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Madame Nicole Desprez Monsieur Philippe L'Hardy

Formes de l'inflation

In: Economie et statistique, N°164, Mars 1984. pp. 25-38.

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Desprez Nicole, L'Hardy Philippe. Formes de l'inflation. In: Economie et statistique, N°164, Mars 1984. pp. 25-38.

doi : 10.3406/estat.1984.4840

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1984_num_164_1_4840

Résumé

L'analyse de l'évolution des prix depuis dix ans met en évidence des formes et des types différents selon les produits. Pour les prix alimentaires, les conditions climatiques jouent un rôle essentiel. La croissance des tarifs publics, des loyers et des prix de la santé dépend étroitement des décisions gouvernementales. Les prix des produits énergétiques ont directement subi l'impact des deux chocs pétroliers. Restent les produits manufacturés et les services du secteur privé. Pour les premiers, les hausses de prix en termes annuels semblent largement reproduire celles de l'énergie et des matières premières importées. Dans les services, les hausses sont entretenues comme par un effet de contagion; elles sont plus élevées sur longue période et plus inertes que pour les produits manufacturés. Ceci suggère que la spirale inflationniste salaires-prix se développe à l'intérieur de limites tracées par les hausses du coût en francs des approvisionnements extérieurs. La hausse du dollar et les dévaluations successives du franc auraient alors, avec la mauvaise année agricole 1981, une grande responsabilité dans la persistance de l'inflation française après le second choc pétrolier. En juin 1982, un blocage des prix et des revenus a été décidé. Ce blocage a été très efficace pendant sa période d'application. Les effets de rattrapage après sa sortie ont été, semble-t-il, assez limités.

L'existence d'effets à plus long terme est difficile à apprécier aujourd'hui.

Abstract

Forms of inflation - This analysis of the evolution of prices over the last ten years highlights the forms and the different types of inflation according to products. For food prices, climatic conditions play an essentiel roie. The growth of public rates, rents, and the cost of health care depend directly on governmental decisions. The prices of energy products have felt the direct impact of two oil shocks.

There remains manufactured products and services in the private sector. For the former, price rises in annual terms seem largely to reproduce those in energy and in imported raw materials. In services, the rises are maintained as if by contagion. They are higher over a long period and more inert than for manufactured products. This suggests that the inflationary wage-price spiral develops inside the limits traced by the rises in the cost in francs of importations. The rise of the dollar and the successive devaluations of the franc, together with the poor agricultural year 1981, probably had a large responsability then in the persistance of French inflation after the second oil shock. In June 1982, a wage and price freeze was decided. This freeze was very effective during the period of application. The effects of catching up after its end have been, it seems, rather limited. The existence of longer term effects is difficult to evaluate today.

Resumen

Formas de la inflación - El análisis de la evolución de los precios, de diez años acá, pone de manifiesto diferentes formas y tipos según productos. Respecto a procios alimenticios, las condiciones climáticas desempenan un papel esencial. El incremento de tarifas públicas, alquileres y gastos de sanidad depende estrictamente de decisiones del gobierno. Los precios de productos energéticos sufreieron directamente el impacto de ambos golpes petroleros. Quedan los productos manufacturados y los servicios del sector privado. Con relación a los primeros, las alzas de precios en términos anuales, al parecer, reproducen ampliamente las lazas relativas a energía y materias primas importadas. En los servicios, las lazas se mantienen como por efecto de contagio; son mas elevadas sobre largo período y más inert as que con relación a productos manufacturados. Ello sugiere que la espiral inflacionista salarios-precios se désarroi la en el interior de limites trazados por las alzas de coste en francos de los abastecimientos exteriores. El alza del dólar y las sucesivas devaluaciones del franco tendrian entonces, junto con el pesimo año agricola de 1981, gran responsabilidad en la persistencia de la inflación francesa tras el segundo golpo petrolero. En junio de 1982, se decidió un bloqueo de precios e ingresos. Dicho bloqueo fué sumamente eficiente durante el periodo de su aplicación. Los efectos de recuperación al finalizar el bloqueo fueron, al parecer, bastante limitados. Es dificil determinar, hoy día, la existencia de efectos de más largo plazo.

PRODUCTION

Formes de l'inflation

par Nicole Desprez et Philippe L'Hardy*

L'analyse de l'évolution des prix depuis dix ans met en évidence des formes et des types différents selon les pro duits. Pour les prix alimentaires, les conditions clima tiques jouent un rôle essentiel. La croissance des tarifs publics, des loyers et des prix de la santé dépend étro itement des décisions gouvernementales. Les prix des produits énergétiques ont directement subi l'impact des deux chocs pétroliers. Restent les produits manufacturés et les services du secteur privé.

Pour les premiers, les hausses de prix en termes annuels semblent largement reproduire celles de l'énergie et des matières premières importées. Dans les services les hausses sont entretenues comme par un effet de contagion; elles sont plus élevées sur longue période et plusj inertes que

pour les produits manufacturés. Ceci suggère que la spirale inflationniste salaires-prix se développe à l'inté rieur de limites tracées par les hausses du coût en francs des approvisionnements extérieurs. La hausse du dollar et les dévaluations successives du franc auraient alors, avec la mauvaise année agricole 1981, une grande res ponsabilité dans la persistance de l'inflation française après le second choc pétrolier.

En juin 1982, un blocage des prix et des revenus a été décidé. Ce blocage a été très efficace pendant sa période d'application. Les effets de rattrapage après sa sortie ont été, semble-t-il, assez limités. L'exis tence d'effets à plus long terme est difficile à apprécier aujourd'hui.

Comme les autres, pays, la France a subi les. tensions infl ationnistes engendrées par le deuxième choc pétrolier de 1979-1980. La hausse des prix à la consommation s'accélère brutalement dans tous les pays industrialisés; elle y passe en moyenne de 6 % à 12 % par an entre la fin de 1978 et le printemps 1980. L'accélération est plus brutale dans les autres pays qu'en France, mais les taux d'inflation y demeur ent en général légèrement plus bas.

Ensuite, comme ses partenaires, la France s'est engagée dans un mouvement de recul de l'inflation. Le recul y a été plus faible et plus lent à se manifester que chez ses parte naires. Les prix chez eux décélèrent régulièrement et de manière importante à partir de la mi-1980 pour atteindre un taux d'inflation légèrement inférieur à 5 % fin 1983.

Le ralentissement n'apparaît en France qu'en juin 1982.

Cette situation est singulière, car le ralentissement de l'infla- .tion avait été beaucoup plus rapide après le premier choc

pétrolier de 1974.

L'écart d'inflation entre la France et ses principaux parte naires commerciaux augmente donc à partir de la mi-1980.

Il atteint 6 points en avril 1982. La lutte contre l'inflation devient une priorité de la politique économique, et, en juin 1982, un blocage des prix, accompagné d'un blocage des revenus, est mis en place. Il s'agit là aussi d'une mesure exceptionnelle, puisque depuis la fin de la deuxième guerre mondiale les pouvoirs publics n'auront pris une telle mesure de blocage quasi général des prix que par trois fois : en septembre 1963, en septembre 1976, et en juin 1982.

* Nicole Desprez et Philippe L'Hardy font partie de la divi sion « Synthèses relatives aux ménages » du département

« Population-ménages » de l'INSEE.

Les nombres entre crochets, [], renvoient à la bibliographie enfin d'article.

25

Graphique I

La diffusion des effets des chocs pétroliers *

Prix tn franc» de» matière»

prBnii0rcs industrielle 14,1 (décalés d'un m|

4.2 Prix à* rénarg»

9.2 Pnx des produits manufacturé»

10.6 PrixdwMnricM 10.6 Taux de «lair»

10,1 Prix dei produits alimentaire»

10 5 Loyer» mu 9.6 Tarif» publia hors *wr#« 9.5 Prix de la «rué

1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 A pramitr choc pétrolier A deuxième choc pétrolier

* Ce graphique représente les rythmes des hausses intra- annuelles de différentes séries (encadré ci-contre). Le tauxdesalaire est le salaire horaire en francs courants pour l'ensemble marchand non agricole. Pour la lisibilité du graphique, les courbes ont été décalées en hauteur les unes par rapport aux autres, de sorte que la comparaison des niveaux relatifs n'a pas de sens.

En revanche, la comparaison des formes de ces profils est instructive; elle permet de classer les séries étudiées en trois catégories.

La catégorie 1 correspond aux profils qui accusent les deux chocs pétroliers, en 1974 et en 1980. Cette caractéristique est nettement dessinée pour les prix de l'énergie, ou les produits manufacturés; les mouvements sont plus atténués pour les prix des services et le taux de salaire.

La catégorie 2 est la série des prix des produits alimentaires qui présentent des fluctuations spécifiques dues aux conditions climatiques.

La catégorie 3 regroupe les autres séries; les fluctuations sont très peu liées aux chocs pétroliers.

L'évolution des prix à la consommation de 1980 à 1983 présente ainsi trois traits dominants : les conséquences de l'impact du second choc pétrolier, la persistance de l'infla tion après 1980, et la mise en place d'un blocage des prix en juin 1982 [1].

L'impact des chocs pétroliers

plus ou moins ressenti selon les produits Les prix de l'énergie ont Ie9 mouvements de plus grande amplitude, correspondant aux deux chocs pétroliers de

LES CATÉGORIES DE PRODUITS

La nomenclature des indices de prix utilise deux critères de classement. D'une part, elle respecte la division traditionnelle en secteurs : agriculture, industrie, services. D'autre part, elle sépare les produits non-alimentaires entre ceux qui relèvent principalement d'un marché libre, et ceux qui, pour des raisons historiques, dépendent étroitement de la réglementation des pouvoirs publics : le logement, la santé, et les divers « tarifs publics ». Ces derniers comprennent les services publics (RATP

SNCF, Postes et Télécommunications, redevance de télévision), les tabacs et allumettes, et l'énergie (gaz, électricité, fuel, essence, etc). Pour des raisons évidentes concernant la période récente, il importe de mettre à part le groupe « Energie ».

• Poids de la réglementation sur la détermination des prix.

En général faible :

— alimentation \y compris boissons](25 %),

— produits manufacturés du secteur privé (33 %),

— services du secteur privé [hors santé; hors loyers] (17 %);

En général fort :

— énergie (11 %),

— autres :

— tarifs publics hors énergie (4%),

— loyers-eau (6 %),

— santé (4 %).

Le poids de chaque groupe dans l'indice des prix pour l'année 1983 est indiqué entre parenthèses.

1974 et de 1980 (graphique I). Les oscillations du prix relatif du groupe énergie et tarifs publics retracent les diffé rents chocs pétroliers (graphique II). De plus, la hausse de ce prix relatif amorcée en 1978 pour des raisons ne concernant pas l'énergie se nourrit à partir d'avril 1979 des effets du deuxième choc pétrolier. Elle se poursuit trois ans après, de 1980 à 1982, à la différence de ce qui s'était passé après le premier choc.

Les évolutions des prix permettent de classer les produits en trois regroupements : les produits dont le profil d'évo lution des prix suit de près ceux de l'énergie, les produits alimentaires, et les autres (graphique I, encadré p. 26). Les évolutions sont décrites ici en hausse intra-annuelle, c'est- à-dire que l'on considère pour chaque groupe la série des variations des indices de décembre à décembre. Pour les prix des produits alimentaires la croissance de 1971 à 1983 est à peu près la même que celle de l'indice d'ensemble.

Mais le profil d'évolution est distinct. Il est assez indépendant des mouvements du prix de l'énergie. Schématiquement, la croissance de la hausse intra-annuelle jusqu'en 1974 est suivie d'un palier de 1974 à 1977, qui se situe à un niveau supérieur à celui de l'indice d'ensemble. Ensuite la tendance est imprécise; le poids des facteurs climatiques qui influen cent la production et les marchés agricoles, explique les particularités des mouvements de prix alimentaires. Les prix décélèrent ainsi en 1978, année de production abondante.

26

Graphique II

Prix relatifs à la consommation de 1970 à 1983 125 _ bas* 100 en 1970

120.

115.

PRODUITS MANUFACTURES DU SECTEUR PRIVÉ

œ

1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983

La période récente, de 1981 à 1982, est très contrastée.

1981 est une année de mauvaise récolte et de remontée assez marquée des cours des produits de base importés. La hausse des prix alimentaires est forte. Après la baisse relative régu lière de l'alimentation depuis 1978, l'année 1981 traduit un retournement très net (graphique II).

A l'inverse, les productions records de 1982 conduisent à un très fort ralentissement des prix. Il se produit vers la mi-1982, et résulte de situations de marchés agricoles très favorables dans plusieurs secteurs. La revalorisation commun autaire de 1982 a eu peu d'effet sur les prix; les situations de marchés ont été davantage déterminantes.

Dans les domaines des tarifs publics hors énergie, des loyers-eau et de la santé, les profils de prix sont également spécifiques. Les évolutions sont assez étroitement contrôlées, et résultent donc pour une bonne part des décisions de la puissance publique. Elles sont peu marquées par les chocs pétroliers. Plus précisément, le premier choc est répercuté avec retard, au cours des années 1975-1976. Mais, à partir de 1978, la hausse des prix est forte, traduisant la volonté gouver nementale de rééquilibrer les comptes des entreprises pu bliques de ce secteur (SNCF, RATP, ...). Ces choix

sifs reflètent la difficulté du compromis entre la volonté de peser le moins possible sur l'évolution des prix de détail et les contraintes de financement des entreprises.

Évolution des prix

plus inerte pour les services

Dans les autres secteurs, les évolutions de prix se sont montrées plus sensibles aux chocs pétroliers. Les prix des produits manufacturés suivent une courbe dont le profil est proche de celui de l'énergie; mais ils accusent les deux chocs pétroliers de manière plus atténuée. Toutefois, si on compare les prix des produits manufacturés à ceux des services, ces derniers ont une évolution plus lissée, plus inerte. Ces diverses courbes ont une cohérence qui traduit les relations existant entre le prix des matières premières et de l'énergie, les coûts de production et les prix de détail.

Le taux de salaire accuse également de fortes hausses au moment des chocs pétroliers, à la fois comme cause et com me conséquence de la hausse des prix.

PRODUCTION 27

Tableau 1

Hausses intr a- annuelles des prix de détail * PREMIER CHOC PÉTROLIER

T DEUXIÈME CHOC PÉTROLIER

T

Alimentation (/ compris bois sons)

Produits manufacturés du sec teur privé

Services du secteur privé (hors santé, hors loyers)

Prix relatifs services/manufacturés3 1973 1. Y compris effet (à la baisse) de la modification des taux de TVA concernant surtout les produits industriels.

2. Y compris les effets du blocage des prix des services au dernier trimestre 1981, en /'absence duquel la hausse aurait été encore plus forte.

3. Rapport des accroissements annuels des services à ceux des produits manufacturés.

* Les chiffres sont calculés à partir des indices base 100 en 1970 pour toutes les colonnes sauf la dernière, et base 100 en 1980 pour la dernière colonne. (Hausse entre décembre de l'année précédente et décembre de l'année considérée.)

La forme des profils des hausses intra-annuelles conduit à rapprocher des secteurs dont les prix ont, en tendance moyenne sur longue période, des évolutions très différentes : de 1970 à 1983, les prix des services du secteur privé et

Cette baisse tendancielle des prix relatifs des produits manufacturés du secteur privé, pratiquement arrêtée depuis l'automne 1977, reprend nettement à la mi-1981 à la sortie du deuxième choc. En ce qui concerne les services du secteur privé, la hausse tendancielle des prix relatifs se ralentit lors du deuxième choc pétrolier (1979) et s'accélère ensuite (1980-1981). On retrouve là l'inertie plus grande de l'évo lution des prix des services comparativement à celle des prix des produits manufacturés. L'évolution du rapport des prix des services à ceux des produits manufacturés confirme ce

a été entretenue par les effets de l'envolée du dollar. La forte augmentation de la composante « bijouterie » du fait du cours de l'or a également contribué à la hausse. La détente apparue à partir du printemps 1980 est plus rapide que celle de l'ensemble des prix (tableau 1). Elle est plus ou moins marquée selon les secteurs. Dans certains cas, l'inflation reprend légèrement au premier semestre 1982, en particulier dans le secteur habillement-textile par rapport à la saison printemps-été 1981.

En revanche, pour les services, le ralentissement n'inter vient qu'avec retard. La hausse des prix des services reste élevée en 1981 et 1982; c'est, en partie une conséquence de leur inertie propre. Un autre facteur, spécifique aux années 1980-1981, a cependant pu jouer un rôle, la libération des prix des services du secteur privé. Commencée courant 1979, elle s'est étalée dans le temps et ne s'est achevée qu'au printemps 1981. Les tensions inflationnistes restant fortes dans ce secteur en 1981, les prix des services ont été bloqués en fin d'année. La sortie de ce blocage au début de l'année 1982 a été progressive et encadrée par des accords de régu lation. La hausse des prix des services reste néanmoins élevée au premier semestre 1982 : 14,5 % en rythme annuel contre 15,7 % en 1981, la période de plus forte hausse se situant en mars-avril 1982.

Si on compare les années récentes, 1979 à 1982, corre spondant au deuxième choc pétrolier, à celles du premier choc (années 1974, 1975 et 1976), l'alimentation pèse lourd dans la hausse des prix lors du premier choc pétrolier, les prix de l'énergie et ceux des produits manufacturés ont une évo lution plus heurtée, et la décélération de l'inflation dans le

cas des produits manufacturés est beaucoup plus rapide.

Prix des importations et spirale salaires-prix ?

Les prix des produits manufacturés et ceux des ser vices ont été les plus sensibles aux chocs pétroliers. L'étude de leur comportement et de leur stabilité temporelle donne des éléments pour analyser le très lent recul de l'inflation après le deuxième choc pétrolier. Pour les produits manuf acturés les facteurs de pression sur les prix sont à la fois extérieurs et intérieurs. Les coûts en francs des matières premières industrielles importées ont une évolution soute nue et continue depuis 1979. La valeur du dollar a doublé depuis la mi-1980. Du côté des salaires l'accélération a continué de 1979 à 1981. En période de ralentissement de l'activité économique, de telles hausses, auxquelles se sont ajoutées des charges sociales supplémentaires, ont accru les coûts salariaux.

L'examen des courbes du graphique I fait apparaître que le profil des hausses de prix intra-annuelles des produits manufacturés se rapproche plus de celui du prix des matières premières importées (décalé d'un an), ou du prix de détail de l'énergie, que de celui du taux de salaire. Ce dernier paraît comparativement plus inerte, notamment du fait d'une décélération plus lente après les chocs pétroliers.

Une analyse économétrique sommaire des hausses intra- annuelles confirme cette constatation (encadré p. 32) :

4 677003 P 86

Graphique III

Indexation des prix des produits manufacturés sur celui de V énergie *

prix oburvts des produits mmufatturts régression 1

regression 2

1972 1973 IS74 197S 1976 1977 1978 1979 I960 1981 1982 1943

* Voir encadré, p. 32.

l'indicateur « prix de l'énergie au détail » permet à lui seul un ajustement convenable. Depuis une dizaine d'années, les prix des produits manufacturés varient ainsi à peu près comme ceux de l'énergie (graphique III) [2].

Cette observation conduit à montrer les limites de cer taines idées trop simples sur les relations entre la « spirale salaires-prix » et l'évolution des prix à la consommation.

Concevoir l'inflation comme une course indéfinie et sans frein entre les salaires et les prix paraît en particulier contra dictoire avec cette apparente quasi-indexation du prix des produits manufacturés sur les prix de l'énergie. On doit au

Concevoir l'inflation comme une course indéfinie et sans frein entre les salaires et les prix paraît en particulier contra dictoire avec cette apparente quasi-indexation du prix des produits manufacturés sur les prix de l'énergie. On doit au

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