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Les méthodes et le modèle des émotions en situation de conflit

PARTIE I COMPRENDRE LES ÉMOTIONS DANS LES CONFLITS

Chapitre 1 La microsociologie des émotions

2. Les méthodes et le modèle des émotions en situation de conflit

Au fil des précédentes pages, nous avons clarifié une dynamique des émotions et cerné les conflits d’usages comme objet d’étude. Toutefois, il reste encore à définir la position du chercheur et ses outils afin de saisir dans sa globalité le travail réalisé. La temporalité de la thèse a été conçue en trois phases répétées trois fois. Cette méthode de travail en cercles concentriques, ou encore par rétroaction, est

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directement inspirée de L. Van Campenhoudt et R. Quivy (2011). Il s’agit dans un premier temps de se nourrir de lecture, souvent sur un champ précis en fonction d’objectifs du moment (un séminaire, un colloque, un article). Cette phase est toujours nécessairement limitée dans le temps afin d’éviter la « gloutonnerie livresque », c’est-à-dire de se perdre dans l’océan de littérature scientifique. Ensuite, suis la phase de terrain, où l’on rencontre les acteurs et l’on réfléchit à ce qui véritablement importe au niveau empirique. En utilisant une méthodologie d’entretiens semi-directifs, nous avons resserré les grilles au fil des rencontres et des phases de terrain. En dernier lieu vient une phase d’analyse où les entretiens sont retranscrits et analysés. C’est souvent l’occasion de faire le point sur les connaissances accumulées pour orienter une nouvelle phase de revue littéraire.

Cette thèse est le résultat de 52 entretiens qui ont tous été retranscrits et analysés selon une méthodologie d’analyse thématique. La durée cumulée des entretiens est de 79 heures, soit une moyenne de 1 heure, 31 minutes par entretien. Cette collecte fut complétée par la consultation des dossiers d’enquêtes publiques et de revues de presse entre 2017 et 2019. L’échantillon est constitué de 9 cas de conflits situés en Bretagne. L’objectif était de rencontrer toutes les personnes impliquées dans le conflit, donc systématiquement les éleveurs, les opposants, le maire, le commissaire enquêteur, mais aussi les riverains (parfois non impliqués dans le conflit), les militants écologistes et représentants agricoles (syndicat, chambre d’agriculture).

Dans un premier temps, nous clarifierons les axes de recherche qui ont guidé ce travail de thèse. Dans un second temps, nous présenterons la trame narrative comme modèle d’analyse. Celle-ci permettra d’opérationnaliser les axes de recherche pour extraire les résultats de notre matériel. Ensuite, la méthodologie de collecte de données sera décrite, ainsi qu’une présentation des types d’acteurs rencontrés. Dans un quatrième temps, nous reprendrons les méthodes de l’analyse des données d’entretiens et de l’analyse thématique. Dans un cinquième temps, nous approfondirons l’analyse avec le logiciel MAXQDA, ses principales fonctionnalités, ses limites et son articulation avec les méthodes d’analyses sociologiques. Pour terminer, nous aborderons le contexte et la posture par laquelle cette thèse fut approchée.

2.1 Les axes de recherche

Jusqu’à maintenant nous avons décrit de manière séparée le fonctionnement des émotions et celui des conflits. Nous proposons maintenant de les articuler autour de deux grands axes de questionnements, soit le rôle des émotions dans le conflit, et soit le rôle des institutions dans la prise en charge des conflits. Ces deux axes sont traités respectivement dans les parties II et III de la thèse et permettront de répondre à notre problématique, à savoir d’expliquer l’émergence et la résolution des conflits d’élevage.

Le premier axe concerne les relations entre la révision émotionnelle et le conflit comme objet d’étude. Celles-ci sont denses et s’étendent dans toutes les étapes du conflit. En premier lieu, la dynamique des émotions permet d’expliquer le passage à l’action, c’est-à-dire le concernement. C'est à travers ce processus que nous expliquerons que certains se mobilisent et d’autres pas. De plus, cette variable permet aussi de comprendre l’engagement dans la mobilisation tout au long du conflit. L’émotion

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fournit la motivation à lutter pour changer la situation. Ce schéma nous permettra d’interpréter le conflit comme étant structurés par le travail de révision.

Le deuxième axe traite plus spécifiquement des relations entre conflits et institutions, notamment dans les moments clés de la prise en charge. Nous montrerons qu’à chaque étape du conflit se joue une résolution où les acteurs institutionnels ont un rôle crucial dans la résolution. Ce processus s’opère par deux variables clés, soit la reconnaissance des valeurs et la redistribution des usages liés à l’espace. Cet axe interroge plus spécifiquement les institutions comme mécanisme de régulation, c’est-à-dire dans le maintien et l’élaboration de règle sociale. Celles-ci ont pour fonction d’assurer une permanence dans la société, là où le conflit est plutôt conçu comme un vecteur de changement. Ces deux axes de recherche permettent de lier les dimensions micro et macro de l’analyse sociologique. Loin d’opposer ces points de vue, nous montrerons que les émotions permettent d’expliquer des phénomènes proprement individuels et à la fois collectifs comme la mobilisation. De la même manière, les institutions sont à la fois portées par les individus et fonctionnent comme des organisations indépendantes. L’analyse du conflit permet ainsi de saisir cette articulation où se confrontent différentes logiques d’action.

Figure 13 : Les axes de recherche

Source : figure réalisée par l’auteur

Pour opérationnaliser ces questionnements, nous proposons de recentrer l’analyse sur les situations en conflit. On y verra que la situation est une unité d’analyse pertinente pour saisir l’espace-temps des conflits et la dynamique des émotions. Cela nous permettra d’aborder la trame narrative comme concept clé décrivant l’enchainement d’événements qui structure le conflit. Ensuite, les dimensions de ce concept seront présentées de manière à en faire un outil opérationnel de notre enquête.

2.2 La trame narrative comme modèle d’analyse

De manière générale, les conflits peuvent être abordés comme des situations conflictuelles. Le concept de situation se rapproche de celui de configuration au sens de N. Élias, c’est-à-dire un moment situé

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dans le temps et l’espace qui caractérise un ensemble d’acteurs pris dans des systèmes de relations réciproques (Duvoux, 2011). De plus, les configurations sont « dépourvues d’existence et de substance sans l’implication des agents sociaux les constituant, les rapports d’interdépendances, envisagés dans le temps long, façonnent et déterminent en retour les individus qui les fondent, leur manière de voir, de penser et d’agir » (Carrié, 2018 : 1). Cependant, interdépendance ne signifie pas des relations égales de dépendance. Tout comme M. Foucault, N. Elias place au sein de son analyse une conception relationnelle du pouvoir qu’il étudie sur le temps long (plusieurs siècles), ce qui nous éclaire particulièrement sur la nature politique des situations dans lesquelles sont enchâssés les acteurs.

D. Cefaï (2007) apporte sa contribution à l’analyse des situations en les restituant dans une échelle de temps plus courte, adaptée à l’analyse des conflits. Ce dernier s’appuie sur la sociologie d’E. Goffman pour forger le concept de trame narrative avec l’idée que le conflit est la construction d'une histoire collective dans laquelle émergent des rôles et des récits qui caractérisent la situation. De plus, D. Cefaï réactualise l’approche dramaturgique selon laquelle « le monde social est une scène de performance, non pas au sens où il serait peuplé d’acteurs qui se cacheraient derrière des masques, mais au sens où il se présente comme des enchainements spatio-temporels de situations qui ont un caractère scénique » (Ibid. : 552).

Dès lors, utiliser la trame narrative comme outil d’analyse permet de suivre la mise en récit du conflit, étape par étape, tel qu’il est vécu par les acteurs. Cette approche s’inscrit dans une perspective microsociologique où l’objectif est de restituer, à partir du point de vue des acteurs, le sens des évènements. La trame narrative permet alors de comprendre les conflits comme une succession dans le temps de situations conflictuelles où la focale sera placée sur des moments clés de la dramatisation. On développe ici une approche par les problèmes publics en appréhendant les conflits par leur « histoire naturelle », c’est-à-dire le repérage de phase « en tant que processus d'organisation d'une expérience - processus politique, qui réinterroge les modes de régulation constitutifs d'un ordre social susceptible d'être critiqué et modifié » (Cefaï et Terzi, 2012 : 11).

Plus précisément, le concept de trame narrative emprunte davantage à E. Goffman en utilisant le concept de cadre de l’expérience, défini comme « un dispositif cognitif et pratique d'organisation de l'expérience sociale qui nous permet de comprendre ce qui nous arrive et d'y prendre part » (Joseph, 2009 : 122). Cadrer une situation, c'est lui trouver des airs de ressemblance avec des situations déjà rencontrées et orienter alors notre perception et nos attentes en fonction de ces situations passées. Ainsi, ce concept permet de comprendre que « cadrer la situation, c'est être embarqué dans les activités multiples qui ‘’font une histoire’’, susceptible après coup d'être ‘’racontée’’ » (Cefaï, 2007 : 571). Dès lors, l’analyse des situations se fait par une succession d’opérations de cadrages qui sont indissociables des dynamiques d'interaction. La transformation des cadres s’enchaine pour faire surgir un sens à la situation : « le même évènement est cadré depuis différentes perspectives, dont on peut suivre le surgissement, la transformation et la variation dans la séquentialité pratique des actions et des interactions » (Ibid. : 571). C'est par cette approche descriptive retraçant le fil des évènements que nous pourrons questionner le lien entre le travail de révision, le conflit et la prise en charge. Ainsi, les conflits liés à des projets d’élevage deviennent des problèmes publics par ce jeu de cadrages et de recadrages successifs de la situation. À travers la trame narrative, il s'agit de raconter comment

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les acteurs font émerger un problème au départ privé (voire intime) sur la scène publique : comment les cadres des différents protagonistes s'alignent pour constituer une cause commune et rendre l'action collective possible ; comment des acteurs principaux émergent ou sombrent dans l’histoire du conflit ; comment la mobilisation collective se façonne à travers des mises en intrigue qui définissent des rôles sociaux (de bourreau, de victime, etc.) qui ne préexistent pas à la situation, mais sont construits par elle ; comment alors le collectif constitué coexiste avec d'autres acteurs et se met en réseau avec eux. Le véritable intérêt de la trame narrative est donc de saisir les rôles sociaux et leur construction dans le contexte même de leur attribution. La mise en récit du conflit par les acteurs est une co-construction entre les parties prenantes que le chercheur s’efforce à restituer.

L'analyse de l'enchainement des opérations de cadrage implique alors de focaliser notre attention sur la situation et ses moments. Ce sont en effet les situations de coprésence, d'interactions entre les protagonistes, qui nous permettront d'étudier les modalités d'engagement dans le conflit, à une échelle micro, dans des épreuves de réalité et de justification sur le terrain. À chaque moment de ces histoires, il s'agira alors de voir comment entrent en jeu les émotions pour faire avancer le processus. Si pour D. Cefaï les émotions apparaissent comme un « passage obligé » de l'analyse culturelle de l'action collective qu'il préconise, nous pousserons cette affirmation pour montrer comment elles font véritablement « travailler » cette trame narrative, comment des émotions (comme la colère) peuvent porter la constitution d'un collectif ou l'anéantir.

L'enquête publique constituera alors cet espace-temps de la mise en scène de l’action collective, son arène publique. Cette procédure a une double fonction : premièrement, l’enquête publique permet de cadrer la situation à partir des dépositaires de l’ordre social local que sont le maire et le commissaire enquêteur. Ces figures sont, pour le dire vite, les gardiens de la légitimité des institutions. Divers mécanismes d’attribution de la confiance existent afin de permettre à ces acteurs d’exercer leurs rôles. Ces acteurs sont essentiels dans l’interprétation de la situation problématique, car les individus accordent peu de légitimité (compris comme confiance) aux institutions, mais bien aux acteurs qui en sont dépositaires (Quéré, 2001). Deuxièmement, le processus de révision des émotions est pris en charge par les institutions à travers des mécanismes de reconnaissance (Voirol, 2009). En effet, les institutions, en tant qu’instances normatives, déterminent la manière dont il est possible de se faire reconnaitre. Si les émotions relatives à une situation incertaine (peur, angoisse, colère) ne sont pas reconnues par l’enquête publique, celles-ci peuvent mener à des actions de résistance. Pour le dire autrement, l’enquête publique est une scène privilégiée d’analyse du conflit.

Le concept de trame narrative permet donc de faire le lien entre, d’un côté les acteurs, leurs rôles, leurs émotions, leurs attentes et incertitudes; et de l’autre côté l’histoire des événements, la situation et la mobilisation collective. Penser le conflit en termes de trame narrative permet aussi d’en rendre compte dans la temporalité de l’épisode émotionnel, c’est-à-dire de l’émergence jusqu’à la résolution de la révision. Conflit et émotion ont donc des trajectoires interdépendantes : résoudre le premier implique de réviser le second. Ce modèle permettra d’analyser les situations de conflits que nous allons maintenant détailler avec la collecte de données.

~ 72 ~ 2.3 La collecte de données

La Bretagne semble un terrain d’étude privilégié des conflits, notamment parce que l’on retrouve difficilement ailleurs une telle configuration de tensions autour de l’espace, entre néoruraux et agriculteurs, entre développement spectaculaire de l’élevage et une riche histoire de militantisme environnemental. C’est aussi parce que l’eau est une ressource sensible dans la région et que les algues vertes ont marqué les esprits. On peut citer aussi l’influence du modèle agricole breton et la cogestion dans l’administration des affaires économiques, sociales et environnementales.

Pour autant, l’accès au terrain n’a pas toujours été facile. Certains acteurs n’ont pas voulu être rencontrés ou encore l’absence d’enquête publique compliqua le repérage d’opposants. Pour ces raisons, nous avons choisi de ne pas étudier précisément quelques conflits, mais d’en sélectionner plusieurs afin de pallier aux difficultés spécifiques de certains cas. Par la synthèse des conflits, nous présenterons un panorama plus large de situations en conflits. Cela nous permettra de dépasser les situations locales pour caractériser plus globalement le phénomène de conflits d’élevage. Ainsi, neuf cas de conflit ont été choisis pour leurs dynamiques exemplaires (plusieurs acteurs mobilisés dans plusieurs situations) et l’accessibilité du terrain (documentation des cas par la presse, disponibilités des acteurs, présence d’une enquête publique).

Quant aux choix des acteurs rencontrés, rapidement certains ont systématiquement émergé dans chaque cas de conflit. La situation typique est celle d’un éleveur qui monte un projet d’extension et qui, après une année ou deux d’étude, doit être validé par une enquête publique. L’annonce de l’EP est souvent un déclencheur de la mobilisation, c’est le premier moment où les riverains s’intéressent au projet qui sortira de terre à côté de chez eux. Il y a donc les éleveurs d’un côté, les riverains de l’autre, rejoints par le maire et le commissaire enquêteur. Avant que le conflit ne se cristallise, il y a rarement plus d’acteurs mobilisés.

Dans la première phase de mobilisation, les riverains font souvent appel à des militants de l’environnement pour monter en généralité et en crédibilité. Ils forment alors un groupe d’opposants (selon leur propre dénomination). Dans cette catégorie, on retrouve en premier lieu ceux qui habitent à proximité de l’élevage : les riverains. Il n’a pas été observé de distance physique pour les caractériser, certains habitent à 200m du projet, d’autres à 4 km, mais tous se sentent également concernés. À l’inverse, tous les habitants à proximité d’un projet d’élevage ne se sentent pas concernés. La catégorie des militants n’est pas non plus très perméable, certains riverains étaient militants avant le début du conflit et d’autres le sont devenus au fil des événements. Ceux qui seront vraiment caractérisés comme militants écologistes sont les « institutionnels » qui ne participent pas à un cas précis, mais fournissent des conseils techniques et juridiques.

On a inclus à notre étude les militants antispécistes pour deux principales raisons. Premièrement, le cas 9 a révélé une forte mobilisation de ces militants, à l’inverse des riverains et écologistes qui sont restés relativement silencieux. Cela nous a semblé être une dynamique singulière qui pouvait enrichir notre étude. Deuxièmement, le bien-être animal et l’antispécisme sont des enjeux émergents ayant de fortes répercussions sur les autres conflits, même si leurs militants ne sont pas partie prenante des conflits au même titre que les autres acteurs. Par exemple, les éleveurs ont souvent fait part d’une

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peur constante qu’on s’infiltre dans leur élevage, qu’on viole leur propriété. De l’autre côté, l’enjeu du bien-être animal est repris par les militants écologistes qui en font une revendication importante. L’éleveur quant à lui fera appel à son réseau professionnel pour bénéficier d’un support juridique et technique. Nous avons qualifié ce groupe de défenseurs du projet. On y retrouve l’éleveur et souvent sa famille, mais pas toujours. Il y a aussi tous ceux qui ne rentrent pas nécessairement dans ces cases : des défenseurs qui ne sont pas directement impliqués dans le conflit, mais qui finissent par l’être en raison des événements. Dans le cas 5, l’éleveur s’est rapidement mis en retrait et n’a jamais voulu participer au conflit (ni être rencontré), c’est plutôt un groupe de jeunes agriculteurs qui se sont solidarisés avec lui pour le défendre. Dans un autre cas (le 9), on a vu intervenir un retraité de l’agriculture prendre la parole dans les médias pour « rétablir les faits ». Les représentants de la (les) profession(s) agricole(s) ont eu une posture différente selon les cas. Parfois ils sont directement intervenus comme dans le cas 5 par l’organisation d’un événement, mais le plus souvent ils restent en retrait et conseillent l’éleveur.

La typologie d’acteurs élaborée n’est pas une construction propre à cette recherche. Elle est issue des travaux précédents de L. Grannec et ses collègues (2014, 2015, 2016) qui ont élaboré ces catégories pour leurs études des conflits d’élevage. Ces catégories ne sont pas abstraites, elles sont issues des acteurs tel qu’ils s’en revendiquent. Il est très fréquent que ceux qui sont contre le projet d’élevage s’identifient comme les « opposants ». La constitution de groupes homogènes et antagoniques procède de toute situation de conflit. Cependant, le groupe des « défenseurs » représente davantage une construction du chercheur, car ceux-ci sont rarement unifiés. Derrière cette catégorie, nous y rangeons tous ceux qui défendent le projet d’élevage, sans nécessairement que ceux-ci se connaissent ou entretiennent des liens très forts. Pourtant, ils partagent des représentations communes qui nous permettent de les identifier de la même manière.

À cette typologie nous avons ajouté celle des institutions qui regroupe essentiellement les maires et commissaires enquêteurs. Les identifier sous cette dénomination nous permettra de rendre compte de leur position dans le processus de prise en charge. Il faut aussi préciser que, dans celle du maire, on inclut aussi des conseillers municipaux qui sont rencontrés en même temps. De la même manière, on considère comme « un » acteur un groupe de personnes rencontrées en même temps et qui volontairement parle d’une même voix. Le groupe d’acteurs institutionnels comprend aussi les préfets, juges et gendarmes, mais aucun entretien n’a été réalisé avec eux. Leurs positions seront restituées à travers la revue de presse, les dossiers d’enquête publique et les descriptions faites par les autres acteurs. La Figure 14 détaille le nombre d’acteurs rencontrés dans chaque catégorie.

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Figure 14 : Le récapitulatif des entretiens réalisés

# Défenseurs Opposants Institutionnels Total

Éleveurs Autres Rep. agricoles Riverains Écologistes Antispécistes Maires CE

1 1 1 1 1 4 2 1 2 3 3 1 1* N/A 2 4 1 1 N/A 2 5 2 1 1 1 1 N/A 6 6 1 1 1 N/A 3 7 1 1 2 8 1 2 1 4 9 1 1 2 1 1 N/A 6 Hors-cas 5 1* 8* 9* 23 Total 8 3 3 8 14 10 4 5

Rep.agricoles : représentants agricoles Écolos : militants écologistes

CE : commissaires enquêteurs

N/A (pour non-applicable) signifie que ces cas n’étaient pas soumis à enquête publique