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3.3 L’ ANIMAL DE COMPAGNIE

3.3.1 Manutention de l’animal et de ses aliments

3.3.1.1

Réglementation (26) (32)

Le décret n°92-958 du 3 septembre 1992 (intégré dans le Code du travail) définit les prescriptions minimales de sécurité et de santé concernant la manutention de charges comportant des risques, notamment dorsolombaires, pour les travailleurs.

« On entend par manutention manuelle toute opération de transport ou de soutien d’une charge, dont le levage, la pose, la poussée, la traction, le port ou le déplacement, qui exige l’effort physique d’un ou de plusieurs travailleurs. » (Article R.231-66 du Code du travail)

L’employeur doit prendre les mesures d’organisation appropriées ou utiliser les moyens adéquats (équipements mécaniques) afin d’éviter le recours à la manutention manuelle de charges. ( Article R.231-67 du Code du travail)

Si la manutention manuelle ne peut être évitée (configuration des lieux), l’employeur doit mettre à la disposition des salariés les moyens adaptés de façon à limiter l’effort physique et à réduire le risque encouru lors de cette opération. ( Articles R.231-67 et 231-68 du Code du travail)

L’employeur doit tenir compte des limitations légales de port de charges en fonction de l’âge et du sexe : ( Article R.234-6 du Code du travail)

Tableau 17: Limitations légales de port de charges en fonction de l’âge et du sexe (26)

Age Femmes Hommes

14 à 15 ans 8 kg 15 kg

16 à 17 ans 10 kg 20 kg

18 ans et plus 25 kg 55 kg

Les travailleurs doivent être informés par l’employeur des risques encourus lors de la manutention manuelle. Les salariés doivent recevoir une formation pratique sur les gestes et postures à adopter pendant la manutention. ( Articles R.231-70 et 231-71 du Code du travail)

Il existe des normes AFNOR qui proposent des limites acceptables en tenant compte de l’âge, du sexe, de la masse transportée, de la fréquence du transport, de la distance parcourue et du soulèvement éventuel à partir du sol :

- Norme AFNOR X35-109 (Avril 1989) : Limites acceptables de port manuel de charges par une personne.

- Norme AFNOR X35-106 (Août 1985) : Limites d’efforts recommandées pour le travail et la manutention au poste de travail.

3.3.1.2

Risques (32) (37) (61) (84) (98)

Les risques générés par les manutentions manuelles sont variés : contusions, plaies, fractures, douleurs dorsales, déchirures musculaires. De mauvaises postures peuvent engendrer des lésions de la colonne vertébrale d’autant plus importantes que la position est associée au port de charges, ou qu’elle s’accompagne d’une torsion de la colonne vertébrale. Certaines lésions sont indemnisées au titre des maladies professionnelles. (Tableau n°98)

La réduction de ces risques est une préoccupation constante des institutions de prévention car près d’un tiers des accidents du travail avec arrêt est dû à des manutentions

manuelles. (32)

Dans une clinique vétérinaire, les efforts de manutention sont réalisés lors du portage des chiens, de la manipulation des sacs d’aliments pour carnivores, ainsi que lors des

opérations de nettoyage des caillebotis en métal des cages d’hospitalisation :

- Le poids moyen des animaux est de douze kilogrammes, mais certains chiens dépassent parfois les soixante-dix kilogrammes. Le risque physique lié au poids de l’animal est donc important, et il faut y ajouter le risque de morsures, l’animal vigile n’étant pas toujours coopératif.

Enfin, les employés sont soumis à des contraintes posturales avec une station debout quasi permanente pour tous les actes de soins, de radiographie et de chirurgie.

- Depuis une dizaine d’années, la vente d’aliments s’est beaucoup développée dans les cliniques vétérinaires. Les sacs sont de poids variables entre un et dix-huit kilogrammes. Leur manutention unitaire pose donc peu de problèmes, mais la quantité vendue pose vite des soucis de manutention par cumul des charges journalières, d’autant plus que les auxiliaires vétérinaires sont en majorité des femmes.

- Certaines cliniques utilisent des caillebotis pour les cages d’hospitalisation. Certains sont en plastique, d’autres sont en métal gainé de plastique. Pour une bonne hygiène des cages, les caillebotis doivent être nettoyés et brossés après chaque passage d’animal. Le

personnel est donc amené à effectuer de façon répétée la manutention de ces objets lourds et difficiles à manipuler (cages en hauteur ou très basses)

3.3.1.3

Prévention

La prévention repose sur la mise en place de mesures collectives :

Il faut éviter le recours à la contention manuelle dès la conception d’une clinique vétérinaire, ainsi on peut prévoir:

- Une zone de livraison et de stockage de la nourriture proche de la zone de vente (moins de manipulations des sacs)

- Un ascenseur ou un monte-charge dans le cas d’une clinique sur deux niveaux - Des espaces de circulation (couloirs et portes) suffisamment larges pour permettre

l’utilisation de chariot afin de transporter sans effort les aliments et les chiens. - Des tables de consultation et de chirurgie électriques permettant de faire monter

l’animal seul puis de le surélever à la hauteur des praticiens.

Si la mécanisation est impossible sur le plan économique ou si les locaux sont anciens et difficilement réaménageables, il faut mettre à la disposition des salariés des moyens pour limiter l’effort physique :

- Un ou plusieurs chariots de transport ou une cage sur roulette si l’animal est vigile. - Un ou plusieurs brancards si l’utilisation de chariots est impossible

- Des diables pour transporter les sacs d’aliments

- Utiliser de préférence des caillebotis en plastique ou prévoir un système de nettoyage permettant d’éviter la manutention répétée du caillebotis en métal. En combinant plusieurs de ces mesures, on pourra réduire significativement le risque physique, mais il est impossible de le supprimer, le chien étant l’animal le plus souvent présent dans une clinique vétérinaire pour animaux de compagnie.

Les praticiens devront alors informer le personnel des risques encourus lorsque les manutentions ne sont pas effectuées de manière techniquement correcte et mettre en place une formation pratique avec l’aide du médecin du travail. Cette formation repose sur des principes ergonomiques permettant une utilisation rationnelle de la colonne vertébrale afin de réduire les contraintes qui participent à la détérioration du disque intervertébral. Les principes de la formation aux gestes et postures sont :

- Le placement de la colonne vertébrale et du bassin

- Le rapprochement maximal de la charge (rapprochement des centres de gravité) - La recherche d’appuis stables