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LA MAÎTRESSE ET LE MAITRE DES SPHINX

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Les documents du Ville et du Vile siècles

Les premières représentations de la maîtresse des sphinx figurent sur des boucliers en bronze trouvés dans la grotte du Mont Ida en

Crète,

Sur l'un d'eux (4) (pl. 31, fig. 6 maîtresse nue des lions est encadré par faut très certainement inclure dans son

L'association de la maîtresse des lions avec le sphinx est attes­ tée en Orient et en Grèce. Sur un cylindre-sceau syro-hittite (5)

(pl. 28, fig. 5), Ashtart nue est entourée une fois par deux lions. -7) le groupe héraldique de la

deux sphinx antithétiques qu'il environnement zoologique.

une s eco nde fo is par deux sphinx.

.. . Le f-ronto n—qui s urmo n t e 1 a c h a P e 11 e c u 1-1 u e 1-1 e du monument d' Arslan

Kaya (6) (pl. 56, fig . 1 ) est décoré de deux sphinx ant ithétiq ues qui. comme le s lions flanq uant la déesse. sont ses gardi ens et ses protec-teurs •

Un miroir conser vé a ux Staatlic he Antike nsamml unge n de Mu nich (7) rep ose sur un pied formé d' une ca ryatide et de deu X lions f le disque du miro ir est surmonté d'un sphinx assis.

Un autre bouclier de l'Ida (8) (pl. 33, fig. 6 -7) représe nt e la déess e n ue, entourée de deux sphinx et tenant dans chaque main un e ti-ge de lo tus.

L'é tude stylisti que montre une nette influence des arts s yro -hit-tites (9 ).

Le col d'un pithos à reliefs crétois, du début du Vile si ècl e et conservé au Musée de Jérusalem (10) (pl. 56, fig. 2-3) est divisé en trois panneaux. Le panneau central est occupé par une figure féminine tétraptère, en position frontale, les cheveux disposés selon le modèle syrien de la "perruque à étages" et coiffée d • un haut polos. Elle ou­ vre les bras et ferme les mains, exécutant le geste de préhension de la potnia ther6n. La déesse est environnée de rosettes.

L’ensemble de la figure trahit une forte influence orientale par la frontalité, la disposition capillaire, le port du polos et les deux paires d'ailes que l'on trouve fréquemment attribuées aux dieux et dé­ mons dans l'art néo-assyrien.

H. HOFFMANN (11) estime, à juste titre, que le motif du panneau central doit être interprété comme l'effigie d'une potnia theron mais, selon lui, ses animaux ne sont pas représentés. Cependant, à mon sens, la déesse est la maîtresse des sphinx qui figurent dans les deux pan­ neaux latéraux.

Nous avons suggéré à propos de notre étude des bijoux rhodiens, représentant la maîtresse des fauves (cf. p,83-09 ), il pouvait exis­ ter un - symbol-i-sme—de—1-a—main -fermée-suf^f-isan-t—à—exprimer le pouvo-i-r—su-r le monde sauvage. Sur plusieurs plaquettes rhodiennes en métal pré­ cieux, la potnia leontân ouvre les bras et ferme les mains sans exer­ cer de prise apparente sur les petits lions qui la flanquent, cepen­ dant, il n'est pas douteux que, dans l'esprit de l'orfèvre, elle maî­ trisait réellement ses fauves.

C'est à un phénomène semblable le pithos de Jérusalem et la potnia la maîtresse des sphinx latéraux, L sans doute, l'expression de l'extens tal.

que nous devons avo ir affaire sur placée au centre du col doit être es rosettes qui l'e nvironnent sont, ion de ses pouvo i rs au monde

végé-D'aucuns objecteront peut-être que les monstres ne regardent pas vers la déesse mais vers le spectateur et, qu'en conséquence, ils ne sont nullement liés à la potnia mais sont de simples figures décorati­ ves empruntées au bestiaire fabuleux du Proche-Orient.

Le regard de l'animal-attribut vers sa divinité tutélaire n'est nullement un lien obligé. Sur un pithos à reliefs crétois, d'Afrati (cf. p. 25 , pl. 7, fig. 1-2), un despotes hippên est entouré de deux chevaux qui regardent vers le spectateur. Une déesse nue figurée sur un bouclier crétois (cf, p. 69 , pl, 31, fig. 7) est la maîtresse de deux lions dont la tête est de face. Bien plus, le retournement de la tête est fréquent. Sur un bouclier en bronze d’Olympie (cf, p. ^9 , pl. 10, fig. 1), un maître des animaux entoure, de ses bras, le cou de ses chevaux qui détournent la tête. Les petits fauves qui entourent la potnia leontSn sur les bijoux rhodiens retournent presque tous la tête (cf.p.83-89, pl. 41, fig, 4-5).

Les sphinx qui encadrent la déesse dérivent de prototypes orien­ taux

La tête de face sur un corps de profil est bien attestée au Pro­ che-Orient. Cette tradition artistique paraît trouver son origine dans la—glypt ique—médio-assyrienne—(-1-2 ) -et—s ' est c onservée—j usqu ' au début du 1er millénaire. Sur deux plaques en ivoire de Nimroud, l'une de style égyptisant (13), l'autre de style syro-hittite (14) (pl. 56, fig« 4), figure un sphinx passant, le corps de profil et la tête de face.

La "perruque à étages" que portent les sphinx du pithos de Jéru­ salem se réfère à des modèles de coiffures syriens.

Le haut polos ne paraît pas être le couvre-chef le plus habituel dans l'iconographie du sphinx.

Le sphinx créto-mycénien bas et s'évasant vers le haut bien d'une sorte de béret qui

est généralement coiffé d'un calathos d'où part généralement un panache (15) semble agrémenté d'éléments végétaux (

ou

6).

Au Pro che-0 rient, le s et l'on y t rouve quelques e rat , du XIV e siè de ( 1 6bis ) d ' U n sphinx couc hé qui para rar téen de Topra kkalé (17) nin grad et datan t de la pre auq uel sont acco lées des co ses cheveux sont arrangés s à étages". Sur un pied de et CO nservé à Hambourg (10) est coiffé d ' un polos sommé

Le tra iteme nt de l'ail Jér usalem s ' appa rente à des groupe syrien (1 9) (pl. 57, n es séparée s par une ligne la partie i nf éri eure porte

phinx arbore des couvre-chefs fort divers xemples de port du polos. Une hache d'appa-

,probablement fondue à Byblos, est sommée ît être coiffé d'un polos. Un sphinx ou- (pl. 56, fig. 5), conservé au Musée de Lé- mière moitié du Vile siècle, porte un polos mes plates qui reviennent vers l'avant ; elon un dispositif qui rappelle la "perruque candélabre provenaht également de Toprakkalé

(pl. 57, fig. 1), un petit sphinx couché d'une rosette.

e des sphinx représentés sur le pithos de exemples figurés sur des sceaux du second fig. 2) où l'aile est divisée en deux zo- redoublée ; la partie supérieure est lisse, un décor dérivé des bouts de plumes stylisés

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Le port de 1 a queue. enro ulée à son extrémité et p assant entre les pattes antéri eures se r éf è re de nouveau à des types syro-h ittite Un sphinx figuréesous_1b-_-trône d-' une_déesse_de -la végét ation,- sculpt sur un ivoire de Nimroud (20) (pl.1 31 , fig. 1 ). porte la queue enro lée et passant en tre les P atte s postérieures. On rétro uve ce port d la queue sur des sculptures néo-hittites. Citons pour exemple s, la bas e d'une statue cultuelle de Sendjirli (21 ) (pl . 85, fig. 4 ) , un sph inx de Tell Ha laf (22) (pl. 57, fig. 3) et un orthos tate de Karat

(23 ) (pl. 36, fig • 2).

Au' Proche-Orient, le sphinx fait partie du cortège des habituellement attribués aux grandes divinités de la nature être tout particulièrement lié à Ashtart.

Après l'analyse iconographique du décor ornant le col du pithos de Jérusalem, je pense que la potnia centrale peut être considérée comme une maîtresse des sphinx.

Il faut peut-être rattacher à l'ico maîtresse des animaux fabuleux, l'orneme liefs crétoise,COnservée au Musée de Bal tée de la première moitié du Vile siècle pithos de Jérusalem, le col du vase est

Le panneau central représente un couple divin. Le jeune dieu, vêtu d'une courte tunique et coiffé de la "perruque à étages" syrienne avance vers la droite en gardant la tête de face. Il entoure, du bras gauche, les épaules de sa compagne et lui saisit un bras de la main droite, La déesse est également coiffée de la "perruque à étages" et porte un haut polos. Figurée de pleine face, elle semble vêtue d'une robe longue, serrée à la taille par une large ceinture, qui présente une découpe particulière permettant de laisser les seins à nu ; nous avons déjà rencontré ce type de vêtement porté par des figures fémini­ nes découvertes à Gortyne (cf,p. 81 sq , pl, 38, fig, 3, 4, 5),

nographie du maître et de la ntation d'une amphore à re-e (24) (pl. 57, fi-g. 4-6 ), da-. Comme c'était le cas sur le partagé en trois panneaux.

animaux ; il paraît

Les deux panneaux latéraux du col de l'amphore de Bâle sont occu­ pés par une paire de sphinx antithétiques, regardant vers le specta- t e U r ~e t~co±f f é s de”l a " " p e r ru que à é ta g es""; ^I“l"s^par^i'ss e n t"; e n“o u t r e^ porter sur la tête une tiare conique à bout renflé d'où partent des sortes de rameaux stylisés.

Ce type de tiare sommée d'un renflement est courant en pays néo- hittite. On la voit portée par des dieux ou des monstres à tête hu­ maine sculptés sur des orthostates (25) (pl. 58, fig. 1).

Les deux sphinx antithétiques posent les deux pattes antérieures et une patte postérieure sur une base. On notera le traitement des pattes dont les doigts sont indiqués par des courbes parallèles, détail d'exécution qui caractérise les pattes des félins dans la to- reutique crétoise (cf. p. 63-64, 69, pl. 36, fig. 1).

Sur la panse du vase sont figurés des griffons insérés dans des métopes,

Je pense avec 5.5. WEINBERG (26) que le panneau central représen­ te un hiéros gamos. peut-être celui du Zeus crétois, jeune dieu de la nature et maître des animaux^avec Héra. Diodore de Sicile (27) rap­ porte qu'à Cnossos, on célébrait les noces sacrées de Zeus et d'Héra.

Cependant, il peut être hasardeux de vouloir donner une identité trop précise à ce couple divin qui illustre éventuellement le simple thème du dieu et de la déesse. Comme le note P. DEMARGNE (28), nous sommes à une époque où "il importe peu encore de faire un choix" entre des désignations diverses ; un détail de plus et l'identité des per­ sonnages change, le mythe se précise mais au fond, la présence des antiques dieux préhelléniques demeure sensible et à ce titre, il faut sans doute rattacher le bestiaire fantastique de l'amphore de Bâle au couple divin central. Qu'il soit placé dans une métope paraissant les séparer des sphinx latéraux ne me semble pas faire réellement difficul­ té.

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Sur le pithos de Jérusalem, la potnia theron est apparemment dis­ sociée de ses monstres acolytes.

Il arrive dans la glyptique orientale qu’un groupe antithétique d ' an imaux ou d e monstre s fig ur e à CO té d ' une divinit é, sans; grand lien apparent avec elle, alo rs q U 'il lui est ratt aché ; a insi s uir un cylin-dre- sceau syro -hittite (29) (pl . 58, fig . 2 ) , à la gauche d' Ashtart nue. se trouvent le lion "étoile 1du so ir" et 1 e lion "étoile du matin" qui paraissen t être des figu res se CO ndaires et décoratives alors qu'ils sont soumis au pouvoir de la dé esse. Une si tuation analogu e se repro-du it sur un deuxième cylindre syro-hittite (30) (pl. 58, fig* 3).

Ashtart montée sur le taureau qui symbolise la chaleur du jour est suivie de lièvres inversés qui incarnent la fraîcheur nocturne et du groupe héraldique, également inversé, du lion du soir et de celui du matin. Ces animaux donnent l'impression d'être de simples figures de

remplissage alors qu'ils sont rattachés à la personne de la déesse. On pourrait multiplier les exemples.

Il me semble donc que l'on peut faire entrer dans l'iconographie du maître et de la maîtresse des monstres, le couple divin, flanqué de deux paires de sphinx antithétiques, de l'amphore de Bâle.

Une urne cinéraire crétoise, découverte à Arcadès et datant du deuxième quart du Vile siècle (31) (pl. 58, fig. 4), représente un

démon diptère, dans l'attitude du Knielauf. courant à gauche entre deux sphinx qu'il touche au poitrail.

Toucher un animal au poitrail est un geste de domination attesté, pour le despotes therSn. dans la glyptique orientale. Sur un cylindre néo-assyrien d'époque sargonieme (32) (pl. 53, fig. 3), un maître des animaux touche au poitrail deux taureaux dressés retournant la tête.

L'image du maître des animaux en Knielauf entre deux sphinx est familière au Proche-Orient. L'art assyrien nous en donne plusieurs exemples. Un vêtement brodé porté par un personnage sculpté sur un re­

lief de Nimroud représente un maître des animaux à demi agenouillé entre deux sphinx (33). Une autre broderie décorant le vêtement d'un _p_e.rspnnag.e_.■fliguré s.ur_un_bas:=r.elie„f!_ du^ p alais_nor_d-o.ue st, d'Assurb^pi-____

pal II à Nimroud (34) (pl, 58, fig. 5) s'inspire du thème du génie en Knielauf maîtrisant un sphinx. Un sceau néo-assyrien (35) (pl. 58, fig. 6) représente un génie à demi agenouillé et maintenant, par une patte antérieure, deux sphinx dressés.

L'attitude du démon de l'urne d'Arcadès évoque celle du génie

ailé entre deux lions que nous avons étudié dans le chapitre concernant la divinité des fauves et dont nous pensons qu'il représente plus pro­ bablement la vieille divinité pré-olympienne de la Nature, Aristée, plutôt qu'un Boréade.

pent

Les sphinx d e l'urne d'Arcadès des sortes de fleurons.

portent un calathos d'où

s'échap-Une statuette en ivoire de style hittite (36), conservée à New York, représente un sphinx assis, coiffé d'une sorte de calathos. Sur plusieurs figurations orientales de sphinx, on observe, partant de la coiffure, une ou plusieurs lignes sinueuses qui évoquent des mo­ tifs végétaux. Un cylindre du second groupe syrien (37) (pl. 59,

fig. 1) porte l'effigie d'un sphinx coiffé d'une perruque d'où partent deux lignes ondoyantes. A. DESSENNE (38) interprète ces deux lignes comme la transcription des cornes de bélier dont sont parfois munis les sphinx égyptiens et égyptisants mais le motif est peu expressif et a pu être pris pour des rameaux. C'est par contre bien un élément végétal qui paraît sommer la coiffure d'un sphinx figuré sur un cy­ lindre-sceau syrien (39) (pl. 59, fig. 2),

Que le sphinx ait des rapports avec le monde végétal n'sst pas douteux lorsqu'on examine la coiffure en forme de bouquet de lotus vus de face que porte une sphinge décorant la tunique de Toutankhamon (40)

(pl. 59, fig* 3). Cette accointance avec le domaine végétal est due, très probablement, au fait qu'il est l'un des attributs des grandes di­ vinités de la fécondité et de la fertilité.

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L'art créto-mycénien a connu un type de sphinx, qui lui vint d'ürient, coiffé d'un couvre-chef surmonté d'un élément végétal styli­ sée---Une—plaqu e—en—ivoire^de—5pata--(4-1-)^—( pl“.—59-ÿ—lïg-*—4-)-,—rep-r-ésent e—un sphinx couché, portant un calathos surmonté d'un fleuron d'où part un panache ondulé. Deux sphinx figurés sur un vase mycénien d'Enkomi

(42) (pl. 59, fig. 5) sont coiffés d'un calathos d'où s'échappe une li gne en forme de 5 que l'on peut prendre pour un rameau.

Il est difficile de décider si les sphinx de l'urne d'Arcadès s'inspirent des modèles orientaux ou de souvenirs iconographiques que la Crète orientalisante a pu hériter de son passé créto-mycénien. Il me semble cependant que leur coiffure se rapproche davantage de celles des sphinx figurés sur les deux sceaux syriens que de celle des sphinx créto-mycéniens.

Un tesson du proto-corinthien moyen, découvert à Pérachora et qui date probablement du deuxième quart du Vile siècle (43) (pl. 60, fig. 3) est décoré d'un sujet difficile à interpréter.

Une femme debout, touche de la main gauche, le menton d'un sphinx dont il ne reste que la tête humaine et une partie du poitrail. Le problème est de savoir si la femme, en touchant le sphinx au men­ ton, exprime son pouvoir sur le monstre et, dans ce cas, il faudrait la considérer comme une déesse du monde sauvage, ou bien si elle fait un geste de supplication ce qui ferait allusion au rôle funéraire du sphinx.

Toucher son animal-attribut au menton est une manière d'exprimer sa qualité de maître des animaux au Proche-Orient, Un sceau néo-baby­ lonien du VlIIe-VIIe siècle (44) représente un dieu aptère caressant le museau de deux capridés dressés.

D'autre part, toucher le menton d'un être est aussi un geste de supplication, or il semble que le sphinx ait été considéré très tôt, en Grèce, comme un monstre funéraire.

Un peigne en ivoire, de la seconde moitié du Vile siècle, prove­ nant des fouilles du sanctuaire Spartiate d'Artémis Orthia (45) (pl.

'59~i fi-g-; 6~)“r~rep résent e~un~p'ersonnage"; dans~l~' at t±tude~du~Kniel~auf~i

entre deux sphinx assis mais, d'une manière surprenante, l'homme repo­ se sur la tête de sorte qu'il est inversé par rapport aux deux monstres qui l'entourent et qui semblent le dominer. L'homme a le genou droit appuyé contre le poitrail du sphinx de gauche et il paraît avoir saisi la patte antérieure levée du sphinx de droite.

Les sphinx, assis, coiffés de la perruque à étages et la queue relevée en S dérivent des types syriens (46).

On ne connaît aucun parallèle à cet énigmatique représentation. E. LANGLOTZ (47) l'explique comme une représentation fantaisiste d'un thème de l'époque orientalisante ; R.D, BARNETT (40) y voit une image d'Oedipe reposant sur la tête tandis que K. KUBLER (49) et Chr.

CHRISTOU (50) y reconnaissent un homme assailli par deux sphinx. L'explication proposée par ces deux chercheurs est très probablement la meilleure ; elle serait confirmée par le motif qui décore la panse d'une oenochoé proto-attique découverte dans le quartier du Céramique ; le vase doit dater d'environ 660 (51 ) (pl. 60,fig. 1-2).

Entre deux grands sphinx disposés antithétiquement, apparaît la figure sans vie d'un homme dont la tête pend vers l'arrière. Comme dans le cas du peigne de Sparte, le groupe a é±é conçu d'après le schéma héraldique habituellement réservé aux divinités maîtresses des animaux.

Les sphinx, queue qui décrit l'art syrien mais léonins du style

portant la "perruque à étages", assis et levant la une courbe en 5, s'inspirent de modèles créés par

la monumentalité du corps les rapproche des types de Vari. Le sphinx de victime humaine t d'apparence humai droite pose andis que le ne (52). une patte sphinx de

antérieure sur 1'épaule de la gauche lève un membre antérieur

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L'adjonction d’un élément humain - hormis la tête - à la figure du sphinx est connue dans les arts du Proche-Orient ancien. Sur une stèle—dJ-Aménophis—I-V , le sphinx -royal“est~pourwu" de~deux“bra's~humâins

(53) de même qu’une sphinge gravée sur un coffret de la collection Abbott (54). Sur un ivoire sculpté de IMimroud, de style égyptisant

(55) , une sphinge couchée, dotée de deux bras, salue l'arbre de vie.

En Orient, la fonction du sphinx est esseniiellement celle de gar­ dien ; gardien du temple, du palais, des portes de la cité. Il fait, en outre, partie du cortège des animaux familiers des grandes divini­ tés de la nature, comme Ashtart, à qui il paraît particulièrement at­ taché.

L'Egypte en a également fait un protecteur du royaume des morts (56) , fonction qui découle assez naturellement de sa qualité essentiel­ le de gardien.

En Grèce, il est accueilli avec le même enthousiasme que les au­ tres animaux du bestiaire réel ou fantastique du Proche-Orient et rapidement, il devient avec le lion et le griffon, l’un des attributs de la potnia et du despotès therSn.

Très vite, cependant, il apparaît sous un aspect funéraire ; il semble alors personnifier la mort ou peut-être plus exactement la bru­ talité avec laquelle elle peut frapper. Il gardera longtemps cette personnalité inquiétante de démon ravisseur de la vie.

Sur un tesson attique à figures noires, datant d’environ 500 (57) (pl. 60, fig. 4), un sphinx pose la patte gauche sur un jeune homme qui

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