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Motivations des producteurs

Encadré 4 : viser la qualité, gagner en productivité, améliorer les conditions de travail Maraicher en GAEC

« Dès qu'on peut soulager par la machine pour améliorer les conditions de travail, dès qu'on peut, on automatise, on mécanise, et on y gagne parce que tu as ton chantier à 8h à 10h c'est fini, t'as a une heure de rangement, on arrive dans des heures de lundi au vendredi de boucler le programme. (…) l’achat de nouvelles serres a été pensé pour répondre à une demande croissante en légumes estivaux. Alors, pour assurer la qualité des paniers qu’on livre chaque semaine aux AMAP et pour faire en sorte de sécuriser encore plus l'emploi des dix personnes qui travaillent sur la ferme, nous avons choisi d’implanter une nouvelle grande serre de 1700m2 ; ça s’est fait courant 2016 pour un début de production à l’été 2016. Cette serre, qui est fabriquée dans le sud de la France a plusieurs avantages. C’est une serre avec doubles parois gonflables isolantes, qui est écologique car cela permet la récupération des eaux de pluie pour l'arrosage. C’est un confort de travail, car il y a la régulation automatisée de la température. (…) et surtout, on a une récolte théorique des premières tomates entre 1 à 1,5 mois plus tôt et 1 mois plus tard que le calendrier normal de récolte pour la Lorraine, donc on couvre à peu près de mi mai à fin novembre ! ». Maraicher installé par terre de liens « je deviens mécanisé, je le découvre, je me suis acheté un tracteur, et c’est quelque chose que je ne connaissais pas, et aujourd’hui je travaille sur le développement de la mécanisation pour gagner du temps, pour développer un peu, pour justement essayer de prendre du temps parce que c’est un gros poste de temps le désherbage, prendre du temps en mécanique, pour faire autre chose, de la transfo par exemple… »

Exploitation céréales et élevage laitier

« On a investi en 200 9dans un robot de traite pour économiser du temps, mais aussi pour moins stresser les vaches, mais pas pour faire des économies ; en fait ça coûte plus cher, déjà à l’achat, puis après il y a un coût d’entretien, de maintenance qui est relativement élevée. Avec les nouveaux bâtiments et pour accompagner l’agrandissement du troupeau, on a acheté y a deux ans un nouveau robot, mais d’occasion, il tombe toujours en panne ». Le niveau de l’investissement est logiquement fonction de la taille de l’exploitation, mais ce n’est toutefois pas une règle intangible. Dans certains cas, il peut y avoir des projets d’investissement pour mener des activités nouvelles, de transformation par exemple et dont l’avancement est souvent lié à l’obtention d’aides et/ou à l’évolution en termes de ressources humaines disponibles pour les concrétiser (infra cf. exemple de la transformation). Dans la plupart des cas, les producteurs que nous avons interrogés, se sont arrangés pour réduire les recours aux banques, obtenir des aides et procéder le plus possible à l’autofinancement des investissements. Les sommes en jeu sont toutefois parfois considérables, ce qui peut amener à un fort niveau d’endettement comme c’est le cas de l’exploitation Céréales et Elevage laitier dont il a été question dans l’encadré précédent avec les robots de traite, et qui affiche un très haut niveau d’endettement avec des prêts correspondant à 65 % du chiffre d’affaires.

Encadré 5 : Des investissements le plus souvent soutenus par des aides financières intéressantes

Couple arboriculteurs/maraichage

« on a profité un petit peu, il faut le dire de toute façon on s’en fout hein, de toute façon on a des autocollants sur les produits qu’on a investi hein c’est parce que on a été subventionné par la Feader, par le conseil général de Meuse, et le conseil régional de lorraine, donc c’est des subventions à l’investissement, donc on a investi dans du matériel neuf, parce que si on avait pas eu l’aide à l’investissement on aurait acheté du matériel d’occasion. C’est 35 %. En bio, ça peut aller jusqu’à 60 %. Et nous on a acheté un tracteur il y a deux ans. Dans ce plan là on a mis aussi les frigos, ça nous a permis aussi d’avoir un confort de travail. Avant on amenait nos fruits à la coopérative pour les refroidir, aujourd’hui on a tout sur place quoi. 40 000 euros les frigos ».

Maraicher installé par Terre de Liens

« j’ai démarré à zéro, par contre, j’étais dans ma 39ème année, et donc en sortant du BPREA, je connaissais toutes les démarches à faire pour avoir les aides de l’Etat, les aides de la région, les aides du département, les aides de l’Europe, et j’ai bénéficié de toutes ces aides. (…) Je me suis installé avec 3 serres de 20 mètres, et heu donc 10 000 euros de serres, 10 000 euros d’irrigation (… ), j’ai eu la dotation jeune agriculteur, heu j’ai eu l’aide à l’installation, donc ça c’est heu conseil général, conseil régional, donc heu la DJA ça représentait dans les 12000 euros, l’aide à l’installation dans les 9500 euros. Et après, j’ai eu une aide leader de l’Europe, bah c’était presque plus rien, parce que j’étais déjà sur les plafonds de toutes les subventions, c’était 1200 euros. Ensuite, j’ai eu des subventions sur l’achat de matériel neuf spécifique, donc ça ces des subventions qui sont couplées région et département, donc on est subventionné à peu près à 40 % sur l’achat de matériel neuf, hors taxe, et heu, et voilà. (…) j’ai réinvesti depuis quoi. Parce que du coup, j’ai racheté un quatrième tunnel, mais de 30 mètres cette fois, qui il y a deux ans , qui coutait 6000 euros, juste le tunnel et j’ai rallongé mes trois autres tunnels pour faire tout les mêmes tunnels donc heu, j’ai 4 tunnels de 30 mètres, et j’ai rééquipé la deuxième partie de terrain en face en irrigation qui m’a couté 5000 euros. Donc, j’ai remis 15000 euros quoi ! ». Maraîchère 1 « au total j’en ai eu pour 45 000 euros (…). En sachant que les seuls trucs neufs que j’ai acheté, c’est l’arrosage, l’irrigation et les deux tunnels, (…) pour les aides j’ai fait encore un dossier ce week-end, j’ai eu une aide de la région, qui en même temps, région et département, (…) y a un mec qui m’a appelé il n’y a pas longtemps, et qui m’a dit comme vous êtes installée en 2014, y a encore, il y a encore un reste, il y a encore des fonds pour vous, (…) en tout cas là c’est le département qui m’a relancée, j’étais assez surprise, ouai carrément ». (…) Q : et si il n’y avait pas eu cette aide tu aurais fait cet investissement ? « oui, j’avais des fonds propres pour acheter tout ça donc, j’ai pas fait d’emprunt pour ça, donc moi je m’installais sans aide, (…) c’est pour ça que j’avais tout acheté d’occase, sauf mes serres, parce que j’avais une aide (ancien emploi), parce que je suis partie j’ai eu des sous, hop je m’achète des serres neuves, je me suis même pas posé la question ». Collectif d’arboriculteurs

« on s’est pas donné de salaires les premières années pour pouvoir fonctionner en autofinancement, seulement des prêts de trésorerie, pas de trucs pour avoir un fil à la patte pour les trente prochaines années (…) le matériel, on doit avoir l’équivalent de 80 000 (…) « on vise l’indépendance, et pour l’instant c’est précaution, prévoyance, voilà (…) on perçoit des aides de la région lorraine par exemple pour nos salaires, pour l’année 2017, on est financé pour la moitié de notre masse salariale, pour deux et demi, et la deuxième année, c’est un tiers, et pour la troisième année c’est un quart, c’est une aide qui est importante, (…) même

symboliquement, on s’est dit ah, on est soutenu par quelqu’un, par quelque chose, et on a eu enfin, on a demandé et on a eu. » Dans le cas d’un jeune maraîcher s’installant en rejoignant l’exploitation familiale, l’aide à l’investissement délivrée au niveau de la région n’aurait pas été obtenue car formulée au moment de la formation des nouvelles grandes régions. Par ailleurs, dans les autres cas rappelons ce qui est une évidence pour les producteurs, mais qui est moins connue au delà, à savoir les très longs délais pour le versement des aides de la PAC, en particulier celles liées à l’AB (mais on sort là des questions de soutien à l’investissement puisqu’il s’agit d’aides relatives à la production).

Encadré 6 : le passage à la grande région, des aides non versées, pas de rétroactivité