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Les maladies fongiques du bananier et leur remède

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III- Les maladies fongiques

Elles sont très répandues et destructives, attaquant les feuilles, les fruits, le pseudo-tronc et le système racinaire (Onautshu Odimba, 2013).

III.1- Maladies du système foliaire III.1.1- Les cercosporioses

Les productions bananières sont confrontées à deux types principaux de cercosporioses: la cercosporiose noire (maladie des raies noires-MRN-) et la cercosporiose jaune (maladie de sigatoka-MS-) (Loeillet, 2015). Elles provoque le dessèchement progressive des feuilles et induit la destruction du bananier avant la production (Meunier et al., 2011). La cercosporiose noire ne se produit pas dans les zones de culture commerciales, par contre la cercosporiose jaune est une maladie majeure de la banane commerciale (Grice et al., 2009).

A- Description du pathogène

La cercosporiose noir est causée par Mycosphaerella fijiensis. Les conidiophores sont brun olivacé, droits ou courbés, généralement légèrement plus étroits vers l’apex, cloisonnés. Les conidies sont vert pâle, obclavées, généralement 5 à 7 cloisons (Guzmán et al., 2018).

La cercosporiose jaune est causée par Mycosphaerella musicola. Les conidiophores sont brun olivacé, droits ou légèrement courbés, étroits vers l'apex, non cloisonnés. Les conidies sont brun olivacé, lisses, droits ou courbés, généralement de 2 à 5 cloisons ou plus (Jones, 2018d).

B- Symptômes

La cercosporiose noire est caractérisé par l’apparition des petits points blanchâtres, observables sur la face inférieure de la feuille (figure 23.A), qui par la suite se transforment en tirets de couleur brun-rouge (figure 23. B et C). Ces tirets s’allongent et s'élargirent parallèle aux nervures secondaires et devenant des taches brun foncé ou noirs et de forme elliptique (visibles sur la surface supérieure) (figure 23.D), puis ces taches deviennent noires entourées de zones marrons clair, ensuite les bordures deviennent plus nettes et s’entourent d’un halo jaunâtres (figure 23.E). Finalement les taches deviennent grises avec un anneau noir entourés d’un halo jaune vif (figure 23.F) (Mouliom-Pefoura et al., 2019).

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Figure 23. Stades de développement des symptômes sur des feuilles infectées par Mycosphaerella

fijiensis (La cercosporiose noire): (A) des petits points blanchâtres, observables sur la face

inférieure de la feuille ; (B) et (C) tirets de couleur brun-rouge ; (D) taches brun foncé de forme elliptique ; (E) taches noires entourées du halo jaunâtres ; (F) taches grises avec un anneau noir

entourés d’un halo jaune vif (Guzmán et al., 2018).

La cercosporiose jaune est caractérisé par l’apparition des petits points blancs sur la face supérieure des feuilles, ces points s’allongent et deviennent des tirets jaunes, puis ils s’élargissent en une tache dont le centre a une couleur brun rouille. Les taches deviennent brun foncé à noir et s’entourent d’un halo jaune (figure 24.A). La zone centrale de la tache se dessèche et tourne au gris avec un anneau noir et un halo jaune (figure 24. B et C), on parle alors, de lésions nécrotiques. Ces lésions peuvent devenir soudées et détruire de vastes portions de tissus foliaires (figure 24.D), qui entraîne un risque de réduction du rendement (Bizimana et al., 2012).

A

E

B C

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Figure 24. Stades de développement des symptômes sur des feuilles infectées par Mycosphaerella

musicola (la cercosporiose jaune) : (A) taches brun foncé entourées d’un halo jaune ; (B) et (C)

taches gris avec un anneau noir et un halo jaune; (D) vastes portions de tissus foliaires deviennent nécrotique (Jones, 2018d).

C- Epidémiologie

Les champignons se propagent par deux manières: par l'eau qui transporte les conidies des feuilles supérieures vers les feuilles inférieures et les rejets, ou par le vent qui transporte les ascospores dans toutes les directions. La plupart des infections se produisent sur les nouvelles feuilles entre l'émergence et le déroulement. Ceci est probablement dû au fait que la feuille déroulées est en position verticale et que sa forme cylindrique facilite le dépôt des ascospores transportées. L'infection se produit davantage sur la surface inférieure que sur la surface supérieure, ainsi que, un développement rapide de la maladie est assuré par un temps chaud et humide. La température optimale pour la croissance des tubes germinatifs d’ascospores de la cercosporiose noir et la cercosporiose jaune est 27°C et 25°C respectivement (Guzmán et al., 2018, Jones, 2018d). La cercosporiose noir est plus virulente, a un cycle de vie plus court que la cercosporiose jaune (Grice et al., 2009).

A B

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D- La lutte

Contre la cercosporiose noire

 Les mesures de contrôle est basées sur les pratiques culturales pour affecter la charge d'inoculum dans le champ, par exemple l'effeuillage, les méthodes d'irrigation, la gestion de la densité de plantation (Mourichon, 2003).

 Le contrôle chimique de la maladie des raies noires se fait par alternance de fongicides de contact et systémiques. Les fongicides de contact sont le mancozeb et chlorothalonil dont l’activité est liée à l’inhibition de la germination des spores. Les fongicides systémiques sont appartenant aux groupes des benzimidazoles, triazoles, morpholines et strobilurines (Marin et al., 2003).

 En Amérique centrale, des cultivars de banane à cuire ABB tel que, 'Chato' (sous-groupe Bluggoe), 'Pelipita' et 'Saba', ont été testés comme substituts du plantain sensible local (Jarret et al., 1985).

 La lutte biologique contre M. fijiensis a reçu peu d'attention en raison de la disponibilité de fongicides hautement efficaces ainsi que de l'intérêt et du soutien financier limités pour trouver d'autres méthodes de lutte (Marin et al., 2003).

Contre la cercosporiose jaune

 L'élimination et la destruction des feuilles gravement infectées avant la récolte représente une pratique culturelle simple et efficace pour réduire les niveaux d'inoculum (Castelan et

al., 2013). Les feuilles fortement malades peuvent également être enterrées dans la plantation ou entassées les unes sur les autres pour empêcher la décharge efficace des ascospores (Jones, 2018d).

 La gravité de la maladie était plus élevée sur les plantes qui poussent dans des sols pauvres en nutriments. Pour cela, une fertilisation régulière et équilibrée, rend la plante plus résistante (Freitas et al., 2016).

 Aucune méthode de lutte biologique n'a encore été développée (Jones, 2018d).

 Les mêmes fongicides qui sont utilisés pour lutter contre la cercosporiose noire continuent d'être utilisés pour lutter contre la cercosporiose jaune (de Lapeyre de Bellaire et Risède, 2008).

III.1.2- La maladie de tache foliaire malaise

La tache malaise des feuilles, également connue sous le nom de tache du diamant, a été observée pour la première fois aux Fidji par Knowles en 1916 (Jones, 2018e).

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A- Description du pathogène

La maladie de tache foliaire malaise est causée par Haplobasidion musae. Les conidiophores se présentent individuellement ou en groupes de deux à six, sa couleur est brun pâle. Les conidies sont portées individuellement ou en chaînes simples ou ramifiées de deux à cinq. Ils sont sphériques de couleurs brunes (Ploetz et al., 2003).

B- Symptômes

Des lésions rondes et de forme ellipsoïde de différentes tailles, avec des bords brun foncé bien définis et des centres gris, sont observées sur le limbe et la nervure médiane des feuilles. Lorsque la densité d'infection est élevée, les tissus environnants jaunissent légèrement et de grandes zones nécrotiques se développent (figure 25). Sur la face inférieure, la lésion peut être recouverte d'une masse brune dense et veloutée (Jones, 2018e).

Figure 25. Symptômes de la tache malaise (Jones, 2018e).

C- Epidémiologie

L’infection se produire sur les jeunes feuilles peu après la levée. Les feuilles semblent plus sensibles lorsque, les plantes sont proches de la floraison. L'ombre et les températures fraîches (moyennes mensuelles inférieures à 23,8° C), favorisent la tache foliaire malaise (Jones, 2018e). D- La lutte

Le manèbe (fongicide) retarde l'apparition de la maladie et les symptômes n'ont jamais été graves(Firman, 1971).

III.1.3- La tache des feuilles de Cladosporium

C’est une maladie plus fréquente dans les secteurs très humides (Bizimanaet al., 2012). La moucheture des feuilles de Cladosporium se trouve généralement sur les feuilles plus anciennes des bananiers (Jones, 2018f).

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A- Description du pathogène

Le pathogène responsable de la moucheture des feuilles de Cladosporium sur le bananier a été identifié comme Cladosporium musae. Les conidiophores sont dressés, brun foncé. Les conidies sont ovales – cylindriques, ellipsoïdales ou fusiformes (Ploetz et al., 2003).

B- Symptômes

Le champignon induit d'abord de minuscules nécroses ponctuelles sur les feuilles qui ensemble déterminent la formation des larges taches à contours mal définis brun rougeâtre ou brun noirâtre. Vues de loin, les feuilles malades ont un aspect rouillé (figure 26). Une infection très forte entraîne un dessèchement des limbes et entraine une baisse de la production(Bizimanaet al., 2012).

Figure 26. Symptômes sur une feuille atteinte de la Cladosporiose(Bizimanaet al., 2012). C- Epidémiologie

Les conidies, portées par les courants d'air, germent sur les tissus des feuilles. Une humidité élevée favorise le développement de la maladie (Jones, 2018f). Le pathogène se développe entre une plage de températures de 18° C à 30° C, avec un optimum de 22° C pour la croissance mycélienne, 26° C pour la sporulation, et une humidité relative de 99 à 100% pour la germination des conidies (Sahlan, 2003).

D- La lutte

La lutte contre la Cladosporiose repose essentiellement sur les pratiques culturales, en favorisant la vigueur des bananiers et en évitant les plantations trop denses pour éviter l’humidité. On peut privilégier une plantation de variétés résistantes(Bizimanaet al., 2012).

III.1.4- Autres maladiesdu système foliaire

 L’helminthosporiose, causé par Helminthosporium musae-sapientum. Elle se caractérise par la présence de lésions ou brûlures sur les jeunes feuilles alors que, les plus âgées restent saines (Bizimanaet al., 2012).

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 Tache de rousseur, causée par Guignardia musae. Deux types de taches foliaires ont été décrits, l’une consiste de très petites taches brun foncé à noires de moins de 1 mm de diamètre ; l’autre type sont des grandes taches individuelles brun foncé à noires atteignant 4 mm de diamètre (Jones, 2018f).

 La rouille du bananier, causée par Uromycesmusae et Uredomusae. Les symptômes apparaissent sous forme de petites lésions linéaires brunes, principalement sur les surfaces inférieures des feuilles plus anciennes. De plus, des masses poudreuses, brun clair d'urédospores peuvent souvent être vues recouvrant les lésions (Jones, 2018f).

III.2- Maladies des fruits

Les maladies cryptogamiques des fruits sont regroupées en maladies pré-récolte et post-récolte. Les maladies pré-récolte sont caractérisées par une infection suivie du développement des symptômes en champ avant la récolte. Les maladies post-récolte quant à elles résultent d’une infection latente en champ ou d’une infection post-récolte du fruit, suivie dans les deux cas du développement des symptômes après la récolte dans les mûrisseries ou encore lors des transits (Onautshu Odimba, 2013)

III.2.1- Les maladies pré-récolte III.2.1.1- Le bout de cigare

La maladie du bout de cigare affecte essentiellement la banane plantain (mais on la rencontre également chez la banane dessert et la banane à cuire). La contamination se produit le plus souvent lorsque les fruits sont encore immatures (Dadzie et Orchard, 1997).

A- Description du pathogène

Elle est provoquée par un champignon parasite des fruits et de l’inflorescence du bananier, le

Trachysphaera fructigena ou encore Musicillium theobromae (Mouliom-Pefoura et al., 2019)

o Musicillium theobromea

Les conidiophores de M. theobromae, sont solitaires ou en petits groupes dressés hyalins à brunâtres. Les conidies sont hyalines, ellipsoïdales.

o Trachysphaera fructigena

Les conidiophores de T. fructigena sont simples ou portent une vésicule terminale. Les conidies sont sphériques, hyalines, fortement échinulées (Ploetz et al., 2003).

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B- Symptômes

La pulpe subit généralement une pourriture sèche. Le tissu nécrotique ondulé se couvre de mycélium et des spores des champignons responsables, et ressemble à la cendre grisâtre d'un bout de cigare (figure 27.A). Le tissu malade est délimité du tissu sain par une bande noire et une ligne de chlorose. La pourriture se propage lentement et affecte rarement plus que les 2 premiers cm du bout du doigt (figure 27.B). Cependant, si le fruit est attaqué peu après la levée, le doigt entier devient parfois pourri (Jones et Stover, 2018a).

Figure 27. Symptômes de la pourriture de bout de cigare : (A) sur le doit ; (B) sur le régime (Jones et Stover, 2018a).

C- Epidémiologie

Cette maladie est en général, localisée dans les zones d’altitude (> 400 m) à température basse, forte humidité et faible ensoleillement (Mouliom-Pefoura et al., 2019). La température optimale pour la croissance de M. theobromae et de T. fructigena est 25 ° C et 21 ° C respectivement (Jones et Stover, 2018a). Le champignon colonise les fleurs de bananier et les déchets des feuilles, et infecte les fruits par temps humide (Grice et al., 2009) .

D- La lutte

 La principale méthode de lutte consiste à enlever régulièrement à la main les résidus des pièces florales et les fruits infectés et à les brûler (Dadzie et Orchard, 1997).

 L'utilisation des fongicides comme le Ridomil, par pulvérisation sur les mains de la banane, dès l’apparition des symptômes (Mouliom-Pefoura et al., 2019).

 La ligature de l’inflorescence est une autre pratique de contrôle. Elle consiste à empêcher l’ouverture normale des bractées jusqu’à ‘fanaison’ des pièces florales (La zone d’entrée du champignon dans le fruit) (figure 28) (Mouliom-Pefoura et al., 2019).

Figure 28. La ligature de l'inflorescence du ba

 Dans le local d’emballage, on doit veill spores ne contaminent les eaux de lavage (

 Il a été conseillé aux agriculteurs de retirer rapidement les bourgeons mâles dès que les derniers doigts se forment (

III.2.1.2- Tache brune

La tache brune était une tache commune dans certaines régions des Amériques sur les fruits Elle se développe par temps chaud et pluvieux

A- Description du pathogène

Cercospora hayi a été signalé comme la cause de la tache brune. Les conidies sont transparentes, contiennent de cinq à 15 cellules et ont des bases tronquées et des pointes aiguës (Ploetz et al., 2003).

B- Symptômes

Les symptômes de la tache brune apparaissent sur les doigts, les couronnes et le pédoncule. Les taches sont brun pâle à brun foncé avec une marge irrégulière, entourées d'un halo de tissu imbibé d'eau (figure 29). La taille des taches

(Jones et Stover, 2018a).

Figure 29. Symptômes de la tache brune

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La ligature de l'inflorescence du bananier avec un sac fabriqué d’une huile (Mouliom-Pefoura et al., 2004).

local d’emballage, on doit veiller à éliminer les fruits infectés afin spores ne contaminent les eaux de lavage (Dadzie et Orchard, 1997

Il a été conseillé aux agriculteurs de retirer rapidement les bourgeons mâles dès que les derniers doigts se forment (Mwangi, 2011).

était une tache commune dans certaines régions des Amériques sur les fruits par temps chaud et pluvieux(Jones et Stover, 2018a).

Description du pathogène

été signalé comme la cause de la tache brune. Les conidies sont transparentes, contiennent de cinq à 15 cellules et ont des bases tronquées et des pointes aiguës

Les symptômes de la tache brune apparaissent sur les doigts, les couronnes et le pédoncule. Les taches sont brun pâle à brun foncé avec une marge irrégulière, entourées d'un halo de tissu ). La taille des taches varie, mais leur diamètre moyen est de 5 à 6 mm.

Symptômes de la tache brune (Jones et Stover, 2018a

nanier avec un sac fabriqué d’une feuille de palmier à

er à éliminer les fruits infectés afin d’éviter que les Dadzie et Orchard, 1997).

Il a été conseillé aux agriculteurs de retirer rapidement les bourgeons mâles dès que les

était une tache commune dans certaines régions des Amériques sur les fruits.

été signalé comme la cause de la tache brune. Les conidies sont transparentes, contiennent de cinq à 15 cellules et ont des bases tronquées et des pointes aiguës

Les symptômes de la tache brune apparaissent sur les doigts, les couronnes et le pédoncule. Les taches sont brun pâle à brun foncé avec une marge irrégulière, entourées d'un halo de tissu ètre moyen est de 5 à 6 mm.

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C- Epidémiologie

L'agent pathogène attaque un certain nombre d'espèces végétales et se trouve également dans les tissus des feuilles de bananier et de mauvaises herbes mortes. Les spores restent persistants pendant au moins 5 semaines lorsqu'elles sont exposées à des variations de température et d'humidité. Les conidies se forment en 23°à 26° C dans une atmosphère saturée et sont libérées dans les courants d'air, puis elles germent sur une peau de banane verte. L'infection se produit principalement sur les fruits de moins de 21 jours, mais des taches n'apparaissent que lorsque le fruit approche de la maturité. L'incidence des taches brunes était la plus élevée pendant la saison des pluies (Jones et Stover, 2018a).

D- La lutte

Les feuilles de bananiers effondrés, mourantes et les bractées doivent être retirées des plantes à intervalles réguliers pour réduire les niveaux d'inoculum. De plus, la pulvérisation du dithiocarbamates est plus efficace pour lutter contre la maladie (Jones et Stover, 2018a).

III.2.2- Les maladies post-récolte

Après la récolte, le fruit de la banane est sujet à une gamme des maladies fongiques susceptibles de causer des dommages importants (Jones et Muirhead, 2018).

III.2.2.1- La maladie de la pourriture de couronne

Il s’agit d’une maladie que l’on retrouve dans toutes les zones de production de banane (Krauss et Johanson, 2000). Elle affecte la couche de tissus réunissant les pédoncules des fruits entre eux (couronne) (Gilles, 2002). La pourriture de la couronne (ou du coussinet) constitue l’une des principales maladies des bananes et des bananes plantain. Il s’agit d’une maladie complexe qui résulte de l’activité de plusieurs champignons (Dadzie et Orchard, 1997).

A- Description du pathogène

Les populations de champignons rencontrées sur les bananiers étaient différentes d’un individu à l’autre et d’une couronne à l’autre. Cependant, la liste des champignons les plus couramment cités dans la littérature sont: Colletotrichum musae, Verticillium theobromae, Fusarium moniliforme, Fusarium roseum, Ceratocystis paradoxa, Botryodiplodia theobromae, Nigrospora sphaerica, Thielaviopsis paradoxa, Cephalosporium sp., Penicillium sp. et Aspergilus

sp. (Jimenez et al., 1993 ; Anthony et al., 2004). Parmi ceux-ci, l’agent le plus agressif est

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infecter à la couronne une pourriture sévère (Finlay et Brown, 1993). Les conidiophores sont simples et allongés. Les conidies sont unicellulaires, hyalines, ovales à elliptiques (Cox et Irwin, 1988).

B- Symptômes

La pourriture de la couronne est une pourriture brun foncé ou noire, qui se propage à travers la couronne et peut pénétrer dans les pédicelles de certains doigts. Une couche de mycélium fongique blanc, gris ou rose peut recouvrir la surface coupée de la couronne (figure 30) (Jones et Muirhead, 2018). La pourriture de couronne affecte la qualité des fruits en raison du développement des nécroses sur le fruit, et elle peut également déclencher une maturation précoce des bananes pendant le transport (Lassois et al., 2010). En cas d’affection sévère, les doigts se détachent de la couronne. La sévérité de la maladie est imprévisible et on s’explique parfois difficilement pourquoi certaines des mains emballées dans un carton sont infectées alors que, les autres ne le sont pas (Dadzie et Orchard, 1997).

Figure 30. Mycélium fongique blanc visible à la surface d'une couronne touchée par la pourriture de la couronne (Jones et Muirhead, 2018).

C- Epidémiologie

Les pièces florales et les bractées, sont les principales sources d’inoculum de C. musae (de Lapeyre de Bellaire et al., 2000).La chaleur et l'humidité favorise l’activité des champignons de la pourriture de couronne (Jones et Muirhead, 2018).

Au champ, le champignon C. musae, établit des infections latentes pendant le premier mois suivant la floraison du bananier. À la station d'emballage, la contamination se produit généralement lorsque les mains sont coupées avec un couteau contaminé ou lorsque les grappes sont nettoyées avec de l'eau de lavage contaminée. Les spores en suspension dans l'air peuvent également contaminer les couronnes avant que les fruits ne soient placés dans des boîtes dans la station d'emballage (de Lapeyre de Bellaire et al., 2000). Cette maladie évolue durant le transport et

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surtout au cours du mûrissage lorsque la physiologie du fruit subit des modifications qui facilitent le développement fongique (Lassois et al., 2010).

D- La lutte

 Au champ, il faut régulièrement procéder à l’enlèvement des déchets de feuilles pour réduire le nombre de spores dans le champ (Dadzie et Orchard, 1997).

 À la station d’emballage, une conservation dans une température de 13,3°C - 13,5°C permet de ralentir le développement du pathogène, car sa croissance est favorisée à des températures comprises entre 25°C et 30°C (Finlay et Brown, 1993). Ainsi l’utilisation des fongicides tel que, le benzimidazoles est suffisante pour bien contrôler la pourriture de couronne, mais cette pratique reste indésirable à cause de leur risque à la santé humaine (Jones et Muirhead, 2018). La plus simple méthode d’application consiste à immerger les fruits dans une solution de fongicide dans une cuve au dépôt d’emballage du fermier. Cependant le mélange de fongicide doit être changé régulièrement pour maintenir l'efficacité du traitement (Jones et Muirhead, 2018). III.2.2.2- L’Anthracnose

L'anthracnose est le nom donné à la maladie qui se présente sur la peau des bananes pendant le transport, le stockage et la maturation. L'anthracnose survient lorsque les infections dormantes du pathogène dans la peau verte se réactivent à mesure que le fruit mûrit (Jones et Muirhead, 2018).

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