec des proches ou des amies expliquent que le covoiturage entre collègues est une pratique répandue, même si cela est relativement contraignant puisqu’elles n’ont pas toutes mes mêmes pauses, y compris quand elles sont dans les mêmes services. « Être patiente, attendre… C’est le prix à payer si tu veux travailler un peu… », dira d’ailleurs Mila, 20 ans, dont les deux parents travaillent en usine.

D’autres jeunes femmes ajustent leurs déplacements à ceux de leur petit ami (avec qui elles vivent ou non), qui accepte de les emmener, parfois de faire un détour. Ainsi, Sophie, 20 ans, inscrite dans le dispositif de la garantie jeunes, habite depuis quelques semaines dans une maison isolée située sur l’intercommunalité de Parthenay non desservie par le car (« Il faut que je marche 20 min pour aller au car, le matin et le soir ») : tous les matins, elle se fait déposer à 7 h 10 devant la mission locale par son petit ami, ouvrier intérimaire à l’usine, avec qui elle vit. Pendant près de deux heures, elle attend dehors l’ouverture de la structure vers 9h ; « heureusement il y a une gare abandonnée » pour se mettre à l’abri quand il pleut. Tiphaine, 19 ans (mère : aide ménagère ; père : maçon ; beau père : sans emploi), également dans le dispositif de la garantie jeunes, en Chartreuse, a fait des formations dans la vente et la restauration, mais elle se sent « bloquée » par l’absence de permis et se rabat sur le travail saisonnier où elle est logée sur place.

Marches de la gare abandonnée où attendent parfois les jeunes, en face de la mission locale, Parthenay, 2018.

« [Je me déplace] en bus, en train. Même du Blablacar si je voulais. Je refuse tout ce qui est stop, pour l'inconnu, je peux pas. Je garde quand même une certaine réserve. Quand on me demande pour mes horaires, je peux dire : “Écoutez, j'ai de la famille à Ch pour le travail, je peux être logée.” J'ai des amis prêts à me loger aussi si je finis trop tard un soir ou deux. Mais je suis en bus pour rentrer, dernier bus 18 h 30, faut que je le prenne. C'est tout. C'est pour ça que je cherche des saisons tant que j'ai pas le permis. Pour le côté nourri logé. J’ai juste à me déplacer le premier jour. […] j’ai la garantie jeunes qui m'a fourni la carte de réduction : 75 %de réduction sur tous les trains. » [Tiphaine, 19 ans, garantie jeunes.]

Elia, 18 ans, inscrite dans le dispositif de l’école de la deuxième chance, fait une heure et demie de vélo par jour par la voie verte le long de la Meuse pour se rendre dans les stages et petits jobs qu’elle a trouvés dans les villes voisines. Au cours de l’entretien, elle explique, avec sa copine Anouk, que l’absence de permis est un motif de refus facile pour les employeurs, même pour des emplois situés à

côté de chez elles, y compris sur des postes ne demandant aucune mobilité. C’est un critère d’exclusion qu’elles subissent de plein fouet.

Agnès, 29 ans, vit avec sa grand-mère dans une petite ville des Ardennes dont la population vieillit et décroît depuis plus de trente ans. Sans formation qualifiante, elle a trouvé un travail d’auxiliaire de vie à domicile « parce qu[‘elle] aime bien le contact avec les petits vieux » dit-elle en rigolant. Dans un premier temps, elle n’avait pas le permis et faisait tous les trajets à pied (« je faisais tout Fy’ (3 400 hab) à pied, toute la journée, le matin pour les toilettes, le midi pour les repas, et le soir pour les toilettes et les couchers. Donc j’ai fait ça pendant deux ans à pieds »). Pendant ces deux ans, elle a économisé pour passer son permis et s’est acheté sa première voiture d’occasion sur une petite annonce. Son périmètre de travail s’élargit alors sur un rayon de 30 km, ce qui représente un coût important, augmente largement ses temps de déplacements et lui demande une certaine organisation personnelle pour garder une vie sociale.

« Mais ma voiture, j’y vis, je passe ma vie dedans. Donc, au final, c’est ma voiture, je suis tous les jours, de 7 h du matin jusqu’à 13 h, je suis dedans, je mange dedans, parce que généralement on n’a pas le temps, donc on grignote dans sa voiture. Il y a à boire et à manger là-dedans ! Il y a des fringues, il y a des chaussures… Beh oui, parce que quand on sort du boulot et que Lydie nous dit « viens on va manger au MacDo », vu comme je suis habillée là, non, donc du coup, j’ai des fringues de rechange dans la voiture au cas où je vais manger avec elle. Non je vais pas remonter les quatre étages. C’est uniquement pour ça, c’est parce que j’ai quatre étages ! Je ne remonterai pas les quatre étages ! J’ai d’ailleurs des fringues chez elle aussi, j‘ai des robes chez elle aussi. Je ne veux pas remonter les quatre étages ! Ah non non non ! Beh là, j’ai mes vêtements de travail, je repars travailler, après j’ai mes vêtements de travail dans la voiture, je ne remonterai pas les quatre étages, non c’est trop. Oh non, je les remonte déjà assez souvent comme ça, j’ai pas envie de faire un aller-retour pour rien. Donc non, j’ai de tout dans ma voiture, c’est pratique. » [Agnès, 29 ans, auxiliaire de vie à domicile.]

Envisager de partir pour aller travailler, c’est d’abord « faire avec » l’offre d’emploi disponible sur un territoire relativement large, et habiter relativement loin de son lieu de travail. Les jeunes femmes rencontrées qui sont « parties » pour travailler et qui ont été contraintes de déménager pour des raisons économiques (coût de l’acquisition d’une voiture et de l’essence) et organisationnelles (temps passé dans les trajets, etc.) reviennent là où elles ont grandi, dès qu’elles le peuvent : week-end, jours de coupure… Les lieux de travail étant éloignés de leur domicile et les mobilités intra territoriales relativement contraintes, une part importante des jeunes femmes aspirent à trouver un emploi plus près. Le contexte de crise économique a renforcé les inégalités entre les jeunes, leur précarisation et les difficultés d’entrée sur le marché du travail. Sur fond de désindustrialisation et de délocalisations, les territoires ruraux sont particulièrement touchés par un affaiblissement de l’offre d’emplois disponibles. Dans les quatre territoires enquêtés, les réalités socio-économiques et la question de l’insertion professionnelle, de l’accès au travail ne se valent pas : les Deux-Sèvres et les Ardennes offrent très peu d’emplois localement et ne peuvent espérer en plus que des emplois temporaires liés au tourisme par exemple. Dans ces deux territoires comme dans l’Aulne maritime, il y a peu d’opportunité d’emploi et les conditions de travail et les types d’emplois offerts n’attirent pas toujours les jeunes femmes qui, bon gré, mal gré, s’adaptent « car ici il n’y a pas le choix… si tu fais la fine bouche, tu ne travailles pas », explique Ophélie, 20 ans, qui a terminé une mission d’intérim à l’abattoir quelques semaines avant l’entretien et vient d’entrer dans le dispositif garantie jeunes. À l’opposé, en Chartreuse compte tenu de l’attractivité touristique et du développement économique des deux grandes villes que sont Chambéry et Grenoble, les opportunités d’embauche pour les jeunes femmes semblent un peu plus nombreuses et plus diversifiées qu’ailleurs. Mais, en enquêtant sur les jeunes

femmes de classe populaire habitant toujours en milieu rural, on observe qu’elles sont plus souvent concernées par l’enseignement professionnel et sont concentrées dans un faible nombre de spécialités aux débouchés plus incertains que les filières masculinisées (Palheta, 2017). Et si, comme le montrent les enquêtes sociologiques, elles sont plus nombreuses que les garçons à poursuivre dans la voie de l’enseignement général puis dans le supérieur, on voit malgré tout dans cette recherche qu’elles en retirent moins de bénéfices qu’eux en termes de conditions d’emploi et de travail.

Ce qui caractérise avant tout les premières expériences professionnelles d’une grande partie des jeunes femmes rencontrées, ce sont les « déboires professionnels », les écarts entre la formation et les emplois obtenus et, surtout, le fait que lorsqu’elles arrivent à décrocher un emploi, c’est plus souvent un emploi précaire, à temps partiel avec des horaires fractionnés. Ces premiers emplois se caractérisent aussi par des revenus relativement faibles et le flou entretenu autour des contrats de travail qui ne sont « jamais prêts ».

« J’ai jamais travaillé. C’est la première fois que je travaille cette année, puisque j’ai fait que des stages auparavant. Le stage, j’ai fait… bah en vente au niveau de… surtout sur Cn, j’ai fait mes stages, parce qu’à K il y avait pas de magasins. Euh… j’ai fait sur Carrefour, Weldom [...] Carrefour Contact, le Grand Weldom, Hypersport, des magasins comme ça [...] J’ai fait en caisse, mise en rayon, facing, tout ça [...]. Là, j’ai un CDD de deux mois dans un centre nautique auprès des jeunes. Et après, juillet- août, deux mois, pareil, je suis en tant que réceptionniste dans un camping.

– D’accord. Et le centre nautique par exemple, t’as trouvé le boulot comment ? Enfin… ?

– Le bouche à oreille. Ici, c’est le truc le mieux pour trouver du boulot. C’est comme ça qu’on fonctionne.

– Et là, tu bosses tous les… c’est quoi ton contrat au centre nautique ?

– Euh là, je sais pas, parce que là je vais le signer en fait, donc je vais commencer là. C’est pour faire les ménages au centre nautique. C’est une bonne place. C’est un contrat pour 2 mois.

– D’accord. Et t’es payée combien ?

– Je sais pas, j’ai pas encore vu le salaire, donc… Et puis, même si c’est pas un contrat temps plein, ça me fera des sous. [...] Mais ça sera le SMIC, je pense. C’est bien le SMIC déjà. [...] De toute façon, je suis prête à tout pour travailler. » [Entretien avec Margot, 19 ans, sans emploi.]

Revers de la médaille : trouver un emploi par réseau d’interconnaissance en bénéficiant de son capital d’autochtonie, impose de « faire confiance » tant sur les conditions de travail que sur les conditions d’emploi. Aussi, les filles n’ont pas toujours des contrats de travail en bonne et due forme et ne sont pas toujours déclarées. La nécessité de trouver un travail et de « gagner des sous » crée une certaine forme de dépendance par rapport aux employeurs – qu’elles ne se permettent pas de critiquer – et aux conditions de travail – que la majorité d’entre elles accepte à n’importe quel prix. Cette situation est d’autant plus accentuée chez des jeunes femmes comme Margot qui n’ont aucune qualification et sont marginalisées par la pauvreté de leur famille (sa mère est handicapée et ne travaille pas, son père est un ancien marin pêcheur décédé et son frère est au RSA). Parmi celles qui ont une formation diplômante, c’est sur les filles des milieux les plus populaires que se conjuguent les difficultés. Ce sont elles qui subissent à la fois les contraintes familiales, les conséquences d’une orientation genrée qu’elles ne peuvent contester faute de capital social, les discriminations à l’embauche (liées notamment à la maternité ou à la moindre efficacité/capacité des femmes pour exercer tel ou tel métier) et dans la gestion de carrière (la prise de postes à plus grandes responsabilités, l’ascension professionnelle au sein de l’entreprise leur paraît freinée), ainsi que la précarité généralisée des emplois qu’elles parviennent à « dégoter ».

Obtenir un emploi ou un stage professionnel par le réseau local est une des seules manières de s’en sortir, mais le revers de la médaille est qu’il est très difficile pour les jeunes femmes de pouvoir contester leurs conditions de travail, et surtout de faire part de situations de harcèlements ou de violences au travail. Dans les entretiens collectifs, ces tensions ont régulièrement été mises en discussion par les jeunes femmes elles-mêmes, mais rares sont celles qui se sont autorisées à parler de leur situation personnelle : « C’est gênant de parler de ça. Ici tout le monde se connaît » conclura d’ailleurs une jeune femme comme pour changer de sujet. Dans les entretiens individuels et collectifs, au total, neuf jeunes femmes ont raconté des situations de mal-être au travail dues à des humiliations (nettoyer des toilettes sans gants ni masque de protection, sans javel ou encore remarques publiques sur le travail accompli « pas assez bien fait »), des violences subies (embauchée pour faire le ménage dans l’entreprise de son cousin, une jeune femme s’est fait enfermer à l’intérieur jusqu’à ce que ce dernier considère la tâche terminée) et d’autres formes de harcèlements (moral, psychologique), avec des demandes de changements d’horaires et d’annulations à répétition, ou de propositions de postes valorisés (comme l’accueil), qui sont en réalité des postes dans l’ombre (nettoyer les cuisines). Deux jeunes femmes ont par ailleurs fait part de formes de harcèlement sexuel au travail, bien qu’elles ne les nomment pas comme telles (insistance pour le port de jupe courte, remarques sur l’apparence physique, le poids et plus largement le corps ou encore le volume de la poitrine qui serait à mettre davantage en valeur). « Ne pas chercher les problèmes » et « ne pas causer de problèmes » à ses parents sont les deux principes qui participent à l’invisibilité et à l’indicibilité des violences en milieu professionnel subies par ces jeunes femmes dont on attend une forte loyauté au moment de leur entrée sur le marché du travail. Cette dernière sera un indicateur de leur employabilité pour la suite. Lorsque les proches ont aussi le statut d’employeur, l’emploi présenté comme un service rendu empêche l’expression d’un quelconque mécontentement (Pinto et al., 2019), et ce d’autant plus que les jeunes femmes semblent occuper davantage les emplois caractérisés par l’absence de collectifs de travail, notamment dans les secteurs de l’aide à la personne (Lechien, Mournetas, 2013).

Des parcours d’insertion marqués par l’intérim, les contrats cours et des

conditions de travail difficiles

Les récits d’insertion professionnelle des jeunes femmes rencontrées mettent en lumière une succession de périodes d’intérim dès leurs études, avec des contrats précaires, dans certains cas non conformes et précaires (contrats « oraux » « mais c’est parce qu’on se connaît »), avec des conditions de travail difficiles et des horaires fractionnés (ou fractionnables). C’est le cas notamment des jeunes femmes exerçant des métiers dans les secteurs de l’aide à la personne, de l’aide à domicile, mais aussi des aide-soignantes, etc., et, plus largement, de toutes celles qui travaillent dans les métiers de service, du care, où la dimension affective du travail est très présente (Avril, 2018). Maëlle a 25 ans, fille d’un père inséminateur et d’une mère assistante maternelle, elle est aide-soignante en CDD dans un centre de rééducation quand nous la rencontrons. « [Elle] fai[t] ce métier pour aider les gens, parce qu[‘elle] aime ça aider… être utile », point sur lequel elle insistera à plusieurs reprises dans l’entretien. Elle vient de se séparer de son conjoint avec qui elle avait acheté une maison dans la petite ville de « T » (2 000 habitants) où habitent également ses parents et son frère. Pendant sa formation et avant d’être diplômée, elle a « enchaîné » les contrats précaires et l’intérim (« J’ai travaillé un peu, j’ai travaillé au Leclerc à C, au Huit à Huit qui est Carrefour maintenant à T, au Leader price à S-C »). Avec

l’obtention de son diplôme, elle enchaîne les contrats courts dans différentes structures locales : EHPAD, maisons de retraite… et, depuis peu, travaille dans un centre de rééducation, bien qu’elle soit en arrêt de travail pour une blessure à l’épaule, à cause des mauvaises postures dues aux gestes quotidiens dans son travail, où elle est obligée de « forcer un peu » :

« Pousser un chariot de repas c’est hyper lourd. Et quand on fait les transferts avec des personnes, on a beau avoir du matériel, on est obligé d’avoir la force aussi dans les bras pour pousser, pour trimbaler