• Aucun résultat trouvé

IX/- TRAITEMENT DE LA DYSTROPHIE RACHIDIENNE DE CROISSANCE :

C- Méthodes thérapeutiques orthopédiques : 1- Traitement Préventif : (13)

Le traitement préventif de la DRC est simple, non contraignant et actif. Ce traitement repose sur la prévention des contraintes, qu’il s’agisse de contraintes posturales, ou de contraintes mécaniques strictes, par le biais en particulier d’activités sportives. Ce traitement doit commencer dès le bas âge, par la proscription de toute verticalisation passive d’un petit enfant au rachis immature et insuffisant. Ce traitement doit être poursuivi lors du développement de l’enfant avec en particulier proscription des stations assises prolongées, alors que les muscles érecteurs du tronc ne sont pas encore performants. Par la suite ce traitement préventif repose sur un aménagement des stations debout et assise, ainsi que sur celui de l’activité sportive ; il est sous-tendu par une hygiène de vie psychologique et physiologique (une kinésithérapie de réadaptation peut être indiquée pour l’intégration de notion de contrainte rachidienne nocive). L’essentiel est l’adaptation de la position assise avec un mobilier scolaire et domestique adapté (télévision, ordinateur...), comportant une assise et un plan de travail réglables (possibilité d’« écoute » et de « travail »). L’orientation de l’activité sportive vers le côté ludique et non le côté performance, l’adaptation en quantité de cette activité, l’aménagement global de son intensité et de sa qualité, en fonction de l’âge, sont aussi des éléments essentiels. Il faut mentionner, par ailleurs, dans le cadre de ce traitement préventif, le dépistage des sujets à risques, en particulier ceux à incidence pelvienne faible (DRC lombaire ou thoraco-lombaire potentielle), et ceux à antécédents familiaux.

En pratique, la prévention se traduit par une bonne hygiène de vie qu’on devrait apprendre aux enfants dès le bas âge. Il s’agit d’éviter toutes les contraintes statiques et dynamiques sur le rachis en croissance en évitant les positions inertes prolongées (longues heures d’école en position assise), encourager les enfants au jeu collectif et social, choisir le sport adapté à chaque morphologie et lutter contre la surcharge favorisée par les mauvaises habitudes alimentaires.

52

2- La kinésithérapie : (48)

C'est un des éléments majeurs de la thérapeutique. La kinésithérapie a pour but de développer la musculature abdominale et dorsale en faisant disparaître la position asthénique. Elle diminuera également l'hyperlordose sus et sous-jacente. Elle comprend des exercices de bascule du bassin vers l'avant pour lutter contre la cyphose lombaire ; le travail des muscles extenseurs du dos permet de lutter contre la cyphose dorsale, tandis que l'élongation des ischio-jambierslutte contre l'aggravation de la lordose.

Les grands principes de la kinésithérapie sont séparés pour faciliter la description. Il faut bien admettre que les différents objectifs thérapeutiques se trouvent souvent combinés dans chaque type d'exercice.

o

Assouplissement : Une bonne amplitude articulaire dans tous les segments rachidiens doit être recherchée par des exercices orientés en fonction de l'étage à traiter. Néanmoins, c'est l'étage dorsal qui est le plus enraidi et qui va nécessiter une kinésithérapie localisée par postures douces et progressives, par des assouplissements passifs sans participation du patient, mais également par le contrôle actif de la correction et de la déviation. Les rétractions musculaires doivent être également combattues. Qu'elles soient localisées au niveau des masses musculaires para-vertébrales ou au niveau des membres inférieurs (ischio-jambiers surtout) ou aux muscles de la ceinture scapulaire (pectoraux) : les exercices d'étirement doivent être impérativement envisagés afin d'obtenir une souplesse maximum de toutes ces structures.

53

Figure 30 : exercice de l’espalier avec la baume : assouplissement actif de la cyphose et étirement des pectoraux (48).

Figure 31 : Exercice de l'espalier en position quatre pattes : assouplissement des rachis dorsal et étirement des pectoraux (48)

54

Figure 32 : étirement manuel des ischio-jambiers en empêchant la compensation en équin de pied (48).

o Musculation : Une tonification de la sangle abdominale est indispensable par travail des différents muscles abdominaux. Celui-ci doit toujours se faire en position vertébrale corrigée et surtout en éliminant au maximum la lordose lombaire.

55

Il en est de même pour le renforcement des muscles para-vertébraux qui doit se faire tout au long de l'axe rachidien, toujours en bonne position préalable et en évitant les mauvaises postures.

Figure 34 : Musculation des dorsaux en position corrigée (double menton- rétroversion du bassin) (48).

Figure 35 : musculation des muscles para-vertébraux en position corrigée sous plan de référence (48).

56

3- TRAITEMENT ORTHOPEDIQUE : APPAREILLAGE (20, 49_73)

Les objectifs du traitement orthopédique sont mécaniques : correction de la statique et diminution de l’hyperpression sur la partie antérieure des corps vertébraux et antalgique. Certaines études suggèrent qu’il pourrait également favoriser la cicatrisation de certaines lésions localisées comme la hernie intra-spongieuse notamment. Ses principales indications sont la DRC douloureuse et/ou évolutive et/ou en échec de la kinésithérapie. Certains auteurs réservent l’appareillage aux cyphoses modérées, comprises entre45 et 65°. Néanmoins, Gutowski et al. retrouvait une efficacité pour de grandes déformations, avec angulations supérieures à 70◦.

Le traitement orthopédique s’inscrit dans le cadre du grand appareillage, est réalisé sur mesure, avec un matériau rigide (plastique, plâtre ou résine), et répond à une collaboration étroite entre médecin et orthoprothésiste. Il existe plusieurs types de corset, dont l’indication dépend essentiellement du type de DRC, de l’âge (osseux) du patient, et de la réductibilité de la déformation. Le principe biomécanique recherché repose sur un système d’appui/contre-appui et un mécanisme d’élongation.

Ces objectifs ne peuvent être réalisés que par l’intermédiaire des corsets. On distingue différents types de corset ou orthèse de tronc.

Documents relatifs