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4.1.3 : Maladies lithiasiques

La suralimentation conduit à des maladies de surcharge dont l'obésité, le diabète de type 2 et le syndrome métabolique. Ces pathologies sont liées aux lithiases urinaires, l'insulinorésistance des cellules rénales perturbe l'amniogenèse en la réduisant ce qui acidifie l'urine et facilite la formation de cristaux d'acide urique. L'acide urique est le produit final du catabolisme des purines qui est filtré par transport actif, réabsorbé et sécrété au niveau des tubules rénaux. Chez les personnes obèses l'excrétion d'acide urique est diminuée ce qui augmente sa quantité sanguine. L'hyperuricémie s'explique aussi par l'inflammation et le stress oxydatif présents. (152) L'excrétion urinaire accrue d'oxalates, urates de sodium et potassium, qui augmente la formation de cristaux serait liée à un IMC plus élevé. (153) L'hyperglycémie perturbe le métabolisme du calcium en augmentant la calciurie, ce qui favorise les cristaux d'oxalate de calcium. L'obésité est très liée à l'augmentation du risque de lithiase. Selon l'alimentation, différents cristaux peuvent se former. (154)

Le syndrome métabolique augmente le risque d’apparition de lithiases composées d’acide urique. Par rapport à des témoins, les patients avec un syndrome métabolique ont une hyperuricémie plus élevée et la résistance à l’insuline est l’une des causes de la survenue des lithiases. Les lithiases sont dues à un ensemble de facteurs dont l’alimentation : la consommation importante de protéines, le manque d’apport hydrique, le surpoids et la résistance à l’insuline. Chez les personnes atteintes de syndrome métabolique, la recherche de lithiases doit être envisagée et chez les personnes souffrant de lithiase, les critères du syndrome métabolique doivent être explorés. (155) La figure 22 montre les différents facteurs pouvant favoriser la survenue de lithiases.

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Figure 22: Facteurs de risque de lithiase (156)

I.4.2 : Cancers

L'obésité et l’insulinorésistance du syndrome métabolique qui découle des modes de vies alimentaires et comportementaux sont liées à l’augmentation du risque de nombreux cancers. Les facteurs de risques d’apparition d’un cancer sont proches de ceux pour un syndrome métabolique : âge, sexe, tabac, alcool, stress, génétique, environnement. La présence du syndrome métabolique augmente le risque de cancer sans qu’il y ait un mécanisme spécifique par cancer. Des études et des méta-analyses ont identifié la masse corporelle comme un des facteurs en lien avec un certain nombre de cancers, dont celui du sein, de l'endomètre, de l'ovaire, de la prostate, du colon, de l'œsophage, du pancréas, du foie, du rein, de la vessie, des leucémies et lymphomes mais il n'est pas le seul. Le mécanisme reliant l’obésité aux cancers n’est pas clairement identifié mais l’hyperinsulinémie, l’inflammation du tissu adipeux, la diminution de l’adiponectinémie et tous les changements hormonaux sont hypothétiquement en cause. (157, 158, 159, 160, 161, 162) C’est l’accumulation chez une même personne et selon le temps qui semble déclencher le processus cancéreux. Le syndrome métabolique modifie la physiologie, ce qui pourrait jouer un rôle dans le risque de développer un cancer du sein, du foie ou colorectal selon l’étude de COWEY. Plus le nombre de symptômes chez le patient avec un syndrome métabolique est important, plus le risque d’apparition d’un cancer augmente. Selon les entités du syndrome métabolique, certains organes semblent plus fréquemment atteints. Le tour de taille élevé est plus retrouvé dans les cancers du côlon, le taux de HDL-cholestérol bas chez la femme ménopausée est lié aux cancers du sein, alors que l’hyperglycémie à jeun est associée aux cancers du foie et de l’endomètre. (163) L'obésité souvent présente dans le syndrome métabolique explique le lien avec les cancers les plus fréquents qui sont étudiés et dont le mécanisme commence à être connu en partie. Le tissu graisseux viscéral et ses sécrétions endocrines à l’origine des troubles métaboliques augmentent le risque de cancer par le syndrome inflammatoire chronique, l’insulinorésistance et le déséquilibre hormonal. Les cytokines pro-inflammatoires (TNF et IL-6) des adipocytes et autres cellules immunitaires infiltrées dans le tissu adipeux favorisent l’insulinorésistance. L’hyper-insulinémie réactionnelle bloque les voies métaboliques en induisant la croissance cellulaire et diminuant l’apoptose. La croissance anarchique des cellules est une des causes du cancer. La leptine et le PAI-1 du tissu adipeux stimule les enzymes de la matrice extracellulaire qui servent à l’invasion et la propagation métastatique des

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cellules cancéreuses. Au contraire l’adiponectine pro-apoptotique et anti-angiogénique est réduite dans l’obésité donc elle n’a plus d’effet bénéfique antitumoral. La surcharge pondérale est associée à une augmentation des concentrations en hormones sexuelles (androgènes et œstrogène) qui participent au risque de cancers hormonaux, notamment gynécologiques. (164) Une étude longitudinale chez des femmes ménopausées âgées de 50 à 79 ans suivies pendant 4 ans conclut à une association entre le syndrome métabolique et les cancers du côlon et colorectaux. Les femmes diabétiques étaient exclues de l’étude, tous les paramètres du syndrome métaboliques ont été analysés, ainsi qu’un questionnaire rempli tous les 6 mois. La majorité des cancers mis en évidence étaient au niveau du colon chez des femmes dont l’hyperglycémie et l’hypertension étaient plus élevées que chez les témoins. (165) Le syndrome métabolique est lié au risque d’apparition de stéatose hépatique non alcoolique par plusieurs mécanismes associant l’obésité, le diabète, l’insulinorésistance, les dyslipidémies. La stéatose évolue généralement en cirrhose qui peut aller jusqu’au cancer primitif du foie. Indirectement le syndrome métabolique augmente le risque de cancer du foie chez les patients atteints. Des études montrent le lien direct de l’obésité et du diabète séparément sur le cancer du foie, sans que ces patients aient développées une cirrhose avant. Donc l’hypothèse que le syndrome métabolique qui associe souvent l’obésité et l’hyperglycémie à jeun entre-autre peut directement engendrer un risque plus élevé d’apparition d’un cancer du foie est probable. Chez l’animal ce lien s’explique notamment par le taux de leptine augmenté qui favorise l’angiogenèse. Mais les taux d’insuline et d’adiponectine sont liés sans que leur rôle soit distinctement identifié. Chez les patients atteints d’un syndrome métabolique, le risque de survenu d’un cancer du foie étant grand, la recherche d’autres facteurs de risque associés est recommandé afin de le dépister plus rapidement ou de le prévenir. (166)