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Chapitre 3 : C ONTRIBUTIONS CONCEPTUELLES ET METHODOLOGIQUES PAR AJOUT DE CONCEPTS A

3.4 M ETHODES D ' AGREGATION DE LA PERFORMANCE

Nous avons vu qu'un problème d’interopérabilité induisait la réalisation d'une tâche à non-valeur ajoutée dans le but de permettre d'exploiter les données échangées dans la suite du processus. Notre but étant la résolution des problèmes d'interopérabilité, nous devons être en mesure de comparer les performances des tâches impliquées dans l'échange de données du système existant (AS IS) avec celles du système futur (TO BE). Or, une fois le problème d'interopérabilité résolu, la tâche à non-valeur ajoutée aura été supprimée et n'apparaîtra donc pas dans le modèle TO BE. Nous allons donc comparer les mesures de la performance d'une tâche (dans le TO BE) à celles d'un ensemble de tâches (dans le AS IS). Dans le cas du système existant, il nous faut donc pouvoir agréger les mesures de la performance de plusieurs tâches.

Nous proposons donc dans cette section un modèle d'agrégation des mesures de performance.

Nous allons pour cela nous appuyer sur les travaux d'Yves Ducq [DUCQ 1999] et de Jorge Cardoso [CARDOSO 2002] pour déterminer les différentes typologies d'agrégation dans le cadre de l'interopérabilité.

3.4.1R

EDUCTION DES PROCESSUS

La réduction des processus consiste à appliquer un ensemble de règles de réduction à un ensemble de tâches jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une tâche atomique. Les mesures de la performance de cette tâche correspondent à celles de l'ensemble des tâches qui ont été réduites. [CARDOSO 2002] a développé l'algorithme Stochastic Workflow Reduction (SWR) qui utilise six règles de réduction : séquentielle, parallèle, conditionnelle, tolérante aux fautes, boucle, et réseau. Toutefois, dans le cadre de notre recherche, et sur la base des travaux d'Yves Ducq [DUCQ 1999], nous n'allons retenir que les trois premières.

En effet, les réductions de systèmes tolérants aux fautes et en boucle correspondent au monde purement informatique. Reste le cas de la réduction de système de type réseau. Ici, un système de type réseau correspond à un sous-processus. Or, dans le cas qui nous préoccupe, il s'agira dans la plupart des cas de deux tâches : la tâche de transmission des données et la tâche de mise en conformité de ces données (tâche à non-valeur ajoutée). La notion de sous-processus est clairement inappropriée pour un nombre si peu important de tâches.

Nous ne retiendrons donc que les trois règles de réduction suivantes : la réduction séquentielle, la réduction conditionnelle (réduction en OU) et la réduction parallèle (réduction en ET).

On réduit ainsi les activités Ai en l'unique activité A.

La réduction séquentielle : dans ce type d'agrégation, chaque activité se déroule à la suite de la précédente et une fois celle-ci terminée. Dans la Figure 35, l'activité A1 se déroule intégralement, puis c'est au tour de l'activité A2.

La réduction en OU : dans ce type d'agrégation, on peut effectuer indifféremment l'activité 2 ou 3, les deux activités ayant des caractéristiques de performance différentes. La réduction en OU est illustrée dans la Figure 36.

La réduction en ET : dans ce type d'agrégation, on doit effectuer les activités 2 et 3, les deux activités ayant des caractéristiques de performance différentes, comme on peut le voir dans la Figure 37 :

3.4.2A

GREGATION DES MESURES DE PERFORMANCE

A chaque type de réduction correspond une formule de calcul de l'agrégation de performance pour chacune des dimensions. Nous allons définir les formules qui nous serviront à calculer les valeurs de la performance des activités agrégées.

L'agrégation séquentielle :

Le coût et le délai sont égaux à la somme des coûts et des durées respectivement, tandis que la qualité et la disponibilité sont égales aux produits respectifs :

Coût : 𝐶(𝐴) = ∑𝑁 𝐶(𝐴𝑖) 𝑖=1 Délai : 𝐷(𝐴) = ∑𝑁 𝐷(𝐴𝑖) 𝑖=1 Qualité : 𝑄(𝐴) = ∏𝑁𝑖=1𝑄(𝐴𝑖) Disponibilité : 𝐷𝑖(𝐴) = ∏𝑁𝑖=1𝐷𝑖(𝐴𝑖) Figure 36 : Réduction en OU Figure 37 : Réduction en ET

L'agrégation en OU :

Les valeurs du coût et du délai sont égales au maximum des coûts et des délais. Celles de la qualité et la disponibilité sont égales au minimum (on se place dans le cas le plus pessimiste) : Coût : 𝐶(𝐴) = 𝑀𝑎𝑥(𝐶(𝐴𝑖)) Délai : 𝐷(𝐴) = 𝑀𝑎𝑥(𝐷(𝐴𝑖)) Qualité : 𝑄(𝐴) = 𝑀𝑖𝑛(𝑄(𝐴𝑖)) Disponibilité : 𝐷𝑖(𝐴) = 𝑀𝑖𝑛(𝐷𝑖(𝐴𝑖)) L'agrégation en ET :

La valeur du coût est égale à la somme des coûts. La valeur du délai est égale au maximum des valeurs du délai. Celles de la qualité et la disponibilité sont égales au produit des qualités et des durées :

Coût : 𝐶(𝐴) = ∑𝑁 𝐶(𝐴𝑖) 𝑖=1 Délai : 𝐷(𝐴) = 𝑀𝑎𝑥(𝐷(𝐴𝑖)) Qualité : 𝑄(𝐴) = ∏𝑁 𝑄(𝐴𝑖) 𝑖=1 Disponibilité : 𝐷𝑖(𝐴) = ∏𝑁𝑖=1𝐷𝑖(𝐴𝑖)

Revenons à notre exemple illustratif car nous sommes maintenant en mesure d’afficher sur les modèles les mesures de la performance dans l’étape 4.

Figure 38 : Modèle AS IS avec les mesures de la performance

Pour chacun des échanges de données, deux tâches sont impliquées. Les tâches 2 et 3 pour le premier échange et les tâches 6 et 7 pour le second. Ces deux couples de tâches ont donc été regroupés dans deux sous-processus. Les mesures de la performance ont été ajoutées pour chacune des tâches impliquées par les échanges de données, ainsi que pour les deux sous-processus. Les valeurs affichées dans les tableaux associés aux sous-processus ont été calculées à l’aide des formules présentées ci-avant. Il s’agit ici d’agrégation séquentielles, les tâches étant accomplies l’une après l’autre.

Le modèle TO BE est représenté dans la Figure 39.

Figure 39 : Modèle TO BE avec les mesures de la performance

Ici, les tâches à non-valeur ajoutée ayant été éliminées, une seule tâche est impliquée dans chacun des échanges de données. Une extension performanceMeasurement est associée à chacune d’entre elles.

Nous sommes donc en mesure de comparer les valeurs de la performance des tâches impliquées dans les échanges de données avant et après l’établissement de l’interopérabilité.

Après avoir introduit les méthodes d’agrégation de la performance et présenté les formules permettant de la calculer, nous allons aborder le sujet de la gestion de la qualité des

données et présenter la méthode que nous proposons. Cette méthode constitue l’étape 6 de la démarche globale (l’étape 5, étant hors du contexte de cette thèse, ne sera pas abordée).