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LA MAITRESSE ET LE MAITRE DES GRIFFONS

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Les documents du Ville et du Vile siècle

Un fragment de plaque en or estampée, très mal conservé (89) (pl. 64, fig. 1) a été découvert dans le trésor archaïque de l'Arté- mision d'Ephèse. On discerne difficilement un griffon avançant vers la droite en retournant la tête et un démon ou une déesse ailée mar­ chant vers la gauche. Le griffon paraît poser la patte antérieure gauche levée sur l'être ailé qu'il désignerait ainsi comme sa divinité tutélaire. Un second griffon antithétique a pu exister.

Il n'est pas facile de dater cet objet, mais il est fort possible qu'il appartienne encore au Ville siècle comme les deux plaques en or et électron de même provenance figurant la potnia leontên (cf. p. 65 y

pl. 27, fi g. 8 et pl, 28, fig. 1).

Une plaque en terre cuite, au modelé délicat, découverte dans le sanctuaire de l'Acropole de Gortyne, représente un maître des griffons

(90) (pl. 64, fig. 2). Le relief date probablement de la seconde moi­ tié du Vile siècle (91).

Le dieu, ailé, semble porter un chitÔn très court ; il est de taillé élancée avec de longues et fines jambes. Il marche vers la gauche et pose les mains sur la tête des deux griffons qui l'entourent

Les monstres sont élégamment dessinés. Le corps longiligne, dé­ crivant de gracieuses courbes et les pattes graciles leur confèrent un aspect aérien, évoquant avec beaucoup de poésie, le monde surnaturel

où ils évoluent. Les deux bêtes posent une patte antérieure sur la taille de leur dieu.

Le maître des griffons est une image ancienne au Proche-Orient, Un cylindre-sceau médio-assyrien (92) (pl. 64,fig. 3) représente, avec une délicatesse de modelé rappelant celui de la plaque de Gortyne, un maître des griffons tenant ses deux monstres par une patte posté­ rieure, L’ensemble de la composition baigne, également, dans une sor­ te de légèreté aérienne. Un sceau néo-babylonien de l’époque de Sar- gon II (93) (pl, 32, fig, 4) offre une effigie du maître des grif­ fons iconographiquement très proche de la plaque de Gortyne, Le dieu maintient, par les oreilles, ses animaux qui posent une patte anté­ rieure sur sa taille.

Un relief en ivoire, découvert dans le sanctuaire Spartiate d'Ar­ témis Ürthia (94) (pl, 64, fig, 4-5) et datant probablement du dernier quart du Vile siècle (95), figurait le maître des griffons, La pièce est fortement mutilée.

Le dieu devait être dans l’attitude du Knielauf. vêtu d’un chitôn court, ses longs cheveux tombant en boucles sur sa poitrine. Il en­ toure, des bras, le cou de. ses animaux-attributs : les doigts de la main gauche du despotès sont nettement visibles sur le col du griffon de droite.

Il n’est pas certain qae l’animal de gauche ait été un griffon. Le peu que l’on discerne encore de la mâchoire inférieure et du sommet de la tête (96), semblerait indiquer qu’il s'agissait d’un lion ailé,

E,-L, MARANGOU (9?) pense que l’on peut éventuellement reconnaî­ tre Apollon ou Dionysos dans l’effigie de ce dieu car le lion et le griffon leur étaient familiers (98), M,P, NILSSON (

99)

estime, avec plus de prudence, qu’il est impossible d’identifier ce personnage.

Les documents du Vie siècle

--- —Un—pie d de—miHrQ ir-c ons ér wê--au Mé tro poli ta n“ Mus e um~a f~^^ Ne w^^

York et daté d'environ 550-525 (100) (pl. 65, fig» 1), représente une très jeune fille nue. Elle porte un collier et une cordelette, gar­ nies d'amulettes, en travers du torse. Dans la main gauche abaissée, elle tient une grenade, symbole de fertilité. De la main droite, elle présentait peut-être une fleur aujourd'hui disparue. Deux griffons s'accrochent de leurs pattes postérieures aux épaules de la jeune déesse et posent les pattes antérieures sur le bord du miroir, La maîtresse des griffons est montée sur le dos d'un petit lion couché.

Sous un aspect très hellénisé, l'iconologie de ce groupe se ré­ fère clairement à des modèles orientaux, La nudité et la frontalité de la déesse, montée sur un fauve, l'attribution d'animaux fabuleux comme le griffon, rapprochent cett e jeune potnia therfin des grandes divinités orientales de lafécondité et de la fertilité.

L'identification de la déesse est difficile. Ce qui frappe

d'abord, c'est l'extrême jeunesse de la déesse dont le corps paraît à peine nubile. Les symboles de la grenade et des fleurs (agrémentant la coiffure ; fleur probablement tenue dans la main droite étant donné la position des doigts) font éventuellement songer à Korè-Perséphone qui avec sa mère, Déméter, fut l'une des grandes potniai du monde grec

(1 0< ). A ce titre, la présence d'un fauve et d'animaux fabuleux, au­ près d'elle, n'est pas étonnante d'autant plus que le griffon, comme le sphinx, paraît avoir parfois eu un caractère funéraire.

Un scaraboîde de Chalcédoine du Ve siècle (101) (pl. 65, fig. 2) représente un griffon terrassant un éphèbe.

Il n'est pas impossible que 1' artiste qui a fondu le pied de mi­ roir de New-York ait voulu exprimer, par une symbolique multiple, le

caractère complexe de Korè-PerséphonS mais il est évident que ce ne sont là que des suppositions.

Un rhyton en argent, fragmentaire, découvert à Kélermès dans le Kouban et maintenant conservé au ^usée de L'Ermitage à Léningrad (1G^)

(pi. 65, fig. 3), représente une divinité diptère, sans doute une déesse, marchant vers la gauche et tenant la patte antérieure de deux griffons qui amorcent un mouvement de redressement.

La Dotnia porte un long vêtement brodé de rangées de grecques mais dont la coupe est reprise à des modèles orientaux. Sur un cylin­ dre-sceau syro-hittite (10J<|), la déesse Ashtart porte un type de man­ teau analogue qui laisse une jambe à nu. Un autre cylindre syro- hittite (105) (pl. 81 , fig. Z ) représente une divinité diptère por­ tant un vêtement qui dégage la jambe avancée. Le même genre de robe revêt un génie de la fécondité sculpté sur un orthostate néo-hittite de Sendjirli (106) (pl. 30, fig. 2).

Les griffons s'apparentent aux types grecs créés sous l'influence dé modèles néo-hittites (10?^). La tête du griffon de gauche du rhyton de Kélermèa peut se comparer à une tête de griffon d'Olympie (108), avec ses oreilles longues et pointues, la protubérance en forme de bouton sommant la tête, le bec fortement recourbé, la langue pointue dardée vers le haut. La longue boucle qui s'enroule sur la nuque et qui est d'origine néo-hittite, se retouve sur la tête de griffon qui forme le bec d'une cruche cycladique du Vile siècle (103).

Le rhyton de Kélermès est intéressant car il constitue un bel exemple de motifs décoratifs résultant des contacts entre le Proche- Orient et la Grèce et empruntés, dans leur remaniement grée, par les peuples périphériques du monde hellénique.

L'effigie de la maîtresse des sphinx apparaît, en Crète, dès la fin du Ville ou le début du Vile siècle sur les tympans découverts dans la caverne du Mont Ida ; elle révèle une forte influence de l'es­ thétique s’yro-hittite.

La diffusion de la divinité maîtresse des sphinx paraît se faire plus lentement, dans le resté du monde grec, que celle du dieu et de

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la déesse des oiseaux ou des fauves et son image paraît, au Vile siè­ cle, essentiellement cantonnée en Crète,

Par contrej le caractère funéraire du sphinx, conçu comme un re­ doutable démon ravisseur de la vie, se répand très tôt sur le conti­ nent grec.

Il ne paraît pas avoir joué ce rôle en Crète ni en Grèce de l'Est qui, plus proches de 1 'Orient,,ont peut-être mieux compris son contenu religieux original.

Dès la seconde moitié du Vile siècle, on représente le sphinx, en Grèce occidentale, comme un monstre qui peut apporter la mort. C'est ainsi que l'a, sans doute, conçu l'artisan péloponnésien qui sculptale peigne en ivoire découvert dans le sanctuaire d'Artémis Orthia ; c'est ainsi que le figure le peintre d'une amphore proto- attique découverte dans le quartier du Céramique,

Il faut attendre le Vie siècle pour voir réhabiliter le sphinx • dans un rôle moins néfaste de gardien de la tombe ou comme compagnon

d'une divinité maîtresse des animaux.

Il est également remarquable que, contrairement à ce que l'on constatait dans le cas de la divinité des oiseaux ou des fauves, le maître des sphinx paraît plus souvent représenté que la maîtresse. C'est peut-être encore Aristée, la vieille divinité pré-olympienne de la nature qu'il faut reconnaître dans le génie ptérophore en

Knielauf entre deux sphinx.

Sur le plan de l'iconographie de la divinité maîtresse des sphinx, il est incontestable que les arts syro-hittites ont joué le rôle pré­ pondérant, Le sphinx grec a été essentiellement conçu d'après des prototypes syriens.

tétraptère et a contribué à créer le schéma héraldique du dieu des sphinx debout ou en Knielauf entre ses monstres.

La divinité des griffons est représentée pour la première fois sur une plaque d'or d'Ephèse, appartenant probablement au Ville siè­ cle .

Dans la seconde moitié du Vile siècle, on trouve l'effigie du dieu des griffons sur un pinax en terre cuite crétois de Gortyne et sur un ivoire de Sparte.

Au Vie siècle, l'image de la déesse des griffons a gagné la Gran­ de Grèce peut-être sous les traits de Korè-Perséphone.

Un rhyton découvert à Kélermès, dans le particulier car il montre comment les thèmes les artistes grecs ont été repris, sous leur peuples périphériques de l'Hellade.

Les arts néo-hittites ont largement contribué à créer les belles figures de griffons que nous a laissées la Grèce archaïque.

Kouban, offre un intérêt orientaux, accueillis par forme grecque, par les

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CHAPITRE V

LA MAÎTRESSE ET LE MAITRE DES SERPENTS

La symbolique du serpent est particulièrement complexe. Tantôt, il incarne les forces vitales du sous-sol et on le trouve en compagnie des grandes divinités chtoniennes (1), tantôt il se fait gardien du foyer et, à ce titre, il est par exemple l'un des attributs d'Athéna dans son rôle de protectrice de la maison qu'elle hérita de sa devan­ cière créto-mycénienne (2),

Le serpent a en outre, un caractère funéraire qui, à première vue, peut paraître contradictoire avec son aspect de symbole des for­ ces vitales du sol mais, son attribution aux grandes divinités de la nature, garantes de la vie et de la survie des espèces et, par là, liées aux croyances d'outre-tombe, lui procure naturellement son fa­ ciès d'animal funéraire.

La Grèce créto-mycénienne où intervenait le serpent dans de symbole funéraire (3).

Au Proche-Orient, Anat, qui fut assimilée à Athéna, était, dans son temple de Beisan, symbolisée par des serpents (4).

Les serpents combinés aux lotus étaient, dans les mains d'Ashtart une promesse de vie éternelle. Sur un scarabée hyksos de Ras Shamra

(5) (pl,66, fig. 1), la déesse, à tête de lionne, brandit une tige de lotus de la main gauche et paraît tenir un serpent dans la main droi­ te. Une stèle funéraire égyptienne du Nouvel Empire (6) (pl.66, fig. 2) représente Ashtart, nue et montée sur un lion ; elle tient dans chaque main une tige de lotus et un serpent, symbole d'immortalité.

a très vraisemblablement connu un culte sa dualité de gardien de la demeure et

Ce rôle de garant d'immortalité attribué au serpent, dans le Pro­ che-Orient, vient de croyances sémites qui expliquaient l'éternelle jeunesse du serpent par sa faculté de se débarasser de sa peau vieil­ lie et d'en acquérir une nouvelle (7). Ce phénomène de la mue en fit l'attribut des divinités guérisseuses comme Eshmoun en Phénicie et Asclépios en Grèce (B). Macrobe (9) explique le symbolisme des ser­ pents, attributs des dieux guérisseurs, Hygie et Esculape, par le fait que la peau malade est déposée grâce à la guérison.

C'est peut-être en vertu de leur qualité de garants d'immortalité qu'on trouve des serpents modelés sur des vases funéraires géométri­ ques (10), Une oenochoé géométrique rhodienne, découverte dans la tombe 200 de Camiros (11), porte sur l'anse, l'effigie d'un serpent. Sur deux grandes amphores funéraires du géométrique récent attique

(12), des serpents ondoient sur les anses, autour du col et sur le pourtour de la lèvre des vases.

Les documents du Vile siècle

Une oenochoé à décor plastique et peint qui reste, jusqu'à pré­ sent, un unicum dans l'art attique, a été découverte dans le cimetière du Céramique (13) (pl.6t, fig. 3-4), Selon l'inventeur, K. KÜBLER (13bis), le vase s'inspire des arts du métal.

Trois figures féminines, modelées en ronde bosse, vêtues d'un long péplos laissant passer les pieds, reposent sur l'épaule du vase et de leurs bras levés, elles en soutiennent la lèvre. Deux serpents modelés traversent le col par deux fois et viennent pointer la tête au-dessus du bec trilobé du vase. Une grande rosette modelée somme l'anse. Sur le col, sont peints deux lions qui flanquent l'une des femmes. La panas du vase porte une scène de orothesis.

Chr. CHRISTOU (14) interprète ces trois figures féminines comme la représentation d'une triple divinité : déesse du monde terrestre

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avec les lions, déesse de la végétation avec les rosettes peintes et modelées,déesse infernale avec les serpents.

K, KÜBLER (15) indique simplement que les rosettes et les serpents appartiennent à une très vieille symbolique de la mort,

G.M.A. RICHTER (16) considère ces trois femmes comme des pleureu­ ses .

A première vue, étant donné la symbolique ambiante, on serait tenté de suivre l’interprétation de Chr, CHRISTOU mais l’étude compa­ rative avec d’autres documents semble contredire sa thèse.

Le visage des trois caryatides de l’oenochoé du Céramique paraît marqué par la souffrance, La ride, profondément creusée, qui va de la racine du nez aux coins de la bouche, les yeux clos, les traits tombants semblent être l’expression d’une peine profonde.

Le visage de ces femmes est comparable à celui d’une caryatide d’un thymiaterion provenant également du Céramique (17) (pl.67, fig. 1) et datant vraisemblablement du milieu du Vile siècle, ün y retrou­ ve les rides descendant du nez à la bouche, les yeux clos, les traits tombants et fatigués, la bouche aux lèvres serrées marquée par l’amer­ tume, Un détail de cette tête est particulièrement intéressant ! ce sont les coulées de sang, peintes en rouge sur les Joues, résultant de la lacération du visage en signe de deuil.

Si l’on examine, maintenant, des monuments où l’on peut considé­ rer qu’il s’agit sûrement de représentations de déesses multiples, on verra qu'on n'y retrouve jamais cette expression de vive tristesse qui caractérise les caryatides de l’oenochoé du Céramique.

Les triples déesses des perirrhanteria (10) (pl.-IZO,

ont les yeux bien ouverts ; le visage est souriant ou sévère (19) mais on n’y trouve pas de trace d’amertume.

Un bassin supporté par une colonne centrale et quatre déesses caryatides (20) (pl.67^» fig. 2), datant vraisemblablement de la secon-de moitié du Vile siècle, a été découvert dans l’Héraion du 5élé à Paes- tum. Les quatre déesses, vêtues d'un long peplos serré à la taille

par une ceinture, se pressent les seins ; leur visage, aux yeux grand ouvecrts est paisible.

Le Musée du Louvre conserve un monument conparable (21) où les déesses caryatides ne portent aucune trace d'affliction sur le visage.

Il semble donc bien que les caryatides de l'oenochoé du Céramique ne sont pas des déesses triples de la nature mais représentent des pleureuses comme l'a suggéré Melle Richter,

Comment expliquer alors les symboles des serpents, des rosettes et des lions ?

Comme nous l'avons dit supra, les serpents sont depuis longtemps associés aux croyances funéraires et passent pour être des garants de vie éternelle. On les trouvait déjà, rampants sur les vases funérai­ res géométriques, par conséquent, il n'est pas surprenant de les voir figurer sur l'oenochoé funéraire du Céramique,

Les rosettes font également partie d'une vieille symbolique funé­ raire.

Quant aux deux lions, leur présence s'explique de deux manières qui peuvent se combiner. Ils figurent sur le col comme éléments déco­ ratifs peints repris au bestiaire orientai en même temps qu'ils sont les gardiens du repos du mort. Le lion, comme le sphinx, a été inves­ ti du râle de gardien de la tombé : il suffit de rappeler l'agressive figure léonine qui protège la tombe de Ménécratès à Corfou (22),

Après l'examen de ces documents, il faut très probablement exclu­ re l'oenochoé du Céramique de l'iconographie de la maîtresse des ani­ maux

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Les fouilleurs américains ont mis au jour, à l'Agora d'Athùnes, une plaque en terre cuite peinte (23) (pl.67, fig. 3) représentant une—femme—vêtue * de lon g et faisant—le—geste-de-l—épiphanie.,---La_tê±_e est modelée en relief. La femme est entourée de deux serpents.

Au moyen o plaque Je déesse nie .

point de vue stylistique, la tête appartient au dédalique ù les cheveux sont fréquemment divisés verticalement (24). La pourrait dater du milieu du Vile siècle (25).

pense avec E. KUNZE et E.T.H. BRANIM (26) qu'il s'agit d'une plutôt que d'une orante car son geste est celui de la

théopha-Les divinités aux serpents sont anciennement connues au Proche- Orient certainement depuis le dynastique ancien. Sur une empreinte de sceau, on voit un démon dans l'attitude du Knielauf domptant, de chaque main, deux serpents entrelacés (26bis). Sur le sceau du roi mitannien ShaUshshatar (env. 1450) (27) (pl.^î, fig. 4), Ashtart,

figurée en sphinge, dompte deux lions et est accompagnée, à droite, d'un serpent. Sur un sceau cassite (28) (pl,74 , fig, 4 ) une déesse entrelaçant ses jambes avec celles de génies acolytes brandit deux serpents. Un sceau néo-assyrien (29) (pl.68, fig. 1) représente une déesse devant laquelle se dresse un serpent.

D'autre part, le serpent était intégré aux vieux cultes créto- mycéniens et était l'attribut d'une déesse du foyer dont Athéna hérita une partie de sa personnalité.

Il est difficile de décider si l'effigie de la déesse aux ser­ pents de l'Acropole d'Athènes découle de la survivance de croyances créto-mycêniennes ou d'influences orientales. Les deux sources ont d'ailleurs pu se mêler pour aboutir à la conception d'une déesse tresse des serpents.

mai-L’identification de cette déesse est délicate. E.T.H. BRANN (30) souligne avec raison que la présence des serpents n’est pas totalement déterminante car ils peuvent aceompà’gnër toute pot nia ttierôn.

Le fait que des boucliers en terre cuite lui aient été offerts n’indique rien de décisif sur son identité car des ex-voto similaires ont été consacrés à différentes divinités dans différents sanctuai­ res. Ainsi, des boucliers en terre cuite peints ont été trouvés dans le temple d’Héra à Tirynthe (31).

Néanmoins, le lieu de trouvaille, la présence de serpents, peuvent faire songer à une épiphanie d’Athéna. La consécration de boucliers ne va pas à l’encontre d’une telle supposition. En outre, Athéna pa­ raît avoir eu quelquefois un aspect de déesse infernale. Sur un sar­ cophage de Clazomèhes de la fin du Vie siècle (32) (pl,68, fig. 2), Athéna-Niké tétraptère, flanquée de deux chiens^ accueille sans doute deux guerriers morts (33). Dans ce cas, les serpents qui entourent la déesse de l’Acropole d’Athènes pourraient la désigner comme divinité funéraire,

Athéna apparaît comme une déesse de la santé (34). Selon Euripi­ de (35), les nouveaux-nés portaient des petites amulettes en or repré­ sentant des serpents qui mettaient les enfants sous sa protection.

Elle semble en outre avoir été une divinité propice à la fertili­

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