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MALADIE VESICULEUSE DU PORC

Dans le document Etude bibliographique des zoonoses en Italie (Page 135-137)

[50] : Echantillons Total

C. ZOONOSES VIRALES

6. MALADIE VESICULEUSE DU PORC

Malattia vescicolare dello suino (Ital.), Swine vesicular disease (Angl.). Maladie de la liste A de l’OIE.

La maladie vésiculeuse du porc (MVP) – ou maladie vésiculeuse des Suidés – est une des maladies sur lesquelles nous n’avons encore aucune certitude sur son potentiel zoonotique ; en effet, la maladie s’est manifestée parmi des chercheurs de l’Institut de recherche sur les virus animaux de Pirbright (Royaume-Uni) durant l’hiver 1972-1973. Ces chercheurs travaillaient sur le virus de la maladie vésiculeuse du porc et à partir du sérum d’un des malades, on a eu la preuve indirecte que l’agent causal était ce dernier. Mais, à ce jour, aucun cas humain contracté sur le terrain n’a été observé [1].

Dans l’attente d’éventuelles preuves montrant le caractère zoonotique de cette maladie, il nous a semblé intéressant de faire le point sur sa situation en Italie.

6-1. Espèces animales réservoirs

:

Dans les conditions naturelles, seuls les porcs domestiques sont atteints [31].

6-2. Modalités de contamination ou de transmission

:

Quelques cas de contamination humaine ont eu lieu sur des biologistes manipulant le virus au laboratoire (cf supra) mais à l’heure actuelle, il subsiste un doute : était-ce le virus de la maladie vésiculeuse du porc ou bien le virus Coxsackie B5 (considéré comme pathogène

uniquement pour l’homme) ? En fait, ces deux virus sont proches antigéniquement et il semblerait que le virus de la MVP résulte d’une mutation du virus humain lors d’une infection transmise au porc par l’homme [1] ; des recherches sont en cours afin d’avoir la confirmation de la transmission de la MVP à l’homme [172].

6-3. Professions et populations à risque

:

Les rares cas humains connus ont eu pour origine la manipulation du virus ou un contact avec des animaux malades lors d’études de laboratoire. Le risque pour l’homme paraît insignifiant, puisque jusqu’à présent les vétérinaires participant à la lutte contre cette maladie n’en ont jamais présenté les signes cliniques [1].

Les laborantins manipulant le virus doivent tout de même rester vigilants.

6-4. Régions ou villes d’Italie dangereuses

:

La maladie vésiculeuse du porc est très répandue en Italie ; l’Italie représente d’ailleurs le seul pays à avoir connu des foyers de maladie quasi systématiquement chaque année entre 1982 et 1997 d’après l’OIE [119, 120, 123].

Il semblerait qu’au cours des quinze dernières années, les foyers se soient plutôt concentrés dans le centre et le sud du pays, que ce soit en élevage ou bien au niveau des abattoirs, avec tout de même une nette prédominance pour le tiers sud du pays (régions de Campanie et l’abattoir de Naples notamment en 1989, 1991, 1993 à 1996).

Durant l’année 1997, le territoire nord de l’Italie a été indemne de maladie (régions : Val d’Aoste, Piémont, Lombardie, Ligurie, Vénétie, Trentin Haut-Adige, Emilie-Romagne,

Frioul, Vénétie, Toscane, Marche, Ombrie et Molise) tandis que la région de Lazio dans le centre et toutes les régions du sud ont été encore atteintes [119].

Les derniers foyers connus ont été enregistrés :

- le 17 mars 1998 dans la province de Reggio Calabria (région de Calabre) touchant 4 porcs [113].

- le 20 mai 1998 dans les provinces de Trente et de Vérone (régions de Trentin Haut-Adige et Vénétie, respectivement) touchant 8 porcs [115].

- le 18 septembre 1998 dans la province de Rovigo (région de Vénétie) touchant 157 porcs [114].

- le 12 décembre 1998 dans les régions de Lazio et Lombardie provoquant la destruction de 22650 porcs présents sur les deux foyers [35].

- le 27 novembre 2000 dans la province de Naples (région de Campanie) touchant 27 porcs [117].

Ainsi pouvons-nous constater que les derniers foyers de maladie ont plutôt touché le nord du pays inversant la situation présente en 1997 (exception faite du foyer enregistré en 2000).

6-5. Mesures de prévention

:

En 1997, les mesures de prophylaxie étaient les suivantes en Italie pour la maladie vésiculeuse du porc [119] :

- Maladie à Déclaration Obligatoire.

- Quarantaine et autres précautions à la frontière.

- Mesures de quarantaine et contrôle des déplacements à l’intérieur du pays. - Abattage sanitaire.

- Epreuve diagnostique.

Ces mesures suivent la décision n° 94/615/CE du 13 septembre 1994 (plan d’éradication et de surveillance de la maladie) et la Directive n° 92/119/CEE du Conseil (17 décembre 1992) qui introduit à la fois des mesures générales de lutte contre certaines maladies et des mesures spécifiques à la maladie vésiculeuse du porc [119].

Depuis 1995, un plan d’éradication approuvé par la Commission Européenne a été mis en place en Italie afin d’éradiquer la maladie. Le principal but du plan est de parvenir à ce que les exploitations à l’intérieur des provinces soient exemptes de maladie, puis les régions et enfin le pays entier.

Afin d’obtenir l’accréditation, des échantillons de sang ont été collectés de tous les porcs élevés en exploitation à travers le territoire national dans le but de détecter des anticorps dirigés contre le virus. Chaque exploitation devait faire deux tests sérologiques à un intervalle d’au moins 28 jours ; et si les résultats sont négatifs, l’exploitation est accréditée. Depuis 1996, des échantillons de sang ont été collectés des abattoirs de porcs provenant d’exploitation dans le but de contrôler l’état d’accréditation. S’ils proviennent d’exploitations non accréditées, les porcs peuvent seulement être déplacés vers un abattoir.

Lorsque 99% des exploitations à l’intérieur d’une Province sont accréditées, la Province entière est accréditée. Par conséquent, quand toutes les Provinces à l’intérieur d’une Région sont accréditées, la Région est accréditée. Dans une Région accréditée, les porcs peuvent entrer d’une autre Région seulement s’ils sont originaires d’exploitations accréditées.

collectés tous les trois mois dans un centre servant pour le commerce national. Quand un résultat positif est obtenu, des échantillons de fèces sont collectés des animaux séropositifs et des structures de l’exploitation. Si les échantillons de fèces révèlent la présence du virus, un foyer est déclaré et toutes les mesures, telles que le « stamping-out », la destruction ou le traitement de tous les produits d’origine animale ou en contact avec les animaux, la désinfection et des enquêtes épidémiologiques, sont mis en place. Si les fèces ne révèlent pas la présence du virus, tous les porcs de l’élevage doivent subir un échantillonnage et tous les animaux séropositifs doivent être abattus dans les 72 heures. Pour les porcs bouchers, les mesures sont prises au cas par cas.

Ainsi, au même titre que pour la fièvre aphteuse dont l’éradication a été menée à bien, l’Italie met tout en œuvre pour supprimer la maladie vésiculeuse du porc de son territoire. La question de savoir si oui ou non il s’agit d’une zoonose reste actuellement en suspens.

Références bibliographiques

:

1. ACHA, P., SZYFRES, B. – Epidémiologie des zoonoses et maladies transmissibles de l’homme à l’animal. – 1989, Ed. OIE.

31. CHOMEL, B., TOMA, B. – La fièvre aphteuse – La maladie vésiculeuse des suidés.

Rhône Mérieux, 1996.

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