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Absentéisme : le poids des facteurs collectifs

In: Economie et statistique, N°164, Mars 1984. La recherche et développement / Formes de l'inflation / L'absentéisme / Les nouveaux bilans énergétiques. pp. 39-51.

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Vlassenko Elisabeth, Willard Jean-Charles. Absentéisme : le poids des facteurs collectifs. In: Economie et statistique, N°164, Mars 1984. La recherche et développement / Formes de l'inflation / L'absentéisme / Les nouveaux bilans énergétiques. pp. 39-51.

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1984_num_164_1_4842

Résumé

En 1978, l'absentéisme représentait environ 20 jours ouvrables par an et par salarié. Ce chiffre moyen a sans doute baissé depuis. Les femmes ont la réputation de s'absenter plus que les hommes. En fait, si on exclut les congés maternité, la différence semble assez faible. Par contre, la différence de qualification apparaît comme un facteur influent. Les salariés les moins qualifiés sont plus souvent absents, sans doute parce que leur travail est plus pénible, qu'ils le valorisent moins, qu'ils se préoccupent moins de prévention en matière de santé. Autre constatation nette, on s'absente plus dans les grands établissements; la protection sociale y est meilleure, mais cette explication ne paraît pas déterminante.

Abstract

Absenteeism : the weight of collective factors - In 1978, absenteeism represented around 20 work days per year and per wage-earner. Since then, this average figure has no doubt dropped. Women have the reputation for being absent more than men. In fact, with the exclusion of maternity leave, the difference seems rather small. On the other hand, differences in qualifications appear to be an influential factor.

The least qualified wage- earners are absent more often, no doubt because their work is harder, because they attribute less value to it, and because they are less concerned with preventive health care. Another clear finding : workers are absent more in large establishments. Social protection is better there, but this explanation does not appear to be decisive.

Resumen

Ausentismo : el peso de los factores coiectivos - En 1978 el ausentismo representaba aproximadamente 20 dias laborales al ano y por asalariado. Esta cifra media bajó sin duda desde aquel entonces. Las mujeres tienen fama de ausentarse más que los hombres. De hecho, con exclusion del descanso prenatal y postnatal, la diferencia parece baja. En cambio la desemejanza de cualificación aparece como factor de influencia. Los asalariados de menor cualificación son los que suelen ausentarse con mayor frecuencia, sin duda porque su trabajon resulta más penoso, que lo valorizan menos, que se preocupan menos de prevenció en materia de sanidad. Otra constatación clara : en las grandes empresas hay mas ausentismo; en ellas, la protección social es más satisfaciente, pero esta explicación no parece ser déterminante.

POPULATION ACTIVE

Absentéisme : le poids

des facteurs collectifs

par Elisabeth Vlassenko et Jean-Charles Willard

En 1978, l'absentéisme représentait environ 20 jours ouvrables par an et par salarié. Ce chiffre moyen a sans doute baissé depuis.

Les femmes ont la réputation de s'absenter plus que les hommes. En fait, si on exclut les congés maternité, la différence semble assez faible. Par contre, le degré de qualification apparaît comme un facteur influent.

Les salariés les moins qualifiés sont plus souvent absents, sans doute parce que leur travail est plus pénible, qu'ils le valorisent moins, qu'ils se pré occupent moins de prévention en matière de santé. Autre constatation nette, on s'absente plus dans les grands établissements; la protection sociale y est meilleure, mais cette explication ne parait pas déterminante.

Les salariés sont parfois absents de leur travail. L'absence moyenne par salarié en 1978 est d'environ vingt jours, soit 8,5 % des jours ouvrables (enca dré p. 42). Le chiffre est élevé. L'absen téisme est d'ailleurs souvent jugé excessif et sa légitimité quelquefois mise en doute. Il affecterait des caté gories particulières de salariés et serait favorisé par certaines mesures de protection sociale. Les informations statistiques sur ce problème peuvent être obtenues à partir de diverses sources, notamment l'enquête sur la structure des salaires de 1978, larg ement utilisée dans cet article (encadré p. 48). Elles permettent de relativiser l'importance du phénomène et de caractériser plus précisément les con ditions de vie et de travail qui l'en tourent.

A tout le moins peut-on tenter d'iso ler d'entrée un absentéisme non suspect

d'illégitimité : il est tout à fait pro bable qu'au-delà de quinze jours conséc utifs, l'absence d'un salarié répond à des motifs nettement attestés. Les arrêts de travail pour maladie d'une telle durée sont certainement dus à des affections précises. Dépassent aussi cette durée les congés maternité et la plupart des arrêts provoqués par un accident du travail. D'après l'enquête sur la structure des salaires, au cours du mois d'octobre 1978, les salariés qui se sont absentés plus de quinze jours constituent, selon les activités et les qualifications, de 13 à 26 % de ceux ayant eu au moins une journée d'absence (tableau 1). En outre, des absences plus courtes enregistrées en début ou en fin de mois peuvent

tuer des fractions d'absences longues commencées les mois précédents ou terminées les mois suivants. Le poids des absences longues est donc import ant sur la moyenne des journées per dues pour absence.

Une étude sur échantillon à partir des statistiques de la Caisse nationale d'assurance maladie de 1979 [1]

confirme cette importance : les arrêts de travail supérieurs à trois mois y constituent 7,3 % du total des arrêts maladie, alors que les indemnités journalières couvrant les absences au- delà de trois mois représentent 50 % de l'ensemble des indemnités journal ières pour maladie. A partir de ces

chiffres, une estimation du total des indemnités versées, y compris au cours des trois premiers mois d'absence, aux malades absents plus de trois mois amène cette proportion à 75 % envi ron. Si l'on considère maintenant les résultats portant sur l'ensemble des risques couverts par la Caisse, le bloc des indemnités journalières constitué par les arrêts pour maternité, pour maladie au-delà de trois mois et pour

* Elisabeth Vlassenko et Jean-Charles Willard font partie de la division

« Revenus » du département « Population- ménages » de l'INSEE.

Les nombres entre crochets, [ ], renvoient à la bibliographie enfin d'article.

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accident du travail au-delà de vingt-huit jours représente 47% du total des indemn ités journalières. Autrement dit, un petit nombre d'arrêts de travail accu mule une proportion élevée de jours d'absence, proportion qui serait cons idérablement accrue s'il était possible d'observer un seuil d'absence de quinze jours.

L'année 1978 a été prise comme année de référence dans cette étude, compte tenu des informations dispo nibles. Or eue représente un maximum relatif dans l'évolution des absences au cours des années soixante-dix (gr aphique I). Depuis 1975, la tendance générale est à la baisse dans les sta tistiques de la Caisse nationale d'assu rance maladie, l'évolution étant tou tefois différenciée selon le motif

d'absence. Les journées indemnisées pour accident du travail sont moins nombreuses depuis 1975. A une réduc tion du nombre total d'heures tra vaillées viennent s'ajouter ici les effets d'une meilleure prévention, renforcée par une loi de décembre 1976. Les indemnités journalières pour maladie couvrant l'absence au-delà de trois mois, correspondant à des affections de longue durée, diminuent constam ment depuis 1970 : cette réduction est notamment liée à celle des séjours dans les établissements hospitaliers et à une mise en invalidité plus précoce.

Les indemnités journalières couvrant les absences ayant débuté depuis moins de trois mois ont connu un sommet en 1975, lié à une épidémie de grippe, sont restées à un niveau élevé jusqu'en 1978 pour décroître significativement ensuite. Cet infléchissement se constate également dans les résultats du son dage annuel de l'Union des industries métallurgiques et minières.

Divers facteurs déterminent cette dernière tendance. D'un côté le déve

L'inclusion des congés maternité dans le total des absences est d'ailleurs assez conventionnelle, puisque ces congés sont délimités en durée et

Tableau 1

Répartition des salariés selon leur durée d'absence au cours du mois d'octobre 1978

% Source : Enquête sur la structure des salaires, 1978.

Graphique I Maladies de moins de 3 mois Tous risques

Maladies

1972 1975 1978 1981 Années

1. Absentéisme ouvrier selon les sondages annuels de l'Union des industries métallurgiques et minières.

Sources : Caisse nationale d'assurance-maladie des travailleurs salariés et UIMM.

40

Tableau 2

ha maternité multiplie le surabsentéisme féminin

Fréquence des absences en %•

Industrie Commerce

Banque et assurance

Ensemble 1

Femmes Total absences des

(1) 91 60 76 75

Hors maternité

(2) 74 48 48 59

Hommes (3)

61 33 28 51

Rapport des fr équences d'absence

femmes/hommes Toutes

absences féminines (1)/(3)

1.49 1,82 2,71 1,47

Hors maternité

1,21 1.45

1,71 1,16' 1. Ensemble du champ de l'enquête, y compris bâtiment et services.

Source : Enquête du ministère du Travail, 1979.

Graphique II

L'absentéisme selon Vâge (durée moyenne d'absence en jours par mois) NON OUVRIERS

(toutes activités du champ de l'enquête) Jours par mois Femmes Hommes

OUVRIERS (industries, hors bâtiment et travaux publics) Jours par mois

20 30

Source ; Enquête sur la structure des salaires.

40 50 60 Age

pourraient être traités comme les congés annuels qui sont eux exclus du décompte. Cependant, à rencontre du congé annuel, le congé maternité ne concerne qu'une faible partie des salariées chaque année, et son carac tère aléatoire justifie qu'il soit pris en compte. Cette inclusion conduit malgré tout à examiner séparément l'absen téisme féminin.

Les femmes plus absentes que les hommes?

Mesuré globalement, l'absentéisme des femmes est environ de moitié plus éïevé que celui des hommes dans l'in dustrie, près du double dans les com merces et près du triple dans les orga nismes financiers, selon l'enquête du ministère du Travail (tableau 2). Si l'on exclut les congés maternité, le sur absentéisme féminin baisse considé rablement et passe dans l'ensemble de 47 % à 16 %.

Encore n'est-ce pas tout ce qu'il convient de prendre en compte.

L'absentéisme est variable suivant l'âge des salariés (graphique II).

Il croît régulièrement pour les sala riés les plus âgés; la maladie est la rgement à l'origine d'absences de longue durée, comme en témoigne par ailleurs la nette augmentation des soins et dépenses de santé à partir de 55 ans [2].

Mais une différence notable existe entre l'absentéisme des hommes et celui des femmes. Pour celles-ci la courbe par âge présente un pic très élevé entre 20 et 30 ans, alors que la surabsentéisme des jeunes hommes est plus discret. L'écart des compor tements masculins et féminins est le plus marqué dans cette tranche d'âges.

Il correspond évidemment au moment privilégié de la maternité : en 1978, 70 % des accouchées avaient de 20 à 30 ans.

Les salariées sont plus jeunes que les salariés. Cette différence augmente la durée moyenne d'absence pour les femmes. Lorsque les congés matern ité deviennent rares, vers 40 ans, hommes et femmes ont des compor tements d'absence très voisins, en par ticulier dans les catégories les moins POPULATION ACTIVE 41

ESTIMATIONS DE L'ABSENTÉISME DES SALARIÉS Si aucune source statistique ne permet une mesure globale des absences des salariés, il est

possible de procéder à des estimations de celles-ci (tableau ci-dessous).

Tableau 1

Trois estimations des durées moyennes d'absence par salarié

Ouvriers Autres salariés.. . .

Ensemble

Durée moyenne d'absence par mois Enquête du ministère des salaires octobre 1978

2.0 1.1 1.6

Durée moyenne d'absence par an Enquête 235 jours ouvrables pour l'année. 2. Durée moyenne d'absence du mois d'octobre multipliée par 1 1 mois. 3. Indemnités journalières corrigées des jours ouvrables et des délais de carence auxquelles sont ajoutées les absences autres que celles couvertes par la Sécurité sociale.

Des enquêtes du ministère du Travail portent spécifiquement sur l'absentéisme de la main- d'œuvre salariée dans les établissements industriels et commerciaux de 10 salariés et plus.

Réalisées en 1948, 1951 puis en 1974 et 1979, elles enregistrent la proportion d'absents un jour de l'année, le jeudi 29 avril 1979 pour la dernière. Un jeudi du mois d'avril peut être considéré comme représentatif d'une journée moyenne, en dépit d'une faible variation des absences selon le jour de la semaine et d'une certaine saisonnalité du phénomène tout au long de l'année. C'est ce qu'établit notamment une enquête réalisée par la Caisse nationale d'assurance maladie en 1979, analysant les débuts d'arrêts-maladie suivant le jour de la semaine. L'extrapolation de la proportion d'absents conduit alors à estimer l'absentéisme moyen par salarié à 1,3 jour par mois pour 22 jours ouvrables et à 13,6 jours par an pour 235 jours ouvrables.

L'enquête sur la structure des salaires enregistre leabsencess sur l'ensemble du mois d'octobre 1978. Elle conduit â des résultats plus élevés : 1,6 jour par mois, 17,6 jours par an. La diff érence ne peut être imputée à la seule tendance décroissante de l'absentéisme, 1978 consti tuant un maximum relatif. Elle ne résulte pas non plus d'un effet saisonnier, les absences pour maladie étant par exemple plus fréquentes eu avril qu'en octobre. La part des aléas d'enquête, des différences de champ et des procédures d'estimation est donc importante. Une compar aison plus fine entre les estimations par grand secteur d'activité et catégorie profession nelle fait apparaître toutefois une bonne cohérence pour les ouvriers de l'industrie et les salariés des activités tertiaires. Les estimations sont par contre nettement inférieures dans l'enquête du ministère du Travail pour les salariés non ouvriers de l'industrie et pour les salariés du bâtiment. En ce qui concerne ces derniers, les résultats de l'enquête sur la struc ture des salaires sont sans doute affectés par l'enregistrement comme absents en octobre Tableau 2

Répartition des salariés absents le 26 avril 1979 selon le motif Sexe ment des ouvriers étrangers nombreux dans cette activité. Les congés annuels dans le bâtiment ne sont en effet pas payés par l'employeur mais par une caisse de congés payés. Quant aux non-ouvriers de l'industrie, leurs absences sont sans doute mieux enregistrées sur une période d'un mois que sur une seule journée, compte tenu de la mobilité afférente à certaines fonctions.

Les statistiques de la Caisse nationale d'assu rance maladie constituent une autre source.

Elles décomptent pour les salariés assurés les journées indemnisées pour maladie, maternité et accidents du travail. Elles couvrent un champ d'activités plus large, comprenant en outre les salariés des établissements et entreprises de moins de dix salariés, les salariés à temps partiel ou ceux ayant changé d'employeur. Mais l'unité de compte n'est pas la même : d'une part les indemnités journalières sont décomptées en jours calendaires et non en jours ouvrables, d'autre part les jours d'absence pour maladie non indemn isés du fait du délai de carence ne sont pas comptés. Il faut donc d'abord redresser les résultats en estimant les absences correspondant au délai de carence puis en les convertissant en jours ouvrables â partir d'une estimation tenant compte de la moindre fréquence des maladies en période de congés payés. Il faut ensuite y ajouter les absences pour autres motifs que les trois énoncés ci-dessus. L'estimation en est faite à partir des résultats de l'enquête du ministère du Travail par motif d'absence (tableau 2 ci-contre).

Le résultat de ce calcul conduit à une estimation d'environ 20 jours d'absence en moyenne par salarié en 1978, estimation cohérente avec celle de l'enquête sur la structure des salaires.

Enfin, l'Union des industries métallurgiques et minières (UIMM) effectue un sondage annuel sur l'absentéisme des ouvriers à l'aide d'un échant illon d'établissements de grande taille. Ce sondage conduit pour 1978 â une estimation d'environ 23 jours par an. Compte tenu de ce que l'absentéisme est plus important pour les ouvriers et aussi pour les grands établissements, cette estimation est également cohérente avec les deux précédentes.

Bibliographie :

Ministère du Travail : « L'absentéisme », sup plément au Bulletin mensuel des statistiques du Travail, n» 94, 1982.

CNAMTS : Carnets statistiques, série rétros pective, n° 3, juillet 1983.

UIMM : Résultats du sondage sur l'absentéisme ouvrier, note ronéotée, mai 1982.

INSEE : Nombre de jours perdus pour cause d'accident du travail, de maladie et de matern ité, 1970-1980, département « Entrepri ses », note ronéotée, août 1982.

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Pour aller directement, Source : Statistiques de la Caisse nationale d'assurance maladie.

qualifiées, employés d'exécution et ouvriers. Au-delà de 40 ans, les ou vrières ont même tendance à être moins absentes que les ouvriers, si on prend soin de faire la comparaison à qualification égale.

Les congés maternité : une importance croissante

Le congé maternité est de longue

Cette part s'est encore accrue jusqu'en 1982, où elle atteint 16,5 %. A la remontée de la natalité intervenue

depuis 1976, s'ajoutent dans cette dernière période l'allongement à trente-six semaines du congé à partir du troisième enfant en 1980, et une

couverture croissante des naissances par le régime général de la Sécurité sociale, liée à la poursuite de la sala- risation des femmes (tableau 3). Les indemnités journalières pour matern ité continuent donc de croître sensi blement, alors que celles couvrant les autres risques diminuent.

On peut enfin ajouter à l'effet direct du congé maternité sur l'absentéisme féminin d'autres motifs liés à cet évé nement, tels que des congés déclarés pour maladie mais ayant trait à la grossesse ou aux suites de l'accou chement, ou encore les absences pour soins donnés aux jeunes enfants qui incombent le plus souvent à la mère [3].

Celles-ci sont soit déclarées telles, soit portées en convenance personnelle ou en maladie de la salariée suivant l'état des conventions ou des tolérances.

L'enquête de la Caisse nationale d'assu rance maladie portant sur 1979 indique que 58 % des femmes ayant eu un qui résument la vie économique,

démographique et sociale.

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Institut National de la Statistiqu et des Études Économiques POPULATION ACTIVE 43

Moindre qualification, absences plus fréquentes : des causes multiples

L'absentéisme varie selon le niveau (tableau 4). Cette liaison, déjà apparue lors des enquêtes précédentes, est confirmée dans les études monogra phiques portant sur les entreprises.

De multiples explications ont été avancées.

Une première remarque porte sur les conditions d'observation du phé nomène. Selon les fonctions profes sionnelles et l'organisation du travail, l'attention portée à la présence au tra vail et les modalités de contrôle de celle-ci diffèrent. Les catégories d'exé cution sont plus systématiquement contrôlées que les personnels d'enca drement. Dans la plupart des établi ssements industriels par exemple, les horloges-pointeuses ne sont requises que pour les ouvriers et certaines caté gories d'employés. Les catégories d'en cadrement sont aussi plus fréquem ment amenées à quitter leur lieu habi tuel de travail dans l'exercice de leur fonction. Certes, ces différences d'en registrement concernent surtout les absences en cours de journée, qui ne sont pas prises en compte dans cette étude. Mais des vérifications réalisées auprès des entreprises lors d'enquêtes indiquent que la qualité des réponses portant sur les absences des personnels d'encadrement ou des personnels payés au mois sans décompte horaire n'est pas parfaite, faute de suivi sy stématique. Une telle différence d'obser vation ne peut cependant expliquer qu'une partie de la différence d'absen téisme entre ouvriers et non-ouvriers, et non les différences entre ouvriers de degré de qualification différent par exemple.

L'absentéisme est certainement lié à la pénibilité physique et nerveuse de l'emploi occupé. Une étude sur l'absentéisme industriel [4] montre qu'il est plus élevé quand le travail demande un effort physique important, est répétitif, ne s'effectue pas dans des horaires normaux, subit une disci

L'absentéisme est certainement lié à la pénibilité physique et nerveuse de l'emploi occupé. Une étude sur l'absentéisme industriel [4] montre qu'il est plus élevé quand le travail demande un effort physique important, est répétitif, ne s'effectue pas dans des horaires normaux, subit une disci

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