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Motivations des producteurs

Encadré 13 : l’AMAP comme 1er choix ! Maraicher installé par TdL

« (…) Donc, en fait moi, ma politique quand je suis arrivé ici, par rapport à ma production, bah moi déjà c’était l’AMAP quoi. (…) moi je voulais faire une AMAP, et c’est ce que j’ai fait quoi, parce que après étude, on se rend compte que l’AMAP c’est, c’est un mode de commercialisation qui nous fait gagner du temps quand on est tout seul sur une exploitation, c’est un gain de temps, c’est une sécurité enfin et moi je trouve que c’est un super mode de commercialisation, et aussi, moi je me vois pas faire des marchés de plein vent, parce que en étant tout seul sur l’exploitation c’est trop de travail, trop de fatigue, heu ça empiète sur mes WE, et ça va pas, c’est pas ce que je veux faire. (…) « Je fais quasiment la totalité en AMAP, je dis quasiment, parce que depuis, ça fait partie de mes recherches quoi, de savoir comment je peux faire pour vendre un petit peu plus quoi, donc je fournis quelques magasins, donc notamment un petit magasin, le plus régulier quoi, heu je fournis D. .A à côté à T., un petit magasin sur place qui me commande des légumes, lui c’est vraiment toutes les semaines et aussi je vend aussi un petit peu chez C. à Nancy (…) ». Maraichère 1 « L’AMAP, c’est moi qui l’ai lancée il y a quatre ans pile et j’avais lancé dans le journal une réunion à A. pour me présenter, qui je suis, ce que je vais faire, voilà que je suis une nouvelle maraichère et que je vais faire des paniers pour l’année 2014, à partir du 1er mars, si on a des gens intéressés, bah on refait une réunion au mois de janvier et là on créé une AMAP et puis dans ces gens là, au mois de décembre, il y en à 3/ 4 qui se sont dit intéressés, enfin plus que 3 ou 4, il y avait une dizaine tout de suite, en fait hein, j’ai tout de suite pris 15 paniers au départ, mais le jour de cette réunion, il y avait le responsable de l’AMAP de PAM qui avait un peu dérangé heu le, heu la réunion, il avait un peu poussé au portail pour dire, nous aussi on veut quelqu’un pour notre AMAP, et moi, bah moi, j’avais dit attendez, calmos, heu j’arrive, déjà je ne sais même pas combien de paniers je peux faire toute seule la première année, enfin j’étais un peu. Donc je leur avais dit ok pour 10 paniers si vous voulez, et en fait j’ai fini avec 30 paniers la première année, des paniers à 12 euros, 30 paniers sur les 2 AMAP, et ça faisait quinze et quinze, ça a toujours été moitié moitié de toute façon, ça se fait naturellement et là j’en suis rendue à 30 et 32, 62 paniers sur les 2 AMAP (…) ; « dès le départ, j’ai fait de la vente au détail parce que c’était dans mon projet, j’avais fait une étude de machin là, de marché, que j’avais fait moi-même, j’avais été dans tous les patelins aux alentours, je faisais des enquêtes, et puis les enquêtes, elles me disaient que j’avais 40 % des gens qui disaient oui, nous on veut de la vente au détail, nous on veut se déplacer pour venir chercher des légumes, voilà ; et après ça c’est toujours fait comme ça, les gens ils se déplacent pour venir chercher leurs légumes ici le mardi, vente au détail, et l’AMAP c’est le jeudi et le vendredi, ici et à PAM ; en moyenne le mardi ça peut être dix, sachant qu’en été je peux avoir 30 personnes, et là (on est le 18 décembre), je finis là moins de quatre clients, heu j’arrête le mardi, bon en même temps tu as des petits clients que tu fidélises, t’as pas vraiment envie de fermer ».

Maraîcher en GAEC

« Donc la première AMAP, c'était celle de T. Après comme on grossit et on produit plus des légumes, on a besoin du monde, et pour payer du monde il faut, entre guillemets, des ressources sécurisées. Ressources sécurisés c'est un marché qui tourne bien, qui est régulier toute l'année ou une AMAP, avec un engagement d'une année. Donc le choix qu'on a fait c'était d'augmenter un peu T. et trouver un parallèle une 2ème AMAP sur N.. Donc on a fait la démarche, on connaissait dans le CG deux, trois collègues qui étaient en recherche des producteurs et c'est comme ça qui s'est venu, même chose avec la MJC Lorraine, parce qu’ils voulaient faire un pendant, un parallèle d'une semi AMAP divisée en 2 sites. Donc on a fait dans la foulé les deux, parce qu'elles sont à 5 min d'écart, donc les deux ont regroupés toute de suite 30-40 paniers. Puis après on a accepté une nouvelle AMAP ». (…)« En chiffre d'affaire ça fait

50%, entre 40 et 50% en AMAP. Le reste c'est les marchés qu'on a développé et puis le magasin ici, et puis de la vente auprès des fermes vertes. Le regroupement vend aussi des paniers, comme le principe de l'AMAP, c'est des gens qu'on connait autour des fermes. Et après la vente avec Paysan bio Lorrain ».

Collectif arboriculteurs

« On a une quinzaine d’AMAP et ça fait de nous d’ailleurs les premiers fournisseurs en terme de nombre d’AMAP tout producteurs confondus en Lorraine (…). Alors attention, parmi les quinze il y a un tiers qui n’est pas hebdomadaire, on fonctionne aussi sur des paniers mensuels pour certaines, il y a dix douze distributions par an, notamment parce qu’on peut pas être à la distribution et aussi parce qu’on manque de stock, mais voilà que faire ? Où est la frontière entre on fait trop d’AMAP, c’est difficile, mais on veut dire oui aussi à tout le monde, mais on ne peut pas ». (…) « après c’est un système de commercialisation qui nous convient idéologiquement parlant, c’est pas le cas de tout le monde hein, on est pas beaucoup de patrons à avoir cette vision là » (…)« les grosses AMAP, c’est trente à quarante paniers » (…) « tout le circuit court qu’on peut faire, on le fait, je veux dire, on est dans les AMAP, on est dans les magasins bio locaux (…). PBL c’est un acteur très important pour nous et symboliquement, et financièrement. On appui même si dès fois c’est à contre cœur, tu as moins de marge, etc., mais en même temps tu es libéré de tout un tas de choses, de contraintes, de livraisons, de machin, et maintenant, on commence à faire ça avec nos produits transformés (…) ». Micro Brasseur « Un modèle s’est construit. Au départ je ne faisais que de la vente directe. En 1998, je fais de la pub dans la presse locale, des articles, et au début je fais tous les marchés pour me faire connaître, après j’ai sélectionné, enlevé ceux qui ne rapportent rien, on en fait encore 15/20 dans l’année, mais c’est D. qui le fait. Après, les premiers acteurs, c’est les AMAP, j’ai commencé avec celle de T. parce qu’un amapien est venu me demander si je pouvais livrer. D’AMAP en AMAP, cela s’est fait par le bouche à oreille, aujourd’hui je livre dans 5 AMAP, le fonctionnement se fait via des commandes groupées 4 à 5 fois par an, les volumes sont stables, malgré l’absence de paniers, en fait cela dépend du nombre d’amapiens. Je passe aussi par le GAS de Ludres (Groupement d’achats solidaires) qui concerne 3 AMAP: c’est le GAS qui collecte les commandes et les chèques : pour moi, c’est plus simple. Les AMAP c’est 15 % du CA, et la proportion est en baisse, c’est sympa, mais les quantités sont petites. (…). J’ai une importante distribution auprès des boutiques bio, la démarche a commencé auprès de Botanic, et après cela s’est enchaîné, en fait c’est eux qui viennent vers moi, c’est cela qui a augmenté le plus avec en plus les boutiques du terroir, je fais pas de dépôt vente ». (…) au niveau de mon Chiffre d’Affaires, c’est 50 % en vente boutique, 15 % en AMAP, 25 % les marché de WE, 10 % en vente directe, futs festival et particuliers. Certains producteurs ne sont pas intéressés par le système AMAP, peut-être que parce que « c’est trop facile » (« on ne respecte pas le choix des consommateurs et on lui refile ce que l’on veux ») comme l’exprime sous forme de boutade l’un des maraîchers, mais surtout parce que cela requiert certaines conditions qui ne sont pas forcément acceptées : être labellisé AB ou s’engager à une conversion, livrer des produits diversifiés (ce qui peut être une source de stress, c’est en tout cas ce que disent certains maraîchers en AMAP30), être présent aux distributions, participer aux assemblées

30 « moi je me sens engagé dans l'AMAP, (…) je pense que c'est mon type de vente qui me préoccupe le plus

quoi, si j'ai un souci climatique et que je n'arrive pas à livrer le magasin ça m'embêterai beaucoup (…à. Je suis plus inquiète pour les amapiens que pour ma trésorerie en quelque sorte...alors je n'ai pas eu des gros soucis, voilà, il faut quand même assurer sa trésorerie, et c'est-ce que l'AMAP permet, mais moi c'est-ce qui

générales, se retrouver éventuellement sous le feu des remarques et critiques des amapiens. Encadré 14 : l’AMAP c’est trop facile, les consommateurs veulent choisir Famille maraichers « Non pas du tout intéressé par l’AMAP. On connaît un petit peu, non parce que c’est trop facile en fait, on n’aime pas trop la facilité (un peu facétieux, rires). Non mais c’est une solution de facilité, par exemple ce matin on va produire plus, ce matin on a fait une grosse cueillette d’endives, on met deux kg de plus par panier et hop l’affaire est réglée, mais sauf que si vous êtes célibataires aujourd’hui, il y a des trucs qui m’emmerdent, si vous voulez et aimez pas les produits vous en faites quoi ? (rires) » (…)

« Après c’est beaucoup de moyens, passer beaucoup de temps, nous on est sur place, c’est ce que veux le consommateur aussi, le consommateur veux d’abord choisir » (…) « C’est pas qu’on sait pas faire, là il y a l’exemple d’un centre de réinsertion à L., c’est des handicapés en fait, ils font du maraîchage, et quelques fois on reçoit les re-plants pour eux, une fois cela m’a interpellé, il y avait des plaques de replants de bettes, mais je dis qu’est-ce que tu fais avec ? nous on en met pas mal, on en met quoi 500 pieds, un truc comme ça, largement, mais il en avait peut être quatre fois plus ! mais je dis qu’est-ce que tu fais avec tout ça, parce que je lui dis ça se vend, mais. Mais, il me dit non, mais dans les paniers , tu t’emmerdes pas quand t’as pas grand chose, tu met des bettes, ça rempli le panier ! (…). Je sais pas si vous êtes je sais pas 3 à la maison, vous choisissez un panier, mais demain vous avez des amis, vous êtes 8 ,et il faut quand même prendre le panier de 3, puis aller rechercher la même chose quelque part, pour pouvoir transformer ce que vous avez eu, pour pouvoir nourrir les cinq autres. Enfin moi, je me verrais pas quoi ! Si je vous met des bettes, qu’est-ce que vous en faites si vous n’aimez pas ». La vente directe depuis l’exploitation Comme le montre les différentes enquêtes produites sur la question des modes de vente, le mode préféré pour la vente directe est celle sur le lieu de production, « à la ferme ». Cela concerne une grande majorité des producteurs que nous avons questionnés puisque seul un ne la pratique pas.

Certains qui débutent et qui sont généralement seuls à travailler pratiquent la vente directe sans avoir une grande infrastructure (cela peut être dans un hangar, à côté des serres). Ils définissent des jours et plages d’ouverture, avec parfois des systèmes de réservation par internet. Ce sont ici plutôt les maraichers qui livrent déjà une partie de leur production auprès d’AMAP. Encadré 15 : vente à la ferme sans infrastructure ad hoc Maraichère 1 « dans mon étude de projet, j’ai toujours voulu faire de la vente de détail et une AMAP à côté, parce qu’on ne met pas les œufs dans un même panier, j’ai fait ma formation et je crois qu’il y en a très peu (autres maraichers) qui ont juste l’AMAP, c’est un choix, moi j’avais besoin de faire de la vente au détails » « c’est pas du surplus que je vends au détail, j’ai horreur qu’on me dise ça, les amapiens je leur dis tout de suite non, j’ai pas de surplus, j’appelle pas ça du surplus, cela fait partie de mon plan de culture, je prévois de la production pour la vente au détail, c’est pas du surplus d’AMAP que je vends au détail, pas du tout ! ». (…) « j’ai aussi mon site internet (…). Par rapport à mon chiffre de détail, j’ai la moitié de clients qui passent par le site maintenant, j’ai fait 5000 euros en 2017 de CA en vente au détail, j’en ai fait la moitié

m'embête, si je n'arrive pas à livrer je serais embêté pour les amapiens même si ça fait partie de l'engagement ». (Maraichère 2 qui livre en AMAP)

par mon site ; souvent les nouveaux clients ils passent par internet, ils arrivent, ils savent pas, ils regardent, et pis, y a des fois il y a un client je ne sais pas qui c’est quoi ».

Maraichère 2

« il y a aussi vente à la ferme, comme je vous avez dit au début j'ai commencé sur commande auprès des gens d'ici, bon je continuais ça... les gens commandent, en fait je fonctionne par mail, je récupère les adresses mail de gens, toutes les semaines j'envoie la liste des légumes disponibles et les gens commandent en fonction de ce qu'ils veulent, et ils viennent retirer leur commande, il y a deux créneaux par semaines... ». Collectif arboriculteurs « y a des gens qui nous appellent et qui demandent vous vendez des pommes, des mirabelles, c’est pas négligeable, c’est de plus en plus important, donc on leur dit rendez-vous telle heure à l’entrepôt ». D’autres producteurs développent des magasins sur le lieu de production. Au delà de la diversité des configurations, on pourra distinguer ici le magasin monté par un producteur qui cherche ensuite à compléter la gamme des produits vendus en proposant à d’autres d’y vendre leurs produits (moyennant un loyer contributif) ou en achetant des produits à d’autres producteurs pour diversifier l’offre et le magasin monté par un collectif de producteurs où ce sont plutôt les formes associatives et mutualistes qui sont mobilisées. Lorsque le magasin est le fait d’un producteur principal cela demande un temps dédié important qui peut conduire à la création d’emploi(s) et qui transforme donc la nature du travail, avec des responsabilités nouvelles en terme d’organisation, de management, etc.

Encadré 16 : un magasin fait d’un producteur principal Famille de maraîchers

« Le nouveau point de vente qui remplace l’ancien cabanon est d’une surface de 150 mètres carrés. Il a été monté par une entreprise et pour le financement, c’est une partie la banque, une partie autofinancement avec les collègues qui payent un loyer » (…) « le choix des loyers, c’est la simplicité parce que, il faut monter des GIE, des choses comme ça ; toi (à son fils ) tu t’étais plus posé la question ; c’est compliqué pour répartir avec quelqu’un ». (…) « avant d’avoir la salle, les producteurs qui étaient avec nous, bah ils étaient dehors, donc une semaine, c’était volailles, et l’autre semaine c’était viande charcuterie. Ça à commencé avec viande charcuterie parce que c’est le fils d’un très bon copain à moi qui est paysan à S., le père élève, le fils transforme, donc quand il a commencé à transformer il est venu avec une toute petite vitrine, après ça a plus été, il a pris une vitrine moyenne, après il a pris une plus grande, et aujourd’hui il fait toute la gamme, il ne vend que ici et à la ferme, chez lui ; et puis il avait un copain qui faisait du canard, c’est un copain de rugby, qui faisait du canard, puis il nous l’a présenté, il est venu, heu puis c’est le producteur de canard qui nous a mis en relation avec la productrice de fromages ; et puis Yves, je sais plus comment on est venu à, avec Nicolas. En fromages, ils sont même en bio, le canard il est en conversion bio »

« on est ouvert toute la semaine, sauf le dimanche et le lundi matin. La vente, c’est que nous, c’est T., ou ma femme ou moi » (…) « on ne fait aucun fruit, on ne fait que des légumes nous et on rachète, là les pommes elles viennent d’alsace, et on est en bio ; on fait tout les fruits autrement, sauf les oranges, les ananas, on fait tout les fruits du coin, français, en été on travaille avec un producteur de pêches, nectarines, abricots, on travaille en direct avec lui ». Couple arboriculteurs/maraichage « alors Mr et Mme B. faisaient exclusivement des fruits, leurs pommes, qu’ils vendaient là en bas ici à la maison. Alors eux, ils vendaient un petit peu différemment dans le sens où ils

conditionnaient en plus grande quantité et ils ouvraient sur un certain temps dans l’année, pas tout le temps, voilà, mais y avait déjà quand même cette heu, cette naissance de vente directe, avec une clientèle qui était déjà loi, quoi » (…), « bah toute façon on est venu ici pour la vente directe, il faut le dire quand même » ; « on a vu que c’était bien situé, l’environnement, qu’il y avait un point de vente directe, qu’il y avait une émulsion qui était bien ici, on s’est dit, bah nous on s’installe là et on continue cette démarche là et on la développe quoi » (…). « Notre idée c’était de produire et de vendre ce que l’on fait, c’est ça, d’être en lien direct avec le consommateur. Après on s’est dit en Meuse, c’est très bien hein ! B., les côtes de V., c’est très beau, sauf que il y a une population qui est moindre, il y a une activité qui est moindre, et si on veut vendre il faut quand même qu’il y ait du passage, il faut quand même qu’il y ait une clientèle potentielle quoi ; quand on est venu ici, on s’est dit le bon endroit il est là»

Q : dépôt vente ?

« c’est pas du dépôt vente, on prend un commissionnement, on achète » Q : vous avez une idée de combien de gens viennent vous voir ?

« il faudrait regarder sur la caisse ; moi je pense 250/280 personnes par semaine, l’été on multiplie par quatre notre CA, c’est complètement différent hein, et en plus il y a les gens de passage l’été, tandis qu’en hiver c’est plutôt les locaux. On fait 30 % de notre chiffre au mois d’août » (…) « on a toujours dit le lundi on ferme parce que au départ, on s’est dit il faut que l’on ait une journée pour l’administratif, il faut qu’on se l’impose, parce que sinon on va se faire dépasser, et on sait combien dans l’agriculture, vous avez beau travailler, si vous faites pas les